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12EME MOUVEMENT 🍋


Schubert - Sérénade (Ständchen)


Ce n'est pas son premier baiser, même pas dérobé. Ce n'est pas la première fois qu'il sent la chaleur d'une langue glisser contre la sienne, ni la première fois qu'il sent des doigts s'enfoncer dans sa chevelure approfondissant l'échange jusqu'à ce qu'il ne puisse plus respirer. En revanche, c'est la première fois qu'il sent ses jambes trembler, prêtent à céder par un simple baiser, la première fois qu'il a la sensation que son cœur va imploser dans sa poitrine, qu'il se sent totalement défaillir à mesure que les lèvres de Minho bougent contre les siennes. Elles se détachent, roulent, s'écrasent à nouveau, sans jamais lui laisser une seconde de répit.

Alors qu'il commence à sentir que la pression diminue, Jisung attrape instinctivement les poignets du plus grand pour les garder contre lui, ce geste réveille les sens du danseur qui s'écarte de quelques centimètres, la bouche entrouverte. Il ouvre lentement les yeux mais il n'a ni le temps de parler, ni le temps de réfléchir que le corps de Jisung fond contre lui, saisissant sa taille pour l'embrasser à nouveau avec passion. Mené cette fois par le plus jeune qui se colle contre lui, passant ses mains de sa taille à la frontière du tissu qu'il remonte pour venir presser ses doigts contre la peau frissonnante de Minho. Ce dernier gémit sous le contact, alors que les doigts de Jisung continuent leur parcours, de son ventre contracté, jusqu'à son torse, glissant sous ses bras pour remonter dans son dos jusqu'à ses épaules. D'un mouvement rapide, Minho retire son t-shirt, collant son torse dénué contre celui de Jisung, il lie à nouveau ses lèvres, mordille sa langue et le pousse jusqu'au bord du lit où Jisung s'écroule l'entrainant dans sa chute.

Les doigts aventureux du plus jeune glissent le long de sa chute de reins et pressent contre l'élastique de son boxer dépassant légèrement du bas du short. Les premières phalanges se jouent du tissu, glissant en dessous, revenant jusqu'au centre pour frôler le haut de la raie. Minho ne peut s'empêcher de lâcher un râle incontrôlé, rompant à nouveau le contact et à nouveau sa raison n'a pas le temps refaire surface que Jisung s'attaque à la chair de son cou offerte à sa bouche solitaire. Ses lèvres se pressent suavement, l'embrassent, suçotent, lui font tourner la tête. Soutenu par ses coudes, Minho sent le bassin de Jisung remuer contre le sien, pressant son érection évidente contre la sienne. Il le rend fou, complètement fou de désir, sa résistance déjà presque inexistante vole totalement en éclat. Il ne peut plus se retenir.

Minho prend les rênes, sa main droite se saisit brusquement des siennes et les remonte brutalement au-dessus de sa tête. Le dos de Jisung se cambre, ses yeux papillonnent sur son visage, haletant, impatient. Lentement, la main gauche de Minho se pose sur sa hanche, les doigts écartés, elle glisse suavement jusqu'à sa taille, le haut de son ventre creusé, sa peau douce frissonne sous sa paume, son ventre se contracte à chaque centimètre qu'il touche. Avide, sa main remonte sur son torse soulevé, jusqu'à son cou qu'il enserre faisant basculer légèrement sa tête sans pour autant que ses yeux ne se détachent des siens. Jisung siffle entre ses dents alors que la prise du danseur remonte jusqu'à sa mâchoire, son pouce se presse sur ses lèvres rosées. Sans détourner le regard, Jisung vient le lécher, l'enrouler sensuellement. La température monte d'un cran, Minho ne peut s'empêcher de sourire devant une vue si obscène, si excitante. Pas assez au goût de Jisung, qui ferme les yeux un instant continuant de sucer le pouce goulument, de vas et viens langoureux accompagnés de petits gémissements. La chaleur est étouffante et son érection trop douloureuse, il rêve de voir cette belle bouche qui avale son doigt venir le libérer de sa souffrance. A cette pensée, Minho tressaillit, une expiration d'intense plaisir franchi ses lèvres faisant ouvrir à nouveau les yeux de Jisung.

" Ji'...", murmure le danseur au bord de l'inconscience.

