Chapitre 10, déjà, on avance doucement dans les intrigues avant la deuxième année qui risque d'être plus intéressante que prévu.

Pourquoi j'avais demandé ça déjà ? Quelle idée stupide que d'avoir osé réclamer d'aller voir mon amie d'enfance. Peut-être n'était-il pas trop tard pour s'arrêter dans un fast-food et manger un bon burger ? Purée, ça me manquait les burgers. Heureusement, Sally était là pour me détendre et me distraire. Elle me demanda ce que faisait mon oncle au ministère. Honnêtement, j'en savais rien. Il était fonctionnaire, c'est tout ce que je savais. Sally répliqua qu'Arthur Weasley faisait un métier bien plus pénible avec plus d'heures et était bien moins payé. Je lui rétorquai que mon oncle n'avait pas sept enfants à nourrir. En y réfléchissant, c'était peut-être un peu méchant de ma part.

On finit par arriver devant la maison de Myrtle. J'avais passé mon enfance dans ce quartier, mais je ne reconnaissais rien. C'est comme si je n'étais pas venue dans cette rue depuis des lustres.

- Bonne journée les filles, je vous récupère dans trois heures, lança le père de Sally à travers la fenêtre passagère de sa voiture.

– Pas de souci papa, merci, répliqua Sally avec un grand sourire. Tu es prête ? demanda-t-elle en se tournant vers moi qui tremblais comme une feuille.

Je pris une grande inspiration et me résignai à sonner à la porte. Il ne se passa rien, on resta plantée toutes les deux devant une porte qui ne bougea pas. Il n'y avait sans doute personne, on pouvait donc rentrer à la maison. Mais la porte s'ouvrit pile quand ma jambe daigna bouger. La jeune fille rousse qui habitait la maison ouvrit la porte et se décomposa en nous voyant sur le pas de demeure.

- Adara ? Mais qu'est-ce que tu fais ici ? demanda mon ancienne amie, choquée de me voir.

Putain, que c'était dur, bien plus que tout ce à quoi je m'attendais. Voir son regard triste, blessé et en colère me brisa le cœur. Myrtle et moi on avait tout fait ensemble. On s'était rencontré en maternelle et ça a toujours été ma béquille émotionnelle. Elle était là pour mon premier rendez-vous psy, quand je me suis cassé le bras et quand ma mère avait ses crises de folie. J'étais toujours la bienvenue chez elle. J'avais peut-être les meilleures excuses du monde pour justifier une absence de nouvelle pendant un an, mais cela n'excusait rien malgré tout. J'étais un horrible monstre qui avait fait souffrir une si gentille fille et une amie précieuse. Je commençai la conversation par un signe de main gêné.

– Salut. Je sais que ça fait longtemps et que j'ai aucune excuse pour t'avoir ignoré tout ce temps, mais voilà, je voulais m'excuser et essayer de voir si on était encore amie...

Son visage se décomposa de colère. Clairement, je venais de me montrer maladroite. J'aurai sans doute dû réfléchir à un spitch moins blessant pour ménager ses émotions.

Myrtle ne me répondit pas de suite, elle se contenta d'aller chercher sa mère. Cette absence de réaction claire me laissa dans un inconfort mental insoutenable. Mon amie était très sensible et je savais que ce que j'avais fait l'avait sincèrement blessé. On finit par entrer dans la maison et on eut même droit à des biscuits. Tu ne les mérites pas Adara, me siffla la petite voix démoniaque dans ma tête. Elle avait raison en plus. On prit place dans le jardin. Il faisait beau et chaud aujourd'hui, une journée d'été classique quoi. Avant même que Myrtle n'ait eu le temps de me répondre d'imposants bruits de pas se firent entendre des escaliers. Un garçon déboula dans le jardin et me sauta au cou en hurlant mon prénom. Il était si heureux de me revoir, mais je ne l'avais même pas reconnu.

– Will ! On lui fait la tête, je te rappelle, lâcha froidement Myrtle en fusillant le garçon du regard.

Il s'éloigna de moi et je pus voir son visage. C'était bel et bien Will, le troisième morceau de notre trio. Un garçon ultra positif et populaire qui préférait un bon foot avec ses copains que de jouer avec des filles. Mais le collège ça change la donne. Je ne l'avais pas reconnu, car il s'était coupé les cheveux. D'aussi loin que je me souvienne, je voyais Will avec sa longue crinière qui flottait au vent. On se posa tous les quatre sur les chaises de jardin et je pus enfin présenter Sally aux deux autres. J'avais presque oublié qu'elle était timide et qu'elle ne parlait pas beaucoup.

