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13EME MOUVEMENT


Deep end – Stray kids (Felix)


Il n'a jamais su dire non à Jian.

Son enfance a été un peu chaotique, il n'a jamais connu son père et sa mère n'a jamais été capable de s'occuper de lui, à tel point qu'aujourd'hui il ne serait pas sûr de réussir à se souvenir de son visage mais elle a eu au moins assez de cran pour le confier à des personnes aimantes. Sa mère et celle de Jian se connaissaient depuis qu'elles étaient petites filles et cette dernière considérait Felix comme son propre fils. Il passait plus de temps chez elle que dans sa propre maison c'est donc sans mal qu'elle a réussi à convaincre sa mère de le laisser vivre avec eux, de le prendre entièrement en charge pour lui donner une chance qu'elle ne pourrait jamais lui offrir.

Il n'a pas de tous les détails, il n'avait que six ans et les souvenirs qu'il en a sont trop flous pour être concluant, ce qu'il en sait c'est ce qu'on lui a raconté quand il a été en âge de comprendre. Aussi, il ne se souvient pas en avoir souffert, Jian était comme sa sœur et ses parents étaient comme les siens, avec le temps il a même fini par ne plus avoir aucun contact avec sa mère biologique. Il était aimé, il était heureux et aujourd'hui il en est même reconnaissant car il a la chance d'avoir un semblant de famille et surtout une relation fusionnelle avec Jian, même si parfois elle lui fait faire des choses insensées. Comme de venir le chercher au beau milieu de son samedi après-midi et l'entraîner sans explication pour espionner un cours de danse donner dans un petit studio de quartier.

Jian est accroupi, cachée derrière un muret, les yeux rivés sur les grandes fenêtres du studio et force Felix à rester caché près d'elle. Il a déjà essayé à trois reprises de lui demander ce qu'ils font mais à chaque fois qu'il commence à signer elle le repousse en donnant des petites tapes sur ses mains. De plus en plus agacé, Felix va jusqu'à grogner mais se fait à nouveau taire avant qu'il puisse ouvrir la bouche cette fois, en étant littéralement bâillonner par la main de jeune femme tandis qu'elle lui attrape le cou dans une prise maîtrisée. Felix se débat, la situation est grotesque mais elle le maintien puis elle pointe le studio du doigts et se met à signer rapidement sans lâcher son petit frère :

" C'est pour ça qu'on est là."


Felix arrête de gesticuler, la main de Jian toujours sur sa bouche et toujours presque étranglé par sa prise. Il regarde maintenant le studio et remarque une silhouette qu'il connaît bien, passée au milieu des danseurs plus ou moins âgés, de tout milieu social. Le garçon a une démarche féline, il a un bandeau sur ses cheveux noir corbeau et un t-shirt sans manche, large, entré dans un pantalon noir fluide, semblant encore plus allonger ses longues jambes.


"Depuis quand Hwang Hyunjin donne-t-il des cours de danse ? Il signe rapidement devant Jian qui secoue la tête comme si la question n'était pas importante.

- Depuis cet été mais ça on s'en fout, non ce qui compte c'est "elle" ", dit elle en pointant une des élèves.


Felix lève les yeux au ciel devant la réplique de Jian, il regarde à nouveau le studio et cherche la fameuse "elle". Il plisse un peu les yeux et une jeune femme en tenue de sport s'étire dans les premiers rangs. Elle attache rapidement ses long cheveux noirs lisse en une queue de cheval haute puis s'approche de Hyunjin pour lui parler. Le garçon fait de grands gestes et elle confirme avec plusieurs signes de tête avant d'éclater brusquement de rire en lui tapotant l'épaule et il lui répond avec la même hilarité. Ce n'est pas la première fois que Felix voit Hyunjin rire sans retenu mais il a appris à connaître un peu l'artiste et en dehors de ses amis, il ne l'a encore jamais vu être aussi naturel. Plutôt méfiant dans l'enceinte de l'université ou en présence d'inconnu, sans être froid il conserve une distance protectrice lui donnant cet air princier bien caractéristique, voire arrogant pour ceux qui le méconnaissent ou le jalousent. En réalité il passe tellement de temps à réfléchir, décortiquer, qu'il est très souvent plongé dans ses pensées, sans plus faire attention à ce qui lui paraît sans intérêt sur le moment. Parfois ça s'applique aux personnes, pour le plus grand malheur de certains.