Pour toute réponse il sent son corps basculer, Jisung est maintenant au-dessus de lui, ses jambes de chaque côté de son bassin, exerçant de légères pressions régulières ensorcelantes. Le musicien se saisit des mains de son aîné et vient de lui-même les plaquer sur son propre corps, accompagnant ses caresses lascives sur chaque recoin de sa peau. La tête de Jisung bascule en arrière, offrant une vue à couper le souffle à Minho. Sa gorge remuant sous les déglutitions, pulsante, le torse soulevé par les respirations profondes, les tétons rouges et dressés que Jisung vient caresser en utilisant les mains du danseur qui se laisse guider. Ses bras fins, contractés et dont la peau brille sous la chaleur étouffante de la pièce. Frissonnant, ondulant à chaque petit mouvement de bassin presque instinctifs. Désireux de le plonger dans une luxure incontrôlable, de réveiller en lui le vœux inassouvi, l'animal qu'il tient en laisse, Jisung est une provocation à lui tout seul, un appel au crime auquel Minho ne peut s'empêcher de répondre.

Il se redresse, venant embrasser le bouton de rose droit dressé. Il le mordille, joue de la pointe de sa langue levant les yeux vers Jisung qui lâche un râle rauque et interminable. Minho retire ses mains des siennes, vient agripper ses fesses qu'il lève contre lui. Il en presse chaque côté, les écartant légèrement à travers le tissu. Un tissu devenu bien trop encombrant. Doucement il le fait glisser libérant l'excitation de Jisung qui en soupir de soulagement. Dans son mouvement, le plus jeune attrape également le tissu restant de Minho et le fait glisser sur ses jambes, prenant la peine de griffer doucement l'intérieur de ses cuisses. Minho ne le connaissait pas si espiègle, en remontant Jisung est tiré à nouveau sur les jambes du danseur qui apprécie l'avoir en califourchon contre lui. Leurs sexes se touchent automatiquement, le contact est électrisant et indéniablement satisfaisant. Minho attire le visage de Jisung vers lui et l'entraîne dans un profond baiser, le danseur sent son cœur accélérer quand il sent brusquement la main de Jisung venir caresser son sexe. De ses deux mains, il vient se saisir des deux érections, les masturbant ensemble, sous l'excitation Minho attrape la lèvre inférieure de Jisung entre ses dents puis vient lécher la chair endoloris tandis que les mouvements de Jisung deviennent plus rapides, plus pressant.

" Min..."

Comme plus tôt, c'est à tour de Jisung d'être interrompu et c'est à son tour de se retrouver en dessous. Minho soutenu par ses bras parcourt son visage essoufflé, lentement il glisse entre ses jambes et s'approche de sa clavicule qu'il embrasse, puis descend sur le téton déjà malmené, il passe simplement la pointe de ses lèvres et lèche son plexus, son abdomen, traçant la ligne jusqu'à son nombril tandis que le corps de Jisung se contracte. Son dos se cambre, ses mains s'agitent et se nichent dans ses cheveux. Un petit sourire en coin apparait et fait frissonner Jisung qui le sent contre son bas ventre. Minho continue sa descente, maintenant à la naissance de l'aine du plus jeune qui sent une nouvelle vague de chaleur le submerger. Doucement, la main gauche de Minho vient se glisser sous son genou et faire remonter sa jambe au-dessus de son épaule, Jisung en le souffle coupé alors que Minho remonte légèrement, léchant maintenant l'intérieur de sa cuisse, les yeux plantés dans les siens. Comme pour renoncer à ces dernières forces, Jisung plaque son bras sur son front, sentant son érection au bord de l'explosion rien qu'à le regarder continuer de descendre jusqu'à son intimité. Son souffle chaud sur le membre dressé le fait gémir davantage mais ce n'est rien comparé à la brusque sensation de sa bouche sur la pointe du gland. Sa voix se coupe, les yeux grands ouverts, il plante instinctivement ses ongles dans l'épaule du plus vieux qui l'englobe totalement. Sa langue humide, bouillante a raison de sa retenu et le fait lâcher un cri d'intense plaisir alors qu'il commence à peine de léger mouvement de vas et viens.

Ces gémissements suivent sa respiration saccadée, son corps tendu à l'extrême sous les sucions tantôt profond, tantôt espiègle. Minho le taquine, il se délecte de la moindre de ses expressions, jouant de sa langue et de ses doigts, et cette simple vision pourrait le faire éjaculer dans la seconde. Voyant le plus jeune au bord du précipice, Minho augmente la cadence, plus vorace, plus intense, Jisung en perd toute constance, il s'agite, le cœur palpite et sa main s'agrippe aux cheveux châtains.

" Min...Arrête...Je vais..."

