- 8 -
CHAPITRE HUIT
Minho dansait. Son front suait et ses cheveux étaient trempés. La musique coulait en lui comme le sang qui faisait battre son coeur. Son corps bougeait au rythme des notes qui faisaient vibrer les murs de la salle de danse. Ses pieds nus couraient dans l'espace avec tant de légèreté que même les nuages pouvaient le jalouser. La beauté de la transcendance de son âme avec le monde était éblouissante. Et quand Minho dansait comme ça, avec tant de haine, d'ardeur, d'amour et de liberté, personne n'osait le stopper. Rien ne pouvait l'arrêter, quand il en pleurait, quand il en riait. Ses émotions, ses sentiments, cet océan agité en lui, cette tornade de souvenirs.
Il dansait pour aller mieux, pour respirer, pour ne pas angoisser. Il dansait pour oublier, pour se souvenir. Il dansait parce qu'il était en colère, parce qu'il ne pensait qu'à frapper. Il dansait parce qu'il était jeune et qu'il méritait de vivre. Il dansait parce qu'il était seul, parce que sa famille l'avait abandonné, parce que son amour l'avait laissé, parce que ses amis étaient malheureux, parce que l'école était dure, et parce qu'il voulait réussir. Il dansait parce qu'il voulait vivre autant qu'il voulait mourir. Parce que les secondes, les minutes, les heures, tous passaient si vite, mais pourtant si lentement. Il dansait pour ne pas perdre son temps à laisser les gens penser pour lui.
Il dansait pour la personne qu'il aimait éperdument, pour la personne qu'il n'avait pas aimé assez, pour la personne qu'il avait laissé partir. Il dansait pour lui, son amour qui lui manquait tant. Il dansait pour lui hurler de revenir, qu'il allait le pardonner, et que lui aussi était désolé, mille fois. Il voulait encore l'embrasser et sentir ses caresses. Il le voulait, lui et ses aires enfantins, ses grosses joues de bébé qu'il aimait tant embrassé. Il voulait encore sentir ses bras autours de sa taille et ses lèvres dans son cou.
Il lui manquait tellement. Pourquoi a t-il fallut que Yeonjun entre dans sa vie ? Pourquoi ? Minho n'avait rien fait de mal. Il aimait Jisung, il l'aimait avec tant d'amour que rien ni personne ne pourrait jamais changer quoi que ce soit. Il l'aimait tendrement. Yeonjun le lui avait volé, comme il lui avait volé tout le reste.
Tout ça pour un stupide gage.
"- Je ne comprend pas pourquoi tu veux pas de chantilly sur ton café ! gloussa Jisung assit en face de lui. C'est encore meilleur avec, non ?
- Non pas du tout ! Elle fond avant même que j'ai pu la manger."
Han Jisung. Han Jisung..
"- Quand j'ai dit à ma mère que je sortais avec toi, elle a rigolé et elle m'a demandé si t'étais pas un dealer. Du coup je lui ai dit que pour toi c'était un jeu d'enfant et que maintenant, t'étais chef de gang.
- Ta mère va me détester."
Il lui manquait.
"- Je suis désolé, Minho..
- J'ai fait tout ça pour rien ! Tu m'avais promis !
- Pardonne moi.. je ne voulais pas te faire souffrir.
- Arrête de te foutre de ma gueule ! T'avais pas le droit !"
Minho tomba. La plante de ses pieds le faisait souffrir à force de tourner dans tous les sens possibles. Sa respiration était saccadée et il avait énormément de mal à respirer. Ses yeux brûlaient tant il pleurait. Son visage devait être rouge, il avait chaud, froid. Et il avait mal. Son corps était endolorit, oui. Mais il avait surtout mal au coeur, il avait mal au ventre, il avait mal à la tête.
- Minho !
Il avait reconnu la voix, il savait que ce n'était pas la personne qu'il attendait, mais cette voix le rassurait. Il entendit vaguement des pas s'avancer rapidement vers son corps allongé au sol. Minho avait grand mal à grader les yeux ouverts, il se sentait partir. Il sentit deux bras le soulever légèrement.
