Chapitre 29 Plus si afffinités?
************** Salif ****************
- Salif Ndao, marié? Et père? C'est pour moi la nouvelle de l'année!
- Tabou, tu ne me prends jamais au sérieux, en fait?
Je ne pus m'empêcher de rire
J'ai eu la bonne surprise, en sortant de chez mes parents, Haby dans les bras, de recevoir un coup de fil de Tabara.
Elle est rentrée hier de Genève, où elle est partie retrouver des amis.
Elle avait manqué à ma vie ces derniers temps et c'était un plaisir de la revoir.
On avait décidé de se retrouver chez moi.
Ce sera l'occasion de lui présenter Haby et Aisha.
On est arrivé quasiment en même temps car j'ai à peine eu le temps de poser Haby dans son parc qu'elle toqua à la porte.
Bintou se dirigeait déjà dans la chambre pour ranger leurs affaires
- hey beau gosse!
- salut tabou! T'es radieuse dis donc.
Elle me fit un gros calin et on entra à l'intérieur mais elle s'arrêta sur le pas de la porte en voyant ma fille.
- oh mon dieu, c'est donc vrai. Oh la la la elle est à croquer!
- abstiens toi stp
- t'es bête
Elle se dirigea vers Haby qui était assise entourée de ses jouets et la regardait avec curiosité.
- coucou toi, alors c'est toi notre petite Haby?
Pour toute réponse, elle eut droit à un sourire bien baveux
- je peux?
- bien sûr
Elle ne se fit pas prier pour lui tendre les bras car Haby n'avait qu'une hâte, sortir de là et aller explorer à 4 pattes tous les coins et recoins.
On s'arrache les cheveux en ce moment entre les objets potentiellement dangereux et les prises électriques que je me suis chargé de protéger.
- viens là ma puce! Ce petit paquet est pour elle
- ya wané! Merci quand même pour elle!
- c'est pas tous les jours que j'ai une nièce, c'est ma deuxième après la fille de Diarra. Depuis le temps que j'ai envie de vous présenter Diarra et toi, il faut qu'on organise ça.
- tu as raison, tu me parles beaucoup d'elle
On s'installa, et Bintou vient demander si elle peut nous servir à boire, gentiment.
Elle n'osait pas encore s'approprier la maison mais je lui donnais mon aval et la mettais à l'aise.
Elle revint donc nous amener des raffraichissements et voulut prendre Haby
- non laisse la, elle ne me dérange pas lança Tabou qui avait mis la petite sur ses jambes et celle ci jouait avec ses bracelets.
J'ai remarqué qu'elle aimait bien faire ça, même avec sa mère.
- ton séjour t'a fait du bien on dirait.
- oh oui, énormément! Genève m'avait manqué!Mes amis m'avaient manqué!J'ai quand même passé mon enfance avec eux et on essaie de se voir dès qu'on peut.
- je suis content de te voir comme ça. Tabou, tu sens que c'est le moment? De reprendre ta vie en main?
- je ne sais pas Salif,.... j'essaie.
- tu ne veux pas reprendre le boulot? Tu sais que ma proposition tient toujours?
- je te remercie mais je veux me débrouiller toute seule, j'en ai besoin, dès que je serai prête à me retrouver avec des gens autour de moi en permanence, un autre environnement, je me lancerai
- promets moi d'essayer. Cette brute est là où il doit être, en prison alors ne le laisse pas gâcher ta vie.
Elle hocha la tête
- Et toi? Pourquoi ce mariage précipité? On a à peine eu le temps de nous faire à l'idée de l'arrivée de ce petit ange que tu nous annonces un mariage?
- c'était la meilleure solution, pour tout le monde.
- pour toi aussi? Est ce que ça veut dire que.... tu es prêt à laisser tomber la casquette de playboy et te donner enfin une chance d'être heureux?
- pourquoi les femmes veulent toujours voir la vie en rose?
- Aisha est une très belle femme, en tout cas et vous avez fait une merveille macha allah
- merci Tabou, d'être juste.... toi
- Salif,... je te l'ai dit, je n'ai pas toujours été celle que tu crois...
- on en a déjà parlé des dizaines de fois et je ne veux pas savoir. Pour ma part, je t'ai connu le jour de notre rencontre dans la salle d'attente de ce psy, qui soit dit en passant ne m'a servi à rien...
- parle pour toi!
- je parle pour moi! Mais avoue qu'il n'était pas très brillant!
