Chapitre 26 SHOWTIME part 1
************* Cathy ***************
Cet endroit m'avait manqué.
Je ne pensais y revenir que dans quelques jours mais Dieu en a décidé autrement.
Heureusement que j'avais déjà tout planifié pour mon fils qui est à l'heure actuelle chez ma mère avec sa nounou.
Il y passera ses journées quand je serai au travail et ça me rassure.
J'ai mis un soin particulier à ma tenue ce matin et j'aime ce que je vois.
Khadim dit toujours que je fais exprès d'être plus belle que jamais quand je dois affronter un adversaire.
Il pense que c'est une stratégie pour destabiliser l'ennemi et que le pire, c'est que ça marche.
Je ne voyais pas les choses de cette manière.
Tout ce que je savais, c'était qu'il fallait être élégante pour aller en guerre.
C'était mon credo.
Il faisait encore tôt et tous les employés n'étaient pas encore arrivés.
Ils seront surpris de me voir parmi eux ce matin et peut être qu' il y en a même parmi eux, que je ne connais pas encore.
J'en profitais pour aller dans mon bureau et me familiariser à nouveau avec mon environnement le temps que les autres arrivent.
Khadim était déjà arrivé puisque nous sommes venus ensemble.
on n'attend que l'arrivée de Serge.
Tout était à sa place, dans mon bureau, tel que je l'avais laissé et je savais qui remercier pour ça, ma fidèle amie, Arame.
Je sais qu'elle a bien géré mes affaires et l'entretien de ce bureau.
Elle savait à quel point mon travail était important à mes yeux.
Je croisais vraiment les doigts pour qu'elle ait enfin ce qu'elle mérite et cet enfant qu'elle désire tant.
Mon ordinateur allumé, je m'attelais à imprimer le dossier que Salif m'avait envoyé hier soir.
On l'avait minutieusement étudié Khadim et moi pour voir à qui on avait affaire et ces gens n'étaient pas des enfants de choeur.
- Alors, ça te fait quoi de revenir?
Je levais les yeux vers mon mari, mon bonheur, qui me souriait amoureusement.
Il me faisait sentir qu'il était content que je sois revenue et ça me faisait plaisir.
Il y a des couples qui, pour rien au monde, ne travailleraient ensemble.
Nous, pour notre part, en avions rêvé depuis les bancs de la fac de droit et c'est un rêve qui se réalise
aujourd' hui.
Ce n'est pas facile à gerer tous les jours mais Khadim et moi, nous complétons si bien qu'à deux, nous avons quasiment toujours un coup d'avance sur nos adversaires.
Serge, lui, apporte ce qu' il faut à notre équipe pour mieux la souder.
Il est notre socle, celui qui assure naturellement nos arrières et je peux vous assurer qu' il est très bon à ce jeu là.
Personne ne peut le duper car il est très perspicace et encore une fois, il nous a démontré qu' il est un avocat hors pair.
Khadim s'approcha doucement pour s'adosser à mon bureau, sa tasse dans la main.
Je fermais les yeux pour savourer les effluves de son café.
- bayil ginz bi
( arrêtes de profiter)
- bébé bayima , ( laisse moi tranquille) et pour repondre à ta question, oui je suis contente d'être de retour
- tant mieux alors car ce n'est pas le travail qui manque et on a besoin de toi
Il reprenait sa voix autoritaire de rigueur sans le faire exprès me faisant sourire
- oui Chef!
Il pouffa de rire
- qui est le chef de qui? Demande - t- il en sortant.
************* Aisha ***************
Nous venons d'arriver Salif, Omar et moi.
Apparemment, il s'agit de l'ancien lieu de travail d'Omar, qui devait être associé dans ce cabinet, mais a préféré venir travailler avec son ami et l'épauler juste après l'accident.
Je trouve ce qu'il a fait vraiment louable et dès qu'il a su que nous venions ici, il a voulu nous accompagner.
Salif a reçu un coup de fil hier soir lui demandant qu'on se rende ici ce matin dès 9h, apparemment c'était très important.
Il a échangé alors un appel avec son ami et s'est affairé sur son ordinateur, sans m'en dire beaucoup plus.
De toute façon, nous ne nous sommes parlés que du bout des lèvres vu comment on s'est quittés la veille et je n'ai toujours pas digéré ce qu'il a fait.
Je me sentais en colère et humiliée en même temps.