- Minho, tu m'entends ?
Il voulu répondre, mais sa voix était coupée. Il savait que Jeongin était simplement venu le chercher. Il voulait le rassurer.
Tout va bien Innie, rentre à la maison. Je vais bien, je suis juste fatigué. Un petit peu triste, aussi. Mais ça va me passer. Je suis juste très fatigué. Fatigué et c'est tout. Ne pense pas à moi. Je vais bien.
- Minho ! Parle moi putain ! C'est moi, Jeongin, tu m'entends ? Respire !
Tout était bloqué en lui, seul ses larmes coulaient encore. Il avait froid, et il voulait le dire, mais son souffle manquait bien trop.
- Minho, je t'en pris, reviens moi..
"- Minho ! Ne pars pas, je t'en pris !
- C'est toi qui l'a voulu !
- Je n'ai jamais voulu ça ! Reviens moi !"
- Respire Minho, cale toi sur moi, je sais que tu peux le faire.
Une quinte de toux le pris, ne s'arrêtant plus. Il toussait, toussait, toussait. C'était la seule chose que son corps pouvait faire. Minho devait vivre, et il ne pouvait plus respirer. De l'aire, son coeur ne pouvait plus battre.
- Aidez moi ! Mon ami fait un malaise, il ne respire plus, vite je vous en pris !
Des rires, des larmes, de la fatigue et du bonheur, la colère et la joie, le dégoût, la peur. De l'aire, de l'aire, de l'aire. Minho étouffait, il se croyait mourir. Il mourait, brisé, il mourait triste et désespéré, il échouait.
Il échouait.
- Tiens bon, Minho. Tiens bon, je t'en supplies. Ils vont te sauvé.
Son corps convulsait, et Minho avait si mal. Respire, respire, respire..
"- Si c'est pour me parler aussi méchamment, arrête Minho.
- Tu as mérités ce qui nous arrive.
- Minho.. arrête.."
Minho pensait, il pensait tellement, à tant de choses que son cerveau aurait sans aucun doute cesser de fonctionner si il le pouvait. Felix, Jisung, Yeonjun, le loyer, ses cours, il devait réussir. Jeongin qui essayait de lui sauver la vie chaque jour, Seungmin qui les attendait chez eux avec le sourire, sans doute devant son drama préféré, ne se doutant pas que le garçon qu'il considérait comme un frère se battait pour avoir un peu d'aire pour faire battre son faible coeur. Minho pensait à ses cours qui l'attendaient chez lui, aux côtés de sa famille.
Il se sentit partir, son corps ne convulsait plus. Il avait entendu des bruits, les sanglots de Jeongin, les siens, sa respiration saccadée. On le souleva, et son corps se posa douloureusement sur un lit de tissu.
On m'emmène où ?
Il sentit l'aire frais du dehors sur sa peau et puis une voix, enfin plusieurs. Jeongin, une voix d'homme qu'il ne reconnaissait pas. Un bruit de voiture, des lumières, rouges puis bleues. Des pleurs, la voix de l'homme. Minho ne comprenait pas les mots. Il savait où il allait, et devina l'espace où il se trouvait. Mais rien n'était sûr, et sa respiration était si facile. Il n'inspirait que peu, pourtant il avait l'impression de respirer normalement.
Dans les dernières forces qu'il a, il ouvrit la bouche et prit la plus grande inspiration qu'il pu, et puis plus rien.
"- Minho ! Tu ne devineras jamais ce que Chan et Changbin m'ont proposé de faire !
Le blondinet entra dans l'appartement de son ainé et le trouva dans la cuisine. Le brun sourit en voyant le petit ange s'approcher de lui. Jisung passa ses petits bras atours de la fine taille de son amoureux et lui embrassa la joue.
- Qu'est-ce que Chan à encore trouver comme idée incroyable ?
- Un groupe !
- Un groupe ?
- Je pourrais produire des chansons, il m'a dit !
Jisung avait l'aire si heureux que Minho ne pu que sourire comme un enfant en le voyant ainsi. Il était si beau, son sourire était la source de bonheur du brun. Il aimait tellement, tellement, le voir comme ça.
