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Chapitre 56 Souviens toi

«Souviens-toi que tu es poussière, et que tu retourneras à la poussière.»

******** narrateur externe ********

- Khadim, je t'en prie dis moi que ce n'est pas vrai?

Amina kébé était au bord de l'évanouissement alors que son frère lui, devenait carrément fou et parlait tout seul.

- ça ne peut pas être vrai. Non..... C'est impossible, pas ma cathy, pas elle. Non tout sauf ça

Se saisissant de son téléphone avec peine, elle composa le numéro de la seule personne capable de l'aider.

- allô

- il... il faut que tu viennes. Il s'est passé quelque chose d'horrible. Je ne sais pas comment...oh mon dieu

- bébé calme toi et dis moi où tu es.

- chez Khadim... c'est Cathy... elle a eu un accident...oh mon dieu. Viens je t'en supplie

- quoi? Je ne suis pas très loin de là. Je fais demi- tour.

Amina ne savait plus où elle en était et rampa jusqu'à son frère qui continuait à déblatérer des propos inaudibles et incompréhensibles.

- khadim, je t'en prie, ressaisis toi. Ce n'est peut être qu'une erreur

Il la regarda et semblait à peine la reconnaitre.

- une erreur? Oui.... oui....Cathy n'a rien, j'en suis sûr. Ce ne peut pas être vrai. Je vais aller la chercher.

- la chercher où?

Il ramassa son téléphone, se leva en composant un numéro et rentra pieds nus dans la maison pour en ressortir quelques instants plus tard avec les clés de sa voiture.

- réponds, réponds cathy et dis moi où tu es!

- son téléphone sonne?

- non!

Amina regarda son frère avec incompréhension alors qu'il la dépassait tout bonnement pour sortir de la maison.

- où vas- tu Khadim?

- je te l'ai dit! Je vais chercher ma femme! Ce bon à rien n'a même pas réussi à faire son boulot correctement!

Il franchissait le seuil de la porte quand son téléphone se mit à sonner.

- allô!

- Mr Ahmadou Bamba Kébé?

- oui... qui êtes vous?

- je suis agent au commissariat central Mr Kébé...

- le.... co..commissariat?

- je crains de ne pas avoir de bonnes nouvelles

Il se mit à tituber et s'appuya contre le mur pour ne pas tomber

Amina retenait son souffle quant à elle, depuis l'entente du mot
" commissariat".

Serge Ndiaye arrivait pile à ce moment là et trouva la porte de la maison entrebaillée.

Dès qu'il posa un pied dans l'entrée, il comprit que quelque chose de grave s'etait produit.

- un accident grave a eu lieu sur l'autoroute et il s'avère que le véhicule est immatriculé à votre nom.

-........

- la conductrice du véhicule n'aurait malheureusement pas pu survivre à un tel choc

Les larmes de Khadim Kébé roulaient maintenant sur ses joues et cette image fendrait l'âme à plus d'un.

- c'est donc vrai? Ma femme est morte?

Amina sur le point de défaillir poussa un hurlement et fut rattrapée de justesse par son mari qui comprenait maintenant l'étendue du drame qui se jouait sous ses yeux.

Serge- mais de quoi il parle? Demandait- il en état de choc

- je suis désolé Mr mais le corps est actuellement en cours d'acheminement à la morgue de
l' hôpital principal. Vous êtes attendu sur place pour l'identification.

- l'identification? Vous voulez que je vienne identifier le corps de ma raison de vivre? Que je l'enterre?

Serge, devenant sourd aux cris et pleurs de sa femme, s'avança lentement et prit le téléphone des mains de son ami qui se laissa glisser contre le mur.

- Mr,..... nous viendrons dès que possible.

- je suis sincèrement navré.

Il se baissa au niveau de son ami et ne sachant comment le soulager de la douleur insoutenable qu'il ressentait lui- même jusque dans ses entrailles, le prit à bras le corps.

- mon frère, nous ne pouvions vivre pire jour que celui- ci mais tu te dois d'être fort.