J'avais donc du mal à m'en remettre mais voulais aussi lui montrer qu'il ne m'atteignait pas.
Bref, après que le chauffeur et Bintou soient venus chercher Haby, nous avons pris la route et nous voilà, accueillis par Omar et sa femme Arame qui étaient déjà arrivés.
- bonjour Mr et Mme Ndao, bienvenue chez Kébé & Ndiaye
- bonjour et merci Arame
- Salut
Ils nous embrassèrent et Arame qui travaillait ici nous guida vers une salle de conférence dans laquelle nous trouvons un homme très élégant qui feuilletait un dossier.
Il se leva dès que nous arrivons.
Arame lui sourit et nous dirigea vers lui.
Omar et lui se serrèrent la main chaleureusement
- Salut Omar comment vas- tu?
- ça va Serge et toi? Je crois que tu connais Salif Ndao
- on n'a jamais été présenté officiellement, mais oui, bonjour Salif, Serge Ndiaye, enchanté
- enchanté Serge, voici ma femme Aisha
Ils se donnèrent une poignée de main bien ferme avant qu'il ne me fit la bise
- bonjour, Aisha, ravi de vous rencontrer
- merci, le plaisir est partagé
- Asseyez vous,
- euh Arame,...
- oui?
Je lui demandais discrètement de me montrer les toilettes
- on vous rejoint les garçons
Elle m'indiqua l'endroit et retourna dans la salle
Je fermais la porte derrière moi en respirant profondément.
Je savais que ce qui allait se passer ce matin n'allait pas être un jeu d'enfant mais bon Omar et Salif m'ont demandé d'avoir confiance et c'est ce que je vais faire.
J'en ai parlé hier soir à Tante Sarah et Kadia qui m'ont dit qu'elles croisaient les doigts et étaient de tout coeur avec moi.
Je voulais juste venir me laver les mains qui étaient devenues moites au fur et à mesure que la pression montait.
Ce lieu est vraiment chic, soi dit en passant, il est à l'image des gens qui y travaillaient.
Je faisais couler l'eau quand une femme dont j'entendais les talons claquer sur le marbre sortit d'une des cabines et venait se laver les mains juste à côté de moi.
Je levais les yeux et m'apprétais à fermer le robinet et me sécher les mains quand nos yeux se croisèrent à travers le miroir.
Il y' eut une pause de quelques secondes avant qu'on ne réagisse toutes les deux, stupéfaites.
- Cathy?
- Aisha?
Autant vous dire qu'on s'est séché les mains à toute vitesse avant de se jeter dans les bras l'une de l'autre.
- non mais c'est pas vrai!
- mais qu'est ce que tu fais ici?
- oh mon dieu! Et toi? Depuis le temps que j'entends que tu es à Dakar mérénala!
- aye Cathy ne dis pas ça! J'ai tellement, tellement pensé à toi et je te jure que je parlais de toi il y a tout juste 2 jours
- j'y crois toujours pas et regarde toi. Tu es magnifique comme toujours! Tu ne peux même pas savoir comme je suis contente de te voir et ici en plus? C'est fou!
- carrément! Tu as un Rdv toi aussi?
- je travaille ici!
- c'est vrai que tu es avocate!j'ai un Rdv ici et j'ai beaucoup, beaucoup de choses à te raconter, si tu savais
- j'y compte bien!
On sortait bras dessus bras dessus rigolant comme des folles en pénétrant dans la salle de conférence où tous les regards se tournèrent vers nous.
***** quelques minutes plus tôt *****
La discussion allait bon train entre Arame, Omar, Salif et Serge quand un Khadim Kébé, avec son élégance légendaire, fit son entrée.
Tout le monde se tut instantanément, le regard dirigé vers lui.
Il salua chaleureusement Omar
- Salut Khadim, je disais à Serge que vous aviez fait vraiment du bon boulot avec le cabinet. J'ai moins de remords d'avoir quitté ma première maison quand je vois ça
- merci Omar, on fait de notre mieux. Ravi de te revoir. Vous nous avez boycotté ces temps ci à la maison ou quoi?
- on passera bientôt, incha allah
- parfait
Il se tourna ensuite vers Salif qui se leva quand il arriva à sa hauteur
- bonjour Salif
- Khadim...