C'est justement pour toutes ces raisons que Felix est assez surpris, il pensait connaître tous les amis de Hyunjin, il ne devrait pas en être plus dérangé que ça mais il ne peut pas s'empêcher d'être un peu intrigué. Désagréablement intrigué.

Il se tourne alors vers Jian, n'ayant pour autant toujours pas compris ce qu'ils font là.


" Je comprends rien, il signe se redressant alors que Jian a desserré sa prise.

- Ca fait presque deux semaines que Hyunjin est cachotier, on essaie de comprendre pourquoi et Seungmin m'a dit que depuis quelques temps Hyunjin a souvent des cours particuliers.

- C'est si étonnant que ça ?

- Bien sûr ! Il a toujours refusé de donner des cours particuliers. Tu te doutes bien qu'il fait pas ce job pour le fric, c'est surtout pour son besoin d'indépendance et pouvoir gagner un peu d'argent de poche pour éviter de trop en demander à ses parents. Sans parler du complexe de fiston de méga-riche...

Felix lève les yeux au ciel glissant un "c'est toi qui dis ça" qui fait réagir Jian, lui donnant un coup de coude dans les côtes et continuant son récit.

" ...Du coup il n'a jamais voulu accepter des cours particuliers par peur que ça empiète sur le reste de son emploi du temps. Mais il a changé d'avis et il donne maintenant des cours particuliers après ses cours, trois fois par semaine. Enfin c'est ce qu'il dit...Parce que je suis venu hier, et avant-hier et c'était toujours avec la même personne...

- Tu es venu hier et avant-hier ? Signe Felix d'un air totalement désapprobateur.

- Hé ! C'est pour toi que je fais ça !

- Pour moi ? En quoi ça me regarde ton voyeurisme maladif ?

- Parce que je vois bien ton regard sur lui, sourit Jian. Tu as flashé sur lui."


Felix s'apprête à répliquer, mais il décide de ne pas bouger. Inutile, Jian n'est pas aveugle, elle le connaît par cœur et il n'a jamais été doué pour cacher ses émotions à qui que ce soit, il est même persuadé que le principal concerné est parfaitement au courant de ses regards insistants. Néanmoins il n'y a là qu'un petit béguin sans conséquences, rien de plus. Juste le plaisir de pouvoir apprécier sa compagnie, surprendre de brefs regards curieux à l'atelier. C'est un petit jeu qui le fait sourire, il n'attend rien de plus. Il se retient de lui faire le laïus, Jian est assez intelligente pour comprendre que ce n'est qu'une simple alchimie sans aucune sérieuses arrière-pensées. Il se retient aussi de lui dire que c'est naturel, rien d'exceptionnel, que Hyunjin n'est pas le seul à déclencher ces picotements dans son estomac et sur ce dernier point, il est au moins sûr qu'elle ne se doute de rien.

Tant que Jian est concentré sur Hyunjin, elle n'aura pas de soupçons sur ces propres rendez-vous multiples chez son "medecin" et lui laisse donc le loisir de comploter ce qu'elle veut tant qu'elle ne le rend pas ridicule.


" Je m'en vais", déclare Felix pas vraiment désireux de continuer leur manège.

Il se lève alors sans aucune gêne et repart les mains dans les poches. Pas encore satisfaite, Jian claque la langue et se lève à son tour pour rejoindre son meilleur ami.

"Il faut que tu te battes Lix, t'as vu les jambes de cette nana ?

- Je m'en fiche Jian. J'ai pas besoin de me battre.

