La fin d'année approchait à grands pas et avec elle, la fin de ce fichu tournoi. Clairement, ce ne sera pas mon meilleur souvenir à l'école. Entre les tensions et les épreuves ou nous, nous ne voyions rien. Le pire, c'est que même la troisième tâche sera de cet acabit, un labyrinthe. Sérieusement ? À quel moment regarder la même touffe de feuille pendant des plombes était intéressant ? Heureusement que mes amis étaient tous là pour me taper la causette.

Après un moment super long, on vit enfin du mouvement. Harry et Cédric revinrent en grands vainqueurs du Tournoi des trois sorciers. L'euphorie s'empara de la foule et la fanfare balança la musique. Même moi, je me pris au jeu et applaudis les deux champions. C'était le scénario parfait pour nous. Malgré la joie, je sentais que quelque chose clochait avec les garçons, une impression étrange.

Fleur s'approcha des champions et poussa un cri terrible. Les premiers rangs cessèrent rapidement d'applaudir. Dumbledore se jeta sur Harry qui se mit à pleurer et à hurler. Je lâchai la main d'Hugo et m'approchai avant d'étouffer un cri. Je réalisai alors, même si j'eus du mal.

– Harry, que s'est-il passé ? clama Dumbledore en se penchant vers lui.

– Il est revenu, Voldemort est revenu ! cria Harry, le cœur déchiré. Cédric m'a demandé de ramener son corps, ajouta-t-il en pleurant sincèrement.

Cela confirmait ce que je venais de voir. Le corps de Cédric était bel et bien sans vie. Je lançai un regard effaré à mes camarades de Poufsouffle. Comme si nous partagions le même cœur, ous ressentîmes tous la même chose. Notre souffle se coupa net, nous ne pouvions plus respirer, penser ou faire quoi que ce soit d'autre. Nos yeux se posèrent tous sur la dépouille sans vie de notre Préfet et champion. Nous le regardions tristement comme s'il s'agissait de notre grand-frère à tous. Amos, le père de la victime, arriva sur les lieux et poussa un cri de douleur déchirant.

Malgré ses supplications, Fol œil embarqua Harry avec lui. Où allait-il l'emmener ? Je devais en avoir le cœur net, sans que je ne le décide, mes jambes se mirent à les suivre. Je crus entendre les voix de Sally et d'Hugo me retenir, mais ce n'était qu'un vague bourdonnement dans mon esprit.

Je ne pouvais pas croire que Voldemort puisse être revenu, ce ne pouvait pas être vrai. Si Potter disait la vérité, cela voudrait dire que nous étions à l'aube d'une seconde guerre des sorciers, un scénario terrible et catastrophique pour nous. Fol œil avait amené son élève dans son bureau. Il m'était impossible d'y entrer sans me faire jeter dehors par mon professeur. Je me contentai donc de reste à l'extérieur pour les espionner. Tout ce que je perçus, ce sont leurs dires à propos d'un cimetière.

Je fus malheureusement interrompu par la professeure McGonagall, qui me dégagea de la porte et m'ordonna de me mettre en arrière, avec le professeur Flitwick. Elle entra dans la pièce avec Dumbledore et Rogue, ce qui me permit de découvrir un horrible spectacle. Maugrey Fol œil était un imposteur. Depuis un an, c'était en réalité Barty Croupton Jr qui avait pris sa place au nez et à la barbe de tout le monde, même du directeur.

Un Mangemort, ceci expliquait ainsi la participation de Potter au tournoi, tout cela étant un plan capillotracté pour l'amener au rituel de retour du Seigneur des ténèbres. Je compris son étrange attitude envers moi et Malefoy, était-il au courant d'un quelconque lien entre mon oncle et les Mangemorts ? Ça me paraissait évident que Lucius en soit un. Mais Orion, je priai pour que Croupton soit juste fêlé.

[...]