- C'est fantastique mon ange, vraiment, je suis très content pour toi.
- C'est vrai ? Tu le penses vraiment, c'est bien ? Il faudrait que j'accepte alors ?
- Te poses pas tant de questions, essaye de te faire plaisir, tu verras si tu aimes travailler avec eux. Si ça marche, tant mieux, ce sera génial, sinon, tant pis, t'auras pas le regret de ne pas avoir essayer.
- Oui, tu as raison. Je vais dire oui, et puis ce ne sont que Chan et Changbin. Ce n'est pas comme si je ne les connaissait pas.
- Oui, exactement ! Viens t'assoir, il est déjà midi, tu as faim ? J'ai fait un ramen. C'est ton préféré.
- Oh oui ! Merci.
Jisung s'installa au bar séparant le salon de la cuisine et Minho remplis un bol du plat qu'il avait préparé pour son copain qu'il aimait tant. Il se servit la même chose et s'installa en face de lui, l'observant manger. Jisung était adorable quand il mangeait, vraiment adorable.
- C'est délicieux ! Même ma mère n'en fait pas aussi bon !
- Je suis un professionnel, que veux tu.
Jisung hocha la tête, très sérieux, alors que Minho avait commencé à sourire. Ils aimaient n'être que tous les deux. Seulement eux, enfermé dans leur petite bulle d'amour, protégé de tout. Jisung prit la main de Minho tout en se goinfrant de pâtes salées et de légumes délicieux. Minho trouva ce geste si attendrissant. Et tout en mangeant, ils discutaient de leur vie. Minho de ses cours de danse, de sa prof qui voulait l'inscrire en supérieur, de ses cours d'art, et du lycée en général. Jisung de ses cours de musique, de son avancé en chant et de la dernière chansons qu'il écrivait. Ils parlèrent de Hyunjin, le meilleur ami de Jisung, et de Felix, celui de Minho.
- Tu sais, Minho, l'année prochaine, ma mère veut bien me laisser habiter seul pour me dix-sept ans.
- C'est génial, Sungie ! s'exclama le brun.
- Oui.. mais..
Minho prit les deux bols vides et les mis dans l'évier. Après cela, il se tourna vers son amoureux et le regarda.
- Qui y'a t-il ?
- Tu crois que.. Je pourrais venir ici ? Vu que tes parents sont pas là et que tu vois plus ton frère.. enfin, je veux pas te déranger tu sais, tu peux refuser, si t'es pas sûr..
Minho s'était approché, Jisung était toujours assit sur la chaise haute. Il avait un peu honte de demander cela à son petit-ami, surtout en sachant l'importance qu'à l'espace vital et la solitude pour lui. Mais depuis qu'il était avec lui, toute sa vie avait tellement changé, il lui avait ouvert les yeux tant de fois, et il rêvait de partagé sa vie avec lui. Si Minho voulait bien de lui..
- Jisungie.. Je serais le plus heureux de la Terre entière si tu venais habiter ici avec moi, lui dit Minho en lui prenant les mains. Tu me manques quand t'es pas là, et en plus l'année prochaine je passe mon permis, et je pourrais t'emmener au lycée. Et puis le loyer n'est pas très cher, il suffit d'avoir un petit job. En plus de ça, on a deux chambres, sauf si tu veux dormir avec moi, c'est toi qui choisi. Je me sentirai moins seul !
Jisung se leva, gardant les mains de Minho dans les siennes, ses grands yeux écarquillés avec tant d'amour.
- C'est vrai ? Tu veux bien ? On va être tous les deux ? Tout le temps ?
- Oui, si c'est ce que tu veux, ça me rendrait plus qu'heureux.
Jisung sauta dans ses bras tant le bonheur avait prit part de lui. Ils riaient aux éclats, ils s'aimaient si fort.
- Je suis heureux ! Merci, je t'aime ! Je t'aime, je t'aime !
Le coeur de Minho fit un bond dans son torse, il était si amoureux. Le visage de Jisung dans son cou, ses cheveux qui sentait si bons, tout étaient réunis pour lui faire perdre la tête. Et l'entendre rire de joie qu'il l'aimait le rendait si faible. Faible d'un amour sans faille.
