Chapitre 23 Après un si long chemin...
************* Cathy **************
L'eau chaude me détendait.
Un bon bain chaud a toujours été mon remède miracle et me permettait toujours de me poser .... et de réfléchir.
La journée a été plutôt mouvementée et surprenante.
Tête en arrière, les yeux fermés, je repensais à ces 2 appels que j'ai reçu.
Le premier était vraiment inattendu.
Salif.
Je pensais inévitablement à lui, me demandant ce qu' il devenait.
Arame évitait du mieux qu'elle pouvait de parler de lui mais de temps en temps, sans le vouloir elle était bien obligée de le mentionner, étant le meilleur ami de son mari mais sans plus.............jusqu'à récemment.
Il aurait eu un enfant?
C'était le choc dans tout son entourage, apparemment.
La nouvelle était surprenante mais bon....... quelles que soient les circonstances, un enfant est toujours une bénédiction non?
Salif et moi nous sommes quittés en de bons termes mais comme dans une sorte d'accord tacite, on a coupé les ponts pour éviter tout contact.
C'était mieux ainsi, pour tout le monde.
Alors pourquoi aujourd'hui?
Pourquoi maintenant?
Plus d' un an plus tard, le voilà qui
m'appelle.
Il aurait besoin de mon aide d'après lui et voudrait qu'on se voie dès lundi.
Il s'agirait d'une affaire urgente dont il veut me parler de vive voix.
J'étais intriguée,je l'avoue et je le fus encore plus après l'appel d'Arame.
Confortablement installée sur le canapé, je profitais de la sieste de bébé Mansour et de l'absence de Khadim et Amina pour me détendre quand mon téléphone sonna.
- wa mais... yow rare nga temps yi dé
( tu te fais rare ces temps ci)
- Mme Kébé lache moi! Je te jure que le temps me manque mais promis je passe te voir avant ta reprise.
- il ne reste plus qu'une semaine je te signale Arame!
- je sais. Tu vas bien? Pas trop stressée pour l'organisation?
- non ça va. Ne vous attendez pas à ce que je sois présente constamment, je bosserai de la maison aussi, certainement.
- oui c'est une bonne idée
- mais ça se passe bien au cabinet? Khadim ne me dis pas grand chose à part discuter de certaines affaires, je n'en sais pas plus. D'après lui, tout va bien et qu' il n' ya rien de spécial
- il a raison. N' y penses pas maintenant. Profites encore de ton congé. Il ne se passe rien qu' on ne puisse gérer!
- tu me rassures alors. Sinon qu'est ce que tu racontes ma belle? Et ton chéri, ça va?
- Omar va bien! D'ailleurs, j'ai un truc à te dire.
- figure toi que moi aussi! Mais toi d'abord.
- tu ne devineras jamais où j'etais hier?
- non tu as raison alors fais toi plaisir!
- j'assistais, ni plus, ni moins ..... au mariage de Salif !!!
-..................
- Allô, Cathy? Tu es là?
- oui. Tu dis que Salif s'est marié hier?
- c'est ce que je dis! Il a épousé la mère de sa fille. Tu es sûre que ça va Cathy?
- Salif m'a appelé aujourd' hui
- quoiiiiiiii????? Elle s'étrangla presque au téléphone. Pour te dire quoi?????
- il veut me voir, pour me parler de quelque chose. C'est ce qu' il a dit
- hummm...... Cathy!!! C'est quoi cette histoire? Il t'appelle le lendemain de son mariage et veut te voir? Ah.... doyna war ( c'est bizarre)
- je ne sais pas quoi penser mais il avait l'air, inquiet.... je ne sais pas... mais ça semblait important
- je ne sais pas quoi te dire parce qu' il s'est bel et bien marié, il y a même une photo d'eux qui circule sur le net. Qu'est ce que tu vas faire?
- je n'en sais rien. En parler à mon mari avant tout
- Khadim Kébé? Bonne chance!