Minho le sait parfaitement, il le sent gonfler entre ses lèvres et l'enserre un peu plus, jouant de ses bourses, faisant glisser un doigt humide un peu plus loin, jusqu'à l'interstice, jusqu'à l'entrée de son intimité. Lentement il fait pénétrer la pointe du majeur, sans ralentir ses sucions, s'enfonçant un peu plus loin. Les râles de Jisung deviennent plus rauques, plus incontrôlées, il se trémousse alors que son doigt se joint aux vas et viens dans le même rythme faisant céder Jisung qui se libère dans la bouche du plus âgé.

Son corps tressaillit sous l'orgasme, la bouche grande ouverte à la recherche d'oxygène. Il a la tête qui tourne. Il se redresse sur ses coudes alors que Minho s'essuie le coin de la bouche, il remonte vers Jisung hésitant. Il ne sait pas s'il peut l'embrasser, si cela peut le dégoûter mais pour toute réponse Jisung se saisit lui-même de son visage et le dévore littéralement. Comme un déclic, comme une explosion, les jambes du plus jeune viennent l'emprisonner au plus proche de lui, se mouvant de manière provocante, obligeant l'érection du danseur à se frotter contre sa cavité. Il le veut, maintenant, tout de suite.

" Att...Ji'...

- Si tu me baises pas tout de suite, je te tue."

Lâche Jisung d'une voix grave contre ses lèvres. Le sang de Minho ne fait qu'un tour, il l'embrasse à nouveaux avec fougue, les mains de Jisung plaquer sur ses fesses l'incitant à la pénétration aussi sauvage que risquer. Minho essaie de garder le contrôle - si tant est qu'il l'ait eu à un moment donné - il glisse à nouveau son majeur à l'intérieur, puis l'annuaire assez facilement faisait siffler Jisung. Il est très serré mais aucun rictus de douleur ou d'inconfort ne transparaît sur son visage, seul le plaisir, l'excitation intense, alors que les doigts de Minho écartent, préparent. Jisung s'empale presque de lui-même rendant Minho complètement dingue. C'est fou, c'est un putain de fantasme. Il est tellement sexy, tellement parfait, c'est forcément un rêve.

Minho relève un peu les hanches du plus jeune contre les siennes et s'insère lentement. Etroit, chaud, jouissif. Minho tremble de la tête aux pieds à mesure qu'il s'enfonce alors que Jisung serre les dents, les mains plantés sur ses avant-bras. Une fois complètement à l'intérieur, Minho patiente que le brun reprenne son souffle. Lorsque ses mains retombent, que son visage se tourne vers lui, haletant, Minho commence à bouger. Dans un premier temps avec précaution, pour qu'il s'habitue mais pour lui c'est une pure extase, même dans une lenteur calculée, se sentir en Jisung est au-délà de tout ce qu'il a pu imaginer.

Jisung fait doucement glisser sa main sur le ventre de Minho, accompagnant ses vas et viens, se mordant la lèvre alors que le plaisir le gagne de plus en plus, que la chaleur redevient étouffante et qu'un sourire niais apparait sur son visage. De la satisfaction à l'état brute. Il en veut plus. Encore plus. Jisung passe sa langue sur ses lèvres, sans quitter des yeux le plus âgé qui comprend le message. Un coup rein plus fort, plus profond lui arrache un cri de plaisir, puis un second, claquant, percutant. Puis un autre, encore un autre, secouant sa tête, son corps, son cœur, ses mains s'agrippent aux draps alors que Minho retombe un peu en avant, se tenant d'une main au-dessus de sa tête et l'autre remontant son bassin contre le sien tandis qu'il l'entraine dans une danse vertigineuse, puissante. Le rythme soutenu, enivrant, étouffant. Les muscles se contractent, endoloris par l'acide lactique. Jisung ouvre un œil entre deux gémissements, tirant la langue à la recherche de sa jumelle. Minho transpirant l'embrasse, et glisse son bras sous son dos pour le serrer davantage contre lui. Le front plaqué contre le sien, il ondule au plus profond, touchant la prostate du plus jeune qui lui mord fortement la langue sous un puissant cri de surprise. La douleur se mêle au contentement, Minho se redresse remonte la jambe droite de Jisung sur son épaule et reprend ses vas et viens avec plus de force, plus d'intensité, plus de rapidité. Tendu, submergé par le plaisir, Jisung se libère une deuxième fois contre son ventre, suivi par Minho qui sentant sa chair palpiter autour de lui enchaine deux coups de reins aussi profonds que puissant, usant de ses dernières forces, se cambre au maximum, secouer de spasmes, pulsant à l'intérieur du musicien éreinté.