- Je sais que t'es mignon mon petit Lix mais je sais aussi que tu peux être une vraie bombe atomique. Ne me dis pas que tu t'en fiche parce que c'est faux, tu refais même un peu d'effort depuis quelques temps et je suis sûr que c'est pour lui. Alors vas-y à fond. Hyunjin est un visuel, c'est pas pour rien si c'est un peintre. T'aimerais pas le voir buguer en te voyant arrivé ?" Sourit Jian, espiègle.


Felix a envie de rire. Jian est surexcitée, elle est si heureuse de voir que son ami s'intéresse à quelqu'un qu'elle en devient encore plus énergique que d'habitude. Elle n'est pas aussi intrusive normalement mais c'est tellement un pas énorme à ses yeux, presque inespéré. Plus d'un an après son accident, elle a cru que jamais plus il n'aurait envie de s'ouvrir aux autres mais ses amis ont su le faire sortir peu à peu de sa dépression. En quelques semaines, elle a pu revoir des sourires, de rougeurs sur ses joues, de la vie dans ses yeux. Un jour elle sait qu'elle devra les remercier, en attendant elle veut juste le voir demander plus.


" Un jour peut-être. Pour l'instant ça me convient. Lui répond Felix.

- T'es pas drôle, j'aimerai tellement voir la tête des garçons s'il te voyait avec toute ton assurance et ton sexappeal. Je suis sûr que même Monsieur le Président Chan n'arriverait pas à s'en remettre. Ah ! Je sais ! A la soirée de la semaine prochaine pour l'anniversaire Hyunjin ! Qu'est-ce que tu dirais qu'on leur fasse tous virer leur cuti ?

- D'une cette expression est tellement pourrie qu'elle me donne envie de ma tailler les veines, de deux arrête de dire des bêtises et achètes moi une glace", sourit Felix.


Après avoir traîné encore quelques heures en ville, Felix abandonne Jian devant le Centre des arts de Séoul, cet immense bâtiment en forme de cercle rappelle des souvenirs à l'ancien pianiste. Il ne sait combien de fois il s'est produit dans ces salles de spectacles, ni combien de fois il a pu observer les fontaines sur la grande place qui conduit à l'entrée, le soir, après ses représentations. Il a toujours apprécié le calme qui entoure les lieux, les arbres fleuris au printemps qui les entourent.

Jian lui claque un baiser rapide sur la joue puis elle s'enfuit à l'intérieur. Son audition pour le philharmonique est dans un peu plus de deux semaines, elle a le droit à deux entrainements dans une salle du centre avant de se présenter à l'audition. Felix n'a jamais eu à passer d'audition mais il comprend l'appréhension de Jian, aujourd'hui plus que jamais il sait ce que ça fait d'avoir peur de ne pas réussir, au moment crucial.

Felix soupire regardant une dernière fois le bâtiment puis il regarde son téléphone avant de quitter la place, les arbres, et sa nostalgie. Il rejoint la station de métro la plus proche, encore un peu dans ses pensées, occupé par des brides de souvenirs fugace d'une salle, d'applaudissements du La d'un orchestre avant le début d'un concerto. Il descend dans la même humeur, les mains dans les poches de sa veste en jean, ne regardant ni les passants, ni son environnement et pourtant il sent comme une présence, quelqu'un qui marche en rythme à ses côtés comme si on l'accompagnait.

Rapidement il regarde sur sa gauche tombant sur un poignet couvert d'un bracelet en opale étrangement familier, un blazer bleu puis le visage souriant de Noah, qui le regarde sans un mot.

Felix retient un sursaut et tourne simplement la tête de l'autre côté, se mordant la lèvre d'agacement. Il accélère le pas mais Noah a de plus grandes jambes et le rattrape sans forcer, il essaie de glisser sa main dans celle de Felix qui la retire violemment. Sa réaction excessive attire les regards, il se sent mal à l'aise, énervé et frustré. A cause de sa surdité il ne sait même pas depuis combien de temps il le suit, ni depuis combien de temps les gens lui jettent des regards furtifs. Sans ménagement il attrape le col de Noah et quitte la rue principale pour se faufiler dans une petite ruelle parallèle, moins de monde, moins de curieux. Il lâche le veston de Noah puis il lève enfin les yeux sur lui. Ce geste semble ravir l'autrichien, il sait parfaitement qu'en le regardant Felix s'attend à le voir parler et c'est pour lui comme une autorisation. Il pourrait le fuir encore et encore, tout simplement l'ignorer, son handicap a au moins cet avantage qu'il peut faire taire n'importe qui du moment qu'il ne pose pas les yeux sur lui. Le choix, c'est Felix qui l'a. Il ne s'en rend même pas compte mais en levant les yeux sur lui, Felix choisit de l'écouter.

