Chapitre 61 A COEUR OUVERT
Entourée des miens, j'etais ce qu'on pouvait appeler une femme comblée.
Les derniers évènements m'avaient anéantie et j'avais le sentiment que j'allais avoir beaucoup de mal à m'en remettre.
Me remettre de ce que mon oncle, un membre de ma famille, mon sang avait infligé à toutes ces personnes.
J'aurai voulu ne rien à voir à faire avec lui, et pouvoir dire qu'il ne représentait rien pour moi mais la vérité est là et je n'y peux rien.
Nous n'y pouvons rien.
J'avais tellement mal et tellement honte ces derniers jours que sortir de la chambre relevait de l'exploit.
Je pensais à eux, tous autant qu'ils étaient , avaient fait front pour me sortir des griffes de Demba Kane et ils ne méritaient pas toute cette souffrance et la perte d'une des leurs.
C'est tellement injuste!
Je me réjouis, oui, de retrouver mes parents, ma famille mais je ne peux m'empêcher de penser à lui, Omar.
Comment lui rendre ce qu'il a perdu à jamais?
Dieu m'a rendu ce qu'avais cru perdu à jamais mais lui, qui lui rendra Arame?
Je me tournais vers LUI.
Salif.
Je ne m'expliquais pas ce que je ressentais pour lui.
Personne ne pourrait y mettre de mots.
Cet homme est ... hors du commun.
Je l'ai jugé tellement de fois sans vraiment le connaitre.
Si j'avais un quelconque doute sur ce qu'il ressentait pour moi, aujourd'hui je n'en ai plus un seul.
Sentant mon regard sur lui, il leva les yeux, souriant de ce que lui disait Badou et je me perdis dans ses prunelles brillantes.
Etais- je la seule à voir tout ce que je voyais en lui?
Un seul regard de sa part et mon souffle devenait court m'empêchant de respirer correctement.
- excusez moi
Je me levais soudain et sortais de la pièce ayant besoin d'air, submergée par ce trop plein de..... de tout.
Je me retrouvais dans le jardin, les mains sur la taille, inspirant bruyamment pour reprendre mon souffle et me calmer.
- Aisha? Tu vas bien?
Sa main posée sur ma taille me fit frissonner alors qu'il me retournait doucement.
- qu'est ce qui t'arrive?
Je n'arrivais à faire qu'une chose: le regarder encore et encore, me noyant dans ce regard.
- rien. Tout va bien.
Mettant mes bras autour de sa taille, je me blottis contre son torse.
Sa chaleur rassurante m'apaisait, son odeur m'enivrait.
Il était ma drogue et mon ange gardien.
- merci.
Que rajouter de plus? Je ne le savais guere.
Je lui devais tant.
- merci pour quoi? Bébé regarde moi.
Il me repoussa doucement et me souleva le menton.
- pour tant de choses et....pardonne moi Salif. Je vous ai causé tellement de tort.
- encore une fois, rien n'est de ta faute. Tu n'y pouvais rien. Personne ne le pouvait.ça devait arriver. Il faut aller de l'avant. On doit tous le faire. On n'a pas le choix et c'est ce qu'elle aurait voulu. Aujourd'hui tu retrouves ta famille et ton oncle est derrière les barreaux alors c'est le moment d'avancer pour eux...pour moi.
- tout ceci c'est à toi que je le dois.
- Aisha....
- stp laisse moi finir. j'ai l'impression de te découvrir de jour en jour. T'as fait tout ça dans mon dos sans que je ne me doutes de rien.
Il voulait parler mais je mis un doigt sur ses lèvres
- je sais que tu l'as fait pour me protéger.... encore une fois. Je.. Salif, si aux yeux du monde, j'étais déjà amoureuse de toi, là tu me rends carrément raide dingue de toi.