La tension redescend, seul demeure les respirations et les cœurs battants. Minho se retire, roulant sur le côté, essayant de reprendre son souffle. Essayant de revenir dans la réalité. Jisung est toujours immobile et lorsque Minho tourne son visage vers ce dernier il semble s'endormir, toujours un peu essoufflé mais visiblement à deux doigts de sombrer. Le danseur se redresse, il s'approche plus pour confirmer ses doutes et effectivement, le musicien n'est déjà plus avec lui. La respiration régulière, apaisée. C'est alors que la réalité reprend définitivement vie. Ses yeux se perdent dans la contemplation de son visage serein, sur son corps nu, perlé de sueur. Il glisse jusqu'à son ventre et grimace. 

Minho se lève et se dirige vers la salle de bains pour s'essuyer, il récupère un gant de toilette et une petite bassine qu'il remplit d'eau chaude et de savon. Il jette une petite serviette sur son épaule et revient dans sa chambre où la vue du corps de Jisung semble le frapper avec plus de force, comme pour lui dire que ce n'était pas un rêve. Minho déglutit, il pose la bassine au sol et commence à nettoyer le plus jeune le plus délicatement possible.

Une brève toilette réalisée, il recouvre son corps de la couverture et se dirige vers le salon. Il a remis son short entre temps et demeure assis sur son canapé, dans le noir le plus total. Le silence de l'appartement jusque-là apaisant à quelque chose d'effrayant. La pluie continue de tomber à l'extérieur et son esprit torturé commence à partir dans tous les sens. Un sentiment étrange vient peu à peu à l'envahir. Il devrait être heureux, il a passé la nuit la plus incroyable de sa vie, avec l'homme le plus incroyable qu'il connaisse mais au lieu d'aller se recoucher à ses côtés, de s'endormir contre lui, il est terrorisé. La panique, la peur le gagne le faisant serrer la mâchoire pour s'empêcher de crier. Son cœur palpite et il n'a qu'une envie, fuir, sortir d'ici le plus vite possible. S'éloigner et faire taire ses voix qui ne cessent de lui répéter que c'était une erreur.

Il étouffe, il a la tête qui tourne et un acouphène lui vrille la tête. Il se lève d'un bon, récupère un sweat à zip, son téléphone puis il sort en courant comme un fou sous la pluie. Il court sans s'arrêter essayant de contacter la seule personne qui peut le calmer. Son garde-fou.

***

" Tu veux dire que tu l'as laissé seul chez toi ? Qu'il va se réveiller et que tu ne seras pas là ?! S'exclame Chan abasourdi après l'aveu de Minho. T'as conscience de ce que tu fais Minho ? De l'état dans lequel il va être quand il verra que tu es parti ?!"

Minho ouvre la bouche mais ne trouve rien à répondre. Bangchan se lève brusquement et commence à se rhabiller. Il jette un regard noir à son ami qui est resté immobile sur le lit.

" Lèves ton cul. Je te ramène chez toi.

- Quoi ? Non ! Non je peux pas Chan ! Je peux pas ! J'y arriverai pas ! Et s'il regrettait ?! Comment je vais faire ?!

- La ferme espèce de crétin !" Cri maintenant son aîné.

Il est furieux, Chan se met rarement en colère surtout avec ses amis et ça a toujours le don de calmer tout le monde, même Minho.

" Il vient de se faire larguer il y a seulement quelques semaines ! Il est fragile et il a osé franchir le pas avec toi alors maintenant tu vas assumer et tu vas affronter ! Putain je te jure que j'ai envie de te gifler, là tout de suite. J'arrive pas à croire que c'est toi qui me fais dire ça, jamais j'aurai cru que tu sois aussi lâche Minho."

Le mot fait mal, il fait mouche dans le cœur du danseur. Il se sent brusquement honteux, sachant parfaitement que Chan a raison. Il ne se reconnait pas lui-même, mais la vérité c'est qu'il ne s'est jamais reconnu avec Jisung. C'est inexplicable, surnaturel.

" C'est pas une raison pour te comporter comme le pire des enfoirés. Lui dit Bangchan comme s'il lisait dans ses pensées. Aller lève-toi."