Pour autant Noah reste encore silencieux, se contentant de l'observer. Felix s'agite, les bras croisés sur le torse, il détourne les yeux quelques secondes avant de revenir sur le blond. La moindre de ses réactions semblent l'enchanter et ça ne fait que renforcer l'état d'énervement du pianiste qui n'en peut plus d'attendre.


" Pourquoi tu me suis Noah ? Lâche Felix regardant rapidement autour de lui pour s'assurer qu'on ne l'entend pas parler.

Le dénommé passe rapidement sa langue sur ses lèvres.

- Je t'ai vu au Centre des arts, je venais signer quelques papiers pour ma prochaine exposition. Rassure-toi, ce n'est pas celle que tu crois.

- Tu n'aurais pas dû montrer ces photos, cette vidéo...T'en avais pas le droit. Souffle Felix une colère grondante dans la voix.

- Je m'excuse pour ça. Je ne me rendais pas compte que ça pouvait te blesser, sincèrement. Je voulais juste montrer au monde la beauté que tu représentais pour moi. Que tu représentes toujours."


Felix s'étrangle, il ne sait pas s'il doit rire ou crier.

Noah mesure la moindre de ses paroles, il sait parfaitement les sentiments que cela éveille chez le pianiste. Si aujourd'hui Felix n'est qu'une boule de haine, c'est qu'au fond il l'aime toujours et le seul moyen de faire disparaître la haine, c'est de la laisser s'exprimer et pour ça il fera tout pour le provoquer.

Jusqu'à aujourd'hui, Felix l'a toujours fui, il a empêché Noah de le retrouver, il a tout fait pour ne plus le voir. Il ne l'a même pas quitté à proprement parler, il a juste disparu, parce qu'il sait parfaitement qu'il aurait fini par lui pardonner, parce que malgré toutes ses fautes, toute la colère qu'il a ressentie, il a aimé Noah plus que n'importe qui au monde et même après l'accident, il lui aurait pardonné. Felix le sait, Noah le sait, et Felix se déteste d'en être encore capable aujourd'hui et le déteste lui, pour en avoir conscience.


" Viens boire un café avec moi, lâche Noah.

- Non. Je veux que tu me laisses tranquille.

- Je ne peux pas faire ça.

- Noah...Qu'est-ce que tu espères ? J'aurai plus jamais confiance en toi, ça sera plus jamais comme avant alors pourquoi ? Soupire Felix en relevant ses cheveux d'une main lasse.

- Parce que je t'aime toujours. Lui dit Noah perdant son sourire malicieux, se rapprochant soudainement du plus petit.

Il lève sa main pour atteindre sa joue mais Felix recule détournant les yeux.

- Ca ne change rien. Tu n'effaceras pas le passé. Les yeux de Felix se perdent dans le vide, il parle mais ne le regarde plus. Moi non plus..., il continue. Quoi qu'il arrive, tu auras toujours couché avec cette fille et moi je serai toujours un pianiste devenu sourd. Peu importe ce qu'on souhaite, peu importe les efforts, le mérite...C'est ce sont des faits. C'est notre présent. On ne peut pas le changer."


Noah pourrait s'attendre à le voir mélancolique mais Felix relève les yeux sur lui sans trembler. Il a surement un peu changé depuis un an et ça lui plaît. Felix a raison, on ne revient pas en arrière mais Noah n'en a jamais eu l'attention. Sans plus de précaution, Noah s'avance et accule le pianiste contre le mur du bâtiment derrière lui, l'empêchant de se détourner cette fois. Il l'oblige à le regarder car il veut vraiment qu'il le comprenne, qu'il grave ses paroles dans son esprit.


