Je suis à la fois satisfait de la façon dont l'arc se déroule, mais je suis tout autant frustré parce que ça ne me passionne pas. Pourtant, c'est totalement ce que je voulais écrire de base et je n'ai trahi ni mon intrigue ni mes personnages. C'est étrange parfois l'écriture.

Ça doit venir du fait que j'ai changé mon fusil d'épaule en cours d'écriture et que je n'ai su où aller que tardivement. Mais ça, vous ne le voyez pas parce que j'ai de l'avance sur vous lol.

Cela faisait quelques jours que j'avais rencontré Sirius Black dans la cabane hurlante. Je ne savais honnêtement pas quoi penser de ce moment. Le pire, c'est que je ne pouvais en parler avec personne, c'était terrible. Heureusement, c'était Noël et on allait quitter Poudlard. Orion m'avait promis le plus beau Noël de ma vie et je comptais bien lui faire respecter cette promesse. En nous rendant au Poudlard Express, Sally me prit à partie.

– Comment ça se passe tes recherches sur ton passé ? Je sais que c'est dur et que ça te tient à cœur, Orion s'est ouvert à toi ? Elle me demanda cela si faiblement que je crus qu'elle n'avait pas envie d'aborder le sujet.

– Oui, je ne sais pas pourquoi, mais mon oncle semble bien plus sympa depuis quelque temps. Je sens que c'est le moment des grandes révélations, répondis-je avec une joie non dissimulée.

– Je regrette de ne pas être là pour toi, j'espère que ce ne sera pas trop dur à encaisser. De toute façon, je suis à une lettre de chez toi Adara.

Je la pris dans mes bras et on continua à discuter entre deux excuses. Sally s'en voulait d'être jalouse. Au fond, je comprenais sa crainte, moi-même, j'avais peur que Drago déteigne sur moi. Mais personne ne tenait à voir ça alors tout allait bien. Je sentais que dès que j'aurai capturé Croûtard, je saurais toute la vérité et ma vie n'en sera que meilleure. Mais pour l'instant, je devais retourner chez moi pour les fêtes.

Je passai le voyage avec Justin, Ernie et Sally. Avec le petit blond, on sentait qu'il y avait une certaine connexion entre les deux autres. On décida de les laisser seuls.

– C'est drôle que Sally soit aussi mal à l'aise en présence de Justin, elle n'est pas comme ça avec moi, expliqua mon ami avec une certaine malice dans les yeux.

– Je suis prête à parier qu'elle en pince pour lui, répondis-je avec une ironie sincère. C'est quand même drôle que ce soit la fille la plus timide qui pense la première à l'amour.

– C'est sûr que toi, c'est pas ton truc.

Pardon ? Mais pour qui il se prenait. Bon d'accord, il est vrai que les histoires de cœur avaient tendance à me faire vomir. Mais cela ne voulait pas dire que je resterai hermétique à tout sentiment amoureux pour le reste de ma vie. Tant que ce n'était pas Malefoy, tout m'allait.

Je finis par lancer le même regard malicieux à Ernie et lui demander ce qu'il en pensait. Après tout, il était très proche d'Hannah. Il se vexa presque, il ne semblait pas y prêter attention pour l'instant. De toute façon, c'était évident que j'étais la fille de ses rêves, ça sautait aux yeux.

[...]

De retour à la maison, je fus accueilli par un Orion étonnamment gentil et souriant, cela cachait presque quelque chose. Mais en fait non, il était juste heureux de m'avoir dans sa vie et de pouvoir me dire certaines choses qu'il gardait secrètes. C'est vrai que c'est un bonheur d'enfin être honnête avec sa famille. Je pourrai me servir de ça pour qu'il me parle de mon passé ? Non, je ne voulais pas gâcher ces vacances qui s'annonçaient parfaites.

– Dès demain, je t'offre ton premier cadeau de Noël, alors soit prête, me lança fermement mon oncle.

– Si tôt ? Pourquoi ?

– Disons que c'est une chose assez importante qui risque de nous prendre toutes les vacances. Deux semaines ne seront pas de trop, petite.

J'avais trop hâte de savoir ce que c'était. Généralement, Orion savait me faire plaisir. En même temps, avec l'enfance lamentable que j'ai eue, un rien me comblait de joie.