Bangchan rallume la lumière du salon, il prend ses affaires et un sac pour mettre les habits encore mouillé de Minho. Le plus âgé lui prête un manteau et ils sortent de l'appartement. Bangchan donne un parapluie au danseur qui est encore perturbé mais Chan ne cédera pas, sa réaction l'énerve au plus haut point, hors de question de le laisser fuir encore une fois. Il leur faut bien quarante minutes de marche pour arriver à l'appartement de Minho, assez pour mettre dans l'ordre dans la tête du danseur. Rien ne lui a paru aussi long et aussi court, et lorsque Bangchan le quitte devant sa porte, il sent bien toute la tension le regagner à nouveau. Pour lui donner courage, son ami lui donne une petite tape sur l'épaule et le pousse presque à l'intérieur.

" Ne fuis pas Minho, sinon tu le regretteras toute ta vie."

Sur ces mots, le Président lui fait un clin d'œil chaleureux puis il repart. Il est exténué, le jour commence à se lever et il n'a rien dormi. Heureusement que c'est samedi car il n'aurait pas pu tenir toute la journée. Quelle nuit ! Il regarde l'heure et se dit qu'au moins les bus ont repris leur service, il ne sera pas obligé de rentrer sous la pluie.

Dans l'entrée de l'appartement, Minho n'a toujours pas bougé. Il déglutit, ferme les yeux et essaie de se raisonner. Il prend une profonde inspiration et jette son sac à côté du petit canapé avant de s'assoir sur celui-ci. Il pose le manteau sur le dossier et s'allonge, le bras sur le front. Il est fatigué mais il craint de retourner dans la chambre. Une petite voix lui dit même qu'il a peut-être tout inventé même s'il sait parfaitement que non. Il soupire, exaspéré par sa propre attitude mais lentement il sent son corps s'alourdir, ses paupières se fermer et le sommeil le gagner lui faisant oublier l'espace de quelques heures ses angoisses.

Il ne se réveillera qu'aux alentours de midi, le bruit de la douche le sortant de son sommeil sans rêve. En revenant à lui il sent son corps entier crier de douleur, le canapé est petit et pas du tout fait pour dormir dessus. Il a mal au dos mais pas seulement. Ses jambes aussi sont pleines de courbatures, ses cuisses surtout et aussi tôt les évènements de la nuit lui reviennent en mémoire. Il se frotte les yeux se souvenant du bruit de la douche, il sent son cœur s'accélérer un peu mais lorsque la porte de la salle de bains s'ouvre la seule chose qui lui vient à l'esprit c'est qu'il n'est pas prêt. Il maudit Bangchan. Il se maudit lui-même.

" Bonjour ", murmure la voix de Jisung.

Minho tourne enfin le visage dans sa direction, les battements s'intensifient. Il porte une serviette autour de la taille, une autre sur la tête. Son visage est rouge et il en saurait dire si c'est l'eau chaude de la douche ou l'embarras qui le gagne et qui empourprent ses belles joues rebondies. A nouveau les défenses de Minho s'effondrent. Il est irrécupérable et se blase lui-même, il lâche un soupire d'exaspération se cachant le visage derrière ses mains. Devant sa réaction Jisung a légèrement tressailli, un poing dans son estomac vient de lui couper la voix. Il ne sait plus quoi faire. Il hésite et ça lui fait mal. Il décide d'aller dans la chambre, remettre ses habits de la veille. Il revient, nerveux et parcourt la pièce, toujours incapable de dire un mot voyant que Minho ne fait pas plus d'effort. Plus il le regarde et plus il sent son cœur se déchirer n'ayant qu'une conclusion en tête.

Jisung commence à mettre ses chaussures puis il s'arrête sur le pas de la porte, les poings serrés.

" Je...Il commence. Je suis...Je croyais..., il se mord la langue. Même si ce n'est pas ton cas, sache que je ne regrette rien. Quoi que tu penses, quoi que tu décides, je veux rester ton ami alors s'il te plaît, ne m'en veut pas trop."

Jisung quitte l'appartement sans un regard en arrière. Il s'avance dans le couloir, le poing posé sur la poitrine sentant son souffle se couper et ses yeux s'embuer. Son corps tangue légèrement et tombe contre le mur lâchant un petit hoquet de douleur, faisant lâcher la barrière de ses larmes qui coulent une à une. Il se sent plus brisé que jamais, il a jeté les dés mais le destin s'est joué lui, il l'a fait espérer pour mieux le trahir ensuite. Il se sent comme une merde. Il ne sait même pas comment s'est possible, comment il a pu craquer pour son meilleur ami. Où est-ce son amitié gâcher qui lui brise le cœur ? Il se sent stupide. Si seul. Ca fait mal. Il s'est cru l'homme le plus heureux du monde cette nuit et le réveil est si brutal qu'il pourrait s'évanouir.