Il fronça les sourcils et voulut dire quelque chose mais le cri perçant de Haby à quelques mètres de là, l'en empêcha
- désolée mais c'est qu'elle est rapide cette petite
Elle courait toute heureuse de venir vers nous et d'échapper à Rachel me faisant rire tandis que Salif, lui conservait un visage grave.
Je me détachais alors de ses bras et pris mon bébé dans mes bras sous le regard de .... ma soeur.
J'arrivais à le penser, " ma soeur" et plus je la regardais, plus tout ceci devenait de plus en plus réel.
Elle me fit un sourire timide
- je suis très heureuse de te rencontrer et d'avoir une grande soeur
Mon bras libre posé sur le sien, je l'entrainais dans le salon en hochant la tête
- toi et moi, on va avoir des tonnes de choses à se raconter. Je veux tout savoir de toi! Tout!
Elle éclata d'un rire joyeux en se serrant contre moi
- compte sur moi
- mais je ne te laisse pas le choix... ptite soeur
C'est ainsi qu'on entra à nouveau au salon sous le regard des autres membres de la famille.
J'eus la surprise d'y retrouver maman Sira et papa Ghana en pleine discussion avec mes parents......
Mes parents, mes parents biologiques, que je ne rêvais plus de rencontrer tellement cela me semblait utopique.
Il étaient là.
Nous rejoignions Racine et Badou et surtout le véritable festin que maman Sira avait préparé.
Que dire de plus en cet instant?
Peut être juste un mot.
Alhamdoulilah.
************* Salif **************
Je la regardais s'éloigner avec sa soeur, pensif.
La voir si émue, se livrer à moi comme elle venait de le faire, me troublait.
Elle ne m'avait jamais avoué ses sentiments ainsi, avec ces mots crus.
Sa détresse quant à la mort d'Arame s'estompera avec le temps aussi dur soit-il et le sera pour chacun d'entre nous.
Cathy était à peu près dans le même état et depuis l'accident, je ne l'ai pas vue.
Le message que je lui avais laissé était resté sans réponse et c'est Khadim qui m'avait donné de ses nouvelles.
Elle allait mal comme je pouvais l'imaginer et j'étais très surpris tout à l'heure.
Le coup de fil que j'ai reçu, venait en fait d'elle.
****** conversation******
- allô, Cathy?
- bonjour Salif
- hey,.... comment vas- tu?
Je l'entendis soupirer à l'autre bout du fil
- on fait aller. Excuse moi de ne pas avoir donné de mes nouvelles
- ne t'inquiète pas, Khadim l'a fait
- et toi ça va?
- on va dire que oui même si comme nous tous j'ai encore du mal à le croire
- c'est si soudain que j'ai l'impression de vivre un cauchemar, éveillée
- Cathy, je ne peux même pas imaginer à quel point ce doit être dur pour toi et je suis sincèrement désolé, pour .... tout
- on l'est tous. Tu m'excuseras auprès d'Aisha de ne pas avoir retourné son appel. Elle va bien?
- dans tout ce chaos, il y' a au moins une bonne nouvelle. Elle a retrouvé ses parents.
- ses.... ses parents??? Tu veux dire...Nancy???
- oui Cathy, c'est une histoire de fou! Un concours de circonstances incroyable et ils sont en ce moment même avec nous.
- ils? Son père?
- son père, sa soeur, son frère
- quoi? Oh mon dieu
Je lui disais en 2 mots ce qu'il en était et elle était tellement heureuse que j'étais vraiment content de partager avec elle cette nouvelle.
- waouhhh. Je suis tellement contente pour elle. C'est... formidable...
- tu peux le dire....
- je l'appellerai. Salif... je voulais savoir... comment il va?
Elle parlait évidemment d'Omar
- il essaie de tenir le coup. On essaie d'être là au maximum mais c'est pas évident
- j'ai envie d'aller le voir mais...
- tu as peur qu'il te rejette...
- il faut que je lui parle.
