************** Aisha **************

Cogiter.

Je ne fais que ça depuis plusieurs heures

Le sommeil m'a fui et mon cerveau ne veut pas s'arrêter de fonctionner.

Cette journée m'a perturbée.

J'aurai aimé avoir l'occasion de parler en tête à tête avec lui et pouvoir tout lui expliquer mais le temps a manqué.

Ce voyage précipité me laisse dubitative.

Que devait- il y avoir de si important pour qu'il laisse tout en plan alors qu'on venait tout juste de se retrouver?

J'avais le coeur serré car il me manquait déjà atrocement, couchée seule dans ce grand lit.

J'aurai mieux fait de dormir avec mon bébé mais elle dort avec sa grand mère comme à son habitude quand elle est ici.

Pourquoi tout est si compliqué?

La deuxième chose qui me perturbe concerne les révélations d'Elimane.

Jusqu'où ira la cruauté de ces gens?

Quand je suis arrivée au commissariat, on m'a conduite dans une salle où m'attendait un lieutenant qui avait été informé par Omar de notre venue.

J'ai alors pu faire ma déposition dans les règles avant de confirmer que j'acceptais de voir mon cousin.

Quand je me suis retrouvée seule avec lui dans cette pièce, je commençais à regretter un peu ma decision

- Je ne te ferai aucun mal Aisha, je veux juste te parler

Les yeux dans les yeux, la voix d'Elimane s'éleva dans la pièce.

- Aisha.... il faut que tu retrouves mon père

- Tu te fiches de moi?

J'éclatais de rire tellement sa demande m'avait estomaquée

- alors tu ne m'as fait venir jusqu'ici que pour cette vermine qui te sert de père?

- tu ne comprends pas. Il faut que tu le retrouves pour qu'il te dise ce qu'il sait sur ta vraie mère

- ma mère?

- ton vrai père est venu au Sénégal il y a très longtemps de cela. Tu ne devais être qu'un bébé d'après ce que j'ai compris. Mon père était obsédé par ta mère et je crois qu'à partir de ce jour, il s'est lancé sur les traces de ton père . Je suis quasiment sûr qu'il sait quelque chose sur tes parents. Alors tu dois le retrouver!

Demba savait, durant tout ce temps?

Non, je ne pouvais le croire...... et pourtant plus rien ne devrait m'étonner venant de ce vaurien.

- tu sais.... s'ils sont en vie?

- c'est tout ce que je sais Aisha. Tu sais, je crois me souvenir maintenant de ta mère. À kolda, alors que je n'étais qu'un enfant rejetté, je me souviens d'une femme douce et gentille qui me défendait contre tous. Et elle te ressemblait. Je suis désolé, Peut être que tante Koumba sait quelque chose. Ça ne m'étonnerait vraiment pas.

- je ne sais même pas quoi dire, je.... je ne les comprendrai jamais ces deux- là!

- si j'ai voulu te voir, c'était aussi pour te présenter mes excuses pour avoir gardé le silence si longtemps et pour tout le mal que je t'ai fait.

- je suis pas sûre de savoir si tu penses vraiment ce que tu dis. Elimane tu as été trop manipulateur et vicieux pour que je crois que tu es sincère

- même si tu as du mal à le croire, je t'ai aimée toute ma vie Aisha. Je ne voulais pas te blesser, jamais...... mais j'étais aveuglé et c'est trop tard maintenant.
Je vais passer plusieurs années en prison alors je n'ai plus rien à perdre et aucune raison de te mentir donc tout ce que je demande, c'est ton pardon.

- ..............

- je t'en prie, pardonne moi.

- le plus ironique c'est que je crois que je l'ai déjà fait. Tu as été la victime de ton père autant que nous. Dommage tu n'aies pas su ouvrir les yeux à temps.

- avoir l'amour d'un père a été quelque chose d'inespéré dans ma vie et je n'ai cherché que son approbation même dans les pires moments. Il ne me reste plus qu'à assumer mes décisions maintenant

Le regarder parler de cette manière me rappella le cousin avec qui je sortais il y a de cela quelques années.