- Je t'aime aussi, Jisung.
Il le serra fort, très fort tout contre son torse. Il ne serait jamais capable de vivre sans lui, il ne le laisserait jamais partir. Son amour, son ange, il était tout pour lui.
Il ne laisserait jamais cet amour le quitter."
Ses yeux papillonnèrent légèrement, aveuglés par un lumière blanche. Ses épaules et son visage étaient installés sur un doux et moelleux coussin.
- Minho !
Quand Minho ouvrit les yeux, il était allongé, dans une salle blanche qu'il ne connaissait absolument pas. Et la voix qui venait de crier son prénom, ce n'était pas Jisung mais Yang Jeongin, son colocataire.
- Oh Minho, tu vas bien ? Je me suis tellement inquiété ! Tu arrives à respirer ? Attends, j'appelle une infirmière.
Il se pencha hors de la chambre et appela quelqu'un dans le couloir.
- Bien sûr Innie, c'est quoi cette question ? Et puis c'est quoi ce truc qui me chatouille les narines, on peut l'enlever ? Putain mais c'est horrible et ça pu ici ! On pourrait pas sortir ? On est là depuis combien de temps ?
- Déjà si tu pouvais te calmer, ça serait bien. Ensuite, on est là depuis hier soir, et il est à peu près dix heures du matin ? Tu as fait un malaise au studio. On t'a mit une assistance respiratoire et tout !
Minho porta son regard sur la chambre, surpris.
- En tout cas, tu respirais plus du tout sans l'assistance. Et puis, t'arrêtais pas de parler dans ton sommeil. Au moins j'étais sûr que t'étais en vie. Tu ne sais pas à quel point j'ai eu peur. Seungmin et Felix sont ici, ils ont une pause jusqu'à midi. Ils sont allé chercher du café. Je crois que Felix a prévenu Hyunjin, tu sais, celui qui va peut-être aider Seungmin en philo. C'était pour pas qu'il s'inquiète je crois ?
- Ok, mais je ne vois pas en quoi Hyunjin s'inquiéterait pour moi, Felix l'a prévenu parce qu'il partait du lycée pour la pause, non ?
- Je ne sais pas. Tu m'as inquiété ! Tu me refais un coup pareil et je t'achève !
Un silence s'installa, Minho se redressa dans son lit et vit la chambre blanche baignant dans la lumière du jour naissante. Il devait être neuf heures, oui.
- Je suis désolé, Innie. Vraiment. Je m'entrainais et je suis tombé. J'ai eu du mal à respirer. J'ai un peu paniqué, je sais pas..
- C'est ce que le médecin a dit, mais pourquoi, Minho. Je ne comprend pas ! Pourquoi tu parles dans ton sommeil, pourquoi tu pleures en dormant. Je m'inquiète, Felix aussi, et Seungmin en pleure beaucoup. On veut pas te perdre !
- Je suis terriblement désolé Jeongin, je ne sais pas ce qu'il m'a prit. C'était peut-être à cause de ce que Felix m'a avoué lundi soir, j'en sais rien. Mais Jeongin, je t'en pris.. Qu'est-ce que je disais dans mon sommeil ?
Jeongin fuit son regard, plaçant ses pupilles hésitantes au plafond de la chambre. Minho put ainsi remarqué ses cernes marqués et ses lèvres gercées. Il s'en voulait. Son cadet était resté éveillé toute la nuit par sa faute, il n'avait même pas pu rentrer à la maison.
- Je ne parlerais pas de Jisung, dit enfin le jeune lycéen, regardant à nouveau son aîné.
Minho cligna plusieurs fois des yeux, la bouche entrouverte, le coeur battant.
Jisung, Han Jisung. Évidemment. Minho ne pouvait s'empêcher d'être énervé contre lui même.
Jisung ne méritait pas cela, et Minho ne se sentait pas légitime à se laisser aller ainsi. Il ne méritait sans doute plus l'amour de Jisung, après tout, il n'était pas partit pour rien. Il devait passer à autre chose.