- t'es bête!
- yow sakh kham nga lima la wakh. ( tu sais très bien de quoi je parle) Bon je vais te laisser. On s'appelle et si j'apprends quelque chose d'Omar je te le dirai.
- bayil sa dieukeur bi ngaye enquête!
( arrête de cuisiner ton mari)
- dimbalima! Allez bye ma puce
- bye bye ma belle
L'eau de la baignoire refroidissait, il fallait que je sorte.
Je me rince rapidement sous la douche et me sèche vigourement.
Cette crème parfumée me faisait un bien fou.
Ce moment, où mon fils dort à poings fermés et la maison silencieuse est le moment où je m'autorise à penser à moi.
Je me regarde dans le miroir et rigole encore de ce qu'Amina disait tout à l'heure.
On dirait que je n'ai pas eu d'enfant?
Qu'elle vienne voir par elle même!
J'ai pris du poids, pas beaucoup, certes mais le ventre est là, les fesses ont pris du volume et on parle de la montée de lait, mesdames?
Le plus bizarre? j'ai l'impression que malgré le sport que je fais, je suis en train de grossir.
Bon, c'est comme ça! On assume!
Maintenant, je vais appliquer le conseil que j'ai donné à Amina.
Je sors l'ensemble " caprices de minuit" que j'avais préparé et l'enfilais.
Le pagne scintillait de mille feux et le soutien gorge épousait ma poitrine comme une seconde peau.
J'éteignais les lumières et retournais dans la chambre où je trouvais mon chéri.
Il était couché sur le lit, regardant la télé, avec pour unique vêtement, un bas de jogging léger.
Dès qu'il me vit m'avancer vers lui, dans cette tenue, il se saisit de la télécommande et éteignit la télé, silencieusement.
Quand j'arrive à sa hauteur, il s'assied et m'attira à lui, le regard brillant, me faisant glisser entre ses jambes musclées.
- je m'apprêtais à venir te chercher mais l'attente en valait la peine.
Je lui souris et lui caressa la joue, avant de faire descendre ma main sur son torse.
- j'en suis heureuse
Ce corps m'avait manqué. Je le contemplais avec une envie non dissimulée
- bébé, arrêtes de me regarder comme ça sinon tu ne vas pas assumer...
- On a peu près 3 h devant nous avant que Mansour ne se reveille. Loma def beugue na ( fais de moi ce que tu veux)
- kegne ngueye bayi thiaga?
( quand vas- tu cesser d'être devergondée?)
- jamais!
- sante yalla
( dieu merci)
J'éclatais de rire quand il me renversa sur le lit et m'embrassa à pleine bouche, jouant avec ma langue et me mordillant la lèvre d'un geste sensuel.
- j'étais en manque de toi, bébé. Je devenais fou ces derniers jours
- alors fais moi l'amour comme jamais! lale ma lale you nekh
- putain t'es trop excitante
Effectivement, je sentais toute son excitation peser de tout son poids, à travers le tissu de son pantalon et ça me rendait folle.
Il reprit mes lèvres, ses mains se baladant sur mes hanches en les pressant contre lui, voulant comme s'enfoncer en moi sans délai.
Ces mêmes mains s'introduisirent sous le pagne pour saisir les ficelles de mon string et le faire rouler doucement sur mes jambes.
Il accompagna ce geste jusqu'à se retrouver à mes pieds, me regardant profondément, tout ce temps.
A l'intérieur, je me consumais, lentement mais sûrement alors qu'il me caressait.
Je voulais que ce plaisir dure pour l'éternité.
Etant sur le point d'exploser, je le sentis tout stopper brutalement m'arrachant un cri de frustration.
- quoi? Tu ne croyais pas que ni ley yombé?
( tu ne croyais pas que ce serait si facile?
- pourquoi tu aimes me torturer?
- parce que je t'aime et je veux te regarder vibrer pour moi
Un frisson d'excitation me parcourut le long du dos.
