21. Remise en question
- Ma décision est prise, Jisung. Si tu veux partir vas-y : je ne te retiens pas.
- C'est vraiment ce que tu veux Jo, que je m'en aille ?
- Je ne te supplierai pas de rester. Si tu veux finir ta valise et me quitter alors fais-le.
- Tu n'as pas répondu à ma question, Joséphine.
- Je t'en pris Jisung, s'il te plaît : arrêtes ça. Je suis fatiguée de tout ça, d'accord ? Je suis vraiment désolée pour ce que j'ai fait mais je ne peux pas changer le passé. J'aurais aimé que les choses se passent autrement entre nous, crois-moi, mais je ne veux pas t'emprisonner dans une vie de famille que tu n'as pas demandé.
- Et si je décides de rester ? Murmura le coréen. Est-ce que les choses seront différentes ?
- Je ne peux pas te promettre que tout sera parfait, Jisung.
- C'est pas que ce que je recherche. Si j'avais voulu d'une relation comme ça je serais resté avec Cassandra.
- Alors quoi, qu'est-ce que tu veux ?
Le noiraud s'approcha de Jo' et posa ses mains sur ses épaules en soupirant.
- Je veux que tu arrêtes de me mentir. E-Et je veux qu'on discute de ce bébé, et de ce qu'on va faire.
La blonde recula d'un pas.
- Jisung, je t'ai dit que ma décision était déjà prise.
- Mais peut-être qu'il faudrait qu'on en rediscute maintenant que je le sais.
- Tu ne me feras pas changer d'avis.
- Très bien, soupira le jeune homme en secouant la tête.
Il referma sa valise et se tourna vers Jo'.
- Je crois que j'ai besoin de réfléchir, à tout ça. Je suis désolé.
- D'accord.
Joséphine se hissa sur la pointe des pieds et déposa un baiser sur la joue de Jisung avant de s'éloigner, les yeux remplis de larmes.
- Je t'appellerais, ok ?
La blonde acquiesça en silence alors que le coréen s'éloignait déjà, sa valise à la main.
*
Jisung tourna et se retourna dans son petit lit, incapable réussir à trouver le sommeil de toute la nuit : cette chambre d'hôtel lui filait la chair de poule tant elle était lugubre.
Chez Jo' il faisait chaud, le lit était confortable et... Et elle était là. Sa présence était tellement chaleureuse et réconfortante qu'il en étant devenu presque dépendant.
" Pourquoi est-ce que tout est toujours aussi compliqué ? "
Il se redressa dans son lit et attrapa son téléphone qui traînait sur la table de nuit.
Trois heures dix.
" Génial... Est-ce qu'elle dort... ? Peut-être que je devrais lui envoyer un message... »
Il soupira en secouant la tête et se ravisa, reposant son téléphone à côté de lui, avant de se laisser retomber dans son lit. Il enfouit sa tête sous sa couverture en fermant les yeux, priant pour que le sommeil vienne l'emporter.
*
16 septembre 2025,
12 : 30 a.m.
- Je suis désolée, Jo'.
La blonde sortit la tête de la cabine d'essayage.
- C'était à prévoir de toute façon, répondit-elle en haussant les épaules.
- Tu penses qu'il va te rappeler ? Interrogea Sandra.
- Honnêtement ? Non. Je crois que cette histoire de bébé l'a fait flipper complet.
Sandra ne répondit rien.
- Bon alors, qu'est-ce que t'en penses ? Demanda Joséphine en sortant de la cabine.
Elle réajusta la bretelle de sa robe et se tourna vers Sandra.
- Du noir ? Jo' tu vas à un mariage, pas un enterrement.
- Je sais, mais c'est la seule robe qui moule pas trop mon ventre ! Alors ça sera celle-là ou rien !
- Alors j'imagine que ça sera celle-là : tu vas pas aller au mariage de ta cousine à poil.
Jo' étouffa un petit rire.
Elle retourna dans la cabine et se changea à la hâte avant de rejoindre son amie qui l'attendait devant les caisses.
*
- Tu vas lui dire que tu pars ? Et tes parents ils sont au courant pour le bébé ? Chuchota Sandra.
- Non, et non. Et puis t'es pas obligée de chuchota Sandra : on connait personne ici, Lui dit Joséphine en riant.
La brune lui offrit un petit sourire gênée en baissant les yeux sur son assiette.
- Ok, soupira Jo'. Qu'est-ce qu'il y a ?
- Rien.
- Sandra.
- Bon ok, je te fâches pas, d'accord ? Mais je crois vraiment que tu devrais pas laissé filer Jisung comme ça.
- Je croyais qu'on en avait déjà parlé ? Il a besoin de réfléchir et moi aussi.
- Mais il a pas besoin de réfléchir ! Il a juste besoin que tu lui dises que t'es désolée mais que les choses vont changer parce que maintenant tu lui fais confiance ! Il a besoin que tu lui dises que toi aussi tu l'aimes et que même si ce bébé était pas prévu vous aller avancer ensemble. C'est un jeune de vingt-cinq ans Jo, tu ne peux pas attendre de lui qu'il te saute au cou en apprenant que tu lui as caché ta grossesse. Combien de temps encore est-ce que vous allez continuer à vous mentir comme ça ?