– On est super content de te revoir Adara. Tu vois Myrtle, je t'avais dit qu'elle ne nous avait pas abandonnés, lança joyeusement Will.

Mon ancienne amie se crispa et serra ses dents.

– Tu peux rester ami avec elle si tu veux Will. Mais moi, je n'y arrive pas. Quand je te vois, je repense à tout ce que j'ai ressenti quand j'ai compris que tu m'avais oublié. On était si proche et du jour au lendemain, je trouve ta maison vide, pas un mot rien. J'ai attendu un an pour avoir de tes nouvelles et rien. Elle se leva et commença à pleurer, j'avoue qu'elle me faisait sincèrement de la peine. Je comprends que ce n'était pas facile pour toi avec ta mère que tu as dû partir et changer d'école. Mais tu aurais pu m'écrire, je ne méritais pas ça !

Elle avait raison. Il faut dire qu'entre ma famille, Harry, mes cours et Drago, je n'ai pas pensé une seule seconde à mon ancienne vie. Quand ma mère m'a abandonné, je crois que j'ai voulu couper net tout lien avec mon passé et ma vie de Moldue. Je le regrette sincèrement. Aujourd'hui, je vois bien que c'était la pire décision à prendre. Mais est-il vraiment trop tard pour réparer le passé ?

– On a appris pour ta mère, on est vraiment désolés, me dit faiblement Will.

– Merci, mais c'est pas le moment ! Myrtle... Je suis désolée. Quand ma mère est partie, j'étais seule. Tout, c'est rapidement enchaîner, Orion est venu me récupérer et j'ai dû étudier dans cet internat. Je ne vais pas te mentir, je n'ai pas eu le temps de penser à vous et je le regrette sincèrement.

Je me mis également à verser quelques larmes que j'essayais de contenir. Je fis un pas en avant pour tenter de la prendre dans mes bras, mais non, elle refusa.

– Adara... on a changé toutes les deux. On a de nouvelles amies, elle regarda Sally. Je ne veux pas être ta copine de l'été. Je suis désolée...

Elle s'éloigna en pleurant à chaudes larmes. Will tenta vainement de me consoler. Il avait parfaitement compris la situation et m'avait pardonné. La mère de Myrtle vint également me réconforter. Selon elle, sa fille avait besoin de temps. Elle dut énormément souffrir de savoir que j'avais littéralement disparu de sa vie. Myrtle avait un petit frère, un véritable génie. Peut-être que lui comprendrait et pourrait adoucir sa sœur. Et puis non, c'est un sale con arrogant qui se croit supérieur. Mauvaise idée. On prit la décision de partir, notre présence ici n'était plus désirée. Je savais que les choses allaient prendre cette tournure, mais je ne regrettai pas ce que je venais de faire.

On décida de marcher un peu avec Sally. Elle n'approuva d'abord pas ce plan, craignant les remontrances de son père, mais de toute façon, nous n'avions pas le choix. Tant que nous étions devant la maison de Myrtle dans deux heures. Je ne voulais clairement pas parler de ce qui venait de se passer. Je préférai savoir si Sally avait des amis quand elle était petite. Bien évidemment, elle n'avait qu'un meilleur ami, un certain James à qui elle écrivait souvent. C'était son voisin et elle avait grandi avec lui, ce qui avait facilité le dialogue. J'aurais dû m'en douter. Vous voyez ce genre de moment où vous avez l'impression que littéralement tout l'univers est contre vous ? Bah, j'étais en train de vivre ce genre de moment actuellement et c'était pas drôle. J'espère que ma nouvelle année à Poudlard sera moins merdique que ma vie présentement.

1344 mots mes chokoalas. Clairement pas le chapitre le plus palpitant, mais l'arc « passé d'Adara » passe également par ses anciens amis. J'ai mentionné Myrtle au chapitre 1 et je ne voulais pas que ce soit vain. De base, je ne voulais pas créer autant de personnages secondaires/figurants, mais j'en ai besoin. Clairement, Myrtle, Will et Nolan(le petit frère de Myrtle, clin d'œil) ne vont pas avoir une importance de fou, mais vont revenir de façon sporadique.