Il était charmant à l'époque et même s'il était un peu gauche, il avait su me montrer qu'il tenait à moi.

Savoir que c'était peut être la dernière fois que je le voyais et que sa vie avait basculé a cause de la cupidité et de la méchanceté d'un homme sans scrupules fit tomber mes larmes.

- ohhh Elimane, pourquoi....

- ne pleure pas pour moi ma belle. Tant que tu me pardonnes au fond de ton coeur, je suis heureux et saches que je ne t'oublierai jamais

- tu sortiras, j'en suis sûre et tu te reconstruiras. Saches que je serai là pour toi et je suis sûre que tante Sarah et Kadia le seront aussi. Tiens bon je t'en prie

- j'essaierai...

Je le regardais sortir raccompagné par l'agent en pleurant toutes les larmes de mon corps.

C'est dans cette position qu'Omar et le lieutenant me retrouvèrent.

- qu'a- t- il dit pour te mettre dans cet état?

- rien d'utile à l'enquête. Tu veux bien me ramener stp?

- bien sûr, allons y

************ Salif Ndao************

OK.

Par où commencer?

Ces deux derniers jours me paraissent sortis tout droit d'un film.

Assis dans cet avion se dirigeant vers la France, mille pensées se bousculaient dans ma tête.

*********** Flashback***********

En pénétrant dans cette maison avec Badou ce jour là, j'étais loin de m'imaginer ce que j'allais y trouver.

Quand cette femme s'est retournée, je l'ai regardé se diriger vers moi en pensant que mon esprit me jouait des tours.

La ressemblance était frappante.

C'était juste.... une évidence!

Je me suis alors tourné vers Badou et la seule chose que je pus sortir fut

- c'est une blague?

Il me regarda d'un air entendu et presque soulagé en me disant a voix basse

- donc je ne suis pas fou!

- bonjour, je suis Rachel, enchantée

Elle me tendait la main tout sourire et je me secouais la tête pour revenir sur terre

- Salif, ravi de vous rencontrer

- alors comme ça vous êtes notre voisin? Le coin est vraiment paradisiaque, c'est la deuxième fois que je viens et j'adore tout simplement

- oui, c'est .....vraiment calme

Je ne savais même pas ce que je disais, trop occupé à la détailler.

Elle était plus jeune mais à part ça, elle avait les mêmes yeux, ......cette cascade de cheveux bouclés, ce nez, ce teint?

- euh.... vous voulez bien nous excuser?

- euh.... bien sûr, chéri je vais voir ce qu'on a pour déjeuner

- d'accord ma puce

Dès qu'elle sortit de la pièce, je me retournais vers Badou

- qui est- elle? D'où elle vient? Qui sont ses parents?

- je pourrai te poser la même question sur Aisha. J'ai cru devenir fou à chaque fois que je l'ai vue. La première fois, je me suis dit que ma femme me manquait tellement que je la voyais partout mais que des gens qui se ressemblent y en a souvent. Et puis j'ai voulu la revoir juste pour être sûr, voilà pourquoi tu m'as trouvé chez vous ce matin là. Je commençais alors à me poser des questions très sérieuses et désolé si je l'ai dévisagée sans gêne mais tu comprends maintenant

- ce que je veux comprendre c'est qui elle est pour Aisha

- elle s'appelle Rachel....

- ça je le sais!

- son père est Eric Durville....

- qui est sa mère?

J'étais suspendu à ses lèvres et attendais qu'il me dise ce que j'espérais et redoutais en même temps tellement cela me paraissait irréel

- Nancy.....

- oh mon dieu

-...... Sow

Je me laissais tomber sur le canapé comme une masse, la tête sur le point d'exploser et ne pourrai vous expliquer ce que je ressentais à ce moment là.

- et ils sont en vie?

Badou vint s'asseoir face à moi

- comme toi et moi! il faut que tu m'expliques maintenant

- je ne sais même pas par où commencer. Celle que tu as rencontré, s'appelle Aisha Durville Sow

Il ouvrit grand la bouche

- quoi? Comment c'est possible? La ressemblance ..... elles seraient soeurs?

- elles sont soeurs!