Il échangèrent un long regard avant de se serrer la main
Salif reprit la parole
- j'apprécie ce que vous faites dans cette affaire
- il y a un temps pour tout Salif, et c'est l'heure de botter quelques derrières. On est avec vous
- Merci
Ils se rassirent
- bon on n'attend plus que Cathy et Aisha pour ..... commençait Serge quand des éclats de rires les interrompirent avec l'arrivée de
Mme Kébé et Mme Ndao, bras dessus bras dessous.
L'incompréhension, la stupeur, le choc......tout ça se lisait sur les visages qui assistaient à cette scène surréaliste pour certains et improbable pour d'autres.
Salif et Khadim, eux étaient complètement largués en voyant le tableau que renvoyait leurs femmes!!
Cathy fut la première à réaliser où elles se trouvaient et en face de qui.
Son regard se posa sur chacun d'eux et se posa enfin sur Salif qui ne les quittait pas des yeux, son regard allant de l'une à l'autre.
Serge fut celui qui brisa le silence
- on n'attendait plus que vous
Cathy se tourna alors vers Aisha avec incompréhension
- c'est ça ton Rdv?
- oui et visiblement c'est avec toi que j'ai Rdv
Salif se leva pour les rejoindre
- bonjour Cathy, Aisha est ma femme mais apparemment vous vous connaissez déjà
- ta.... femme?
Sa réaction était attentivement suivie et la pauvre Cathy était complètement abasourdie et Aisha elle ne comprenait rien à ce qui se passait.
Arame vint au secours de son amie
- waouhh le monde est vraiment petit Eh ben dis donc. Venez on va s'asseoir et on va nous servir du café
- waouhh répéta Cathy en essayant de ressaisir. Je ne savais pas que tu t'étais mariée
- quand je te disais que j'avais beaucoup de choses à te dire.....
- je comprends mieux.....mais viens que je te présente mon mari. Khadim, je te présente Aisha Sow
Ils se firent la bise et s'asseyaient quand Cathy rajouta
- l'année dernière, quand j'étais aux états unis, j'étais chez Aisha
- QUOI???
Salif et Khadim posèrent la question en même temps, chacun se rappelant exactement les circonstances du départ de Cathy aux états unis et se demandant comment c'était possible.
La réunion commença donc dans l'incomprehension la plus totale pour toutes les personnes présentes dans la pièce.
- bon je vous explique la situation avant qu'ils n'arrivent. Sachez que le cabinet a été contacté par Mr Elimane Kane il y a déjà quelques semaines au nom de la Cimenterie Autonome de Dakar commença Serge
- quoi? Demanda Aisha
Salif posa une main sur la sienne
- ils avaient pris RDV avec Khadim mais étant en déplacement, il m'a laissé le gérer. Malheureusement ou heureusement d'ailleurs, je n'ai moi même pas pu honorer le RDV que j'ai annulé.
- alors où est le problème? Demanda Omar
- je me suis rendu compte qu'il s'agissait d'un potentiel client important et l'ai fait rappelé pour fixer une autre date et je l'ai rencontré hier
- ce qui veut dire que...??? Continua Omar
- ce qui veut dire que je l'ai rencontré hier mais que je n'ai rien signé.
Quelques soupirs de soulagement se firent entendre
- sa demande m'a paru bizarre. Je pensais que l'entreprise voulait changer le cabinet qui les représente mais non, ils voulaient son père et lui, des avocats indépendants pour leurs affaires personnelles. Ils faisaient assez confiance à ces avocats compétents pour gérer leur business mais pas assez pour leur vie privée?
Soit. C'est leur choix après tout, quelles qu'en soient les raisons.
Il commença alors à me dire qu'il veut qu'on les représente sur un problème d'héritage à venir concernant directement l'entreprise.
Ils étaient attaqués?
Non!
Ils voulaient intenter une action? Non!
Alors là je ne comprenais plus!
Sa réponse fut qu'ils voulaient étudier toutes les options qu'ils avaient.
Mais s'ils ont hérité de l'entreprise, qu'attendaient- ils pour régulariser la situation?
C'est ce qu'ils comptent faire mais leur cousine allait sûrement le contester donc ils veulent tout vérouiller avant toute action.
Soit. Je lui ai demandé de revenir ce matin avec le dossier complet. J'aime toujours savoir dans quoi je m'engage avant de signer quoi que ce soit.
- tu sais que j'ai envie de t'embrasser Serge Ndiaye?