Soudainement il sent qu'on le tire en arrière, il se retourne et remarque Minho les yeux écarquillés, étrangement apeuré. Automatiquement ses pleures s'arrêtent, la bouche entrouverte, prêt à parler mais le plus âgé l'en empêche, la douleur déchire son visage et transperce le cœur du plus jeune qui ne serait décrire pour autant ce qu'il voit. Est-ce de la culpabilité ? Du remord ? Mais à quel propos ?

" Je suis désolé, souffle Minho le visage baissé. Je suis un crétin...J'ai paniqué, je panique toujours...Je sais pas quoi faire Sung. Je sais vraiment pas quoi faire...

- Est-ce que tu regrettes ? Lui demande le plus jeune.

- Non, lui répond Minho en secouant la tête. Ca a été la nuit la plus incroyable que j'ai jamais eu.

Jisung ne peut s'empêcher de rougir. Ce n'est pas tant ses mots que son regard planté dans le sien, un regard rempli de peur et de tendresse à la foi. Il laisse échapper un petit rire et plaque un baiser furtif sur les lèvres du danseur.

- C'est tout ce que je voulais savoir. Lui répond le musicien. Inutile de trop réfléchir. Profitons simplement.

- T'es sûr ?

- Laissons-nous le temps. Je veux faire les choses bien avec toi..., murmure Jisung un peu gêné en repensant aux mots qu'il a pu avoir avec son ami au sujet de sa confiance trop vite donnée.

- Ok." Répond le danseur un sourire tendre sur les lèvres.

Lui ça fait des années qu'il est sûr de ce qu'il ressent mais il attendra le temps qu'il faut.

" Et si on mangeait ? Demande Jisung arquant un petit sourire faisant s'effacer les dernières traces de sa tristesse.

- Un brunch ? Lui répond Minho avec un petit sourire en coin.

- Tu m'avais promis.

- Pff...Tu perds pas le Nord.

- Jamais quand il s'agit de bouffe."

Les deux garçons rient et Jisung ose lentement entrelacer ses doigts avec ceux de Minho qui l'observe silencieusement faire. Son cœur se serre et se met à battre la chamade. Le jeune aux belles joues charnues n'a absolument aucune idée de l'emprise qu'il a sur lui, de l'amour qu'il ressent, un amour aussi bien destructeur qu'invincible.

Il ne pourra jamais lâcher cette main même si Jisung lui demandait.

***

Lorsqu'une sonnerie retentit et sort Christopher Bang de son sommeil précieux, il pense qu'il a sans doute blasphémé il ne sait quel Dieu dans une vie antérieure, toute sa lignée a alors été maudite et des êtres démoniaques ont été envoyés dans son existence pour lui pourrir la vie.

Il se redresse hors de son lit, s'entourant de son drap et trainant jusqu'à la porte d'où la sonnerie retentit à nouveau. Il ne sait même pas combien de temps il a dormi, il filtre un peu de lumière à travers les stores baissés mais comme il est rentré au petit matin, il pourrait être aussi bien midi, trois heures, trois jours plus tard. Ce qui est sûr c'est qu'il est encore épuisé, son corps entier lui fait sentir et ses yeux peine à s'ouvrir alors qu'il ouvre la porte à grande volée.

" Oh...Je...Tu dormais, désolé."

Il reconnait cette voix grave, aussi tôt il ouvre complètement les yeux, un peu trop vite car la lumière l'aveugle une seconde. Il réessaie, fermant l'œil droit, grimaçant alors que le flou redevient clair et que le visage surpris de Felix lui fait face. Il croit rêver encore quelques secondes mais doucement les textures reprennent vie, ses yeux grand ouvert, sa lèvre inférieure coincé entre ses dents comme il a l'habitude de le faire dès qu'il est gêné. Felix est devant chez lui, aucun doute.

" Entre. Lui répond à demi-sourire Bangchan. Désolé, je suis rentré tard..."

Il s'écarte l'invitant à entrer, Felix accepte et passe devant lui, s'excusant pour l'arrivé à l'improviste.

" Je suis venu te rapporter ton violon, tu l'as oublié chez moi et je me suis dit que ça pouvait être important. J'étais sur le chemin pour aller chez mon médecin", lâche Felix en regardant autour de lui puis revenant enfin sur son hôte qui referme la porte.