- De quel côté est-ce que tu es ? S'énerva Jo' en envoyant valdinguer ses couverts de l'autre côté de la table.
- Je ne suis du côté de personne ! Bordel mais est-ce que tu t'entends parler ? T'as trente-cinq ans et tu vas finir comme une vieille fille si tu ravales pas un peu ta fierté ! Tu as tout, tout pour toi ! Le bonheur te tend les bras et toi tu décides de tout foutre en l'air encore une fois ! Perdre Harry ça t'as pas suffit ? Tu veux faire la même chose avec Jisung ? Tu te plains tout le temps Jo' mais la seule chose qui t'empêches d'être heureuse c'est toi même.
Sandra repoussa son assiette de devant elle et se leva de table, les joues rouges et le souffle court.
- Je suis désolée que tu vois ça comme une attaque Joséphine, mais il faut vraiment que tu te remettes en question : et ça personne ne peut le faire pour toi.
La jeune femme jeta un dernier coup d'œil à son amie, le regard triste, et quitta le restaurant.
*
6 : 15 p.m.
- Jisung !
Le coréen releva la tête en sursautant. Il retira ses lunettes et scanna la pièce, les yeux plissés, pour essayer de voir qui venait de l'interpeller.
- Mademoiselle Wang ?
Sandra tira une chaise et s'installa à côté de l'étudiant.
- Qu'est-ce que vous faites ici ?
- J'ai fait le tour du campus pour essayer de te retrouver et par chance un groupe de filles m'a dit que tu passais tes journées à la bibliothèque, dit la jeune femme en retirant sa veste sous le regard perplexe de Jisung.
- Il y a un problème ?
- On peut dire ça comme ça, ouais. Écoutes il faut que je te parle de quelque chose.
- Je vous écoutes.
Jisung ferma son ordinateur portable et se tourna vers son interlocutrice.
- Ne la laisse pas partir.
- Je vous demande pardon ?
- Je suis au courant, pour Jo' et toi.
Le jeune homme piqua un fard en détournant le regard.
- Jisung je suis pas là pour vous juger, d'accord ? Je me fous de savoir ce que vous avez fait ensemble et à quoi vous avez passés toutes vos nuit, je veux juste que les choses s'arrangent entre vous.
- Pourquoi ? Ecoutez, mademoiselle Wang avec tout le respect que j'ai pour vous je pense que vous n'êtes pas au courant de la moitié des choses qu'il y a eu entre Joséphine et moi.
- Ah oui ? Alors laisse-moi résumé : vous avez couchés ensemble, plusieurs fois, ensuite t'as été voir ailleurs, ensuite vous avez recouchés ensemble, sans vous protéger, après Jo' est tombé enceinte. T'as voulu sortir avec elle mais t'as flippé alors tu l'as largué. Et puis après t'es sortis avec ta colocataire la psychorigide qui a finit par te foutre dehors pendant que Jo, elle, apprenait qu'elle était enceinte de presque deux mois. C'est plutôt bien résumé, non ? Oh et j'oubliais le passage où vous aviez décidés de vous laisser une autre chance.
- Et est-ce qu'elle vous a dit qu'elle m'avait menti ? Est-ce qu'elle vous a dit comment j'ai appris, pour le bébé ?
Sandra hocha la tête en soupirant.
- Vous savez je suis pas en colère parce qu'elle est enceinte, enfin je crois, j'ai les boules parce qu'elle ne fait pas confiance. Je sais que je me suis mal comporté avec elle au début mais j'ai changé, parce qu'elle a fait de moi quelqu'un de meilleur et de plus mature. Je l'aime vraiment beaucoup et je dis pas que je suis prêt à être père mais je crois que je suis prêt à traverser cette épreuve avec elle parce que je sais qu'elle fera tout pour que les choses soient moins effrayantes.
- Décider d'élever un enfant ce n'est pas une décision à prendre à la légère : est-ce que tu es sûr de savoir dans quoi tu t'engages ?
Jisung fronça les sourcils.
- Et ben en fait pas vraiment. Mais est-ce que c'est pas tout l'enjeu de notre vie ? Tout ce qu'on ce qu'on fait, tout ce qui nous arrive, toutes les décisions qu'on prend : on ne sait jamais dans quoi on s'engage.
La brune se mit à rire en lui tapotant le bras.
Décidément ce jeune homme était pleins de surprises, et plutôt dans le bon sens du terme.
- Il faut que tu lui dises. Tout ça, ce que tu viens de me dire, il faut qu'elle l'entende de ta bouche, dit-elle en se levant.
Elle enfilant sa veste et récupéra son sac à main qui traînait à ses pieds.
- Tu viens ? Demanda-t-elle en relevant les yeux vers lui.
- Pour aller où ?
- En France.
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