Le principal concerné sourit à cette remarque de Cathy et elle fit rire tout le monde détendant l'atmosphère
- ta perspicacité a désamorcé une bombe. S'ils sont aussi déterminés qu'ils le laissent croire, on allait au devant d'un conflit juridique certain avec le cabinet comme champ de bataille rajouta Khadim
- et ils sont déterminés, tu peux me croire renchérit Salif
- qu'est ce qu'on fait maintenant? Demanda Omar
Sur ces entrefaites, un coup fut tapé à la porte laissant entrer Sonia Cissé en personne, juchée sur ses talons vertigineux avec une robe qui la moulait comme une seconde peau.
Elle était en compagnie d'une personne poussant un charriot avec des thermos de café et des viennoiseries.
- Bonjour, désolée de vous interrompre, je vous apporte juste du café chaud
Comme il faut toujours qu'elle se fasse remarquer, elle décida d'aider au service sous le regard haineux d'Arame.
Ce que celle ci ne remarqua pas tout de suite par contre, fut les regards stupéfaits de son mari et de Salif.
Sonia se tourna vers eux et stoppa net
- Salif? Omar? Mais que faites- vous ici?
Elle posa le thermos et leur sauta presque dessus
- oh excusez moi de me donner en spectacle ainsi mais on se connait dit- elle à l'égard des autres qui la regardaient faire en fronçant les sourcils
Cathy et Aisha se demandant qui elle était, Khadim étonné de la familiarité de son assistante avec ces deux là et Serge se disant que celle là ne lui disait rien qui vaille!
Arame elle, avait croisé les jambes et les bras, les yeux lançant des éclairs, attendant d'en savoir plus.
- Sonia, quelle surprise! Disait Salif
- je ne te le fais pas dire, vous m'avez laissé tomber! Et toi Omar n'en parlons pas!
- mais non, dis pas ça. Qu'est ce que tu fais là?
- je travaille ici, je suis l'assistante de Maitre Kébé dit- elle avec une mine des plus réjouies
Cathy se tourna lentement vers son mari, l'air de dire " Ah ouais? "
- Eh bien, quand on disait que le monde est petit dit Salif
- euh oui, tu travailles avec ma femme Arame, euh Sonia est la soeur de Tanor dit- il envers une Arame qui bouillait litteralement sur place
Sonia fit une pause et regarda Omar puis Arame fixement, avec un sourire qui en disait lonnnnnng.
Cela se voyait clairement que le pauvre Omar était gêné.
- Ravie de vous revoir, je vous sers ce café et je me sauve, à plus tard
Elle se dandina dans la salle, sous le regard des trois femmes qui déclinèrent toutes ce café et Cathy sourit légèrement quand arrivé à la hauteur de Khadim, elle dit d'une voix mielleuse
- Maitre Kébé, comme toujours? Noir, sans sucre?
- oui Sonia, merci
Elle sortit comme elle était entrée dans la piéce avec tout le fracas digne de Sonia Cissé.
- désolé de cette interruption, Sonia est la soeur d'un ami
- quel est le plan? Dit Omar rapidement pour qu'on passe à autre chose
Aisha- donc si je comprends bien, Elimane viendra ici avec les documents? Qu'est qui nous empêche de les récuperer tout simplement?
Cathy- il n'est pas assez bête pour présenter un papier avec ton nom dessus
Serge- et n'oublions pas que le premier rdv qu'il a pris date d'avant le cambriolage
Salif - ce qui signifie que ceci était planifié depuis longtemps,
Serge- exactement
Aisha- certainement quand leur dernière tentative a avorté
Les autres les regardaient interrogatifs
Salif- Elimane a essayé de l'épouser de force en la droguant
Les gens étaient horrifiés
Cathy- ils ont été capables de te laisser dormir dans la rue. Et maintenant ça? Ils sont vraiment capables de tout!
Le silence s'installa à ces mots que Cathy a prononcé spontanément sans arrière pensée or personne n'est au courant de cette histoire, même pas Salif
Aisha leva un regard douloureux sur toutes ces personnes qui la regardaient
- ce dont fait allusion Cathy, s'est passé quand mon père est entré dans le coma. Ma Koumba et mon oncle Bademba ont commencé à comploter à ce moment là pour me faire revenir de force au pays et me faire épouser Elimane.
Ils ont bloqué le compte qui servait à payer mon loyer alors que je finissais mon master.
