Il tenait ses poignets au-dessus de sa tête. Leurs visages étaient tellement proches qu'il pouvait sentir son délicieux parfum :

"- Qu'est-ce-que tu fais ici !?, lui demanda-t-il assez rudement.

- Ça ne te regarde pas ! Et lâche moi !"

Elle essaya de se débattre mais Jack la tenait beaucoup trop fort. Elle ne pouvait rien faire.

- Ah, ma douce Angelica... Si cette méthode pour te faire parler ne marche pas, je vais devoir en utiliser une autre pour délier... ta langue."

Il avait dit ça en se rapprochant d'elle un peu plus jusqu'à être corps à corps. Jack pouvait sentir sa poitrine contre lui. Il commença à parsemer son cou de baisers.

"- Que fais-tu ici...?, chuchota-t-il contre sa peau."

Bien qu'il connaissait la réponse, il voulait l'entendre le lui dire.

"- Je... Je cherche quelqu'un."

À cette réponse, il lui mordilla doucement la peau.

"- Pas de mensonges avec moi.

- Je n'ai pas de comptes à te rendre !, s'exclama-t-elle en le repoussant et en s'enfuyant à toutes jambes."

Il la regarda partir sans bouger. Il allait la suivre. Mais sans qu'elle ne le sache. D'abord, il devait voir quelqu'un.

***

Il se trouvait devant une toute petite maison au bord d'une falaise qui faisait face à la mer déchaînée. Sa maison. Enfin, sa maison d'enfance. Il était tombé si vite amoureux de la mer... Ses parents n'avaient jamais été vraiment là. Ils étaient pirates eux aussi. Alors il avait bien dû s'occuper de lui tout seul. Il descendait tous les jours de la falaise pour atterrir sur le sable, se promenant en regardant l'horizon tout en rêvant de son futur, de son navire et de ses aventures. Mais il avait grandi maintenant. Il se trouvait devant cette maison en espérant que son père soit là. Il attendrait peut-être quelques jours ici, le temps que son père règle ses affaires avec certaines personnes. C'était plutôt positif. La belle serait confiante lorsqu'elle croirait qu'il avait abandonné. Seulement, il était un Sparrow. Et un Sparrow n'abandonne jamais.

Il entra dans la maison. Une odeur de renfermé lui attaqua les narines. Il referma la porte et jeta un coup d'œil à la pièce. Rien n'avait changé. À droite, il y avait un salon où se trouvait la table en bois ainsi que la cheminée qui faisait face à trois fauteuils en cuir recouverts de poussière. Il y avait aussi la fenêtre de taille moyenne dont la vitre était complètement sale. À sa gauche, il y avait la cuisine, toute faite de bois, qui était non seulement recouverte de poussière mais aussi de toiles d'araignées. Son père n'avait pas vraiment pris soin de cette maison. Il soupira. L'idée lui paraissait complètement saugrenue, mais il ne voulait pas vivre dans ce taudis. Il décida alors tout faire. La poussière, les vitres, le déménagement des insectes qui grouillaient partout... Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'il trouva la cave du rhum ; bizarrement, cette pièce était entièrement propre. Il s'avança doucement, un sourire aux lèvres. Il attrapa une bouteille, puis une deuxième avant de sortir et de rejoindre le salon. Il posa les deux bouteilles sur la table maintenant propre et sortit. Il enleva sa chemise, se retrouvant torse nu à couper du bois. L'air frais lui faisait du bien, le vent soulevait ses cheveux bruns. Il continua jusqu'à ce qu'il y en eut assez. Il ramassa les morceaux de bois, reprit sa chemise qu'il ne remit pas et rentra à nouveau. Après avoir allumé la cheminée, il s'installa aussitôt sur un des fauteuils en cuir, maintenant dépoussiérés, puis tendit la main pour attraper la bouteille à sa gauche. Ainsi installé, le jeune homme plongea dans ses pensées. Angelica... Pourquoi convoitait-elle cette richesse là ? Certes, tous les pirates rêvaient de ce trésor. Pourtant, il fallait vite revenir à la réalité. Il était impossible de rentrer au palais, même avec le meilleur des voleurs, elle serait coincée là-bas. Inquiet, il fronça les sourcils. Il ne voulait surtout pas la retrouver pendue.

Non. Jamais il ne la laisserait faire ça. Jamais.

-PrettyHistory-