Elle éclata de rires
- oui j'avoue! Et j'aurai mieux fait de te filer les sous que je lui ai versé..... car c'est toi qui m'a sauvé, sans le savoir. Tu as été celui qui m'a refait sourire et qui m'a redonné goût à la vie. Merci Salif....
Elle me sourit de manière reconnaissante, bien différente de celle qui parlait à peine quand je l'ai rencontrée ce fameux jour.
- je n'ai rien fait d'exceptionnel, je reviens, faut que je charge mon téléphone
Je me dirigeais vers ma chambre en ramassant au passage un des hochets d' Haby.
C'est fou comme ma vie a changé en si peu de temps.
Je vivais en célibataire endurci, seul dans cet appartement et nous voilà maintenant 4 personnes à y vivre.
Je pense qu'il va falloir penser à trouver plus grand, comme pour la voiture.
Rouler en véhicule coupé n'est pas très pratique quand on veut transporter une famille.
Bref, je retournais au salon quand je vis Aisha dans la pièce
- bonsoir
- Ah Aisha, tu es là....tu connais Tabara?
- on s'est déjà rencontré à l'entreprise, ravie de te revoir Aisha
- bonsoir Tabara
- félicitations pour votre mariage. J'étais malheureusement absente
Aisha se dirigea vers elle et prit Haby dans ses bras qui était toute contente de la voir
- merci
Il y avait comme une gêne ambiante
- tu as pu faire ce que tu voulais?
- oui...
- Tabara a amené ce cadeau à Haby
- euh c'est gentil, fallait pas, merci. Je vais voir bintou
- je vais moi même y aller. Je suis contente d'avoir rencontré Haby
- mais t'en vas pas Tabou, reste
- une autre fois, c'est gentil. A bientôt Aisha. Au revoir petite princesse
- Au revoir Tabara
Elles partirent rejoindre bintou et je raccompagnais Tabara et lui demandais de passer le bonjour à ses parents.
************* Aisha ***************
Je ne savais pas quoi penser de sa présence ici.
Elle avait l'air bizarrement, courtoise.
Je n'ai jamais su s'ils étaient seulement amis ou plus que ça.
Pour le moment, en tout cas, je ne sentais pas vraiment d'animosité de sa part à mon égard.
Elle m'a toujours regardée avec curiosité certes mais ...... bref, laissons tomber pour l'instant.
Je me changeais et préparais le repas d'Haby puis laissais Bintou lui donner, le temps que je m'occupe du diner.
Le traiteur nous avait livré un hachis parmentier et je préparais une salade composée pour l' accompagner..
Depuis que nous sommes là, c'était ou le traiteur ou les repas que la mère de Salif nous avait préparé que nous mangions.
Il faut dire que notre vie était un vrai bazar mais j'espérais y remédier dès demain car s'il y avait une chose que j'aimais faire, surtout quand j'étais stressée, c'était la cuisine et spécialement la patisserie.
Mes formes ne vont pas aller en s'amenuisant mais tant pis!
Djigueen toye! Ou bien?
J'étais en legging et débardeur et decoupais les tomates quand Salif me retrouva dans la cuisine.
Il s'installa sur le tabouret de bar et me regardait
- tu as passé une bonne journée? Je me suis permis de vérifier que tout était ok pour ta chambre
- je t'en prie, tu es chez toi
Il me regarda bizarrement avant d'ajouter
- Tabara était en suisse et n'est rentrée qu'hier. Elle voulait absolument voir Haby...
- Salif... tu ne me dois aucune explication, après tout, nous ne sommes pas vraiment mariés.
- qu'est ce qui t'arrive Aisha?
- il ne m'arrive rien du tout. C'est bientôt l'heure de la prière
Il me fixait intensément avant de me dire
- on se retrouve au Salon dans quelques minutes.
- parfait
Je sentis son regard sur moi en passant devant lui pour aller faire mes ablutions.
Quelques minutes plus tard, je le retrouvais, déjà en djellaba et en train d' étaler les nattes de prière.
Je me mis derrière lui et il commença le likham de sa voix mélodieuse qui s'élevait dans la pièce.
On pria ensemble dans la plus grande harmonie et la fin de ce moment fut vraiment inattendu.
Haby faisait du 4 pattes jusqu'à se retrouver sur le tapis de son père où elle s'installa, au grand désespoir de bintou qui ne put la récuperer.
- salam aleykoum
- salam aleykoum
Salif lui fit signe de la laisser et la prit sur ses genoux en finissant à voix basse ses wird.
Elle babillait joyeusement en tapant sur les mains de son père qui termina en lui soufflant sur la tête.