Mon père avait heureusement réglé l'intégralité de ma scolarité après que je sois rentrée du moyen orient sinon je n'aurai jamais eu mon diplôme. Chaque fois que je les appelais pour signaler les relances de l'agence immobilière, ils me disaient que c'était une erreur et que la banque allait le régulariser.
Un soir en rentrant chez moi, j'ai trouvé toutes mes affaires sur le trottoir, la porte de l'appartement barricadée et les serrures changées.
Je venais d'être expulsée, dans un pays étranger, en plein hiver...
Tout le monde était bouche bée, suspendue à ses lèvres.
-..... là , là, j'ai compris qu'ils s'étaient joués de moi.
Quand j'ai appelé celle que je croyais être ma mère durant toutes ces années, elle m'a craché à la figure que je n'étais qu'une batarde qui a apporté le malheur dans la famille et qu'elle me détestait plus que tout au monde.
Tout mon monde s'est effrondré en l'espace de ce coup de fil.
Je me suis alors sentie bête, idiote. Comment ai- je pu penser que j'étais leur enfant à tous les deux? Il n y avait qu'à me regarder pour comprendre que quelque chose clochait! Mais quand on veut quelque chose ardemment, on finit par y croire.
C'est ce que j'ai fait, me voiler la face, toute ma vie!
J'ai d'abord pris un hôtel mais je ne pouvais me le permettre bien longtemps.
J'ai donc dormi durant des jours et des jours dans ma voiture, et allais très tôt à la fac pour me doucher dans les vestiaires, faisant semblant d'avoir fait du sport.
Bettany, fut la première à remarquer mon manège et je finis par tout lui avouer.
Elle ne pouvait pas grand chose pour moi, étant elle même hébergée par une amie mais elle travaillait à la cafétéria de la fac et ayant les clés de celle- ci, elle me laissa dormir la bàs, le temps que je trouve une solution.
C'est là que je fis la connaissance de Ndèye Rama, la cousine de Cathy, qui trouvait bizarre de me trouver là tous les matins alors que je n'y travaillais pas.
Elle m'inspirait confiance et après qu'elle ait longuement insisté, je lui racontais ce que je vivais.
Elle ne me laissa pas le choix et m'amena le jour même chez elle, dans l'appartement qu'elle partageait avec 2 autres colocotaires.
Nous avons dormi dans le même lit durant des mois.
J'alliais alors un petit boulot que j'avais trouvé et mon master que je faisais en full time.
Quand j'eus mon diplôme et ai commencé à travailler, cela coincidait avec le départ d'une des colocataires, ce qui me permit de prendre part à la colocation entièrement.
Je ne pourrai jamais assez remercié Bettany et Ndèye Rama.
Mon père, toujours dans le coma, décédait malheureusement quelques temps plus tard.
Vous connaissez la suite de l'histoire.
Personne ne pouvait prononcer un seul mot après son récit.
Salif, lui tenait la main et ne faisait que contempler cette femme, qui a traversé toutes ces épreuves et qui était là, à ses côtés, encore debout, prête à se battre.
Elle forçait toute son admiration.
Admiration ressentie par tous ceux qui étaient présents car en voyant Aisha, si belle, si sereine, si distinguée, personne ne pourrait se douter une seul instant de tout ce qu'elle a vécu.
Un coup à la porte interrompit leurs pensées
- Maitre Ndiaye, votre RDV est arrivé
- merci, faites le patienter, j'arrive
La porte fermée, ils se regardèrent, plus déterminés que jamais à en découdre.
Aisha- si cela peut aider, la femme de Maitre Ndoye m'a donné une information, l'autre jour à l'hôpital.
D'après elle, il pense qu'il y a un autre exemplaire original du testament chez un notaire ici même à Dakar.
Mon père avait voulu le faire viser par sécurité mais ils n'ont jamais eu l'occasion d'en reparler avant sa mort.
Cathy- Ok. Je sais quoi faire avec cette information. Serge, laisse moi gérer ça.
Elle se levait déjà, sous le regard de l'assemblée.
Khadim posa la main sur son bras.
- qu'est ce que tu comptes faire? Je ne vais pas te laisser y aller seule.
- vous me faites confiance?
Elle regarda tour à tour les gens autour de cette table qui acquièscèrent un à un
- Alors laissez moi dégager ces connards de ce cabinet!
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