Le lendemain matin arriva super, vite. J'avais trop hâte de savoir ce qu'allait être mon premier cadeau. Orion retrouva le ton grave et sérieux qu'il avait lorsque l'on a rencontré Sirius Black. Allait-il me faire enfreindre d'autres lois ? Il me posa tout un tas de questions étranges. Cela allait de mon niveau en sortilège à mon degré de peur face aux Détraqueurs. Il m'inquiétait réellement. Pourquoi tant de mystère et d'interrogations suspectes ?

– Petite, j'ai bien réfléchi, je me rends compte que j'aurai dû t'apprendre ce sort avant même ton entrée en troisième année, expliqua platement mon oncle. Mais sache qu'il dépasse de très loin les compétences d'une troisième année, même si c'est Adara Selwyn.

– Orion, tu me fais peur, dis-moi ce que tu veux m'apprendre, coupai-je avec empressement.

– Je vais t'apprendre à te défendre face aux Détraqueurs.

Bordel ! Il était sérieux ? Vu sa tête, oui. J'avais lu quelque chose là-dessus (là, j'avais l'impression d'entendre Hermione ou Sally.) mais je ne pensais pas être capable de l'apprendre dès maintenant. Orion m'expliqua alors tous les secrets du patronus. Le sort que j'allais apprendre avait pour formule Expecto Patronum et était extrêmement dur à produire. Pour ce faire, je devais me concentrer sur un souvenir particulièrement heureux. Elle était là, là l'impasse, j'en avais pas tant que ça en fait. Tout en me faisant cours, Orion continua de me baratiner avec les dangers et la difficulté à maîtriser ce sort.

Je décidai donc de me concentrer sur mes retrouvailles avec Sally l'an dernier. Je devais retrouver cette joie et la laisser m'envahir. Heureusement qu'il était possible de s'entraîner sans Détraqueurs. Je passai donc la journée à essayer de lancer ce sort, mais je ne pus rien produire. Je me sentis si nulle.

Au dîner, Orion me conseilla d'arrêter de m'acharner. Peut-être était-ce une forme de magie trop avancée pour moi. La bonne blague. Harry avait demandé à Lupin de lui apprendre après Noël. Je devais y arriver avant lui pour lui clouer le bec. Il fallait que je continue. Orion n'en attendait pas moins d'une vraie Selwyn. Je vis la fierté débordée de ses yeux, j'étais si heureuse. C'est tout ce que je demandais, une famille normale avec un parent capable de voir tout le potentiel qu'il y avait en moi.

On passa quelques jours à s'entraîner, toujours sans résultat. Orion commençait à perdre patience. Il était à deux doigts d'aller me chercher un vrai Détraqueur. Mais c'était bien trop dangereux et interdit. Je dus me résoudre à m'entraîner dans le vent jusqu'à ce que j'y arrive.

Sally était toujours ma meilleure amie et j'avais enfin un parent qui me considérait et qui était fier de moi. Je me dis que mon Épouventard avait peut-être évolué. Mais je doute que j'aie réellement peur de la peur comme monsieur Courage Potter. Impossible de me reposer là-dessus non plus.

Avant de passer à l'étape supérieure, Orion avait une chose importante à faire. Je lui en voulus presque, partir dans ce genre de moment, ce n'était pas cool. Sauf que c'était dans mon intérêt. En effet, Cornélius Fudge, le Ministre de la magie, devait rendre une visite à madame Rosmerta à Pré-au-Lard pour discuter du cas Sirius Black.

Orion devait y assister pour glaner des informations et protéger Black, mais aussi m'informer de ce qui se disait en interne. Évidement, je devais garder tout ça secret.

Cette réunion fut d'un banal ennui. La seule chose intéressante fut d'apprendre qu'Harry y avait assisté grâce à sa cape d'invisibilité. Savoir que son parrain avait trahi ses parents et meilleurs amis lui déchirait sans doute le cœur. Si seulement on pouvait lui dire la vérité. Mais personne ne devait savoir pour l'instant.