Bangchan lui fait signe de le suivre un peu plus, retirant maintenant son drap et dévoilant son corps pratiquement nu. La voix de Felix se meurt automatiquement dans sa gorge alors que Bangchan déambule sans pudeur dans son loft. Les quelques rayons de soleil qui traversent les stores éclairent par instant les muscles saillant de son dos, la cambrure de la chute de ses reins jusqu'à la forme ferme et arrondi de ses fesses mouler dans un boxer noir.

Les yeux rivés sur sa silhouette, la bouche asséchée, il sursaute en voyant une main s'agiter devant lui, Bangchan s'est arrêté devant son bar, une main posée sur sa hanche. Felix relève brusquement les yeux, le visage se transformant en une tomate bien mur faisant sourire le plus vieux.

" Je te demandais si tu voulais un café", sourit Bangchan plutôt flatté devant le perte totale des moyens de Felix qui bafouille un "oui merci".

Christopher Bang a l'habitude de voir les têtes tournées sur lui, bien que la plupart ne peuvent qu'imaginer ce qui se cache sous ses vêtements, lorsqu'il a des cours de sport, lorsqu'à l'occasion de soirées ou sorties l'obligeant à se déshabiller un tant soit peu, les réactions sont assez identiques : il est foutrement bandant. Homme ou femme, personne ne peut le nier, il a un corps de Dieu grec et si ce n'est son genre de rouler des mécaniques pour en profiter, il ne peut s'empêcher d'aimer l'idée que Felix n'échappe pas à la règle.

" Qui t'a donné mon adresse ?"

Encore une fois Felix ne regarde pas ses lèvres, il va être compliqué de parler si ce dernier ne peut s'empêcher de détacher ses yeux du reste de son anatomie. Il a envie de rire et l'audace le gagne. Il s'approche alors d'une lenteur calculée, contractant légèrement ses abdos et croisant les bras sur son torse. Felix relève à nouveau les yeux voyant que Bangchan n'est plus qu'à un pas de lui. Confus, pratiquement mort de honte.

" Désolé, il bafouille à nouveau. Ca fait longtemps...Euh...C'est pas ce que je voulais dire ! Il s'écrie. Mais t'es...bien foutu", finit il sentant que les mots se meurt au fond de sa gorge.

Il envie de partir en courant mais Bangchan se met brusquement à rire. Un rire franc qui illumine son visage et fait apparaître ses fossettes. Felix ne l'entend pas et ça le frustre. Encore une fois il se mordille la lèvre sous l'œil attentif de Chan qui reprend son souffle et qui fixe maintenant sa bouche en forme de cœur.

La tension est palpable, elle n'a plus rien à avoir avec ce qu'ils ont ressenti jusqu'à maintenant entre eux, il n'y pas de gêne, d'inconfort mais plutôt une attirance évidente, charnel qui chatouille leur bas ventre.

" Je vais me mettre un truc sur le dos", lâche Bangchan.

Felix affirme d'un signe de tête et en profite pour s'asseoir sur l'une des chaises hautes devant le comptoir. En revenant, habillé d'un short et d'un t-shirt, Bangchan appuie sur une télécommande faisant relever l'ensemble des stores de l'appartement. Le soleil est faible mais il réchauffe doucement le dos de Felix qui ne peut s'empêcher de penser encore aux courbes du musicien tandis que ce dernier passe derrière le comptoir et prépare les cafés. Ça fait longtemps qu'il n'a pas eu l'occasion de voir un corps presque nu et faut dire qu'il a été plutôt gâté cette fois. Ça n'en demeure pas moins impoli de mater quelqu'un de la sorte, il se sent coupable même si Chan n'a pas semblé être dérangé. Il aimerait s'excuser mais il a l'impression que ce n'est pas une bonne idée.

Il se tourne enfin vers Felix le faisant sortir de ses pensées.

" Qui t'a donné mon adresse du coup ?

- Jian. Tu m'en veux pas ? Je t'ai envoyé un message mais tu ne répondais pas et je savais pas si tu avais besoin.

- Non je t'en veux pas. N'hésite pas à revenir quand tu veux, je ferai en sorte d'être présentable cette fois.

Felix rougit à nouveau devant son sous-entendu.

- Je suis vraiment désolé...Je voulais pas..., marmonne Felix incapable de sortir une excuse acceptable.

- C'est pas grave, sourit Bangchan. Disons qu'en d'autre circonstances j'aurai presque été un peu agacé mais en l'occurrence je me suis senti plutôt flatté."