- QUI EST AISHA DURVILLE SOW?

on se retourna tous les deux brusquement à l'entente de cette voix.

Badou se releva précipitamment et alla à sa rencontre

- chérie.... attends

- de quoi vous parlez? Qui est cette Aisha?

- viens, assieds toi stp.

Elle s'avança pour s'installer face à moi à la place qu'occupait son mari il y a quelques secondes en me regardant avec méfiance.

- Rachel, je .... quel âge, avez- vous?

- qu'est ce que mon âge a à voir la dedans? Bref, j'ai 23 ans.

- savez- vous comment vos parents se sont rencontrés?

- qui êtes- vous Salif, je suis confuse.

- s'il vous plait, répondez. Je vous promets de tout vous dire dans quelques minutes.

- mes parents se sont rencontrés ici même au Sénégal quand ils étaient jeunes et se sont retrouvés plusieurs années plus tard en Europe, à Londres précisément où ils se sont mariés avant de s'installer en France.

- donc vous vivez en France?

- oui.

- vous avez des frères et soeurs?

- un frère. J'ai répondu à assez de questions maintenant dites moi de quoi il s'agit.

- votre mère, vous a- t- elle déjà parlé d'un enfant qu'elle aurait eu quand elle était jeune?

- quoi? À part mon frère et moi, ma mère n'a jamais eu d'autre enfant!

Je ne savais pas comment lui dire ça alors je me saisis de mon téléphone et ouvris le fichier photos prénommé "Aisha"et lui tendis le téléphone.

Elle me le prit des mains sous l'oeil de son mari qui la scrutait et commença à faire défiler les photos les unes après les autres.

Toutes sortes d'émotions passèrent sur son visage, stupeur, incompréhension, choc.

Elle ne détachait pas ses yeux de l'écran et ne leva la tête que pour nous interroger du regard.

- qui est- ce?

- votre soeur.

- c'est impossible.... mes parents ont eu un autre enfant? Mais ..... pourquoi? ... je ....ne comprends pas....non, non. Ce doit être une erreur.

Je la regardais et voyais tant de désarroi et l'effort qu'elle faisait pour rejeter cette idée que j'eus pitié d'elle.

- ce n'est pas une erreur. Aisha Durville Sow est née il y a de cela bientôt 29 ans. Son père est Eric Durville et sa mère Habibatou Nancy Sow

- oh mon dieu..... oh mon dieu, c'est donc vrai? Quoi mes parents l'ont abandonnée? Et vous.... tu.... tu es qui pour elle?

- je suis son mari.

Elle se leva d'un bond et se remit à faire défiler les photos de manière fébrile en faisant les 100 pas.

Badou lui prit la main pour l'attirer à lui.

- il faut que tu te calmes.

- me calmer? Ma vie vient de changer. Et mes parents? Je suis perdue.

- tu sais ce qui s'est passé? Me demanda Badou

- tes parents n'ont pas abandonné ta soeur. Je ne suis même pas sûr qu'ils savent qu'elle existe

- comment peut- on faire un enfant et ne pas savoir qu'il existe?

- c'est...... très compliqué et c'est ton oncle qui l'a élevée.

- mon oncle? J'ai de la famille ici? Ma mère ...... elle n'a jamais voulu parler de sa famille et nous a juste dit qu'elle avait coupé les ponts avec eux sans plus d'explication. Il ne fallait jamais aller sur ce terrain là à la maison. On a grandi mon frère et moi sans avoir le droit de parler de cette partie de sa vie.

Badou me regarda avant de se lancer

- Quand j'ai connu Rachel, j'étais très heureux d'apprendre que sa mère était Sénégalaise. Je pensais être accueilli à bras ouverts mais je me suis lourdement trompé. Sa mère n'était pas du tout pour cette relation. Elle disait à Rachel que j'allais l'amener au Sénégal et que ma famille lui ferait sûrement vivre un enfer. Les gens la verraient comme une étrangère et la rejetteront. Cela a bien failli nous séparer mais on a tenu bon. Notre amour a été plus fort et malgré ses inquiétudes, elle a fini par l'accepter.