Toute l'école et les délégations de Beauxbâtons et Durmstrang se retrouvèrent dans la Grande Salle face à un Dumbledore abattu. La maison Poufsouffle était sans nul doute la plus abattue de toutes. Nous venions de perdre notre champion, notre Préfet et l'un de nos meilleurs éléments. Je ne saurais dire à quel point mes amis étaient affectés par cette terrible perte. Même moi, qui n'avait pas autant d'empathie que les autres, j'étais super mal.

– Aujourd'hui, nous connaissons un épouvantable malheur. Cédric Diggory était, comme vous le savez tous, particulièrement travailleur, infiniment honnête et droit, et plus important encore, un ami fidèle. Fidèle et loyal. Je pense donc que vous avez le droit de savoir comment il est mort, déclara solennellement notre Directeur en se levant lentement de son fauteuil. Eh bien, Cédric Diggory a été tué par Lord Voldemort. Le Ministère de la magie ne souhaitait pas que je vous le dise. Mais ne pas le dire aurait été une insulte à sa mémoire.

Entendre cela me procura un énorme frisson dans le dos. Je ne pouvais pas croire que c'était vrai. Qu'allait-il se passer ensuite ? J'espérerai sincèrement qu'Orion allait m'apporter de bonnes nouvelles. Parce que là, je n'avais plus de positif à quoi me raccrocher.

– Le chagrin que nous éprouvant devant ce drame affreux, me rappelle, nous rappelle que même si nous venons d'autres pays et parlons d'autres langues, nos cœurs battent à l'unisson, dit Dumbledore, tandis que je jetai un regard vers Hugo et son école. À la lumière de ce qu'il s'est passé, nos liens d'amitié que nous avons tissés cette année deviennent plus importants que jamais. Souvenez-vous-en, et Cédric Diggory ne sera pas mort pour rien. Souvenez-vous-en et vous honorerez la mémoire d'un garçon qui fut généreux et sincère, courageux et fraternel jusqu'à son dernier souffle.

Après ce lourd discours, je pris une profonde inspiration. Ce fut très émouvant. Je vis que Sally eut envie d'en parler, mais je n'étais clairement pas la personne idéale pour ça. Je devais m'éloigner, sortir pour prendre l'air. Je dus m'appuyer contre une alcôve, car mon cœur se serra si fort dans ma poitrine, que je crus qu'on le compressait avec un mauvais sort. J'avais plus ou moins déjà ressenti ça en deuxièmes et troisièmes années, quand je crus que le danger était à ma porte. Mais cette fois, c'était vraiment très intense.

Je sentis soudainement une main se poser sur mon épaule. En me retournant, je vis le doux visage de Malefoy. Je ne savais pas si je rêvais, mais je crus voir de l'inquiétude dans ses yeux. Malheureusement, Hugo déboula au même moment et chassa fermement le Serpentard, qui partit sans dire un mot.

– Bordel Hugo, c'est pas le moment !

– Je suis désolé, pour Cédric... et pour Malefoy, dit-il d'un ton faible.

– Écoute, je suis désolée aussi. Tu es très gentil et merci d'avoir été là pour moi et de m'avoir permis de me sentir bien cette année. Mais voilà, tu repars en France et c'est mieux pour nous deux...

– Tu ne veux plus de moi, c'est ça ?

– Non, enfin, c'est compliqué, tu veux plus que de l'amitié, et ça, je ne peux pas te l'offrir. J'ai trop de problèmes dans ma vie et avec cette guerre qui arrive, je ne peux pas... Je refuse de te faire attendre un an de plus sans l'espoir que ça finisse bien, expliquai-je maladroitement en dodelinant sur mes jambes.

– Je comprends, on peut quand même s'écrire ?

– Oui, ça me ferait très plaisir, et on pourra se voir, dès que tu auras terminé tes études.

Je le pris dans mes bras pour lui dire au revoir et il m'embrassa la joue. Ça me fit rougir, mais ça me mit surtout mal à l'aise. Même si je l'aimais beaucoup, j'avais hâte qu'il parte. J'avais un nouveau deuil à affronter.

Après ce moment de gêne, je croisai la route de mes amis de Gryffondor. Je n'avais pas vraiment eu l'occasion de parler à Harry depuis que je me suis montrée odieuse envers lui.