Felix n'a pas l'air de bien saisir le sens de phrase, Chan continue de sourire sans aller plus loin. Il pose le café devant Felix qui s'en saisit entre ses petites mains, profitant de la chaleur qui se diffuse à travers la tasse.

" D'ailleurs, concernant notre arrangement, est-ce que tu veux le faire ici ? On pourrait peut-être utilisé mes instruments directement ?

- Tu as l'air bien équipé oui, lui dit Felix puis il jette un regard de l'autre côté de la pièce où il a vu plutôt le piano droit et les autres instruments à cordes.

- C'est réglé alors, en plus on est plus près de la fac. Comme on a dit, lundi soir, mercredi à partir de dix-sept heures et le dimanche après-midi, ça te va ? Ca fait pas trop ?

- C'est à toi qu'il faut demander, tu es Président du conseil et en plus tu as le conservatoire et votre prochain concert.

Bangchan secoue la tête.

- T'en fais pas pour moi, je gère très bien mon emploi du temps.

- Alors si ça te va, ça me va."

Bangchan affirme, buvant une petite gorgée de son café il remarque que les épaules de Felix s'affaissent légèrement, ce dernier passe une main dans ses cheveux puis il relève les yeux vers lui. A nouveau un petit courant électrique lui parcours l'échine alors que ses pupilles mordorés le fixe.

" Je te remercie pour ton aide.

- C'est moi qui te remercie de me laisser t'aider. Et si ça marche, n'oublie pas que tu me dois un service à ton tour.

- Je n'oublie pas, sourit Felix. Même si je doute que ça change quelque chose...

- Tu as fait le premier pas alors n'abandonne pas avant même d'avoir essayé."

Il a raison. Ils ont tous raison mais ça ne l'empêche de partir déjà vaincu. Rejouer du piano, c'est au-delà du rêve ou du miracle, c'est de l'utopie. Impossible qu'il puisse vraiment y croire et c'est bien pour ça qu'il a fait promettre à Bangchan de n'en parler à personne, il ne veut pas que sa défaite soit une nouvelle excuse pour le regarder avec plus de pitié. Sans comprendre pourquoi, il fait confiance au musicien, il a été le seul à qui il a pu demander un tel service, le seul qui lui est venu à l'esprit car il sait, car il a vu et entendu l'ancien Felix et parce qu'il pourra voir dans ses yeux si un semblant de ce Felix peut revivre ou s'il fait définitivement parti du passé.

Jamais encore il ne s'est senti aussi proche du précipice, cette tentative aussi stupide qu'invraisemblable, tout ça à cause d'un pari idiot, ça va le tuer. L'enterrer. Si le silence perdure, qu'aucun son ne résonne dans son esprit alors même que ses oreilles restent muettes, si le piano est vraiment mort, il n'aura plus de raison d'être car après plus d'un an, il n'en a pas trouvé d'autre et il craint que jamais il n'en trouvera.

Hyunjin joue avec sa vie, il n'en a surement pas conscience, surtout parce qu'il est si confiant quant à l'issue de ce jeu qu'il n'imagine pas les conséquences que ça aura sur le pianiste. Cependant, même en ayant déjà tout prémédité, l'artiste a fait naître l'espoir dans sa poitrine et il le hait pour ça. Et aussi surprenant que ça puisse paraître, sa rencontre avec Noah a fait grandir cet espoir car la veille, quand il est venu le trouver, lorsque sa voix a franchi ses lèvres, elle a résonné en lui. Son esprit, dans les tréfonds de sa mémoire, a fait jaillir sa voix dans toute sa tête. Qu'on se comprenne bien, ça n'a rien avoir avec les sons qu'on peut entendre du point de vue physique du terme, il n'est pas assez idiot pour croire qu'il y a eu un réel changement à son état, mais sa voix a bien retenti. C'était plus subtile, plus imaginaire tout en étant tout à fait réel, comme lorsque vous avez une chanson qui vous trotte dans la tête ou que votre conscience essaie de vous raisonner. Et même, encore plus et c'est justement cette sensation, aussi éphémère qu'incompréhensible qui a nourri le "et si" de Hyunjin.

Et si Hyunjin avait raison, peut-être qu'il pourra entendre le piano.

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Hello ! 

Alors vous voyez je suis pas si cruelle 😊 la soirée c'est pas si mal passé pour le Minsung ! 

Bon maintenant, qui de Hyunjin ou Bangchan fera chavirer Felix ? Faut dire que Chan a de bons arguments...😏

Que la bataille commence...

A bientôt !

D.

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