«𝑆'𝑖𝑙 𝑡𝑒 𝑝𝑙𝑎𝑖̂𝑡 𝑛𝑒 𝑓𝑎𝑖𝑠 𝑝𝑎𝑠 𝑐𝑒𝑡𝑡𝑒 𝑡𝑒̂𝑡𝑒.»
A vingt deux heure bien entamée, la maison se fait de plus en plus bruyante à mesure que les conversations s'emballent en éclats de rire et en discussions animées d'un bout à l'autre de la table du salon.
Eijiro, plus détendu qu'au départ après quelques bières dans le nez, a cessé de surveiller la consommation de Denki, qui ne devrait pas tarder à dégueuler sur ses pauvres genoux, tandis qu'Ochaco tente désespérément d'arranger son état en l'incitant à manger davantage.
Mina semble s'être trouvé des atomes crochus avec Hanta, qui lui raconte son parcours professionnel et toutes les anecdotes qui vont avec depuis une bonne vingtaine de minutes.
Aussi, Shoto parvient de plus en plus à se décontracter, et si sa maladresse dans sa façon de s'exprimer fait parfois sourire les autres convives, la bonne humeur et la bienveillance restent seuls maîtres de cette soirée.
Quant à Katsuki, il a fini par céder.
Malgré un premier refus à la proposition d'Izuku, craignant une situation trop inconfortable, l'agitation et le bruit excessif de la pièce l'a finalement fait revenir sur sa décision moins de dix minutes plus tard.
Ainsi, s'éloignant de quelques petits mètre pour rejoindre le canapé et s'y installer ensemble, ils s'efforcent de faire abstraction des éclats de voix qui couvrent parfois les leurs pour échanger plus calmement que leurs amis.
Et Katsuki ne sait pas toujours quoi dire, ils sont ici, isolés, depuis une dizaine de minutes seulement, mais il peine à trouver et à aligner des mots, encore plus à monter des sujets de conversation.
Ca n'est pas franchement son truc de taper la discut', et il n'a aucune idée de la posture qu'il devrait adopter dans sa situation.
Katsuki sait insulter les gens, les engueuler, les envoyer se faire foutre, les ignorer, les tolérer à la limite.
Mais quand il s'agit de se retrouver devant cet homme, bien plus âgé que lui mais qui a décidé de lui faire tourner la tête, il est aussi perdu qu'un enfant au milieu de la savane.
Alors, pour éviter de montrer de trop son malaise, il le laisse majoritairement parler, se contentant de répondre quand c'est nécessaire, donnant totalement les rênes de cette conversation à Izuku, qui lui pour le coup ne semble pas intimidé pour un sou.
Puis, en même temps surtout, il le regarde, l'observe, le détaille autant qu'il peut.
Izuku possède une voix claire, qui pétille autour de lui comme une éclosion de lumière constante à chacun de ses mots, et le sourire qui agrémente ses paroles fait scintiller ses yeux et son visage.
Il porte sur lui les expressions d'un homme joyeux et profondément bienveillant, comme s'il était né spécifiquement pour distribuer du bonheur autour de lui, et en ce qui concerne Katsuki, ça fonctionne presque trop.
C'est vrai, il n'est pas familier de cette sensation infiniment grisante qui fait actuellement gargouiller son ventre et sa poitrine, à l'image d'un millier de minuscules clochettes qui s'agiteraient dans son torse.
A chaque nouvelle seconde, réalisant et re-réalisant continuellement qu'Izuku s'adresse personnellement à lui en le regardant dans les yeux, il se sent défaillir sans pouvoir ni l'expliquer ni le contrôler.
Encore moins le gérer.
Ses mains deviennent moites, il ne fait pourtant pas si chaud que ça dans la maison, et son cœur bat comme s'il s'apprêtait à s'envoler, si violemment qu'il craint que tout le monde puisse l'entendre.
Cette sensation, il ne l'avait plus expérimenté depuis ses vagues amourettes de collège, et puis cette fois son intensité le cloue sur place, à lui donner l'impression qu'il ne pourra plus jamais se relever de ce canapé, ses jambes ne le tiendront pas.
Plusieurs fois aussi, Izuku a passé ses doigts dans les mèches ondulées qui encadrent son visage, souvent pour en repasser une derrière son oreille, ou pour la chasser de ses cils quand elles viennent s'y mélanger.
Et ce simple geste suffit à faire frôler le malaise vagal à Katsuki, simplement par la délicatesse de ses mouvements, et les effluves de son parfum qui s'en échappent pour venir se frotter à son nez.
Et il ne peut pas s'empêcher de loucher sur ses lèvres une fois sur deux, suivant des yeux les lignes animées de cette bouche qui ressemble presque à une cible pour y faire atterrir la sienne.
Un peu comme un appel à la pulsion, c'est ce que ressent Katsuki à ce moment là.