Mon téléphone se mit à sonner entre ses mains et elle le regardait sans bouger avant de me le tendre

- allô

- hi sweetie.... tu m'as abandonnée?

" abandonné"?

Quelle ironie!

- jamais. Je suis sorti vite fait mais je rentre dans quelques minutes.

- d'accord, je commençais à m'inquiéter.

- j'arrive bébé.

Je raccrochais sous 2 paires de yeux

- elle est avec toi?

- oui. Je l'avais laissée endormie....

- donc elle est juste là, à quelques mètres? Je veux la voir

Je me levais alors et passais mes mains sur mon visage.

- laisse moi voir comment lui annoncer ça. Ta soeur a beaucoup souffert et a dû faire face à beaucoup de choses. Cela lui fera un sacré choc et je ne parle pas de tes parents. On doit repartir sur Dakar tout à l'heure mais je vais vous laisser mon numéro

- je t'en prie, j'ai besoin de la voir pour.... vraiment y croire...alors fais moi signe avant de partir stp et ......mon dieu il faut que j'appelle mon frère

- je vais y aller sinon elle risque de se poser des questions

- tiens nous au courant me dit Badou à qui je fis un signe de tête avant de me diriger vers la sortie.

Au volant de ma voiture, je n'en revenais pas que les choses aient pu changer en un claquement de doigt.

Le détective que j'avais engagé m'avait pourtant appelé rien que la semaine dernière pour me dire qu'il ne trouvait rien de concluant car trop d'informations et rien qui collait, si bien qu'il se demandait même s'ils n'avaient pas changé d'identité.

Alors je vous avoue que je ne m'attendais absolument pas à ce que je viens de vivre.

Le destin.

On n'y peut vraiment rien.

J'étais jaloux d'un gars qui s'avère être notre bonne étoile.

Rien n'arrive par hasard.

La fuite d'Aisha dans cet endroit l'a menée tout droit à sa famille.

Comment lui annoncer la nouvelle?

Elle sera plus qu'heureuse, c'est le moins qu'on puisse dire mais j'étais très hésitant sur la marche à suivre.

Ses parents ne savent toujours pas qu'elle existe et ils ont refait leur vie.

Comment être sûr de la manière dont ils réagiront quand ils sauront.

Je me pose peut être les mauvaises questions et n'avais peut être pas le droit de ne pas lui dire de suite mais je ne voulais pas qu'elle souffre à nouveau.

C'est dans cet état d'esprit que je suis rentré à la maison et que j'étais à plusieurs kilomètres d'elle en étant pourtant si près à la fois.

Il me fallait juste me poser un moment pour réfléchir alors comme convenu on fit nos bagages et nous appretons à quitter la villa pour Dakar.

J'envoyais un message à Badou pour lui dire que je n'ai pu lui parler et que je les appellerai dès que je serai à Dakar.

Seulement,  Rachel ne l'entendait pas de cette oreille et m'a harcelé de messages durant tout le trajet.

J'ai dû m'arrêter pour les appeler et leur demander de comprendre avant de rappeler aussi Omar qui ne lachait pas cette histoire d'entrevue avec Elimane.

Quand Aisha m'a posé la question dans la voiture, oui, je sais, j'ai un peu menti et n'ai dit la vérité qu'à moitié mais je n'avais pas le choix.

Je voyais bien qu'elle était un peu perplexe mais je me disais que j'allais la rassurer dès qu'on serait arrivé mais son insistance pour voir ce malade d'Elimane m'a énervé plus que de raison vu que j'avais d'autres choses en tête.

La soirée chez mes parents et l'arrivée tardive chez nous m'ont fait reculer pour mieux sauter, je sais.

Le lendemain, à ma grande surprise, j'ai reçu un appel de Badou dans la matinée.

Il disait que sa femme l'avait fait revenir de toute urgence à Dakar et qu'elle avait la ferme intention de voir Aisha.

Je sortais d'un Rdv qui n'était pas loin de leur maison familiale et décidais d'y passer.

Rachel m'attendait de pied ferme apparemment

- t'as pas le droit de ne pas lui dire!

Eh bien ce caractère est de famille!

- je n'ai pas trouvé le bon moment!