- Je ne t'ai jamais vue fuir face à la difficulté alors vas y
- hum... je te reconnais bien là, toujours dans la provocation?
- si t'as besoin de lui parler, n'attends pas. Ça vous fera sûrement du bien à tous les deux.
- je n'en suis pas sûre mais merci quand même. À bientôt
- À bientôt Cathy, prends soin de toi
************* Cathy **************
Je poussais un immense soupir avant de fouler à nouveau la porte de cette maison.
Khadim voulait m'accompagner mais je devais le faire seule.
Je redoutais ce moment depuis plusieurs jours mais je devais le voir, lui parler et savoir.
Beaucoup de trop de choses me hantaient pour que je continue de vivre ainsi à me torturer l'esprit.
-salam aleykoum
- aleykoum salam
Il y avait très peu de personnes dans la cour mais on voyait bien que la maison était encore en deuil.
Je demandais après lui et ils m'indiquèrent l'etage puis une jeune fille me guida jusqu'à la terrasse où la lueur d'une cigarette et l'odeur m'indiquèrent celui que je cherchais.
Remerciant la jeune fille, je me dirigeais vers lui et ce n'est qu'arrivée à 1 m de lui qu'il daigna enfin lever les yeux vers moi.
Le voir ainsi me fendit le coeur.
Sa barbe de plusieurs jours trahissait à quel point il était à l'ouest.
Quant à la cigarette, Omar ne fumait que très très rarement mais à en croire le cendrier posé à côté de lui, plusieurs paquets de cigarette y étaient déjà passés.
- bonsoir Omar
-...........
Pour seule réponse, il envoya au loin une bouffée de ce mégot qu'il tenait entre les doigts
- tu ne comptes pas me parler?
- qu'est ce que tu veux?
- je suis venue te voir, voir comment tu allais.
- tu as vu, alors tu peux partir.
- arrête ça Omar! Je te défends de me traiter ainsi. Je l'aimais autant que toi sinon plus!
- c'est un concours? De qui l'aimait le plus? Qui a gagné maintenant qu'on n'a plus personne à aimer? Oh mais que dis- je? Tu vas rentrer dans quelques minutes dans ta maison parfaite, avec ton mari parfait et ta petite vie parfaite, TOI!
- là tu es vraiment injuste.
- tu veux vraiment qu'on parle d'injustice?
- je sais que tu aurai préféré que je meurs à sa place mais moi aussi figure toi!!!
- alors va t-en! Laisse moi seul! Je ne veux voir personne.
- ne t'en fais pas je vais m'en aller mais dis moi juste une chose! C'est vrai que tu la trompais? Hein? Dis moi que tu n'as pas osé!
Il jeta sa cigarette au loin et se leva les yeux rouges sur le point d'exploser, prêt à me frapper
- comment oses-tu venir ici et me cracher ça à la figure? Ça ne vous a pas suffit qu'elle ne soit plus là? Foutez moi la paix une bonne fois pour toutes!
Je restais figée, le souffle coupé
- je suis désolée, je ne voulais pas...
- je... Cathy, s'il te plait, rentre chez toi.
Il me dit cela d'une voix si lasse que toutes mes forces m'abandonnèrent.
- Omar....
Il se laissa glisser contre le mur et je vis ses larmes rouler sur ses joues.
- je te le demande, laisse moi seul
- non. Tu pourras me repousser autant que tu veux mais je ne te laisserai pas sombrer. Je t'en prie, ne fais pas ça
Je tombais à genoux face à lui et le pris dans mes bras.
On pleura ensemble comme des enfants
- pardonne moi Omar, pour tout
- jamais, je ne l'ai jamais trompée. Je l'aimais tellement....
- elle le savait.
- mais je n'ai pas eu l'occasion de le lui dire ce soir là, ni de lui donner le cadeau que je lui avais acheté. Je n'aurai plus jamais l'occasion de le faire.