Personne ne tombe amoureux en une heure trente, mais cette attirance absolument diabolique et incontrôlable lui hurle intérieurement de lui sauter dessus comme un animal sauvage.
Jamais il n'avait trouvé qui que ce soit aussi incroyablement beau, et il se fait littéralement happer par la violence de l'envie qui ne demande qu'à le dévorer.
Alors bien sûr, il se débat contre lui-même, parce qu'il serait très mal venu de se pendre au cou d'un trentenaire qu'il vient de rencontrer, sans plus de formalités, dans la maison d'un autre inconnu et devant tout un public.
Et il prie pour que ce combat intérieur ne se lise pas sur son visage, qu'il s'efforce de garder aussi paisible que possible malgré la tempête qui se joue dans sa tête.
_ Je trouve ça super que tu aies trouvé ta voie dans le numérique, je veux dire, que tu saches précisément où tu vas et ce qui te plait. poursuit Izuku dans leur discussion. Moi il m'a fallu beaucoup de temps avant de m'orienter, et j'ai commencé mes études à presque vingt-cinq ans.
_ Tu fais quoi alors ? s'intéresse Katsuki en se concentrant sur les vibrations de sa voix pour ne pas la laisser trembler.
_ Je travaille pour les services sociaux. Dans mon cas, je me suis spécialisé dans la protection de l'enfance et des familles en situation particulière.
En même temps qu'il dit ça, Izuku lui offre un léger sourire, un de ceux qui caressent la poitrine, et Katsuki repense sans le vouloir à l'ancienne addiction de sa mère et aux conséquences que celle ci a eu sur sa famille.
Quand bien même Mitsuki, sa mère, a su se reprendre en main avec l'aide de son mari après quelques mois, il n'en reste pas moins que des cicatrices et des traumatismes se sont formés dans leur foyer et dans la vie de l'enfant qu'il était à l'époque.
Sûrement que les résidus de cette période continuent de parasiter son inconscient et d'influencer son présent, et il se demande ce qui aurait pu arriver si un homme comme Izuku était intervenu pour leur venir en aide.
Des enfants marqués à vie par l'instabilité de leurs parents, il en existent probablement des milliers, des pires que lui, et il ne peut que se trouver en admiration face à un de ceux qui se portent garant de leur sécurité du mieux qu'ils peuvent.
Et puis, plus il analyse Izuku et sa personnalité, plus il se persuade que ce métier était fait pour lui et sa bienveillance innée.
_ Et avant de reprendre ces études, tu faisais quoi avant ? tente t-il pour continuer la discussion.
Pourtant, sa question semble ébranler légèrement Izuku qui, bien que semblant vouloir le dissimuler, se tasse discrètement sur lui-même, un sourire faux et crispé sur le visage tandis qu'il donne l'air de chercher des mots qui n'existent pas.
Enfin, après quelques secondes de ce malaise passager, il redresse son dos en prenant une large inspiration pour se ressaisir, avant de toucher machinalement la cicatrice de son bras, passant sa paume sur sa longueur jusqu'à la limite de son épaule.
Soudain, Katsuki se fait étrangler par la sensation d'avoir commis une erreur, dit une bêtise ou soulever un tapis qui aurait dû rester bien plaqué au sol.
_ Désolé. se reprend Izuku en secouant la tête. Y'a pas de secret, tu n'as rien dit de mal. Disons que c'est une longue histoire, en quelques sortes.
Confus et coupable, Katsuki fronce les sourcils en le détaillant, et tourne à son tour son attention sur cette fameuse cicatrice, qu'il a déjà pris le temps d'examiner tout à l'heure.
Mais de si près, il réalise sa profondeur et son étendue, signe d'un accident probablement très violent qui a potentiellement impacté sa vie pendant une longue période.
Puis, en y repensant, il se rappelle que cette blessure semble aussi s'étaler jusque dans son dos, et ce qu'il voyait comme une mauvaise expérience se transforme en une éventuelle tragédie.
Mais il ne dit rien, voyant Izuku se réinstaller pour ajuster sa posture, se préparant visiblement à entrer dans le récit de son histoire, attendant patiemment qu'il soit prêt à lui parler.
_ D'aussi loin que je m'en souvienne, commence Izuku en frottant ses mains entre elles, mon père était un joueur compulsif. Mes parents se disputaient tout le temps, parce que mon père dépensait tout leur argent et toutes leurs économies dans les jeux, et il ne nous restait plus rien. Ma mère parvenait tout juste à payer le loyer pour qu'on ne soit pas expulsés, mais pour le reste .. c'était la misère. Et même quand elle arrivait à stocker de l'argent quelque part, il retournait la maison et finissait toujours pas le trouver. C'étaient de vraies pulsions, il savait qu'il avait un problème mais ça ne pouvait pas changer.