Il avait trop mal pour continuer comme ça encore un jour.
- T'en fais pas, continua Jeongin en voyant l'aire peiné de son ainé. J'ai bien compris que si Felix n'était pas au courant c'est que personne ne devrait l'être.
Minho sourit, il sourit sincèrement. Jeongin était le meilleur ami et allié que tout le monde devait avoir dans sa vie.
- Merci Innie.
Jeongin prit la main de Minho, il était honteux de faire du mal à ses amis. Honteux de se montrer si faible alors que Jeongin avait autant besoin de soutien que lui.
Une femme habillée en blanc entra en souriant, les coupant dans leur discussion. Elle les salua et s'approchant du dit malade.
- Bonjour Minho, comment vas-tu ? demanda l'infirmière.
- Je vais très bien.
- Arrive-tu à respirer normalement ?
- Oui.
- Je peux t'enlever l'assistance ?
- Bien sûr. Sincèrement, je me demande ce que je fais là.
La dame rit, tout en s'activant à enlever la respiration artificielle de Minho. Elle lui annonça que ses vêtements étaient dans un tiroir et que ses résultats d'analyse, faites au plus vite suite au doute d'un médecin sur une maladie quelconque étaient bons.
C'était de la surcharge, de l'anxiété. C'était juste de l'anxiété.
Minho les remercia, et dès que l'infirmière fut partit, Felix et Seungmin entrèrent comme des furies dans la chambre.
- Minho ! Tu nous as trop trop inquiété ! s'exclama Seungmin. Si Innie n'avait pas été là..
Il se serait remit à respirer seul. Il aurait dormit. Il aurait eut très mal au coeur. Et ça aurait été rien de plus qu'une sale crise d'angoisse mal digérée. Rien de plus. Mais Minho ne dit rien de cela. Il sourit, à la place.
- Je vais bien, rassura t'il.
- Minho.. chouina Felix en le prenant dans ses bras. Tout le monde a eu peur ! Qu'est-ce que j'aurais fait sans toi ?
Il passa une main dans le dos de son meilleur ami. Sa présence le soulageait.
- Je suis désolé Lix.
- Ne t'excuse pas ! Ce n'est pas ta faute. J'aurais dû rester avec toi.
- Non Felix, tu n'aurais rien pu faire.
Felix se redressa et Minho s'assit complètement, attendrit. Voir son ami se sentir si coupable lui brisait le coeur.
- J'ai appelé Hyunjin tout à l'heure, expliqua le blondinet. Pour qu'il prévienne Chan. Personne ne peut venir nous chercher à l'hôpital à part lui et il ne répondait pas au téléphone. Ils arrivent tous les deux, je crois accompagné de Jisung, je les ai prévenu de ton réveil. Au moins tu n'auras pas à prendre les transports en commun.
Le coeur de Minho avait fait un looping avant de repartir. Ça faisait mal. Jisung allait venir. Jisung savait. Il sentait sa respiration serrer ses poumons.
Et le monde se mobilisait pour lui, ça le dérangeait. Il détestait être au centre de l'attention. Surtout quand il ne savait plus comment avancer sans fondre en larme.
- Non, je peux rentrer à pied, je veux pas déranger Chan, Jisung, et Hyunjin, surtout que même si Chan n'a pas cours le vendredi après-midi, Jisung oui et Hyu-
- C'est lui qui a insisté, le coupa Felix. Il est têtu, et puis tu es son ami apparemment, donc il n'y a pas de problème.
Il entendit Jeongin ricaner, moqueur. Il n'y croyait sans doute pas, et Minho ne pu que lui donner raison. Minho et Jisung n'étaient pas amis, ils ne pourront jamais l'être.
- Très bien, souffla t'il en se relaissant retomber sur le coussin. Je vais m'habiller, je vous appelle quand c'est bon et on part ?
- D'accord ! On pourra discuter, Minho ? S'il te plait, supplia Seungmin avec des yeux inquiets.
- Oui, Minnie, ne t'en fais pas.
Le plus petit lui fit un petit câlin et ses trois amis sortirent de la pièce, laissant leur aîné seul. Minho souffla, laissant sa tête retomber sur le mur derrière lui. Il inspira, il ne se sentait pas bien. Il avait mal. Il avait très mal.
