18. Celui qui se posait des questions
Quelques jours plus tard...
- Jisung ?
- Hmm... Grogna le jeune homme les yeux encore clos.
- Le film est finit, même si je suis pas sûre que t'es vu la fin vu comment tu ronflais !
Jisung ouvrit les yeux en riant : ce film avait eu un vrai effet soporifique sur lui.
- Tu sais que t'es pas obligé de me laisser choisir le film à chaque fois, reprit Jo' en s'extirpant des bras du coréen.
- Hé, où est-ce que tu vas ?
- Aux toilettes, tu veux pas m'accompagner non plus ?
Le jeune homme grimaça.
- Non, je crois qu'il y a certaines choses qu'il vaut mieux que tu fasses seule, répondit-il en se laissant retomber au fond du canapé.
Joséphine s'éloigna en riant sous le regard amusé du noiraud.
Trois jours. Trois jours qu'ils ne se quittaient plus tous les deux. Ils avaient passé le week-end à regarder toutes sortes de film, à discuter, à rire, à s'embrasser : comme un vrai couple.
La jeune femme semblait avoir comprit que la différence d'âge ne serait pas un frein à leur relation et Jisung lui savait se montrer prévenant et rassurant quand il le fallait. Ils avaient enfin trouvé leur équilibre.
- Qu'est-ce que tu veux manger ce soir ? Demanda Joséphine en rejoignant son petit ami dans le salon.
- Est-ce que c'est une invitation à rester une nuit de plus ?
La blonde leva les yeux au ciel en soupirant.
- Prends ça comme tu veux, Jisung.
Le jeune homme se mit à rire. Il l'attrapa par le bras et l'attira vers lui pour la câliner.
- Je peux peut-être aller nous chercher quelque chose si tu veux ? Il faut que je passe chez moi pour récupérer quelques affaires.
Jo' acquiesça avant de déposer un petit baiser sur sa joue.
*
" Qu'est-ce que c'est que ça ? "
Jisung fronça les sourcils en apercevant sa valise et son sac à dos devant la porte d'entrée.
Qu'est-ce que ses affaires faisait là, au beau milieu de l'allée ?
Il monta les dernières marches quatre à quatre en sortant son trousseau de clés de sa poche et empoigna au passage ses biens qu'il tira avec lui à l'intérieur de l'appartement.
- Je me demandais quand est-ce que tu allais rentrer, railla une voix derrière lui.
Jisung se retourna en sursautant.
- Cass' ? Qu'est-ce que c'est que tout ça ? Pourquoi mes affaires étaient dehors ?
La jeune fille s'approcha de lui et agita une feuille de papier sous son nez.
- Je suis au regret de d'annoncer que notre colocation s'arrête ici, Jisung.
- Quoi ? Tu peux pas faire ça, j'ai signé ce contrat pour une durée d'un an !
- Aurais-tu oublié que mon père possède la moitié des bâtiments de cette ville ? Reprit la brune en haussant un sourcil.
- Si tu crois que tu vas m'impressionner avec tes menaces tu...
- Ouais, je me doutais bien que tu dirais ça : t'es plutôt du genre téméraire après tout. Mais dis-moi Jisung, comment va ta nouvelle petite amie trentenaire ?
- Je vois pas le rapport, Cassandra.
La jeune fille croisa les bras sur sa poitrine en souriant sournoisement.
- Tu sais qu'il y a de vilaines rumeurs qui courent sur elle et toi, à la fac.
- Quoi ?
- Certaines mauvaises langues disent que c'était même ta tutrice de stage et que c'est pour ça que t'as eu d'aussi bonnes notes... Je savais pas que c'était ton truc les femmes plus âgées.
- Ça suffit, arrêtes ça.
- Que j'arrête quoi, Jisung ? Je ne fais que répéter ce que j'entends.
- Ça va, j'ai compris : je vais prendre mes affaires et m'en aller, grogna le jeune homme en se dirigeant vers sa chambre.
- D'ailleurs, est-ce que le doyen sait ce qu'il s'est passé entre Joséphine et toi ?
Jisung se raidit et s'arrêta net.
