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09| les règles de l'art

09
j e o n g j a e h y u n

J'ÉTAIS ASSIS sur le banc de l'arrêt de tram du lycée. Exactement le même où je me tenais quelques jours plus tôt avec Tæyong. Le fumée de ma cigarette s'est mélangée à l'air pollué de la ville et s'est envolée vers un horizon inconnu. J'étais tellement stressé que je me mettais à faire de la poésie sur de la fumée.

J'allais entamer ma troisième clope quand elle est arrivée. Elle m'a souri timidement et j'ai rangé ma cigarette. Somi n'aimait pas les fumeurs, Jackson avait arrêté pour elle. Presque tout avait l'air normal, j'avais l'impression que l'on était l'un de ses nombreux samedis ou nous nous étions rejoints ici pour aller chez Jackson qui habitait de l'autre côté de la ville.

Le tram est arrivé, vide ce qui ne m'étonnait pas à sept heures du matin, et nous sommes montés dedans. Il n'y avait qu'une grand-mère assise en face de nous.

Les mains de Somi tremblaient alors je les ai prises dans les miennes pour la calmer. Comme ma maman m'avait appris à faire pour calmer les crises d'angoisse, j'ai effectué des petits cercles sur sa peau. Le brune a relevé ses yeux pleins de larmes vers moi et articulé un merci silencieux avant de poser sa tête sur mon épaule.

- Vous me rappelez mon mari et moi quand nous étions plus jeunes a déclaré la vieille dame en face de nous. Je pleurais autant que vous, jeune fille, mais c'était parce que Hongjoong devait partir à la guerre, vous savez. En tous cas, vous formez un couple harmonieux tous les deux, alors ne pleurez plus s'il vous plaît.

J'ai dégluti, le malaise envahissant mes pores. J'hésitais à démentir l'affirmation de la vieille dame mais Somi a exercé un légère pression sur ma main, devinant ce que je m'apprêtais à dire, alors j'ai ravalé ma réplique cinglante et je me suis contenté de fixer la fenêtre et la ville qui défilait. Notre arrêt est arrivé bien après que la vieille dame soit descendue du tram et nous nous sommes directement retrouvés en face du grand building gris qui abritait le planning familial.

Somi n'avait pas lâché ma main depuis que je l'avais prise et à son regard inquiet, j'ai compris que je ne devrais pas me dégager de son étreinte avant un bon moment. Dans ses yeux, se reflétait l'image d'une petite fille terrifiée par ce qu'elle s'apprêtait à faire et je la comprenais.

L'intérieur était très simple, de simples fauteuils blancs qui s'harmonisaient bien avec le sol gris et les murs crème. Aussi étonnant que cela puisse paraître la salle d'attente était pleine d'adolescents de nos âges qui semblaient dans un piteux état, le même que le nôtre. Nous étions tous des enfants qui, par simple caprice, avaient eu envie de faire partie du monde des grands sans penser aux conséquences que ce changement apporterait.

Il ne restait qu'un siège de libre alors je m'y suis assis tandis que Somi s'est installée sur mes genoux. Ses larmes avaient séché et elle semblait un peu plus apaisée, rassurée de voir qu'elle n'était pas la seule à être dans la merde.

- Tu as pu reparler à Jackson ? j'ai demandé après un instant de silence.

Mon meilleur ami restait un sujet sensible même si la raclée qu'il m'avait mise avait eu lieu plus de dix jours auparavant. Mes cotes me faisaient toujours un peu mal mais l'endroit le plus douloureux restait ma conscience. Je me détestais, vraiment. Je n'arrivais plus à me regarder dans un miroir sans voir toute la noirceur que je renfermais en moi et c'était insoutenable.

- Je l'ai invité à manger il y a quatre jours et même si je n'y croyais pas, il s'est pointé a expliqué la brune tandis que j'écarquillais les yeux. Il m'a dit qu'il s'en voulait de t'avoir frappé à mort et de nous avoir insultés mais qu'il n'était pas encore prêt à nous pardonner. Il ne sait... il n'est pas sûr d'y arriver un jour.

J'ai baissé les yeux, déçu mais pas étonné. Jackson était  extrêmement rancunier, le genre de personnes à qui il faut présenter des excuses alors que l'on est innocent. Mais cette fois-ci, mes excuses ne serviraient à rien et perdre mon meilleur ami m'effrayait.