" Soyons clair Felix, je ne veux pas effacer le passé. Je suis désolé pour ce que j'ai fait, je le regrette mais je sais que je ne peux rien y changer. Ce que je veux aujourd'hui c'est avancer, avec toi. Je refuse de laisser tomber, je refuse que tu me quitte sans essayer. Tu as le droit d'être en colère, de me frapper si tu veux mais tant que je verrai que tu m'aime encore, je ne te lâcherai pas. Alors prépare toi, tu pourras m'interdire autant que tu veux de venir à l'université, te cacher chez Jian ou encore changer de pays à nouveau, je sais que nos chemins continueront de se croiser. Fuis moi Felix, je m'en fiche. Je n'abandonnerai pas."


Felix ne réussit pas à baisser les yeux, ses pupilles bleus le transpercent, ses lèvres qui se mouvent lentement font bourdonner la voix de ses souvenirs. Encore une fois, il a l'impression de l'entendre lui murmurer ces mots, au milieu des palpitations frénétiques de son cœur. Paralysé, il n'arrive pas à bouger le moindre petit doigt, encore moins le repousser, alors que les lèvres de Noah s'étirent dans un sourire satisfait, qu'il se penche doucement jusqu'à lui, son souffle se coupe imaginant l'impact qu'aurait ses lèvres sur les siennes. Le goût de ses baisers d'autrefois.

Noah s'arrête, à seulement quelques centimètres. Il a obtenu ce qu'il voulait et Felix s'insulte mentalement de sa propre faiblesse. Le blond recule enfin, il lui offre un dernier regard de défi puis il repart en direction de la rue principale.

Lorsque sa silhouette disparaît de son champ de vision, Felix laisse échapper une respiration contenue. Lentement il glisse sur le sol, complètement paniqué, la poitrine compressée. Chaque rencontre avec Noah se solde par la même situation : son cœur est un désastre, tiraillé entre la douleur d'un amour fané, mort-vivant, la rancune, la peur, la colère, la frustration et la détresse. Toutes ces émotions le plient en deux et lui donnent envie de vomir. Combien de fois pourra-t-il encore l'endurer ? Combien de fois avant que son esprit ne se disloque complètement ? Noah ne se rend pas compte de l'impossibilité de sa demande. Pardonner, aimer, ce n'est pas le problème, Felix est tout simplement, physiquement, incapable de continuer avec lui, s'il le faisait, il finirait par sombrer.

Il saisit son téléphone et compose un message rapide, se recroquevillant davantage sur lui-même, les mains plaquées sur les oreilles alors que la voix de Noah continue de le hanter.


Après un temps indéterminé, le pianiste sent des mains se poser délicatement sur les siennes et le faire relever son visage. En voyant l'air inquiet de Bangchan il ravale un sanglot et se laisse aller dans une étreinte réconfortante. Sa chaleur l'apaise instantanément, ses émotions tempétueuses se calment et la voix disparaît. Ne reste que le parfum de Bangchan et sa douce caresse sur l'arrière de sa tête et le creux de son dos.

Felix remue dans ses bras après quelques minutes dans cette position, ils se lèvent tous les deux et le plus âgé apporte sa main à son menton pour s'assurer qu'il ne pleure pas. Felix murmure un "merci" presque inaudible faisant frémir le Président qui se contente de sourire. Il lui attrape la main et l'entraine avec lui. Il traverse la rue principale, puis après quelques mètres il gagne un parking. Felix reconnaît la voiture de Changbin, son message a dû alarmer le Président qui a foncé aussi vite qu'il a pu, emprunter la voiture de son ami pour s'assurer d'être là le plus vite possible.

Lorsque Felix monte à l'intérieur, le bouillonnement de la ville disparait.


" Il t'a fait quelque chose ? Il t'a touché ? Demande Chan toujours aussi préoccupé.