Il se laissa aller lui- même, submergé par tant de détresse mais trouva la force de faire lever son ami et sa femme et c'est ainsi, se soutenant les uns les autres qu'ils pénétrèrent dans la maison, entourés par les employés qui soit, pleuraient soit était envahis par la stupeur de cette triste nouvelle.

Mansour lui, pleurait toutes les larmes de son corps dans les bras de sa nounou, sensible au désarroi des adultes qui l'entouraient et conscient, malgré son innocence que quelque chose de terrible venait de se produire.

Le séjour avait déjà des allures d'enterrement mais Khadim kébé qui était complètement éteint, il y a de cela juste quelques secondes devint soudain incontrôlable, criant et cassant tout autour de lui dans un grand vacarme.

- khadim, arrête, tu vas te faire du mal

- laisse moi mourir! Lâche moi Serge!

- pense à ton fils! Cathy ne voudrait pas te voir réagir ainsi.

- ce connard! Ce vaurien! Il l'a fait! Il l'a fait!

- de qui tu parles?

- Demba Kane! Il l'a tuée! pourquoi mon dieu. Pourquoi me l'avoir rendue pour me la reprendre?

Le gardien accourut pour prêter main forte à Serge qui avait du mal à le retenir alors qu'il faisait preuve d'une force insoupçonnée!

Personne ne pouvait l'arrêter.

Personne.

Amina, elle, se rendit en courant dans les toilettes pour vomir tellement sa souffrance l'oppressait.

La maison des Kébé était méconnaissable.

L'entrée était désormais désertée par les employés qui étaient réunis dans la cuisine et parlaient à voix basse du drame qu'ils avaient compris à demi- mot.

Dans le séjour, le chaos regnait.

Khadim kébé se débattait de toutes ses forces quand une voix les figea tous sur place.

- mais qu'est ce qui se passe ici enfin! La porte d'entrée est grande ouverte et on vous entend du bout de la rue! mais... Serge lâchez le! Vous vous battez ou quoi? Qu'est ce qui vous prend à la fin?

Toutes les personnes dans la pièce se retournèrent comme au ralenti tandis que les employés accouraient à l'entente de cette voix.

Tout le monde regardait Catherine Diaw comme si elle était une extraterrestre.

Amina, qui pensait que ses oreilles lui jouaient des tours s'avançait pas à pas vers le séjour alors que Khadim Kébé sortait des griffes des 2 hommes pour s'élancer vers son àpouse qu'il souleva et qu'il serrait tantôt dans ses bras tantôt s'arrêtait pour la palper partout.

- c'est toi? C'est bien toi?

- khadim tu me fais mal.

- c'est toi? Dis moi que c'est toi!

- mais qui d'autre veux- tu que ce soit? Chéri tu vas bien?

- oh merci mon dieu s'élança Serge

Khadim la serra juste à l'étouffer dans ses bras inondant son cou de larmes non contenues paralysant complètement Cathy.

- Cathy? C'est bien toi?

Amina kébé n'en croyant pas ses yeux, s'evanouit tout bonnement sous le regard de l'assemblée.

Serge, sans voix, se précipita vers elle pour essayer de la réanimer avec l'aide d'une employée.

- Amina! Mais qu'est- ce qu'elle a?

- où étais- tu cathy? Ton téléphone?

- je l'ai perdu ou on me l'a volé, je n'en sais rien. Khadim que se passe- t-il? Je ne suis pas sûre de comprendre.

Elle regardait son mari, interrogative et toutes ces scènes qui se déroulaient sous ses yeux lui semblaient surrealistes.

- comment tu es rentrée? Où est ta voiture?

- je suis rentrée en taxi. Arame avait plein de courses à faire et sa voiture était en panne alors...

- oh mon dieu....

- je lui ai prêté pour.......chéri pourquoi tu réagis comme ça?

- oh seigneur, ça ne finira donc jamais?