- Tu vois je suis pas aussi stupide que ça, Ji, reprit Cassandra en s'approchant de lui. Il m'a pas fallut longtemps pour comprendre que ta "Jo" et la charmante mademoiselle Joséphine Langlois était une seule et même personne.
Le jeune homme se retourna et plongea son regard noir dans celui de son interlocutrice.
- Qu'est-ce que tu veux, Cassandra ? A quoi est-ce que tu joues putain ? Il s'agit pas d'une petite vengeance là, tu risquerai de détruire sa carrière si tu continues à déblatérer des conneries pareilles !
- Ça, c'est vraiment le dernier des mes soucis, répondit-elle en souriant presque innocemment.
- Qu'est-ce que tu veux ? Répéta Jisung, les points serrés.
- Que tu t'en ailles. Je ne veux plus jamais avoir à faire à toi.
- Je t'ai dit que j'allais quitter l'appartement, ça te suffit pas ?
- Je ne veux plus te recroiser, nul part.
Le coréen fronça les sourcils.
Est-ce qu'elle était sérieusement en train de lui demander de quitter la ville ?
- Tu devrais récupérer tes affaires et t'en aller, Jisung.
Le concerné ne prit même pas la peine de répondre. Il enfila son sac à dos et attrapa sa valise avant de se diriger vers la sortie.
- Au fait, félicitations. Lâcha Cassandra juste avant que Jisung n'atteigne la porte d'entrée.
- De quoi est-ce que tu parles encore ? Soupira-t-il en se retournant.
- J'ai croisé ta copine la dernière fois, elle déjeunait dehors avec une amie.
Le noiraud lui fit signe de continuer.
- J'ai pas pu m'empêcher de tendre l'oreille et d'apprendre la bonne nouvelle.
- Je comprends rien de ce que tu racontes, Cassandra.
- Oui c'est vrai que je m'égare, excuses-moi. Je voulais juste te féliciter pour le bébé.
Jisung ouvrit de grands yeux.
- Le quoi ?
- Le bébé, je suis sûre que tu fera un excellent papa.
Cassandra le regarda droit dans les yeux, un sourire narquois aux lèvres.
La bombe était lancée, et elle allait forcément faire des dégâts sur son passage.
*
- Mais où est-ce que t'étais ? J'ai essayé de t'appeler au moins des dizaines de fois ! S'exclama Joséphine lorsqu'elle entendit enfin la porte d'entrée.
Jisung arriva dans le salon en traînant des pieds, son sac à dos et sa valise avec lui, et se laissa tomber sur le canapé, le regard vide.
- Est-ce que ça va ? Qu'est-ce que c'est que tout ça ?
- Cassandra m'a mit dehors, répondit le jeune homme dans un murmure.
- Quoi ? Mais elle a pas le droit de faire ça ! Jisung il faut pas que tu te laisses faire !
- Elle est au courant pour nous deux et elle m'a menacé.
- Comment ça ?
- Elle a dit que le doyen de la fac serait ravi d'apprendre que j'avais fréquenté ma tutrice de stage alors qu'on bossait encore ensemble.
Joséphine le regarda un instant : il avait l'air complètement anéantie. Elle posa une main sous son menton et lui releva doucement la tête.
- Je suis désolée qu'elle t'ai menacé comme ça Jisung, je peux aller lui parler si tu veux. On peut essayer d'arranger ça, d'accord ?
- Cette fille est une malade et crois-moi ça servirait à rien ! Laisses-moi juste rester quelques temps chez toi, s'il te plaît ?
- Bien sûr, autant de temps qu'il le faudra : je vais te faire une place dans l'armoire.
La jeune femme se leva et se dirigea vers sa chambre, Jisung sur ses talons.
- Pourquoi t'irais pas prendre une douche en attendant, hmm ? Ça te détendra un peu.
- Ouais.
- Il y a des serviettes propres sous le lavabo. Lui dit Joséphine avant de s'attaquer au rangement de sa penderie.
Jisung acquiesça d'un petit signe de tête. Il prit la direction de la salle de bain et s'y enferma à clé en soupirant.
Alors que l'eau chaude coulait à flot sur sa peau et qu'il tentait d'oublier tout ce qu'il venait de se passer avec Cassandra, une question ne cessait de tourner et retourner dans sa tête : Jo' était-elle vraiment enceinte ?
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