- de là où elle est, elle te voit et je suis sûre qu'elle voudrait que tu te ressaisisses. Alors essaie, pour elle.
- tu savais qu'elle était enceinte?
Je me reculais pour le regarder et hocher doucement la tête
- elle nous l'a annoncé le jour de....
Il secoua la tête
- ça va aller.
Je n'eus pas le coeur de lui dire que j'étais enceinte.
Je ne le pouvais simplement pas, c'était au dessus de mes forces alors je me contentais de lui tenir les deux mains.
- on va y arriver. Il le faut.
*********** Tante Sarah ************
Un sourire?
Oui, il s'agit là d'un vrai sourire.
Je désesperais de revoir cette expression sur le visage de ma fille.
La nouvelle que vient de nous annoncer Aisha est l'une des meilleures depuis très longtemps.
Oh mon dieu, j'aurai tellement voulu que Fadel soit là pour voir ce jour arriver.
Nancy est revenue.
Quel miracle.
Je ne pus empêcher cette larme de rouler, traduisant ainsi tout ce que je ressentais en ce moment.
- c'est incroyable, n'est- ce pas?
- Tante Sarah, tu veux dire que notre tante Nancy est vivante demanda Paulèle, Dieyna suspendue à ses lèvres.
- oui ma chérie. Votre tante est bien vivante et vous la verrez bientôt.
- et maman qui croyait qu'elle ne reviendrait jamais.
- elle a eu tort.
- Tante Sarah, tu crois qu'on pourra la voir? Maman? Murmura Dieyna
La pauvre....
Une mère reste une mère quelque soient ses méfaits, dit- on......
- il faut attendre l'autorisation du juge ma chérie mais peut être bientôt. Ne t'inquiète pas, elle va sûrement très bien
Elle hocha la tête et se dirigea vers leur chambre, habitée par une tristesse palpable
Il faut trouver une solution à tout ceci.
Kadia refuse de sortir de la maison.
Hors de question pour elle de retourner au travail.
Nous ne pouvons pas rester indéfiniment dans cet appartement et continuer à être un fardeau pour Salif.
Il a été tellement bon mais cela ne peut pas durer.
J'ai eu la surprise d'être contactée par ma mère quand la nouvelle a éclaté.
Je voulais moi même tellement les voir mais la honte que j'éprouvais ne me le permettait pas.
Elle m'a supplié de venir à la maison avec les filles pour y habiter.
Mon père est devenu vieux dit-elle et ils veulent laisser toute cette rancoeur derrière nous d'autant que celui qui nous avait séparé n'est plus un obstacle.
J'ai promis d'aller les voir avec les filles mais il m'est impossible d'habiter chez eux.
Il était temps que je m'en sorte seule et que je reprenne ma vie en main.
Il fallait que cela arrive un jour.
Je savais que viendrait ce jour où je devrai prendre une décision.
Je n'ai plus le choix, je dois utiliser l'argent.
J'ai reculé l'écheance du mieux que je pouvais mais cet argent, maintenant j'en ai besoin.
La survie de ma famille en dépend.
************ Camp Pénal ***********
Un groupe de femmes rigolait de toutes leurs dents.
- Koumba guissa goko ba teye?
( Koumba, tu ne l'as toujours pas trouvé?)
- fi lako tegone.
( je l'avais posé ici)
- ndeyssane pithie bi yobouna ko
( ohhh l'oiseau l'a emporté)
- pithie bi? Animou? Wane mako!
( l'oiseau? Où est- il? Montre le moi!)
- Awa arrêtes, tu vois bien qu'elle n'est pas saine d'esprit
- yow ki di dof bou mak nga nane lane!
( elle est complètement tarée!)
- Wa mboussor bi fegnoul ba legui?
( elle cherche toujours son foulard?)
Elles éclatèrent à nouveau de rire alors que Koumba courait dans la cour à la poursuite de l'oiseau imaginaire.