- quoi? Dis moi ce qu' il y a, tu me fais peur

- je suis tellement, tellement désolé de devoir te dire ça. Il y a eu un accident, très grave et bébé.... je t'ai crue morte.

- oh non, mais tu vois bien que je suis là non? Donc tout va b....

Elle s'arrêta soudain de parler tandis que l'information montait à son cerveau.

S'il y a eu un accident et qu'elle n'était pas morte dans l'accident, alors...

Levant les yeux vers son mari, elle murmura horrifiée

- Arame?

- je suis désolé mon amour

- non! S'écria t-elle en sortant de ses bras brutalement

-chérie calme toi

- nooon! J'étais avec elle il y a moins de 2 heures, c'est une erreur!

- le commissariat a appelé et ils ont confirmé que la conductrice n'avait pas survécu

Khadim se rapprocha de sa femme pour la calmer alors qu' elle réalisait ce qu'il était en train de lui annoncer et secouait la tête de gauche à droite refusant cette éventualité.

- je t'en prie Cathy....

- nooon! Nooooon!

Elle s'accrocha despéremment à lui mais le choc émotionnel etait si violent qu'elle s'évanouit dans ses bras.

Plusieurs minutes plus tard, les deux amis se retrouvaient en catastrophe en voiture, amenant leurs épouses aux urgences car Amina enceinte reprenait peu à peu connaissance mais se tordait de douleur et Cathy elle, refusait de se réveiller.

Elles furent prises en charge rapidement et leurs maris se retrouvèrent à faire les cent pas dans la salle d'attente, se demandant par où commencer pour annoncer à leur entourage cette terrible nouvelle.

Omar.

Comment lui dire que sa femme n'est plus?

- Khadim, on ne peut pas garder ça pour nous. Omar doit être fou d'inquiétude à l'heure qu' il est.

- je sais.

- je vais l'appeler.

- non Serge. C'est à moi de le faire. C'est la voiture de ma femme qu'elle conduisait et c'est elle qui était visée. Arame n'a été qu'une victime de plus.

- pourquoi tu dis ce genre de choses depuis tout à l'heure?

- comment crois- tu que j'ai su pour l'accident?

Il sortit son téléphone et le tendit à son ami qui examinait la photo en mettant sa main sur la bouche.

- oh Arame, je ne peux me résoudre à y croire. Et ce monstre a osé t'envoyer ça?

- ce type est la plus grosse vermine que la terre ait porté mais crois moi Serge, je suis plus que déterminé à lui régler son compte une fois pour toutes.

- Alors on est deux.

Submergés par la douleur, ils restèrent silencieux un moment avant que Khadim ne pose la main sur l'épaule de son ami et se dirige vers la sortie pour passer ce coup de fil qu'il voudrait ne jamais avoir à passer.

Quand Omar Seck décrocha le téléphone ce soir là, sa vie bascula à tout jamais.

Sa femme, son amie, sa moitié l'a quitté à tout jamais.

Son cri de détresse et de stupeur rappela à Khadim le sien, il y avait seulement quelques heures.

Il ressentait tout ce que ce pauvre homme ressentait en cet instant et s'en voulait davantage de tellement, tellement de choses.

Il se dit qu'il serait judicieux de contacter Salif et le tenir au courant, persuadé qu'il aimerait sûrement se retrouver aux côtés de son meilleur ami en de pareilles circonstances.

Ne reussissant pas à le joindre, il contacta Aisha qui se laissa choir sur le sol, foudroyée par la nouvelle alertant toute la maisonnée.

Essayant de comprendre le comment de l'accident car le choc était trop rude pour qu'elle y croit, on lui fit comprendre que son oncle avait encore sévi.

Salif qui rentrait de sa journée idyllique chez sa belle famille et pénétrait dans sa chambre d' hôtel, reçut à ce moment là un coup de fil de sa mère, lui annonçant le décès de Arame Ndiaye.

Sur le moment, son esprit ne voulut pas comprendre de qui on parlait mais la réalité aussi dure soit- elle doit être affrontée.