Mais, il dû se forcer, à bouger, sortir de son lit et s'approcher de la grande fenêtre. Le parking était blindé de voiture à la carrosserie pleine de couleur et de famille qui patientait ou se dirigeait vers l'entrée. Il soupira, laissant un nuage de buée s'étaler sur la vitre qui le séparait du dehors.
Il donnerait tout pour s'allonger dans son lit. Sa nuit ici avait beau s'être bien passé, il préférait tout de même sa chambre, dans son appartement, où il pourrait entendre ses deux colocataires discuter de bon coeur, rire, ou même se disputer pour un rien.
À l'époque où il était avec Jisung, il y a de cela huit mois, il vivait seul. Seulement, les prix du loyer ont augmentés, et il a dû commencer à travailler deux fois plus, pour pouvoir financer cela en plus de la nourriture. Très vite, Jeongin - son ami d'enfance - s'était installé avec lui, fuyant ses parents, et Seungmin était entré dans leur vie. Un train de vie quotidien s'était installé, et Minho ne l'échangerait pour rien au monde. Seungmin et Jeongin étaient pour lui deux soleils qui étaient arrivé dans les pires moments de sa vie.
Ils l'aidaient à se lever le matin malgré ses larmes, et cette absence qui ne passait pas. Cette absence terrible qui lui donnait envie de vomir.
Comme Felix l'avait dit, la petite voiture noire de Chan entra sur le parking quelques minutes plus tard, ramenant Minho sur terre. Son estomac se retourna en voyant le grand blond sortir suivit du deuxième, un peu plus petit, qui commença à courir vers l'entrée.
Minho retira sa blouse d'hôpital et enfila son jean et son sweat-shirt qu'il y avait dans le placard. Il passa sa main dans ses cheveux et dit à ses amis qu'ils pouvaient venir. Il s'assit sur son lit, et enfila des chaussettes et ses Vans. Felix, Seungmin et Jeongin entrèrent, et Felix s'approcha pour remettre les draps correctement.
- C'est ici la 306 ? demanda une voix à l'extérieur. Oh salut les gars !
Chan apparut dans la salle, toujours aussi souriant et aussi beau. Il fit un petit bisou sur la joue de Jeongin et s'approcha de Minho.
Celui ci tenta de le repousser, comme un petit frère fatigué de son ainé sûr-protecteur.
- Comment ça va toi ?
- Bien, lâche moi !
- Ah non. Je vais plus te lâcher. Tu me refais plus jamais peur comme ça. Je te jure Minho, plus jamais.
Minho lui sourit légèrement, malgré son nez froncé, et Chan l'attira dans une accolade si fraternelle que le plus inconnu des inconnus saurait que leur liens étaient des plus purs. Chan et Minho se connaissaient depuis ce qui leurs paraissait des lustres, au même titre que Jeongin. Ils étaient frères.
Ils se connaissaient par coeur, et formaient la plus soudée des familles.
- Je suis désolé, je ne voulais pas vous inquiéter. Tu n'aurais vraiment pas..
- Si tu me dis que j'aurais pas dû me déplacer, je te séquestre, et je te bourre de gâteau à la framboise et de films d'amour niais, tellement que tu feras une overdose et tu me supplira de te laisser partir à genoux. Le tout avec un Seungmin insupportable qui te forcera à regarder le même drama encore et encore.
- Très bien, très bien ! Je me tais, rit Minho.
Il avait des amis incroyables. Ils étaient vraiment géniaux.
- Où sont Hyunjin et Jisung ? demanda Felix en regardant autours de lui.
- Ils arrivent, Jisung est allé à la cafet' pour je ne sais quoi. Ils ont insisté pour venir, Jisung était paniqué, vous auriez dû voir ça !
- Ah bon ? C'est vraiment étrange ! s'étonna faussement Jeongin, ce qui lui dû un regard noir de la part de Minho.
Les mots de Chan firent naître un paradoxe en lui. La chaleur dans son coeur, et la colère qui bouillonna dans son sang.