Il soupire, marque une pause, jette une œillade au reste des convives comme pour s'assurer que personne d'autre ne les écoute, avant de sourire à nouveau à Katsuki, cherchant sans doute à le rassurer alors même que c'est lui qui livre des souvenirs pénibles.
_ C'était compliqué à l'école à cause de ça. On avait jamais d'argent, pas de vêtements neufs, ma mère avait dû vendre la voiture et on avait plus rien. Ca n'a pas fait de moi un enfant bien vu par les autres, et je suis sûr que tu sais à quel point les enfants peuvent être cruels entre eux. Je ne garde que des mauvais souvenirs de mon enfance et de mon adolescence. Mes parents se disputaient de plus en plus, le harcèlement au collège était encore pire que celui de l'école, et quand j'avais à peu près seize ans, mon père a disparu pendant la nuit. Il a embarqué avec lui tout ce qui avait de la valeur, télé, bijou, ordinateur, et il s'est tiré.
Au fil de l'histoire, Katsuki voit progressivement se profiler les motivations d'Izuku dans le choix de son métier actuel.
Oui, si quelqu'un comme lui était venu en aide à sa famille, il aurait pu être mis en sécurité, et même son père aurait su trouver de l'aide.
Aujourd'hui, s'il œuvre pour la protection de tous ces enfants, c'est certainement parce qu'il se voit à travers eux, il voit dans ces vies l'ombre de la sienne, qui n'a pas su être sauvée quand il en avait besoin.
Pendu à ses mots, Katsuki l'écoute sans plus bouger, respectant chacune des courtes pauses qu'Izuku prend pour rester calme durant son discours, et les éclats de voix environnants disparaissent pour mieux créer une bulle d'intimité autour d'eux.
_ Il est parti avec tout ce qu'il nous restait, personne ne l'a jamais retrouvé, et il a laissé à ma mère des dizaines de milliers d'euros de dettes. Au moins, mon père n'était plus là pour lui voler son salaire, et elle a fait changer ses comptes, alors elle me disait tout le temps que ça allait s'arranger, que ça prendrait du temps mais que ça finirait par rentrer dans l'ordre. Je ne sais pas si elle était optimiste ou si elle essayait juste de me protéger de ce qu'elle ressentait, mais moi je ne voyais déjà plus que .. toute la misère par laquelle on était déjà passée et celle qu'il nous restait encore à traverser. A l'entrée du lycée, ça ne s'est pas vraiment arrangé en terme de relation avec les autres, je voyais des courriers d'huissiers s'entasser sur la table de la cuisine, et ma mère elle, elle souriait et disait "tout va bien, t'en fais pas".
Katsuki aussi connait cette phrase, c'est celle que son père lui répétait le soir en le mettant au lit, quand sa mère complètement ivre s'écroulait dans le salon en hurlant dans le vide.
Il lui disait de fermer les yeux et de serrer ses doudous contre ses oreilles, et que tout irait bien.
_ Mais moi .. Vraiment j'étais au bout. Mon père était parti, j'avais passé ma vie à être détesté et moqué par les autres, ma mère disait que ça irait mais elle avait tant à rembourser qu'elle a fini par nous faire quitter la maison, et on a emménagé dans un centre d'accueil. C'était encore pire au lycée après ça, et tout ce que je retenais de mon existence depuis son début, c'était un enfer interminable. Alors un jour j'ai voulu y mettre fin. J'avais dix-sept ans, et le centre d'accueil où on dormait était tout près d'une départementale très fréquentée. Il y avait beaucoup de voitures et elles arrivaient vite. Je n'ai eu que quelques pas à faire sur la route pour me faire percuter.
Il souffle, lentement et longuement, comme pour chasser ses paroles le plus loin possible une fois sorties de sa bouche, et Katsuki aussi reprend sa respiration, inconsciemment coupée au fil de ce récit morbide et douloureux, et qu'il n'aurait surtout jamais imaginé.
C'est vrai, dans les sourires et la confiance d'Izuku, rien n'aurait pu lui faire penser à un tel passé, une adolescence aussi douloureuse, et encore moins à une tentative de suicide sous les roues d'une voiture.
_ Enfin ... soupire Izuku comme pour changer de chapitre. Je suis encore là donc tu te doutes bien de ce qui est arrivé. Mais j'étais pas mal amoché à mon arrivée aux urgences, et je suis passé par plusieurs opérations pour remettre en place tout le bordel que j'avais foutu. Je suis resté un moment en soin intensif, et en rééducation à cause des dégâts sur ma colonne vertébrale. Et puis bien sûr, j'ai gagné trois mois de vacances en psychiatrie. Après ça, j'ai continué à être suivi, et il m'a réellement fallu plusieurs années pour me relever de tout ça. Entre temps, ma mère s'est trouvé un amant à l'autre bout du pays et elle l'a rejoint là-bas. Je n'ai plus de nouvelles depuis. J'étais mineur donc l'état est devenu mon tuteur légal pour les mois qu'il me restaient avant d'être majeur, et après des années de soutien médical et social, j'ai su que c'était ce métier que je devais faire.