************* Aisha **************
Je sortais de la salle de bain où je suis restée plus d'une demie heure sur un petit nuage, ressassant ces dernières heures.
Le sourire aux lèvres, je pénétrais dans la chambre et fus surprise de trouver mon homme adossé à côté de la porte habillé d'un bas de jogging et torse nu.
- tu n'es pas couché?
- je t'attendais.
Il posa le téléphone qu'il tenait dans sa main et m'attira à lui.
- ah oui?
- hum.... Mme Ndao, j'ai failli venir te chercher
- à ce point?
- absolument alors comme ça, t'es raide dingue de moi?
- c'est tout ce que tu as retenu de ce que j'ai dit alors?
- non, mais j'adoré entendre ma petite femme me dire qu'elle est folle de moi......
- prétentieux......
Il se pencha et mis son nez et ses lèvres dans mon cou
- ..... et maintenant qu'on est seuls, je vais pouvoir te montrer à quel point moi, je suis fou de toi
Son souffle me fit frissonner et sa langue sur le lobe de mon oreille m'arracha un gemissement
- Honey, on n'est pas chez nous
- et il faut qu'on parte d'ici, je suis d'accord.
Il détacha la ceinture de mon peignoir et glissa ses mains fermes sur ma taille et d'un geste assuré me souleva de terre me forçant ainsi à nouer mes jambes autour de sa taille.
- chéri....
- chut.... tais- toi et embrasse moi
Mais avant que je ne fasse un geste, il saisit de lui même mes lèvres dans un baiser étourdissant.
Je me retouvais dos au mur, mes gémissements étouffés sous ses lèvres chaudes.
Toute pensée lucide ma quitta quand je sentis son excitation pressée contre moi.
- tu vois l'effet que tu me fais?
Il laissa glisser le peignoir et me coucha doucement sur le lit avant de se redresser et oh my god, le spectacle valait le détour.
Je serrais inconsciemment les jambes à la vue de ce pantalon qui glissait doucement sur cette taille, ses jambes musclées et ce membre dressé fièrement dans ma direction.
Comme si je recevais un appel silencieux, je me dirigeais sur le bord du lit et les yeux dans les yeux, le saisis dans ma main.
- bébé, souffla-t-il
- chut...à ton tour de te taire. Laisse moi faire
La seconde d'après, je m'asseyais au bord du lit et il était dans ma bouche .
Je ne me lassais pas de lui donner du plaisir.
Sa voix rauque m'encourageait à aller encore plus loin.
- Aisha....
J'étais la maitresse du jeu et ça me plaisait.
Salif Ndao à ma merci, je ne m'en lasserai jamais.
Ce fut de courte durée, du moins c'est l'impression que j'eus car il ne tarda pas à reprendre les choses en main en saisissant mes jambes qu'il fit remonter tout le long de son torse lentement, très lentement avant de me plaquer contre lui et de commencer à se mouver en moi, lentement, les yeux dans les miens.
C'était ....bon.... oh putain tellement bon!
Cette position était ... c'était trop, je le sentais au plus profond de moi.
Les mouvements qu'il faisait.... je crus mourir des dizaines de fois.
Ne me demandez surtout pas si j'ai eté discrète, tout ce que je voulais le lendemain matin, c'était filer en douce sans rencontrer âme qui vive tellement j'avais honte.
Oh mon dieu!
***** quelques jours plus tard ******
- vous êtes sûrs que c'est ce que vous voulez? Demanda Serge Ndiaye
- absolument sûrs
Salif et lui échangèrent un regard entendu.
- allons y alors. C'est le moment ou jamais avant qu'il ne soit déféré au parquet.
Ils se dirigèrent tous vers l'entrée
- Je te revaudrai ça. J'ai essayé de les dissuader mais ils sont restés fermes
- un gars devait un renvoi d'ascenseur au cabinet alors on a pu obtenir ce qu'on voulait.