- Pas tant que ça, dit Chan, qui n'avait pas fait attention à la réel situation.
Minho finit de lacer ses chaussures pour ne pas à avoir à affronter le regard insistant de ses amis sur lui. Il n'aimait pas ça.
Son coeur battait la chamade, il stressait. Il venait de se réveiller d'un rêve d'un des ses souvenirs le plus précieux, mettant en scène un des garçons qui allait arriver d'une minute à l'autre, et ressentir toute ces choses qu'il n'arrivait pas à oublier le mettait mal à l'aise devant Jisung. Parfois, il le cachait par une couche de méchanceté ou de froideur.
Et puis, trois petits coups résonnèrent sur la porte blanche.
- Hey ! salua Hyunjin.
- Salut Hyunjin !
Quand Minho eut finit, il fut bien obligé de se lever. Il tourna la tête, vers Felix, puis Jeongin, Seungmin, Chan, Hyunjin lui sourit, et enfin Jisung. Il était beau, comme toujours. Très beau. Il le regardait déjà, sa lèvre inférieure tremblait.
- Salut Jisung, Hyunjin, dit Minho le plus calmement possible.
- Alors, Minho, comment tu vas ? s'enquit le noiraud qui s'était appuyé sur le mur derrière lui.
- Mieux, ça va, sourit le concerné. Vous n'étiez vraiment pas obligé de venir.
Il vit Jisung lever les yeux au ciel, il redressa un sourcil.
- C'est quoi, ton problème ?
- Bien sûr que si on était obligé, s'agaça Jisung. T'es vraiment qu'un idiot Minho ! T'es dans un lit d'hôpital et personne ne doit s'inquiéter pour toi ?
Il s'approcha de lui, sous les yeux surpris de l'ainé, et lui mis un gobelet chaud entre les mains. Un peu étonné, Minho se laissa faire, les yeux ronds.
- Tu bois ça, tu mets un manteau, ordonna t'il. Est-ce que t'as mal quelque part ?
Quelque peu sur le cul, Minho secoua la tête de droite à gauche, les sourcils froncés. Jisung leva une main vers son visage, mais stoppa son geste à quelques centimètres de sa peau, et serra les dents.
- Bien. On peut y aller maintenant ? Ça pue ici.
Il sortit aussi vite qu'il était entré, et après un haussement d'épaule, Hyunjin le suivit. Minho aurait pu pleurer, être en colère, il aurait eu tous les droits de l'être. Mais à la place, il sourit ; sourire qui n'échappa à personne. Même pas à Felix, ni Seungmin. Minho, ça le rendait heureux autant que ça le mettait hors de lui, que Jisung soit ici. Il aurait voulu lui hurler qu'il avait du culot de venir lui parler et s'inquiéter pour lui. Mais pourtant il souriait, parce qu'il était réellement soulagé.
- Oui, Jisung a raison, on y va, dit Chan, mettant à part le comportement bizarre de leur cadet. Minho, viens, on te ramène. Ce soir, on a prévu une soirée film avec Changbin et Jisung, vous êtes tous invités. Felix, et Hyunjin vont acheter à manger avec Changbin qui arrive et je ramène les autres à l'appart' des trois zigotos, ça vous va ?
Ses amis étaient tellement adorables. Personne ne lui avaient posés de questions. Ils s'étaient tous inquiété. Minho les adorait.
Un médecin lui avait dit qu'il n'était pas nécessaire de rester pendant des heures alors que son état était stable. Il avait jugé préférable de l'envoyer chez lui dès son réveil, plutôt que de le laisser poiroter alors qu'il allait très bien. Il lui a donné une liste de choses à éviter pour ne plus refaire de crise comme celle-ci, lui avait conseillé une thérapie qu'il ne ferait sans doute jamais, et ils sont repartit. Jisung et Changbin les attendaient dehors.
Minho venait de se réveiller du plus beau souvenir qu'il avait, et il se retrouvait là, assis à l'avant d'une voiture, à quelques centimètres du garçon de ses milles songes amoureux.
Jisung, qu'a t-on fait pour en arriver là ?
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