Figé sur place, Katsuki le regarde en battant des cils, l'esprit quelque part à mi-chemin entre la compassion et l'admiration et, la bouche entrouverte, il balbutie trois syllabes inintelligibles avant d'abandonner sa tentative de réponse.
Puis, saisissant son bouleversement, Izuku termine son monologue par un large sourire illuminé, un vrai sourire qui fait soudain briller ses tâches de rousseur.
_ En vérité, tout ce que je regrette, c'est d'avoir impliqué un conducteur qui est sûrement resté traumatisé par ce que je l'ai obligé à vivre. Mais je suis reconnaissant aujourd'hui .. d'avoir survécu. Je pense que maintenant je peux dire que je suis heureux, et que tout va bien. Alors s'il te plait ne fais pas cette tête. ricane t-il en conclusion pour détendre l'atmosphère.
Sur le moment, Katsuki ne réagit pas vraiment, incapable de savoir quoi dire, à la fois perturbé par le sourire irradiant d'Izuku et par son atroce histoire.
Du reste, le contraste entre son discours et l'expression actuelle de son visage embrouille davantage son cerveau.
_ Je .. euh .. D'accord. Et .. Et tu as .. comment tu as rencontré les .. les autres .. là ? s'emmêle Katsuki dans ses mots en essayant de reprendre la discussion.
_ Oh. J'ai rencontré Ochaco pendant une journée de bénévolat dans un refuge, c'était quelques mois après ma sortie de psychiatrie donc ça remonte à un moment maintenant ! Elle m'a présenté Eijiro, eux ils se connaissaient depuis le lycée. Et Hanta, pour tout te dire, c'est mon ex ! Je l'ai intégré avec nous quand on s'est mis ensemble, mais on s'est séparé en bon terme il y a .. hmm neuf mois je dirais, et comme on s'entend tous très bien, le groupe est resté tel qu'il était.
Katsuki a frisé sur «mon ex», et un mélange soudain et explosif de frustration et de jalousie lui presse sur l'estomac, tandis qu'il s'efforce de retenir une grimace sur son visage.
Mais il n'en reste pas moins très contrarié de cette nouvelle.
_ C'est pas bizarre de rester pote avec .. son ex ?
_ J'imagine que tout le monde ne peut pas faire ça, mais nous on s'entendait toujours bien. On était juste plus amoureux, et notre relation s'était déjà transformée en amitié plus qu'en amour avant même qu'on décide d'y mettre vraiment fin. En ce qui me concerne, je n'ai aucune gêne avec ça, et je crois que c'est pareil pour lui.
_ Et .. depuis t'as quelqu'un d'autre ? ose Katsuki comme on sauterait d'un avion en plein vol.
_ C'est une question intéressée ? insinue Izuku avec un sourire en coin et un sourcil arqué.
_ Non ! Hum .. Peut-être.
Puis, en un clignement de cils furtifs, Izuku se redresse sur ses jambes en réajustant son débardeur sur son torse, avant de tendre une main ouverte à Katsuki pour l'inciter à se relever lui aussi.
Maintenant l'un en face de l'autre, alors qu'Izuku et sa stature dépassent Katsuki d'une demi tête, ils se dévisagent mutuellement pendant une poignée de secondes.
_ Tu sais, reprend le plus âgé en lâchant sa poigne. On devrait rejoindre les autres, et parler de tout ça dans un contexte moins .. public, si tu veux bien. On pourrait se revoir une autre fois, je t'appellerai.
_ T'as pas mon numéro.
Discrètement, Izuku jette un regard vers la table du salon, là où se trouve le reste de leurs amis, et un soupçon d'incertitude traverse ses iris verts.
Katsuki lui, avec un goût légèrement amer dans la bouche, comprend malgré lui ses inquiétudes.
Un garçon de dix huit ans et un homme de trente trois ans échangeant leurs numéros pour se donner rendez vous, n'importe qui pourrait trouver ça inconvenu et percevoir cet échange d'un très mauvais oeil.
Leurs amis ne faisant pas exception, Izuku ne tient sans doute pas à ce qu'ils se fassent remarquer.
Et Katsuki comprend qu'il va falloir se montrer très discret.
___________
Hey !
Promis c'est le seul chapitre un chouia triste, pour introduire le passé d'Izuku.
Après ça sera de nouveau tout mignon, malgré quelques contraintes que vous commencez sûrement à percevoir !
En attendant le prochain chapitre, qui ne devrait sortir que la semaine prochaine, je vous fait des bisous bisous 😘
Prenez soin de vous ❤️🦩
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