– Harry, je tenais à m'excuser, j'ai été cruelle avec toi et je m'en excuse. Tu méritais de participer au tournoi et je suis désolée pour Cédric, c'était un gars génial et c'est une perte terrible pour nous.

– Merci Adara, tout ça, c'est du passé, il faut qu'on se concentre sur le retour de Voldemort, ce que j'ai vu au cimetière, ça n'augure rien de bon.

– Est-ce que tu sais si mon oncle était présent ? demandai-je avant qu'il ne parte.

– Je n'ai pas fait attention, je crois qu'il y avait les pères de Crabbe, Goyle et Malefoy, ainsi que d'autres. Mais je n'ai pas entendu le nom de Selwyn, me répondit-il, d'un air déstabilisé.

Je le remerciai, j'espérai juste que c'était la vérité et que mon oncle n'était pas un Mangemort. J'avais encore en tête le regard de Croupton sous les traits de Fol œil. Je devais penser à autre chose, même si c'était dur. Tellement de pensées se bousculaient dans mon cerveau.

[...]

Au moment de mettre ma valise dans la calèche qui nous conduirait à la gare, je croisai la route de Nolan, son regard accusateur ne me dit rien qui vaille.

– Comment est-ce que tu fais ? me demanda-t-il d'un ton plus que glacial.

– Comment je fais quoi, petit insolent ?

– Pour mentir ouvertement à tes amis, en le regardant dans les yeux. Mon regard se changea en fusil, comment osait-il dire une telle chose ? Si je pouvais le baffer, je l'aurais fait sans hésiter. Tu mens sur tes sentiments pour Drago Malefoy, tu t'excuses auprès de Harry, mais tu le tiens pour responsable de la mort de Cédric Diggory. Tu es un livre ouvert pour moi, Adara. Tu ne peux pas me mentir, comme aux autres.

– Je t'interdis de dire ça, sale petit con prétentieux, menaçai-je en le pointant fermement de mon index et de mon regard rougi par les larmes. Tu ne sais pas qui je suis, ni par quoi je suis passé. Je ne mens plus, plus maintenant, assurai-je dans un grincement de dents.

On se fusilla du regard et je m'effondrai de désespoir. Il avait tort, je le savais, mais une toute petite partie de moi en doutait. Était-il réellement capable de lire mes sentiments ? Quoi qu'il en soit, j'avais pleinement conscience de qui j'étais et ce que je faisais. Personne ne pouvait remettre cela en cause. J'étais Adara Selwyn, une bonne Poufsouffle qui mettait en couple ses amies et qui était loyale envers son école et son directeur.

Pour le prouver, je devais faire table rase de cette année. Depuis le bal de Noël, je n'ai fait qu'enchaîner les erreurs. Personne ne devait en avoir connaissance. Ce qu'il s'est passé ces derniers mois n'est jamais arrivé. Je pris quelques pages de mon journal que je froissai avant d'y mettre le feu. Personne ne devait savoir.

1762 mots pour cette conclusion de quatrième année. J'ai essentiellement divisé en deux la coupe de feu, d'un côté tout ce qui suit le film jusqu'au bal de Noël et de l'autre, le développement d'Hugo, personnage important, et la suite des aventures d'Adara. Je n'avais pas beaucoup de matière exploitable passé la première tache, vu que c'est juste Harry qui fait avancer l'intrigue. Même si ça s'équilibre à peu près, j'ai vraiment l'impression d'avoir écrit bien plus de chapitres inédits que d'habitude. Peut-être parce que j'en ai enchaîné plein.

Sur ce, j'espère que ce chapitre et cette fin d'année quatre vous auront plus. On se retrouve très vite pour le début de l'Ordre du phénix, le film que j'ai plus hâte d'adapter, tant j'ai de chose à écrire dessus. On approche doucement, mais sûrement de la fin (avec un rythme de 11/12 chapitres par année, on devrait en avoir à peu près 80 pour cette fan fiction).