Il fit ses valises à toute vitesse dans l'incompréhension la plus totale en essayant de joindre son ami qui était injoignable.

Il ne pouvait se résoudre à attendre le lendemain soir pour prendre son vol et allait essayer de prendre le premier qui se presenterait à lui dès l'aube.

Aisha était également injoignable et d'après sa mère, était enfermée dans sa chambre depuis l'annonce et ne repondait à personne.

Pendant ce temps à l'hôpital, Serge avait contacté Aziz pour qu'il se charge de l'annoncer à Aida.

Ce dernier était dans un état indescriptible car imaginait déjà la reaction de son épouse qui venait de quitter son amie en bonne santé.

Le cas d'Amina s'était, lui, stabilisé et elle dormait profondément, éprouvée par toutes ces émotions.

Cathy quant à elle, revenait à elle et la realité la frappa à nouveau de plein fouet.

Elle piqua une crise et arracha la perfusion qu'on lui avait posé, ameutant ainsi le personnel et son mari qui était à son chevet.

- Mme il faut vous calmer, arrêtez sinon vous allez faire du mal à votre bébé

Khadim tiqua à ces mots alors que Cathy qui n'entendait rien poussait des cris qui ressemblaient à des gémissements d'agonie en répétant sans cesse le prénom de son amie.

-je crois que vous trompez de personne. Celle qui est enceinte c'est Amina Kébé et non ma femme.

Le médecin le regarda, étonné et regarda à nouveau la fiche.

- je ne me trompe pas Monsieur, votre femme catherine Kébé est bel et bien enceinte. Vous ne le saviez pas?

Il les regardait à tour de rôle et ces paroles firent comme un électrochoc à Cathy

- enceinte? Qui est enceinte? Cria- t- elle

- je suis désolé que vous l'appreniez ainsi mais les analyses prouvent que vous attendez un bébé

- je ne suis pas enceinte et je n'en veux pas!

- quoi?

- je ne veux pas de ce bébé! Tu m'entends? Je n'ai aucun droit d'être enceinte! Sortez le de là!

- Cathy!!!

Elle commença à taper fortement sur son ventre en hurlant ne pas vouloir de ce bébé.

Le médecin et khadim la retinrent mais elle se débattait comme une diablesse.

- je n'en veux pas!

- donnez lui un sedatif. Une petite dose.

- bébé calme toi tu ne peux pas dire ce genre de choses.

- tu ne comprends pas Khadim! Je n'ai pas le droit d'être enceinte alors qu'elle n'est plus là. C'était à son tour.... c'était à son tour....

Elle répétait inlassablement cette phrase en sanglotant jusqu' à ce que ses paupières se referment.

********** le lendemain ***********

Jamais reveil n'a été aussi dur.

Serge et Amina sont partis la veille tard dans la nuit.

Vu qu'ils n'avaient plus de raison de rester, ils ont préféré rentrer chez eux sachant qu'une longue journée les attendaient.

Khadim kébé, n 'a pas fermé l'oeil de la nuit, trop occupé à veiller sur sa femme et à ressasser des pensées moroses.

Il remerciait le ciel de lui avoir fait à nouveau cette grâce mais .......

Un sentiment, immense,.... de culpabilité l'envahissait petit à petit.

Il a certes son épouse à ses côtés mais il ne peut s'empêcher de penser à cet autre homme qui, lui, ne verra plus jamais la sienne se réveiller à ses côtés.

La réaction de sa femme par rapport au bébé pouvait sembler horrible à certains mais il la connaissait si bien qu'il savait exactement ce qu'elle ressentait.

Arame, la pauvre, n'aura jamais eu le bonheur d'enfanter et de laisser un enfant derrière elle.

Quelle sera la réaction de Cathy quand elle saura?

Quand elle saura que l'accident n'en était pas un?

Quand elle saura que ce qu'elle trouve déjà injuste, l'est encore tellement plus et qu'on ne le doit qu'à une seule personne: Demba Kane?

Ce sentiment de culpabilité ne le quittait plus.