- parfait. Espérons qu'après ça, tout ceci sera derrière nous.
- espérons. Au fait juste pour info, Khadim n'est pas au courant de ce qu'on fait. Il a tout fait pour le voir mais je l'ai courcircuité et il n'apprécierait pas
- tu as bien fait, il aurait commis un meurtre
- c'est bien pour ça
Un agent nous accueillit et discuta un peu avec Serge avant de nous diriger vers une pièce à la porte close.
- on gère à partir de là
- j'ai dû tirer beaucoup de ficelles pour obtenir ça, alors pas de bétises Me Ndiaye nous lança l'agent
- ne vous en faites pas.
On pénétra dans la pièce où il y avait pour seuls meubles une table et 2 chaises.
Sur l'une d'elle, un homme était assis, le front posé sur la table mais releva lentement la tête à notre apparition.
Il plissa les yeux et son regard croisa le mien
- tiens, tiens voyons voir ce que nous avons là. Ne serait- ce pas le mari de cette salope par hasard?
La main de Serge sur mon bras m'arrêta de justesse.
- ne cède pas à ses provocations.
Je serrais les poings pour me calmer tandis qu'il tournait la tête de l'autre côté de la pièce.
- attendez, je vous connais, vous...
- bien sûr que tu nous connais sale porc
- noooon, Toi? Le blanc- bec? J'y crois pas!
Et ne me dites pas que.... mais oui, c'est bien toi...... Nancy......
On aurait dit qu' il avait vu un fantôme.
Jusque là silencieuse, Nancy s'avança le visage indéchiffrable.
- tu croyais qu'on ne se reverrait jamais Demba? Tu devais savoir que ce jour viendrait où tu devras payer pour toutes les horreurs que tu as commises.
- toujours aussi rebelle hein, c'est ce que j'aimais chez toi
Le poing d'Eric Durville attérit sur sa figure
- fermez la!
Et un autre coup que personne n'essaya d'arrêter lui retomba dessus
- ça, c'est pour avoir traité ma fille de salope! Et celui ci... peu importe! Salaud! Vous allez pourrir en taule pour très longtemps!
Eric Durville s'est défoulé sur lui sans qu'on ne lève le petit doigt et qu'il soit bien amoché.
- Eric, c'est bon allons nous en. J'en ai assez vu
Demba se contentait de ricaner avec son visage ensanglanté.
Alors qu'on sortait de la pièce, Nancy retourna sur ses pas pour lui faire face.
- rigole Demba, vas y, profites en autant que tu peux. La prison t'attend les bras grands ouverts et il parait que dans cet endroit, ils adorent les violeurs.
Elle tourna ensuite les talons sans se retourner.
Seulement, ce qu'ils ne savaient pas c'était que la prison était un doux refuge pour Demba Kane.
La police pense l'avoir attrapé mais en réalité, il s'est livré pour fuir ses assaillants.
Il pensait être en sécurité avec
"Le Boss" alors que ce dernier jaugeait la situation pour savoir s'il était une menace pour lui ou pas.
Après avoir discuté avec Demba plusieurs jours durant, il a estimé qu'il ne prendrait aucun risque et avait demandé à ses hommes de le liquider.
Croyant qu'ils l'accompagnaient à la frontière pour l'aider à fuir, Demba ne se méfia pas tout de suite.
Seulement, il a été un bandit de grand chemin trop longtemps pour ne pas reconnaitre le danger quand il le voit.
Sentant le piège se refermer sur lui, il rusa pour s'échapper et se dirigea droit vers la police aux frontières pour se laisser appréhender.
Le Boss a mis un contrat sur sa tête et n'aura de cesse de le traquer.
Il avait le choix, soit il dévoile son identité et négocie avec la police, soit il trouve le moyen de faire un deal avec lui pour qu' il le sorte de là.
En attendant, Demba Kane n'était en sécurité nulle part.
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