Partie 4 - Chapitre 2
J'avais bien envie de demander à Lucy pourquoi elle avait tant insisté pour que je vienne, mais à chaque fois qu'elle me voyait en compagnie de Lisanna elle faisait demi tour et faisait tout pour m'éviter. Sérieusement, c'était quoi son problème ? J'essayais bien d'en toucher un mot à Lisanna, mais elle me répondit d'un coup de poing à l'épaule en me traitant d'idiot. Ce qui ne fit qu'accentuer ma confusion.
Jubia, quand à elle, était sur un petit nuage. Son cher Gray-sama l'avait invité chez lui, après tout ! ( Lis' et moi nous étions bien gardés de lui dire qu'il était, à n'en pas douter, totalement gaga de Lucy )
Je profitais de cette semaine de répit pour faire le point. Ça allait faire une dizaine de jours que j'étais arrivé. J'avais appris beaucoup de choses qui ne me plaisaient pas, bien trop mystérieuses à mes yeux, et je commençais sérieusement à me sentir seul dans ce petit appartement pourri.
C'est là que je pris la décision de me trouver un acolyte. Attention, ne vous faites pas d'idées, je ne m'imaginais pas me trouver un gars qui me suivrait partout et commenterait mes remarques éloquentes de petits "hum" pensifs et impressionnés. Je pensais plutôt à un animal de compagnie. Genre un chat.
Lucy, m'ayant entendu en parler, proposa de m'accompagner dès qu'elle entendit Lisanna s'excuser de ne pas pouvoir venir avec moi au refuge le soir même. Elle avait décidément un problème avec mon amie blanche, mais du moment que ces deux là ne se battaient pas je n'allais pas mettre le nez dans leurs affaires.
Le soir même je la retrouvais devant le lycée, un air de lapin pris dans les phares d'une voiture étalé sur ses traits d'habitude si féminins.
"- Quoi, Jack l'Éventreur t'a rendu visite ? "
Elle gonfla les joues en une petite attitude boudeuse que je trouvais adorable.
"- N'importe quoi. Je me suis juste enfuie de chez moi.
- Enfuie ? "
Je ne pus masquer mon étonnement. Elle hocha lentement la tête :
"- Ouais. D'habitude ou que j'aille Gray m'accompagne, et ça ne m'avait jamais posé problème jusqu'ici, mais je ne sais pas pourquoi j'ai pensé qu'il valait mieux ne pas le faire venir...
- Donc vous habitez bien ensemble... "
J'eus un petit pincement au cœur en m'imaginant Gray et Lucy passer tout les instants de leur vie ensemble. Ils devaient être vraiment proches. Quel veinard, ce glaçon. Dire que moi, pendant ce temps...
"- Non ! ", cria Lucy. " Enfin, oui, mais pas vraiment ! C'est pas ce que tu crois ! "
Je l'observais reprendre son souffle. Pour sûr, elle avait de sacrés poumons.
"- On est juste colocataires ! Ce n'est pas du tout la même chose ! "
Le levai un sourcil. Selon moi, elle devait être assez nerveuse pour ne pas avoir remarqué que ses paroles n'avaient aucun sens.
"- Explique moi la différence, alors... ?
- Ben, euh, quand on est colocataires on... Dort sous le même toit, et quand on vit ensemble... On... Dort ensemble.
- C'est ce que je disais, ça revient au même.
- Bien sûr que non ! C'est totalement différent !
- Si, c'est pareil !
- Non !
- Si !
- NON !
- SI !
- Non !
- Si ! "
Lucy m'écrasa le pied.
"- No... Ouillaiaiaie !
- Voilà, tu as dit oui donc tout est réglé. Allons y.
- Hey ! "
Je la suivit en boitillant. Sérieusement, allais-je un jour devenir le mec classe avec un smoking noir que j'étais censé être ?
Il faisait un peu frais, et la nuit commença à tomber au moment où nous parvînmes à l'animalerie.
"- Il vaudrait mieux ne pas s'attarder ", fis je remarquer.
Lucy claqua des dents pour seule réponse. J'hésitais à la réchauffer, puis je laissais tomber. La connaissant elle allait mal le prendre et je m'en sortirais avec une tarte en pleine gueule.
Une petite clochette tinta lorsque j'ouvris la porte. Nous fûmes accueillis par des cris de diverses animaux, et je n'en reconnut pas la moitié.
"- Donc ", commençais-je pour amorcer une conversation, " Pourquoi tu tenais tant à m'accompagner ?
- Je, euh, jeeee... ", bredouilla-elle.
Elle se tourna à droite et à gauche en observant les étagères. Franchement, c'était presque marqué " je te cache un truc " sur son front.
"- Je... Je voulais.... " Son regard s'illumina d'un coup. " Un chien !
- Huh ? "
Elle fonça vers une paroi en verre et colla son nez et ses mains dessus en observant l'intérieur. Je ne pus m'empêcher de remarquer à quel point elle était adorable avec ses yeux brillants et ses joues rougies.
"- Regarde comme il est mignon ! ", babilla-elle.
Je m'approchais lentement et me collais moi aussi à la paroi. À l'intérieur se trouvait une tortue complètement déprimée, un chien au nez orange, mais je m'en foutait totalement parce que PUTAIN DE MERDE IL Y AVAIT UN CHAT BLEU !
"- Oh mon dieu il est à moi ! "
La petite bête avait de grands yeux noirs et des poils aussi bleus que l'océan. Il avait aussi cette petite expression joueuse qui me faisait me demander comment j'avais fait pour vivre sans avoir vu ça avant.
"- Ah non, j'ai vu ce chien le premier ! ", se plaint Lucy.
"- Mais je m'en fous de ton chien je veux le chat ! "
Le propriétaire, ayant probablement senti de potentielles vaches à lait, s'approcha en se frottant les mains.
"- Vous êtes intéressés... ?
- Je veux le chien/chat ! ", s'écria-on en même temps.
Il ricana comme une vieille chèvre à qui on aurait raconté une blague sur les salades. Puis il se lécha les lèvres ( je ne pus m'empêcher de frissonner au geste ) et nous donna le prix en nous indiquant bien à quel point il était plus avantageux et intéressant que celui de ses concurrents de la rue voisine. Bah, au final je crois que je n'ai pas vraiment écouté puisque j'aurais accepté n'importe quel prix sans compter. Il me fallait ce chat. C'était presque une question de vie ou de mort.
Lucy décida elle aussi de s'approprier le chien sur lequel elle bavait depuis une dizaine de minutes ( celui à la fourrure blanche et au nez orange. J'ai cru rêver, on aurait vraiment dit un bonhomme de neige raté ). Elle l'a appelé Plue en m'expliquant que c'était un surnom vraiment mignon, et j'en ai profité pour utiliser cet argument contre elle et la convaincre de me laisser lui donner des surnoms aussi. Luce lui plaisait, Lulu un peu moins, et Luigi lui faisait carrément avoir des spasmes de dégoût. Au final je décidais de l'appeler comme je le sentais et elle me proposa elle aussi le surnom - très bien trouvé selon elle - de chamallow. Je ricanais amèrement.
"- Chamallow, chamallow ! ", chantonnait-elle.
Et rien qu'en voyant son sourire, je me demandais comment j'allais faire pour repartir comme si de rien n'était une fois ma mission finie.
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