Lassé par mes échecs à répétition, Orion passa à l'étape supérieure. Il me dit ça sur un tel ton, que mon sang se glaça dans mes veines. Mon oncle disparu une nouvelle fois de mon champ de vision. Avait-il le pouvoir de se rendre invisible ? Je me retournai et découvris un satané Détraqueur qui me fonçait dessus. Sans réfléchir je pris ma baguette et hurlai la formule du patronus. Mais rien, je me contentai de perdre connaissance.

– Réveille-toi petite, c'était une illusion, rien de plus.

Il était sincère là ? J'ai bien cru que mon âme avait quitté mon corps. Jamais je n'avais eu aussi peur. C'est officiel, j'avais la trouille de ces bestioles infâmes. Mon Épouventard avait officiellement changé. Je pouvais m'entraîner avec désormais. J'ouvris enfin les yeux et me redressai.

– Comment tu as fait ça ? demandai-je avec émerveillement et consternation.

– Tu crois sincèrement que Dumbledore est le seul sorcier capable de créer de puissants sortilèges et d'améliorer continuellement la magie ?

– Pourquoi ton plan n'a pas fonctionné ? Je ne suis pas assez douée, tu penses ?

– Quel souvenir tu utilises ?

Quand je lui révélai ce que c'était, il me frappa violemment derrière le crâne. Selon lui, ce n'était que du menu fretin et il me fallait quelque chose de bien plus puissant. Je devais fouiller dans ma mémoire pour trouver le déclencheur parfait. Je crois que je finis par le trouver. Le jour où je reçus ma lettre pour Poudlard. Cette sensation d'enfin découvrir qui j'étais réellement, de savoir que j'étais puissante et quelqu'un. Ce sentiment de complétion au fond de mon cœur. Le jour où je retrouvai ma moitié perdue.

Avec ce souvenir précis en tête, je levai ma baguette et hurla pour la énième fois la formule. Un puissant filet de lumière blanche s'échappa de mon arme et fendit l'air autour de moi. Désormais, je n'avais plus peur de rien. Je sentais en moi la toute-puissance et la fierté de mon oncle m'envahir. Jamais je n'avais ressenti tel bonheur.

– Je savais que tu pouvais le faire, me dit-il en me prenant sincèrement dans ses bras. Ce n'est pas sa forme physique, donc il sera moins puissant, mais c'est suffisant pour aujourd'hui.

J'étais si fière de moi. Je savais que je n'étais pas une perdante, ni une ratée. J'avais en moi une grande puissance qui ne demandait qu'à s'échapper. Prends ça dans les dents Potter, je maîtrise un sort super difficile que tu ne connais pas encore. Orion revint vers moi en m'offrant un dernier cadeau de Noël. Je m'empressai donc de le déballer et découvrit un magnifique carnet à l'effigie de ma maison avec « loyauté » gravé sous le blason de Poufsouffle.

– C'est une brillante sorcière du nom de Willow qui me l'a fait pour toi. Cette qualité est celle qui ressort le plus chez toi. Je ne regrette pas une seconde que tu sois chez les Poufsouffle. C'est une grande maison et tu la représentes à merveille, je suis fier de toi Adara.

Là j'avoue il me brisa le cœur. Je n'avais pas l'habitude de pleurer ou d'être émotive, mais là, je craquai. Je le pris à nouveau dans mes bras et le remerciai sincèrement pour ce merveilleux cadeau. Grâce à lui je pourrai y noter tous mes petits secrets sans avoir à les partager à qui que ce soit.

Orion ne m'avait pas menti, c'était bel et bien le pus beau des Noëls que je venais de passer chez lui. J'avais appris à maîtriser le sortilège du patronus. J'eus un super carnet à secret qui me représentait bien et je n'avais jamais été aussi proche de mon oncle. J'en venais presque à ne plus rien avoir à faire de mes parents et de mon passé.

1860 mots pour ce chapitre. Comme je l'ai dit en intro, j'ai du mal avec cet arc, même s'il est nécessaire. J'adore le Prisonnier d'Azkaban, mais je ne peux rien en faire dans ma fanfiction. Après réécriture, j'ai viré des trucs et corriger d'autres et je préfère largement cette version qui respecte bien plus l'univers. J'espère que ce troisième chapitre de Noël vous a plus.