- Je t'ai déjà dit qu'il n'était pas violent. Il ne m'a pas touché. Essaie de le rassurer Felix.

- Tu devrais aller à la police, demander une ordonnance restrictive.

- Et pour quelle raison ? Se moque un peu le pianiste.

- Pour harcèlement !

- Deux apparitions, ce n'est pas du harcèlement...Ils ne feront rien. Et puis je ne crains pas pour ma vie, je ne pourrai jamais obtenir cette ordonnance.

Bangchan ne semble pourtant pas en démordre, les muscles de sa mâchoire se contractent et trahissent son énervement si bien dissimulé jusque-là.

- Je vais lui parler.

- Non ! Ca ne changera rien. Et puis je refuse que tu t'impliques là-dedans.

- Je suis déjà impliqué, tu es mon ami...Regarde dans quel état ça te met, je peux pas rester là sans rien faire.

Chan se mord les lèvres. Il est bien trop inquiet pour un simple ami et Felix doit s'en rendre compte mais il ne peut pas s'en empêcher, rien que de penser à son ex, il sent ses poings se serrés. Jamais encore il n'avait eu autant envie de frapper quelqu'un.

- Sors avec moi. Lâche Felix.

- Où ça ?

Felix fronce les sourcils.

- Non. De manière générale. Sors avec moi. Sois mon petit ami.

- Ton quoi ? "


Extinction des feux. Bangchan vient à l'instant de sortir de son corps et se serait bien giflé s'il n'avait pas peur de passer pour un fou devant le pianiste.


" Pas pour de vrai. Faisons semblant. Noah est intelligent, il lâchera l'affaire s'il voit que je suis avec quelqu'un d'autre, d'autant plus si c'est toi.

- Pourquoi moi ? Demande Bangchan revenant brusquement sur terre.

- Tu es un musicien talentueux, Président du conseil et tu es...Physiquement dissuasif. Désolé de te réduire ça.

- Non. Non. Je suis content d'avoir le physique d'un garde du corps. Dit il un peu sarcastique.

Il a du mal à cacher sa déception mais Felix ne semble pas vraiment le remarquer.

- Pas seulement...Murmure Felix les joues légèrement empourprer. Disons que tu es aussi assez beau pour qu'il se sente réellement en concurrence.

- Je sais que ça devrait me flatter mais je suis pas sûr que ça soit une bonne idée."


Visiblement plus vexé qu'il ne le croyait, Bangchan a du mal à se remettre de son ascenseur émotif. Il ne peut s'empêcher de lui en vouloir car l'espace d'une seconde, il a été trop heureux pour ne pas se sentir blesser ensuite et ça le perturbe au plus haut point. Jusque-là, il avait aisément réussi à se voiler la face, maintenant il ne peut plus nier, Felix lui plait vraiment et il vient de faire éclater sa bulle d'hypocrisie envers ses propres sentiments.


" Tu as raison. Je suis désolé de t'avoir demandé ça. C'est idiot, je n'ai pas réfléchi. Putain je me sens ridicule...", soupire Felix de plus en plus mal à l'aise.


Il se sent honteux, il allait presque forcer la main à Bangchan qui a été assez gentil pour venir l'aider. Il lui a demandé de mentir pour lui alors qu'il est la personne la plus honnête qu'il connaisse. Felix ouvre la portière de la voiture, désireux de s'éloigner de sa propre stupidité mais le voyant faire, Bangchan lui attrape le poignet.


" Où tu vas ? Il demande, paniqué.

- Je vais rentrer chez moi. Je suis désolé de t'avoir fait venir, désolé pour tout ça...

- Je vais te déposer.

- Non je préfère pas."


Felix retire sa main et l'aîné n'arrive pas à trouver d'excuse valable pour le retenir. Il referme la porte de la voiture derrière lui et s'enfuit rapidement jusqu'à la bouche de métro de l'autre côté de la rue. Maintenant qu'il est dos à lui, Chan ne peut même pas l'appeler pour qu'il revienne. Il s'en veut aussi tôt, il a été pris de cours et il n'a pas réagi de la façon la plus délicate qui soit, certes la demande de Felix a été surprenante et elle a pu sembler déplacée vue de l'extérieur mais il a paniqué. Il cherchait simplement une solution aussi désespérée soit elle. Bangchan se frappe le front contre le volant de la voiture, s'insultant du bout des lèvres.