Il a sa part de responsabilité dans toute cette histoire et il va devoir y faire face.

Laisser Cathy affronter cet homme et l'humilier comme elle l'a fait fera désormais partie de ses plus grands regrets.

Une vie en a été ôtée et pas n'importe laquelle.

Quand il la vit bouger, il anticipa ses moindres gestes et s'assied immediatement à ses côtés pour lui tenir les mains avec douceur mais fermeté.

- doucement, prends ton temps

Elle cligna des yeux et plongea son regard qui bientôt s' inonda de larmes dans le sien.

De grosses gouttes commencèrent à en sortir

- chut.... mon bébé, je suis là

Khadim la prit dans ses bras et elle
s' y abandonna cette fois ci, pleurant toutes les larmes de son corps.

- vas y pleure autant que tu en as besoin. Je suis là et je suis désolé. On a tous perdu une personne exceptionnelle et elle savait que tu l'aimais....

Elle était inconsolable et pleura très longtemps sans pouvoir s'arrêter.

- je veux rentrer. On doit aller voir Omar

- le médecin veut te voir d'abord. Il veut s'assurer que tu ne te feras pas de mal

Khadim la scruta attendant une confirmation de sa part qui ne venait pas.

- mon amour, tu sais que le bébé n' y est pour rien, n'est- ce pas?

Elle détourna les yeux mais il ramena doucement son visage vers lui.

- promets moi que tu ne feras rien qui puisse vous nuir tous les deux. J'ai cru t'avoir perdue hier, Cathy alors je t'en prie, promets le moi stp

- khadim....

Elle recommença à pleurer de chaudes larmes qu'elle essuyait

- je ne veux pas de ce bébé...

- c'est ce que tu ressens maintenant mais tu l'aimeras plus que ta propre vie, comme pour Mansour

Elle secouait la tête quand le médecin toqua et entra dans la chambre

- bonjour

- bonjour docteur

- Mme Kébé, ça va un peu mieux ce matin?

Elle hocha simplement la tête.

- je suis au courant du drame que vous vivez et j'en suis sincèrement navré. Sachez que ce genre de situation ne vous permet pas d'analyser les choses avec lucidité. Assurez moi que tout se passera bien une fois chez vous et je vous laisserai partir. Au cas contraire, je serai obligé de vous garder ici quelques jours en observation.

- je vais bien docteur et il ne se passera rien. Je veux rentrer chez moi.

Le médecin et Khadim l'observèrent un instant avant que le médecin ne lance

- prenez correctement vos vitamines et prenez rdv dès maintenant avec votre gynecologue. Vous avez déjà loupé des rdv de suivi alors ne tardez pas.

Khadim lui se demandait d'où lui venait cette assurance soudaine.

Avait- elle juste dit au médecin ce qu'il voulait entendre pour sortir d'ici?

********** Chez les Ndao **********

- Aisha! Ouvre moi néné touti. Salif s'inquiète. Il n'arrive pas à te parler depuis hier

Maman Sira entendit le bruit de la serrure qui s'ouvrait et vit apparaitre sa belle fille avec une tête à faire peur.

Ses yeux étaient gonflés à force d'avoir pleuré.

- aye néné yow tamite dou ni! Yalla moye dogal da gnouye nangou rek

( ma chérie, ne réagis pas ainsi, dieu a donné et il a repris, il faut l'accepter)

- maman Sira, Dieu n'a rien à voir là dedans

- astafourllah, Aisha....

- maman, pardonne moi mais je veux rester seule

- rappele ton mari d'abord. Il a essayé de te joindre mais tu as éteint ton téléphone.

Elle hocha la tête puis referma doucement la porte.

En rallumant son téléphone, les appels de Salif s'affichèrent à l'écran ainsi que ses messages demandant de le rappeler.

Pour lui dire quoi?

Elle avait tellement mal, tellement de chagrin et tellement honte.

Honte d'avoir fait entrer cet homme dans leurs vies.

Honte d'être responsable de la tentative de meurtre sur Cathy et de la mort d'Arame.