Ce moment m'a émue au plus plus haut point et je n'avais envie de dire qu'une chose : Alhamdoulilah.
On dina ensuite au calme en regardant la télé et Salif me racontait les dernières anecdotes des jumelles chez leurs grands parents.
Elles étaient déçues qu'Haby rentre à la maison et voulaient l'amener chez elles.
Oui, oui quand je disais qu'elles la prenaient pour une poupée.
Bintou était toute timide et osait à peine manger mais je l'encourageais.
Je ne comptais pas changer nos habitudes car on n'a vécu que toutes les deux durant un moment et c'était une petite très correcte et serviable quoique tête en l'air quelques fois.
J'hésitais à parler à Salif de ma rencontre avec mes soeurs puis me ravisais.
Je préférais finir la soirée sur une bonne note.
Haby commençait à se frotter les yeux et il était tard pour elle mais l'excitation de voir tout ce monde autour d'elle réunis dans la même maison, l'avait fait veiller aujourd'hui.
Je l'amenais avec moi et une fois qu'elle fut changée et propre, je m'installais avec elle sur le lit et lui donnais le sein.
Elle me regardait mais ses yeux commençaient déjà à se fermer et ce moment de calme me berçait moi même sans que je ne m'en rende compte.
J'entendis toquer à la porte et sans réflechir, je lançais un
- oui...
La porte s'ouvrit alors sur Salif, me faisant un peu sursauter
- euh excuse moi, dit- il en se tournant, je voulais juste l'embrasser avant qu'elle ne dorme mais c'est pas grave
Que faire?
J'avais toujours le sein en l'air, le mamelon dans la bouche de ma fille.
Ok.
Mon foulard. Il est leger mais fera l'affaire.
Je le mis de telle sorte de me couvrir mais honnêtement, cela ne servait pas à grand chose.
- c'est bon tu peux venir. Elle commence déjà à dormir
Il s'apprêtait à sortir mais s'arrêta et revint sur ses pas.
Il lui caressa la tête et l'embrassa sur le front.
Je retins ma respiration quand je sentis son souffle sur mon corps nu.
Je voyais bien qu'il était de plus en plus attachée à elle et les trouvais adorables.
Il nous regardait comme fasciné par ce moment que nous partagions, ma fille et moi.
- je vais t'attendre pour prier ishâ
- non vas y. Elle s'endort à peine. J'ai peur qu'elle se reveille dès que je la coucherai.
- ok. Alors bonne nuit
- à toi aussi.
- Au fait, tu as le bonjour de Yacine.
- je l'appellerai demain incha allah
Il sortit et ferma doucement la porte.
J'avais les yeux fermés, en caressant la main de mon bébé quand j'entendis une notification sur mon téléphone.
Je l'attrapai et lus le message qui m'était envoyé d'un numéro que je ne connaissais pas.
" tu peux venir demain dans l'après midi. Maman ne sera pas là. Polèle"
Je me redressais automatiquement, le coeur battant.
Demain.
Il faut maintenant espérer que je trouve ce que je cherche.
***** le lendemain *******
Je ne tenais pas en place et plus l'heure approchait, plus je trepignais d'impatience.
J'ai appelé Kadia pour la tenir au courant mais cette peste ne repondait pas, sûrement au boulot.
Je saisis mon téléphone pour appeller Yacine mais changeais d'avis au dernier moment.
En fait, je sais ce que je vais faire, je vais passer à l'entreprise.
Je suis en congé cette semaine à cause du mariage mais bon je vais passer la voir, ça fera passer le temps.
Aussitôt dit, aussitôt fait!
Je pris la route et me retrouvais à l'entreprise une trentaine de minutes plus tard.
Les gens me regardaient différemment ou c'était qu'une impression?
Non, non , ils chuchotaient bien sur mon passage.
Les nouvelles vont vite.
Ok, il faut assumer!
Arrivée à mon étage après quelques salutations, je ne trouvais personne ni dans mon bureau, ni dans celui de Salif.
J'ouvrais alors l'ordinateur et son agenda disait qu'il avait une réunion avec les directeurs et cela se passait à la direction des achats.
Ok, on va s' y rendre.
J'envoyais un texto à yacine pour lui dire que je la rejoignais à cet étage.
Quand les portes de l'ascenseur coulissent, je la vis se diriger vers moi.
- la plus belle, Mme Ndao, tu nous a manqué!
- et à moi donc! Tu vas bien?
- oui et toi? Qu'est ce que tu fais là?
- je n'ai pas le droit de passer vous voir?