Il repart seul n'arrêtant pas de ressasser sa discussion, la demande de Felix, essayant de ne pas trop s'attarder sur la voix au fond de lui, qui lui reproche de ne pas avoir su saisir sa chance. Il retourne directement chez Changbin pour lui rendre sa voiture. Il ouvre directement la porte de la maison, comme il a l'habitude de faire et part à la recherche de son ami qui n'est visiblement ni dans le salon ni dans la cuisine. Il monte les marches qui mènent aux chambres mais encore une fois personne dans la chambre du compositeur. Il redescend au rez-de-chaussée, longe le salon et s'avance vers la baie vitrée qui mène vers le jardin arrière de la maison, il bifurque vers deux autres portes, un menant au garage, la seconde s'ouvrant sur un escalier descendant au sous-sol. Bangchan emprunte la seconde porte, toujours d'un même rythme, ressassant encore sa dernière discussion avec Felix, sa proposition aussi incongrue que plaisante à imaginer.

Il secoue brusquement les épaules, essayant de retrouver la raison et de contrôler ses émotions pour l'ancien pianiste. Dire qu'il y a encore un mois de ça, il croyait le détester. Aujourd'hui il n'arrive pas à s'empêcher de penser à lui, son regard troublant, son visage fin et sa peau parsemée de tâches de rousseurs. Sa mâchoire saillante, le son de son rire et la tendresse de ses sourires discrets. Sa bouche plus rosée que la normal, cette bouche qu'il a déjà eu la chance d'embrasser. Trop ivre pour se souvenir de sa saveur mais son corps lui s'en souvient car rien que d'y penser, il le sent frissonner.


" Tu as pu le trouver ? Demande Changbin en retirant son casque audio voyant Chan resté immobile devant le seuil de la petite pièce aménagé en studio d'enregistrement.

- Hein ?

- Felix, tu as pu le trouver ?

- Ouais."


Pas concluant, Changbin fronce les sourcils et réceptionne les clés que lui jette le plus âgé. Ce dernier s'en va s'asseoir sur un fauteuil derrière la console devant laquelle est installée son vis-à-vis. Il le regarde pencher la tête en arrière et se masser les tempes, visiblement ça ne s'est pas très bien passé. Changbin retire définitivement son casque et fait rouler sa chaise jusqu'à lui.


" Tu me raconte ?

Bangchan hésite mais en même temps Changbin est déjà au courant de tout, pourquoi le cacher ? Surtout qu'il pourrait l'aider a y voir plus clair.

- Bon, je t'ai qu'il m'avait demandé de venir le chercher, qu'il était tombé sur son ex en ville.

- Ouais ça je me souviens, j'étais là.

- Il était pas loin de Gangnam, je l'ai retrouvé dans une petite rue entre deux avenues commerçantes. Je te passe les détails, mais il était pas bien. J'ai voulu le ramener mais je voulais surtout m'assurer qu'il allait bien... Je lui ai dit d'aller voir les flics, mais il m'a répondu que les flics feraient rien, qu'il était pas en danger physique. En gros que c'était dans sa tête et que personne ne pourrait l'aider.

- Il a pas tout à fait tort.

- J'ai proposé d'aller parler moi-même à Noah.

- Toi-même ?" S'étonne Changbin.


Bangchan est très protecteur c'est un fait mais il est loin d'être violent et il est évident qu'il ne parle pas d'une discussion de courtoisie avec Noah. Il ne le voit pas arriver et lui mettre tout de suite une droite d'entrée de jeu mais à voir ses poings se resserrer et ses veines ressortir de sa gorge, c'est n'est pas l'envie qui lui manque. Changbin ne croit pas l'avoir déjà vu aussi tendu.