Cette guerre en valait- elle la peine?

Cela ne valait certainement pas une vie!!!

Comment les regarder en face après ça?

Comment réparer l'irréparable?

On parle de la vie d'une personne!

Une fille.

Une soeur.

Une amie.

Une épouse.

Oh Dieu, quel genre de personne est Demba Kane?

Son téléphone se mit à sonner en cet instant.

- allô

- Aisha...

À l'entente de sa voix, elle ne put retenir ses larmes.....

- Salif...

- je sais. C'est terrible. Pourquoi ne me reponds- tu pas depuis hier?

- pour te dire quoi? Que mon oncle a tué la femme de ton meilleur ami?

- mais de quoi tu parles? C'était un accident.

- avec la voiture de Cathy et mon oncle en est reponsable! Khadim a reçu un message de sa part juste après l'accident.

- quoi? Cathy était avec Arame?

- non, elle lui avait prêté sa voiture et si cela n'avait pas été le cas, elle serait morte à l'heure qu'il est

- seigneur!

- Salif, je ......

- c'est pour cette raison que tu m'évites?

-........

- Aisha, ce qui vient de se passer n'est pas de ta faute. Il n'y a qu'un seul responsable ici.

Aisha sanglotait maintenant sans retenue.

- calme toi stp. Je n'arrive toujours pas à y croire et n'arrive pas à joindre Omar

- il faut que tu rentres

- je suis à l'aéroport pour essayer de prendre le premier vol que je peux trouver.

- d'accord

- en attendant, il faut que tu y ailles

- c'est au dessus de mes forces, ne me demandeq pas ça

- tu n'as pas le choix, il le faut. Je serai là dès que possible.

Aisha raccrocha, la mort dans l'âme et dut se résoudre à se préparer à aller aux obsèques les plus dures après celles de son père.

Une fois douchée et habillée d'une robe simple, elle mit un foulard sur sa tête et alla retrouver ses beaux parents pour entendre leur bénédiction.

Elle se passa du petit déjeuner et se disait qu'elle ne pourrait rien avaler durant un bon moment.

Elle embrassa sa fille avant de prendre la route avec le chauffeur qui connaissait bien l'endroit.

Le quartier était déjà en ébullition quand la voiture pénétra dans la rue.

Elle s'arrêta devant la maison familiale d'Omar Seck.

En posant le pied sur le sol, le cri d'une femme me fit frissonner des pieds à la tête.

Je pris mon courage à deux mains et m'avançais lentement vers l'entrée

J'avais l'impression d'être sortie de mon corps et d'assister à la scène en spectatrice.

Tous les regards convergèrent vers moi et cela me paralysa.

Je n'arrivais plus à bouger, regardant l'assemblée sans réellement voir les gens qui étaient face à moi.

- bonjour Aisha

La voix de Serge me tira de ma torpeur

- Serge....

- suis moi, ils sont par là

Je le suivis en réajustant mon foulard et évitant les regards des personnes qui m'entouraient.

L'instant d'après, je me retrouvais dans une pièce où je reconnaissais Amina, Khadim, Diarra, Cathy, Aida et son mari Aziz, un autre homme nommé Abdou et son épouse.

Les gens étaient au 36 ème dessous et pour la plupart méconnaissables.

Seule la douleur se lisait sur leurs visages.

On me conduisit dans une chambre où sur une natte, le spectacle auquel je fis face faillit me faire rebrousser chemin.

Omar sanglotait comme un enfant, un homme âgé lui ressemblant, tentant de l'apaiser comme il le pouvait.

Je faillis sortir quand l'homme me fit signe d'avancer.

Je vins alors m'agenouiller à côté de lui sur la natte.

- Omar... je ne sais même pas quoi te dire. Aucun mot ne saurait exprimer ce que je..... je suis sincèrement désolée. J'appréciais énormément Arame.
Salif a essayé de te joindre plusieurs fois depuis hier et il rentre
aujourd' hui même.