- si si mais je pensais que vu que Salif n'est pas là pour le reste de la semaine, on ne te reverrait pas avant la semaine prochaine.
- il s'absente?
- il a pris des jours de congés. Vous êtes sûrs que vous vivez ensemble?
- lache moi Yacine!
Elle me guidait alors qu'on marchait vers le bureau du directeur donc celui d'Abass qui était à la réunion.
- ecoute moi bien, je ne veux pas me mêler de ce qui ne me regarde pas...
- comme toujours Yacine, n'est ce pas?
- ma teye!
( dis ce que tu veux)
- tu es incorrigible!
- donc je disais, la nouvelle du mariage de Salif était inattendue mais j'en suis tellement, tellement heureuse! Tu ne peux pas savoir!
- ça se voit rassure toi!
- da nga rew nak mais sou yébo! Ce que je veux te dire c'est stp Aisha, nguir yalla, rends le heureux! Je m'en vais la semaine prochaine pour 2 ou 3 ans, seul dieu sait et à mon retour, j'espère que vous serez le couple que je rêve que vous soyez et que vous m'aurez fait un petit Salif Junior
- décidément! Qu'est ce que vous avez ma cousine Kadia et toi? Vous avez des pensées plus délurées les unes que les autres! Et pourquoi c'est à moi qu'on demande???
- d'abord, présente la moi que je l'embrasse!!!
- petite folle!
- ensuite, tu as du mal à cacher tes sentiments Aisha mais crois moi, tu es entré dans sa vie au bon moment.
- tu me manqueras ma belle!
- à moi aussi! J'en pleure déjà! Et n'oublie pas ce que je t'ai dit. Rends le fou de toi!
On se faisait un gros calin quand Abass débarqua dans le bureau avec un air des plus sérieux.
- il y a des gens qui travaillent ici au cas où vous l'auriez oublié!
- quel rabat joie!
- bonjour Abass
- bonjour Aisha
Ah oui? Comme ça? Sans plus?
Yacine me jeta un regard entendu et lança
- je te devance Aisha, rejoins moi après
- ok
Elle sortit du bureau
- Comment vas- tu Abass?
- très bien! Et toi? Tu as l'air de te porter comme un charme.
- il y a un problème?
- Au début, je croyais que tu étais malade mais quand j'ai demandé clairement la raison de ton absence, on m'a dit que tu t'etais mariée. Félicitations Mme Ndao.
- Waouhhh. OK. et visiblement, tu ne prends pas très bien la nouvelle!
- comment veux- tu que je la prenne quand tu me disais il y a seulement quelques jours que tu n'étais pas prête pour une relation? J'apprends que non seulement vous êtes mariés mais aussi que vous avez un enfant ensemble? Je ne savais même pas que tu avais un enfant, Aisha!
- Abass, tu vas commencer par te calmer. Tu ne savais pas pour ma fille parce que je ne parle jamais de ma vie privée.
- je croyais avoir gagné au moins ton amitié à défaut d'autre chose mais même ça c'était un leurre.
- tu te trompes, on est amis.
- drôle d'amitié.
Je soupirais de dépit
- Aisha?
Je me retournais vers la voix de.... Salif qui visiblement s'en allait mais s'est arrêté à ma vue.
- qu'est ce que tu fais là?
Il s'avança dans le bureau et mis sa main sur ma taille avant de me faire une bise appuyée sur la joue.
Tout ça sous le regard froid d'Abass.
Qu'est ce qui se passe aujourd'hui?
- je venais voir Yacine
- Et on ose me dire que c'est interdit! Marmonna Abass
- pardon? Tu disais? Lui demande Salif
- je repensais juste à notre dernière conversation lui dit- il en le regardant dans les yeux
Salif sourit doucement avant de me dire
- viens chérie, on s'en va! Bonne journée Abass
Sous le choc, je le suivis sans mot dire jusque dans l'ascenseur
- c'était quoi? de la provocation?
- qu' il reste à sa place, je n'ai pas de compte à lui rendre!
- en gros tu lui as dit que les relations étaient interdites au bureau et te voilà marié à ton assistante? Lui demandais- je les bras croisés
- ouais....
- cette règle existe vraiment?
- je l'ai spécialement crée pour lui...
- quoi? Alors tu....M'écriais- je alors que les portes s'ouvraient et que je lui emboitais le pas
Quoi?
Il a inventé ça? Pour qu'il cesse de me tourner autour?
Comment je dois interpreter ça?
***********************************
Bon vendredi,
On se retrouve tout à l'heure pour un petit bonus.
😘😘😘😘😘
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