" Bien sûr il a paniqué, il voulait pas que je m'implique plus. Je lui ai dit que c'était mon ami, que je pouvais pas rester là sans rien faire alors qu'à chaque fois qu'il le croise il fait une crise de panique. Et il m'a proposé une solution...Impulsivement."


Changbin demeure silencieux, il comprend rapidement que c'est cette fameuse solution qui perturbe son ami. Bangchan se frotte à nouveau les yeux, soupire puis il penche la tête, n'arrivant toujours pas à se faire à l'idée.


" Il m'a proposé de sortir avec lui.

- Pardon ? S'étonne Changbin. Tu veux dire, être en couple ?

- Oui. De faire semblant d'être en couple pour que Noah abandonne.

- Oh...Je vois. Et tu as dit quoi ?

Bangchan relève les yeux sur son ami, ça lui parait une évidence mais Changbin ne semble pas être convaincu.

- J'ai dit non bien sûr. Tu pensais pas que j'allais accepter ?

- J'en sais rien moi. Tu l'as déjà embrassé, t'oses à peine le regarder quand tu le vois arriver, t'as déjà dormi avec lui et vous faites des séances de musiques en privé, j'ai aucune idée de l'évolution de votre relation à l'heure actuelle. Répond simplement Changbin.

- Je te dis tout, tu peux pas croire que j'allais accepter de faire semblant de sortir avec lui ?

- Ah...Donc c'est le "faire semblant" qui te dérange ? Conclut Changbin en croisant les bras sur son torse.

- M-mais non ! Essaie de se défendre Chan, rougissant à vue d'œil. Je pense juste que c'est pas la solution..., il marmonne en baissant la tête."


Changbin est presque triste de le voir autant persister dans son mensonge à lui-même, il essaie de se rassurer, comme si l'accepter allait le changer radicalement. Le plus petit pose sa main sur l'épaule du brun, compatissant, inutile de l'obliger à retirer ses œillères, Bangchan est assez intelligent pour en avoir conscience, juste pas encore assez courageux pour l'assumer.


" Et du coup, après que tu l'ais rejeté, il a fait quoi ?

- Je l'ai pas "rejeté"...

- Ouais ça j'avais compris, sourit en coin Changbin.

Chan souffle devant la taquinerie du compositeur.

- Il est parti. Il a refusé que je le raccompagne. Je crois qu'il s'est senti mal d'avoir osé me le proposer.

- Je comprends. Ça a dû être humiliant pour lui.

- Je...C'était pas mon intention.

- Je sais.

- Rah ! Comment je vais faire maintenant ? S'écrie Chan en se tenant la tête.

- Vous vous voyez demain non ? Bah tu attendras qu'il s'excuse, tu t'excuses aussi et vous passez à autre chose.

- Fais pas comme si c'était facile, lui dit Bangchan le regard en biais.

- Et pourtant ça l'est !"


Changbin se lève de sa chaise puis il revient vers sa console et récupère son casque pour le tendre au musicien.

" J'ai fait une nouvelle compo' avec Jiji, tu veux l'écouter ?"

Bangchan sourit au surnom et surtout à la facilité avec laquelle Changbin change de sujet pour le remettre à l'aise. Il enfile le casque et se laisse porter l'instrumental hip-hop et au rap tranchant des deux génies. 


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Bien le bonsoir ! (je publie à 2h du matin)


Nouveau chapitre, nouvelles pistes ! Pour échapper à Noah, l'idée du faux couple émerge dans la petite tête de Felix.

De toute évidence ça plaît pas à Chan, c'est surement l'idée du "faux" couple qui le dérange. 

En tout cas, sachez que ca reviendra sur le tapis...


J'ai pas mal avancé sur la suite, je vous tease un peu : On en apprend un peu plus sur le passé de Hyunjin mais aussi sur la triangle amoureux de manière générale. L'anniversaire va être révélateur...

Enfin, j'ai aussi semé une petite info sur Changbin, pour le moment il n'a pas encore eu droit à sa petite aparté mais ça va venir. 


A bientôt ! 

D.


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