Il mit une main sur son visage et c'était juste insoutenable alors je mis ma main sur son épaule pour lui montrer que j'étais de tout coeur avec lui avant de rebrousser chemin.

Cette journée fut un défilé incessant de va et vient de gens venant témoigner leur sympathie à la famille.

Je reconnus Tidiane Ndiaye qui venait aussi soutenir son fils et Omar qu' il connaissait bien.

De temps en temps, quelqu' un se laissait aller à des pleurs bruyants.

Les hommes s'affairaient pour la levée du corps et l'enterrement qui devait avoir lieu l'après midi même.

Le départ fut douloureux.

Omar était soutenu par 2 autres hommes, suivis de près par Khadim et Serge.

J'étais triste que Salif ne puisse être à ses côtés en cet instant.

Le temps a semblé duré une éternité.

J'eus la surprise de voir arriver Tante Sarah et Kadia.

-Salam aleykoum.

- Aleykoum salam. Kadia, tante Sarah. Comment avez- vous su?

- Amina nous a prévenues

Je comprenais mieux.

Tante Sarah alla saluer la mère d'Omar et celle d'Arame que j'avais vu un peu plus tôt.

Elle revenait s'asseoir au moment où un brouhaha se faisait entendre, annonçant le retour des hommes.

C'était fait.

Aussi simplement?

Je me souviens m'être posé la même question lors de l'enterrement de mon papa Fadel.

On vit sa vie, on fait des projets, en realisons certains et nous en allons sur la pointe des pieds ou de manière brutale mais le résultat reste le même.

On laisse tous ceux qu'on a aimé derrière.

Simplement.

À la vie, À la mort.

L'entrée des hommes raviva la douleur qui devenait encore plus palpable.

Elle a été mise sous terre.

Telle était la réalité.

On ne put retenir nos larmes.

Quand Omar s'approcha de nous, pour se rendre dans la chambre, son regard sembla nous balayer sans nous voir, jusqu'à ce qu'il se pose sur ma tante et Kadia qui se levèrent pour lui présenter leur condoléances.

- Que font- elles ici? Cria Omar de manière virulente

- Omar, mon fils .....

- je ne suis pas votre fils et vous n'avez rien à faire ici!

- Omar intervint Khadim

- qu'elles s'en aillent! Je les veux hors de ma vue! Cela ne vous a pas suffit hein? Vous pourrez lui dire qu'il aura réussi à tuer l'un de nous vu que c'est ce qu'il voulait! Cela est malheureusement tombé sur ma femme qui n'avait rien fait à personne! Maintenant sortez d'ici!

- Omar... stp ce n'est pas le moment

Mon regard croisa celui de Tanor qui jusque là était absent et revenait avec eux du cimetière les yeux rouges, le visage grave et tentait de calmer son ami.

À défaut de Salif, il était au moins là, lui, pensais- je durant 1 seconde.

- ce ne sera jamais le moment!

- de quoi il parle? Demanda Cathy

- ah parce que tu n'es pas au courant? S'écria Omar en se tournant vers ses amis. L'heure n'est plus aux secrets! Demba Kane cherchait à te tuer! Mais c'est Arame qui était dans la voiture.

Tante sarah mit sa main sur sa bouche et Kadia se mit à trembler de tous ses membres.

- Hors de ma vue!

Le père d'Omar l'entraina dans la chambre non sans lancer

- vous devriez y aller

Cathy s'était levée lentement comme un automate et se dirigeait vers la sortie, poursuivie par Khadim.

Ma tante était encore sous le choc de cette révélation et restait immobile sous le regard des gens quand Tidiane Ndiaye intervint.

- Sarah,

- maman viens on s'en va lança Kadia

- permettez que je vous raccompagne, svp

Elles le suivirent sans un mot alors que moi-même je ne me sentais plus à ma place.

C'est le coeur lourd que je me dirigeais à mon tour vers la sortie, laissant derrière moi une maison endeuillée et portant le deuil en moi.


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Les noctambules, je vous salue

😘

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