Il monta me rejoindre sur le lit et m'embrassa à nouveau d'un baiser brulant, exquis, en dégrafant le soutien gorge qu'il envoya au loin, libérant mes seins tendus à bloc.
Son regard s'attarda sur eux longuement avant qu'il ne les presse doucement sachant qu'ils sont sensibles en ce moment.
- t'es trop belle, magnifique, cathy....?
- hum....
- tu sais que je ne peux pas me passer de toi? Jamais.
- moi non plus, je ne peux pas et je ne veux pas
- et tes formes, ce corps qui a porté mon enfant et que je vénère.......me rendent dingue!
Un Khadim kébé en forme était tout ce dont je pouvais rêver.
Souma sonoul dou sone.
( tant que je ne suis pas fatiguée, il assure!)
Nos 3 heures ont été bien utilisées.
Si les cris de bébé Mansour ne nous avaient pas interrompus, mon mari serait capable de continuer ce jeu encore longtemps.
Une fois nourri, il se rendormit aussitôt et à notre tour, on se coucha, enlacés comme si nous n'étions qu'une seule et même personne.
1 h du matin.
Demain est un autre jour.
Espérons qu' il soit dans de bonnes dispositions pour entendre ce que j'ai à lui dire.
******* Au même moment ********
Oh mon dieu. Que vais- je faire?
Comment me sortir de cette situation?
Je poussais la porte de toutes mes forces mais c'était un combat perdu d'avance.
La force de la porte me propulsa au sol et je n'eus que le temps de me relever et de courir à toute vitesse vers la cuisine.
- Amina arrête, n'aie pas peur, je t'en prie
- non Ahmed, non va t'en. Tu n'as rien à faire ici
Je saisis un couteau, le premier qui me tombait sous la main
- que fais- tu avec ça? Tu... tu me crois capable de te faire du mal
- si tu t'approches je .... je....
Mes larmes me brouillaient la vue et inondaient tout mon visage.
- je ne te ferai aucun mal. Je t'aime Amina. Je t'ai toujours aimé mais je n'ai jamais trouvé le bon moment. J'ai voulu te préserver, ..... tu étais tellement précieuse à mes yeux que je n'osais même pas te toucher quand tout ce que je voulais, c'était te prendre dans mes bras.
- tu ne m'as jamais dit tout ça! Je te considérais comme mon ami et tu m'as fait croire qu' il n' y avait rien d'autre entre nous
- je pensais avoir le temps! Et toi.... tu tombes amoureuse de ce coureur de jupons, ce goujat qui ne fait que s'amuser avec les femmes ! Le pire, en l'ayant vu sur une photo!
-........
Je tremblais de peur mais il fallait que je trouve une solution
- tu dis que tu m'aimes? Si c'est vrai, tu ne voudrai pas que je me fasse du mal, hein?
- pourquoi tu ferais ça? Je ne demande qu'à t'aimer
- alors pars, rentres chez toi, si tu m'aimes autant que tu le dis car crois moi, Si Serge Babacar Ndiaye passe cette porte, en cet instant, je me plante ce couteau en plein coeur!
- quoi? Mais t'es tarée?
- qu'est ce que tu crois qu' il pensera en me trouvant habillée de la sorte? Que crois- tu que le monde dira? Que moi Amina Kébé j'ai commis un adultère? Je ne le supporterai pas. Je me tuerai!
- non non non arrêtes de dire des bétises
- alors quitte cette maison! Je te promets que je t'appellerai et qu'on en parlera calmement
- tu mens! Combien de fois t'as rejeté mes appels, hein?
- parce que je ne savais pas tout ce que tu viens de me dire. Je te promets que je le ferai et tu sais que je tiens toujours mes promesses.
- Ok. D'accord je m'en vais, et t'as intérêt à le faire sinon je sais où te trouver.
-...............
- N' oublie pas que je t'aime Amina. Quitte le, il ne fera que te faire souffrir. Je m'occuperai de toi. Je te le jure.