***

NOUS ÉTIONS SORTIS du planning familial avec deux pilules. Une à prendre immédiatement puis la seconde quarante-huit heures plus tard. Somi avait donc passé les deux derniers jours chez moi afin de ne pas éveiller les soupçons de ses parents, les miens étant partis pour une semaine au Japon.

Assis sur mon canapé, je l'ai regardé prendre le deuxième médicament qui, d'après les dires de la femme qui nous avait reçus, allait provoquer l'expulsion de l'embryon. Toute l'angoisse de Somi avait disparu alors que moi, je prenais réellement conscience de ce que nous nous apprêtions à faire : tuer notre embryon.

Il y a eu une heure de transition entre la prise du petit cachet et l'apparition des effets secondaires. Ça a été soudain ; Somi était affalée sur la canapé en train de regarder une série quand elle s'est levée en panique, la main sur les lèvres, et s'est ruée vers les toilettes. Je l'ai entendue vomir ses tripes mais je n'ai pas osé aller la voir. On avait besoin d'aide et je ne savais pas qui appeler ; Jackson n'était pas envisageable même s'il restait le premier nom qui me venait à l'esprit, Yuta n'était pas réellement une option. Je n'ai pas réfléchi et j'ai appuyé sur son contact.

- Jæhyun ? Y a un problème ?

Il avait une voix grave, la voix de quelqu'un qui vient de se réveiller. J'ai jeté un œil à ma montre : il était neuf heures six, c'était normal. J'ai failli raccrocher, sous l'effet de la panique ; on ne s'était pas reparlé depuis l'épisode du barbecue coréen. Mais de l'autre côté de la porte, j'entendais Somi pleurer et je ne pouvais pas la laisser délibérément dans cette situation.

- Jæhyun ? Qu'est-ce qu'il se passe ?

- T-tu t'y connais en avortement ? j'ai demandé, la voix tremblante.

Il n'a même pas attendu que je lui donne plus de détails, il a déclaré qu'il arrivait et a raccroché. Je lui ai envoyé mon adresse par message et une dizaine de minutes plus tard, il était dans mon salon, les sourcils froncés d'inquiétude.

Somi ne pleurait plus, d'ailleurs on ne l'entendait même plus respirer. Tæyong a toqué à la porte pour savoir si il pouvait entrer et elle a refusé. Le grisé m'a jeté un regard désolé puis a observé mon salon.

- Ça va toi ? m'a-t-il demandé.

J'ai hoché la tête, incapable de prononcer un mot de plus, comme si mes cordes vocales s'étaient mises en pause. On a entendu la porte des toilettes s'ouvrir et une Somi qui semblait épuisée, ce qui s'expliquait par le fait qu'elle venait de sortir un embryon de son utérus, est arrivée. Étonnamment, elle s'est automatiquement dirigée vers Tæyong et l'a serré dans ses bras. Il m'a lancé un regard interrogatif et j'ai secoué la tête, signe que je ne savais pas ce qui se passait dans l'esprit de la brune.

- Som', tu veux... t'as besoin de quelque chose ? j'ai fini par demander alors qu'elle se détachait lentement du torse de Tæyong.

- Il faut que quelqu'un aille tirer la chasse. Je-j'ai voulu mais c'était au dessus de mes forces, désolée.

Tæyong a immédiatement pris en charge cette tâche. Somi et moi nous sommes assis sur le canapé et elle a souri, pour la première fois depuis le début du week-end.

- Merci de ne pas m'avoir abandonnée. T'es un mec bien Jae' a-t-elle dit doucement en prenant ma main. J'espère que tu trouveras quelqu'un d'aussi bien que toi.

Tæyong est réapparu à ce moment-là et nous a observés un moment, un sourire attendri sur les lèvres. Je lui ai fait signe de nous rejoindre et il est venu s'affaler sur le canapé, la tête posée sur mon épaule. L'odeur si agréable de son shampoing a atteint mes narines que et c'est là que je me suis rendu compte qu'il était là, à côté, dans mon salon. C'était étrange, je ne voulais pas qu'il franchisse le cap de mon intimité de cette manière, j'aurais voulu faire ça dans les règles de l'art mais j'avais compris depuis qu'il avait insinué que j'étais gay qu'avec lui, il n'y avait aucune règle de l'art.

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