Si il y a bien une chose que m'a appris mon métier,c'est qu'il ne faut jamais baisser les bras. Car c'est dans l'ombre que surgit le plus souvent la lumière. En tout cas c'est ce que l'on m'a dit avant que je devienne psy.

«Allez! Debout les marmottes !» s'écrie Louis en enlevant ma couverture
La plupart de mes camarades dorment encore,dont moi. Mais la lumière est bien trop violente et je suis obligée d'ouvrir les yeux. J'aperçois alors Enola qui est en train d'ouvrir les volets. Léa grogne dans le lit d'à côté tandis que tout le monde se dirige vers la salle de bain. Pour ma part,je mets un temps infini à me lever,car nous sommes lundi et que c'est selon moi le pire jour de la semaine. Surtout que ce soir nous avons l'avant-première à Paris et que je ne me sens pas,mais alors pas du tout prête. Je suis très timide,je vous rappelle. Quelques minutes plus tard,je pars en direction de la salle de bain. Je m'habille rapidement et me démêle les cheveux. Puis je me dirige vers la cuisine où mes camarades discutent en prenant leur petit-déjeuner.
«Enfin!» crie Julien en me voyant arriver
Il me fait une petite place à côté de lui. Je suis un peu gênée car je lui ai mis un râteau il y a quelques jours et j'ai un peu peur qu'il n'ai pas retenu la leçon. Surtout que je suis en couple. Je me sers un grand verre de jus d'orange et me prépare une giga tartine de Nutella. J'ai très faim ce matin car je suis assez fatiguée :le weekend a été épuisant ! Mais à peine ai-je fini de manger que la sonnerie retentit. Ce matin on commence par sport ce qui me remonte le moral. J'ai toujours été très sportive,je fais du tennis,de la danse et de la muscu. Puis c'est en extérieur et j'adore être dehors. Comme je le prévoyais,l'heure se passe bien,et je suis plutôt contente de moi. Je file ensuite en chant,puis en danse. Je fais de la danse depuis que je suis petite et j'ai toujours aimé ça. Quant au chant,c'est ma raison d'être. Dans ma famille,surtout du côté de ma grand-mère paternelle,c'est une évidence. Comme dit mon père:"Héloïse est née avec un micro dans les mains". Ce qui n'est pas faux:mon père était pianiste à ses heures perdues et ma mère prenait des cours de théâtre quand elle était jeune. Sans compter qu'une de mes tantes est une ancienne productrice pour Sony Music France. On peut dire que c'est dans mes racines.
Pendant que je vais en cours,l'heure tourne. Il est à présent midi et je pars directement déjeuner. Je n'ai plus trop faim car le sport m'a calmé mais je me prépare tout de même une salade. Puis je retourne dans le dortoir pour bouquiner un peu. Là-bas je trouve Enola et Louis en train de rire aux éclats. Je m'assois près d'eux.
«Qu'est-ce qui vous fait rire,tout les deux?
-Rien,rien. 
-Allez dîtes !
-Non.»
Je me lève et me dirige vers la porte quand j'entends Louis lancer:
«C'est bon,t'as gagné !»
Je me retourne,toute contente,et me rasseois.
-«On se racontait juste notre vie.
-Ça m'intéresse pas,alors. Les phrases à rallonge,ça m'ennuie.
-Allez! Parle nous un peu de toi.»
Je soupire. Ma vie n'a rien de palpitant.
«Vous voulez que je vous dise quoi?
-Je sais pas. Parlez-nous de ta famille,par exemple.»
Je secoue la tête. Sans le savoir,ils viennent de toucher une corde sensible. La brune s'en rend compte et ajoute:
«Ou de tes amis,si tu veux.»
Je secoue encore une fois la tête.
-«Bon bah tant pis(je hoche la tête). Si tu veux pas parler,on ne va pas te forcer.»
Je sors de la pièce,quelque peu agacée. Ma vie n'est pas rose comme il le pense;elle est très difficile et commune. Je m'assois sur le canapé et regarde la télé éteinte d'un air morne. Puis une main se pose sur mon épaule. Je me retourne et aperçois Stan.
«Ça va?» Me demande-t-il
«Ça va.»
Il s'assoit à mes côtés.
-«Tu es sûre?
-Oui. Pour tout te dire,ça va même super bien.»
Il hoche la tête. Ça fait depuis samedi qu'on ne s'est pas parlés. Comme si nous n'étions pas en couple. Il prend alors ma main. Je croise son regard mais détourne rapidement les yeux. Ça peut paraître étrange mais il m'intimide un peu.
-«Tu es sûre que tout va bien?
-Oui.
-Vraiment sûre?
-Je te dis que je vais bien.
-Je m'inquiète juste pour toi. Tu es ma copine.
-Tu n'as pas besoin de t'inquiéter.
-Mais...
-Pas de mais. C'est gentil de vouloir m'aider mais tout va bien. Et ce n'est pas parce que tu es mon mec que tu as le droit de me couver de cette manière.»
J'ai parlé un peu sèchement alors je souris pour rattraper. Il me scrute puis se lève et me lâche la main. Il se met à sourire.
-«Je suis désolé. C'est juste que je tiens à toi et que je n'ai pas envie que tu sois dans le mal.
-T'inquiètes. Je comprends.»
Il me sourit une dernière fois avant de partir en refermant la porte derrière lui. C'est seulement à ce moment que je me dis qu'il a peu -être raison,que je ne vais peu-être pas si bien que ça.