Il partait? Il s'en allait?
Oui. Il tourna les talons et s'en alla.
Je laissais tomber le couteau en sanglotant comme une malade.
******* Serge Babacar Ndiaye *******
Le chauffeur des Kébé est venu me chercher mais le vol que j'ai pris a eu du retard.
Je pensais qu'à l'heure qu'il est, je serai déja en train de me faufiler sous les draps contre le corps chaud de ma femme.
Khadim m'a dit que Cathy allait s'arranger pour qu'elle rentre sans savoir que je venais cette nuit.
J'imagine sa surprise quand elle me verra.
Je sais qu'elle va mal et moi non plus je ne vais pas bien.
Il faut qu'on arrange les choses avant que ça n'aille plus loin.
La voiture tournait dans la rue à une vitesse que je trouvais déraisonnablement lente.
Le quartier est très calme et j'aperçevais d'ici l'entrée de ma maison.
Une voiture qui semblait stationnée juste devant attira mon attention.
Au moment où on arrivait presque à sa hauteur, elle démarra en trombe et passa à côté de nous à toute vitesse.
J'ai juste eu le temps de voir qu'il s'agissait d'une BMW noire, avec une plaque étrangère, qui avait les vitres teintées.
Sûrement un des jeunes du quartier, encore inconscient des dangers de la route.
Oubliant cette voiture, je descendis et récupérais ma valise avant de dire au revoir au chauffeur et de le remercier comme il se doit.
Même si je sais qu'il fait juste son travail, il n'en reste pas moins une personne qui mérite du respect et une gratification pour l'avoir dérangé à pareille heure.
La chose qui me sauta aux yeux après son départ fut qu' il y avait des lumières allumées dans ma maison.
Amina est censée être couchée, à moins qu'elle ne soit devant la télé à regarder ses séries, mais ça m'étonnerait.
Quand par contre, j'essaie d'ouvrir la porte et que je vois qu'elle n'était pas fermée à clé, mon coeur commença à tambouriner sourdement dans ma poitrine.
J'entrais précipitamment et laissant ma valise dans l'entrée, je courus au salon.
Personne et visiblement personne non plus sur tout le rez de chaussée.
Je m'apprêtais à prendre les escaliers quand je crus entendre du bruit dans la cuisine.
Revenant sur mes pas, j'entendais maintenant distinctement le bruit de... sanglots.
Mon sang ne fit qu'un tour en trouvant Amina agenouillée sur le sol, en train de pleurer.
- bébé?
Elle leva les yeux vers moi et je courus vers elle alors qu'elle se jetait dans mes bras
- bébé, qu'est ce qui t'arrive?
- je.......
Elle n'arrivait à prononcer aucun mot, étouffée par ses sanglots
- bébé dis moi ce qui se passe? Tu m'inquiètes. Pourquoi la porte était ouverte? Et qu'est ce que tu fais debout à cette heure ci?
- je suis tellement, tellement désolée. Je te demande pardon...
- c'est à cause de ça que tu es dans cet état? Bébé je savais que t'allais mal mais pas à ce point. Regarde moi...stp
- ..........
- moi aussi je te demande pardon, je t'ai dit des choses que je ne pensais pas.
- ces derniers jours sans toi ont été......
- chut.... je sais...mon amour
Elle me regardait avec ses yeux magnifiques dont je n'arrivais pas à déchiffrer l'expression, pas aujourd'hui, en tout cas.
Tout ce que je pouvais voir, c'était qu'elle tremblait et avait besoin d'être rassurée.
Je la portais alors dans mes bras pour nous diriger dans notre chambre où je la déposais délicatement au milieu du lit.
Sans un mot, juste nos regards accrochés l'un à l'autre, on se disait tout ce qu'on avait besoin de se dire.
Quand je fus sur elle, en elle, je sus que j'avais retrouvé ma place et elle, la sienne.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro