Chapitre 25 : Orion et Sirius
Attention, ce chapitre est particulier. C'est le premier (mais pas le dernier) qui va suivre un autre personnage qu'Adara, ici, Orion. En l'écrivant j'avais peur de spoil les révélations à venir. Mais comme j'ai inversé le 24 et le 25, bah vous savez qu'Orion et Adara retrouvent Sirius dans la cabane hurlante.
Mentir à Adara me déchirait le cœur. J'avais conscience de très mal me comporter avec elle et que lui cacher le terrible passé de la famille Selwyn ne faisait que la conforter dans l'idée qu'elle était une enfant insignifiante. Chaque fois que je la voyais, je repensais à tous ces moments que l'on a partagés quand elle n'était encore qu'une enfant innocente. Aujourd'hui, c'est une adolescente avec son caractère bien trempé. C'était dur pour moi aussi, savoir qu'elle me considérait comme son oncle froid et taciturne. Si seulement je pouvais m'ouvrir à elle et lui dire toute la vérité sur ses parents. Mais sera-t-elle capable de me pardonner ? J'ai fait tellement de mal et cela va continuer tant que la menace du Seigneur des Ténèbres planera sur notre monde.
Sirius Black s'était évadé d'Azkaban, c'était la nouvelle qui secouait toute notre communauté en ce moment. La question que tout le monde se posait : comment avait-il réalisé cet exploit ? La prison d'Azkaban était gardée par des Détraqueurs, des créatures qui aspirent toute la joie autour d'elles. Ces bêtes nous mettent dans un tel état de désespoir qu'il est presque impossible d'utiliser la magie en leur présence. J'étais le seul à savoir que Sirius était innocent, même Dumbledore semblait en douter. Je savais des choses que personne d'autres que moi ne devait connaître. Je devais bien être le seul sorcier du pays intimement convaincu du fait que Black n'a pas vendu James et Lily Potter à Voldemort.
Depuis son évasion, je n'avais fait que chercher des indices sur le pourquoi du comment. Je devais retrouver Black avant le Ministère et avant que celui-ci ne retourne à Poudlard. Black ne devait pas s'approcher d'Adara ni de Harry.
Sans me venter, j'étais un sorcier assez doué, mais retrouver la trace de Sirius Black était chose tendue. J'avais l'impression que cet homme était semblable à de la fumée. Quand j'appris que Remus Lupin avait été nommé professeur de Défense contre les forces du mal à Poudlard, je vis là une occasion de m'infiltrer dans l'école. Je m'empressai donc d'aller à la rencontre de mon ancien camarade de classe.
– Remus Lupin, s'il y a bien un élève de Poudlard qui mérite le poste de professeur au collège, c'est toi, lançais-je d'un ton bien hypocrite.
– Orion Selwyn, c'est vous ? rétorqua le nouveau professeur. Pourquoi venir à moi aujourd'hui, si ce n'est pour obtenir quelconque faveur ?
– Ne puis-je donc pas venir saluer un ancien camarade sans arrière-pensée ? D'autant que ton poste est réputé maudit. Compte tenu des exploits de tes deux prédécesseurs, je suis venu voir si tu étais capable d'offrir l'enseignement adéquat à ma nièce, expliquais-je d'un air que j'essayais de maintenir crédible et gentil. Remus sembla choqué d'apprendre que j'avais une nièce, en même temps, ma sœur était un secret honteusement gardé. Effectivement, je suis venu quérir tes services. Tu n'es pas sans savoir que Sirius Black est de nouveau en liberté, j'aurais aimé être informé de son éventuelle présence au château, terminais-je directement.
– Pourquoi viendrais-je vendre mon meilleur ami à une personne telle que vous ?
– Parce que tu veux protéger Harry et je l'espère, Adara, de la folie de cet homme que tu sais coupable.
On se regarda droit dans les yeux pendant plusieurs secondes. Chacun analysant la posture de l'autre. Remus semblait extrêmement fatigué et son allure déguenillée ne laissait pas de place au doute sur sa situation personnelle. Quant à moi, j'étais stoïque et confiant, bien que je sache mon intervention vaine.
– Je regrette monsieur Selwyn, mais je ne peux accéder à votre requête.
Celle-là, je la vis venir de très loin. De toute façon, il me restait encore un atout dans ma manche. Je serrai donc la main de Lupin en le remerciant pour ce temps qu'il m'avait accordé.
[...]
Je me rendis ensuite dans la petite ville ouvrière de Carbone-les-Mines, plus précisément dans l'Impasse du Tisseur. Je frappai à la porte et mon vieil ami vint m'ouvrir. Toujours aussi chaleureux et rayonnant, comme à son habitude. Severus fut presque étonné de me voir ici.
– Que me vaut un tel honneur Orion ? Tu es ici pour que j'accepte de mieux traiter l'insolente Adara ?
– Du tout, tu peux faire ce que tu veux d'elle, tant qu'elle me revient en pleine forme. Je suis ici pour te parler de notre vielle connaissance commune, Sirius Black.
Le visage du maître des potions se changea du tout au tout. D'habitude inexpressif, il devint glacial et dur. Je savais très bien quels étaient les sentiments de Rogue à l'égard de Black, mais cette affaire allait au-delà de cette ancienne rancune de collégien. Il me fallait une paire d'yeux et d'oreilles à l'intérieur de l'école. Je devais être informé de la présence de Black au sein de château.
– Pourquoi accepterais-je un tel sacrifice ? Il me suffirait de livrer Black aux Détraqueurs et de me délecter du spectacle de sa fin, cracha Rogue avec sa froideur habituelle.
– En souvenir de notre amitié passée, j'ai besoin de lui, Adara aussi. Tu ne peux me faire ça, pas après tout ce que j'ai fait pour toi à l'école.
Severus me jugea sévèrement en me dévisageant et me regardant de haut. Il finit par céder, mais à certaines conditions. Je ne devais pas mettre sa position de professeur en danger et devait lui promettre de livrer Black aux Détraqueurs juste après. Je ne pouvais pas faire cela, mais c'étaient les conditions de Rogue pour obtenir son aide alors je dus m'y soumettre sans discuter. De toute façon, je savais qu'une fois la vérité éclatée, Dumbledore placerait Sirius sous sa protection.
[...]
Hormis quelques rumeurs ici et là, je n'ai eu aucune info sur Black depuis son évasion de cet été. J'avais beau chercher, je ne comprenais pas pourquoi il avait attendu aussi longtemps pour sortir. Qu'avait-il bien pu se passer pour le forcer à s'évader maintenant ? D'autant que son esprit devait être pas mal détruit à cause de la prison. Il était innocent, je le savais, alors ça ne pouvait pas être lié aux événements de la Chambre des Secrets. J'avais épluché toutes les coupures de presse, seules choses accessibles aux détenues, mais je n'avais rien trouvé de concordant pour l'instant.
Ce n'est que le soir d'Halloween que j'eus enfin quelque chose de concret sur Black. La Grosse Dame, portrait gardant l'entrée de la tour de Gryffondor, avait été sauvagement attaquée par Black. Le portrait confirma que c'était bel et bien lui. Il était désormais dans le château. Mais comment faisait-il pour entrer et sortir d'endroit pourtant inaccessible ? Lupin ? Il le savait coupable et cette nouvelle le brisa en deux. Mais c'était une piste à creuser.
Je me doutais que Black ne pouvait pas rester bien longtemps au château, mais il n'allait sûrement pas quitter le périmètre de Poudlard, je savais dorénavant où chercher.
[...]
Il me fallut quelques semaines avant d'enfin dénicher la cachette de Black. Je pensais naïvement qu'il se serait caché dans la forêt interdite. Mais peut-être était-ce trop dangereux ? Sirius se terrait dans la cabane hurlante de Pré-au-Lard. Un endroit assez évident quand on connaît le personnage.
Pour éviter l'entrée principale, je devais passer par Poudlard. J'attendis que tous les élèves soient en cours pour me faufiler au travers du passage situé sous le Saule cogneur. Discrètement, je me dirigeai vers la cabane, baguette à la main. Je me faufilai derrière lui et me mit en position de menace.
– Tu n'es vraiment pas facile à trouver, Sirius Black, lançais-je d'un ton triomphant.
Sirius se retourna et me regarda avec ses gros yeux hagards et sa dégaine plus que négligée. La prison ne l'avait clairement pas réussi. Toute la folie de cet homme émanait dans la pièce. Il m'aurait presque dégoûté.
– Orion... Selwyn. Tu m'as trouvé ! hurla-t-il avec folie. Qu'est-ce que tu comptes faire désormais ? Me donner aux Détraqueurs ?
– Possible, répliquais-je d'un air menaçant en pointant toujours ma baguette sur lui. Mais cela ne serait pas drôle, tu sais que je n'ai aucune allégeance, je suis plutôt infidèle.
– Alors pourquoi tu es là ? gueula ma victime en cherchant de quoi se défendre.
– Je suis le seul sorcier assez malin pour avoir compris que Pettigrow est bien plus fin qu'il n'y paraît, rétorquais-je en faisant un pas vers lui. Franchement se couper un doigt et faire croire que c'est toi qui vendis vos meilleurs amis et tuas ces pauvres Moldus, c'était du génie.
L'ancien prisonnier me regarda avec de grands yeux globuleux. Son air, mêlant curiosité et interrogation, me fit bien ricaner. On aurait dit un enfant capté par une merveilleuse histoire.
– Mais comment... ?
– Disons que je suis le seul à avoir, aujourd'hui, un intérêt à dire ce que j'ai vu à cette époque. Même Dumbledore te croit coupable. Je suis ton unique chance de t'en sortir vivant. Mais pour cela, tu vas devoir faire une petite chose pour moi, affirmais-je d'un léger ton sarcastique.
Sirius se jeta sur moi, mais ce ne fut pas bien difficile de le repousser. J'aurais pu lui jeter un sort, mais je voulais obtenir ses faveurs sans utiliser la magie. Il fallait que ça vienne de lui. Ne pouvait-il pas juste écouter ce que j'avais à dire avant de m'agresser ? Après qu'il eut recouvré la raison, on s'assied dans les fauteuils moisis de la cabane pour discuter entre adultes.
– Je crois me souvenir que tu es l'un des seuls à connaître feu ma sœur Fariga, la mère de ma nièce Adara. Tu n'es plus que l'ombre de toi-même. Je suis prêt à t'offrir une chance de faire quelque chose de bien dans ta vie. Après tout, le seul passé que tu n'aies n'est pas reluisant, expliquai-je avec un air narquois.
– Tu es là pour profiter de ma condition, me faire chanter, tu n'as pas changé Orion Selwyn !
– Appelle cela comme tu veux, je suis ici pour t'aider, en échange d'un service assez conséquent, je l'admets. Aide-moi à protéger ma famille, en contrepartie, je suis prêt à donner de ma personne pour capturer Peter Pettigow et t'aider à être un bon père, dis-je d'un ton des plus calmes.
Je lui tendis ma main en l'acculant du regard. Il n'avait pas le choix et le savait très bien. Il me dévisagea avec ses sales yeux globuleux et accepta mon marché. J'avais besoin de la liberté de cet homme et lui de mon aide. Nos intérêts concordaient. Pour le bon déroulement de notre plan, Sirius me fit une drôle de révélation. Lui et ses anciens mis étaient des animagii non déclaré. Peter Pettigrow vivait caché sous l'identité de Croûtard, le rat de Ron Weasley. C'est ainsi que notre pacte se scella. Capturer cet animal n'allait pas être simple. Mais j'avais pas mal de relations dans le château.
1798 mots pour ce chapitre totalement hors-série. J'avais longtemps hésité à écrire sur Orion tellement, il y a de choses à raconter sur sa vie. Limite, je peux faire une fanfic juste sur Orion lol.
Il y aura d'autres chapitres sur Orion, et même d'autres personnages, mais cela arrivera bien plus tard dans l'intrigue. J'espère que ce chapitre presque hors-série vous a plus mes chokoalas. Avez-vous des théories sur ce que cachent Orion à sa nièce préférée ?
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