- y aura pas de bon moment pour ça! Il faut que je parle à mes parents le plus rapidement possible mais je veux la voir avant

- je sais tout ça! Tu crois que leur dire de but en blanc n'aura pas de conséquences? J'y ai réfléchi. Qui nous dit que ton père était au courant? D'après ce que je sais, il ne savait même pas que ta mère était enceinte. Il y a trop de zones d'ombre dans cette histoire et je pense qu'il faut les éclaircir.

- alors faisons le! Je compte repartir dès ce soir, accompagne moi.

- j'ai essayé de la dissuader mais elle ne veut rien entendre lança Badou

- tu viens à peine d'arriver non?

- ça fait un mois que je suis là, j'étais en deplacement dans le village de ndoffane quand Badou est revenu d'un aller retour au maroc.

- ok. Je suis d'accord pour y aller avec toi, je pense que c'est une excellente idée seulement je te demande de n'en parler à Aisha qu'après ça.

Elle souffla un bon coup avant de tourner la tête de gauche à droite

- tu ne me laisses pas le choix on dirait

À partir de là, les choses sont allées très vites car tout mon emploi du temps venait d'être chamboulé et pour couronner le tout, Aisha était injoignable.

Mme Sylla ma secrétaire me fit savoir qu'elle était passée au bureau quand je lui ai demandé de me réserver un vol et une chambre d'hôtel pour Paris le soir même.

Omar était également injoignable et à force d'essayer de les joindre tous les deux sans succès, l'idée qu'elle soit allée LE voir fit son chemin et je ne m'étais pas trompé.

Chez mes parents, je laissais entendre un voyage d'affaires et ils n'étaient pas étonnés plus que ça, habitués à mes départs sur les chapeaux de roue.

Aisha, elle, semblait un peu perdue et voulait comme, me dire quelque chose mais se ravisait alors je la prenais à part.

- je ne resterai pas longtemps, on parlera à mon retour

Elle hocha la tête, et après les avoir embrassé rapidement elle et Haby, je prenais la route pour l'aeroport.

Le reste vous le savez déjà.....

Assise à côté de moi dans l'avion, Rachel ne se lassait pas de contempler les photos de sa soeur, encore et encore.

J'espère de tout coeur que les choses vont bien se passer pour que cette famille soit enfin réunie après toutes ces années.

L'arrivée sur Paris fut rapide ou c'est l'impression que j'avais certainement dûe à l'impatience.

On se quitta tous les deux au pied de son immeuble où je la déposais avec la voiture de location que j'avais prise à l'aéroport avant de me diriger vers mon hôtel.

Je devais la retrouver ici dans quelques heures pour qu'on se rende chez ses parents qui vivaient à quelques kilomètres de Paris.

Elle les avait déjà averti de son retour et les avait prévenus qu'elle devait les voir de toute urgence.

Arrivé à l'hôtel, je fis mes formalités d'enregistrement et recuperais mes clés avant de me diriger vers l'ascenseur en envoyant un message à Dakar où il faisait encore tôt.

2 heures plus tard, me voici à nouveau devant la porte de Rachel.

Elle m'ouvrit par l'interphone et je me dirigeais vers l'étage indiqué.

A l'ouverture de la porte, je la vis la mine un peu crispée et ne compris sa signification qu'au moment où je me retrouvais devant 2 personnes que je ne m'attendais pas à voir ici.

- bonjour!

- Salif, je te présente mes parents Eric et Nancy Durville.

Mon coeur avait raté un battement.

Je vous assure que ce que je ressentais là, était loin de ce que j'imaginais face à cette image qui me paralysait littéralement.

Ils étaient bien là, devant moi, en chair et en os, vivants, se tenant la main, et je retrouvais Aisha dans chacun d'eux.

Je suis un homme, plutôt solide mais croyez moi, j'étais ébranlé et remerciais le ciel de sa clémence, de sa bonté, d'avoir réuni ces deux personnes.

C'est avec un sourire que je suis allé vers eux, ému et heureux pour ma Aisha.

- vous ne pouvez même pas imaginer à quel point je suis heureux de vous rencontrer

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