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11EME MOUVEMENT


La noyée - Yann Tiersen


Le bar est bondé ce soir, la pluie a fait rapatrier les passants à l'intérieur des commerces et les clients ne désemplissent pas alors même qu'ils ne sont plus qu'à deux heures de la fermeture. Les serveurs glissent dans la foule, servent les verres et les sourire de bienvenus. C'est à peine si Minho a le temps de boire un verre d'eau entre deux commandes. Les cocktails, les litres de bières, les bouteilles, les rires et éclats de voix couvrent la musique blues rock qui sort des enceintes. L'odeur de la cigarette, de la pluie, celle du bois humide du parquet, des liqueurs, de l'alcool renversé. C'est un bar habituellement calme, avec une clientèle composée essentiellement de bureaucrate, chef d'entreprise, en quête d'un doux fauteuil en cuir et de liquide ambrée avant de rentrer, seulement le samedi le soir accueille une autre classe, celle de trentenaires rêvant de soirée de beuverie dans un bar branché sans être trop guindé, au bois sombre et aux sons blues. L'illusion d'un bar américain au milieu du quartier des affaires de Séoul.

Le samedi soir le bar ferme exceptionnellement à trois heures du matin au lieu d'une heure, Minho est barman depuis maintenant deux ans et il aime particulièrement sa clientèle du samedi. Il l'aime l'ambiance, la musique et les rires décomplexés. Il aime partager des discussions avec des habitués au bar, se faire payer un verre par une femme ou un homme qui aime provoquer sa chance. Il n'accepte pratiquement jamais les boissons qu'on lui offre mais le geste reste appréciable, il les refuse avec élégance et les clients lui rendent bien.

A trente minutes de la fermeture, certains commencent à partir après que Minho est annoncé qu'il ne servait plus de nouveau verre, même si les plus ivres tentent de l'amadouer pour un petit dernier, Minho est inflexible. L'un des deux serveurs passent avec lui derrière le bar pour l'aider à laver les verres, tandis que l'autre vide les tables restantes, une manière de faire comprendre aux derniers oiseaux de nuits que la fête est terminée.

Plus que cinq minutes et deux clients reconduits vers la sortie. Les portes se ferment et la musique s'arrête laissant l'un des deux serveurs lâcher un profond soupir de soulagement, exténué.


" Rentrez chez vous, je m'occupe de la salle. Leur dit Minho nettoyant ses derniers verres.

- T'es sûr ? Demande le serveur devant lui.

- Allez-y avant que je change d'avis."


Les deux serveurs ne se font pas prier, ils remercient leur aîné et quittent le bar par la porte de derrière après s'être changé dans les vestiaires. Minho quitte une seconde le bar pour aller récupérer le sot et la serpillière, en revenant dans la salle il entend les portes battantes, il s'apprête à pester contre l'imbécile qui n'a pas vu l'écriteau mais aussi secrètement contre Sunoo qui ne sait visiblement pas fermer une porte. Mais sa colère s'efface reconnaissant la bouille souriante de Jisung. Couper dans son élan, il cligne plusieurs fois des yeux alors que le plus jeune retire sa capuche, un grand sourire sur les lèvres.


" Bien le bonsoir, servez-moi votre meilleur hydromel tavernier !

- Qu'est-ce que tu fous là ? Lâche Minho sans délicatesse faisant rire le plus jeune ravi de voir son air ahuri.

- Tu pars toujours au quart de tour c'est dingue. Jisung s'assoit sur un tabouret du bar, s'accoudant à ce dernier sans quitter Minho des yeux. Je viens te chercher, finit-il par dire.

- Tu t'es pris pour mon garde du corps ?

Minho passe à nouveau derrière le bar pour remplir son seau d'eau chaude.

- J'étais chez Changbin, comme j'étais sur la route je me suis dit qu'on pouvait rentrer ensemble.

- Mouais...Dit plutôt que tu voulais profiter du bar pour t'abriter parce que t'as oublié ton parapluie comme un couillon.

- OH ! Je suis outragé de ton manque de considération pour mon amitié sincère et véritable !

- A d'autre. En deux ans que je travaille ici, t'es jamais venu me chercher alors prends moi pas pour une bille Monsieur Han Jisung, le bonimenteur.

- Il y a un début à tout, lui répond Han s'appuyant un peu plus sur le bar, un sourire se voulant innocent mais qui ne trompe évidemment personne.

Pourtant Minho ne peut s'empêcher de penser qu'il est adorable, même quand il se paie sa tête.

- Attends-moi là, lui dit le barman tout en lui posant un verre de coca. Je lave la salle et je t'emmène sur mon noble destrier.

- Je suis impatient mon doux prince."


Minho relève les chaises et passe sa serpillière sous l'œil attentif de Jisung qui sirote son coca. Il a toujours aimé l'uniforme de travail de Minho, sa chemise blanche avec les manches remontées, les bretelles marrons et son pantalon noir serré. Il se souvient des quelques soirées qu'ils ont passé ici avec les autres, tandis que Minho travaillait, il se souvient surtout du nombre de numéros que le beau châtain pouvait récolter chaque soir. Autant des hommes que des femmes, Minho n'avait que l'embarras du choix. Ce n'est pas étonnant, Minho est un charmeur, il l'a toujours été. Déjà au lycée il pouvait faire craquer qui il voulait quand il voulait, Jisung en était presque jaloux. Lui, il était un lycéen plutôt réservé sur ce genre de chose, il ne s'assumait pas vraiment, il préférait trainer avec ses amis, enfin, c'est ce qu'il se disait. En réalité, il était déjà intéressé mais trop timide pour l'avouer, il n'avait pas l'assurance de son ami, ni sa malice, au lieu de ça il se contentait de regarder de loin, d'envier Minho et son charisme naturelle. Heureusement il a grandi, il a gagné en confiance. Il a toujours un visage d'enfant mais c'est devenu un véritable atout plutôt que de le complexer. Aujourd'hui il n'hésite plus lorsqu'il veut quelque chose ou quelqu'un, il tente sa chance sans regret : à quoi bon attendre, à quoi bon penser aux risques, rien n'est décidé tant qu'on a pas jeté les dés.

Et c'est précisément ce qu'il compte faire, jeter les dés.

Minho revient vers lui avec le seau dans les mains, il le vide dans levier puis repart avec le reste dans l'arrière-salle. Il revient cinq minutes plus tard, changé. D'un geste machinal il met le verre de Jisung dans le lave-vaisselle et récupère les clés derrière le comptoir.


" On file ?

- Je te suis, lui répond le plus jeune"


Minho referme le bar, il remonte la fermeture éclair de sa veste et Jisung lui prend aussi tôt le bras caché derrière une grosse doudoune, une écharpe et sa capuche. Devant sa réaction Minho ne peut s'empêcher de sourire ouvrant son parapluie avant de s'éloigner dans les rues presque désertes.


" Minho ?

- Hum.

- Je peux venir dormir chez toi ?

- Pourquoi ? Tu habites plus près.

- Ca fait longtemps c'est tout.

- Si tu veux.

- Cool. Tu me feras des pancakes demain ?

- Même pas en rêve.

- S'il teuuu plaiiit.

- T'as vu l'heure ? Je me réveille pas avant midi demain.

- Un brunch ça me va aussi.

- Pff...Pourquoi je peux jamais te dire non ?

- Parce que je suis trop mignon.

- Hum...Pas faux."


Jisung se serre davantage contre Minho, victorieux et constatant avec plaisir qu'il cède toujours aussi facilement à ses caprices. C'est surement le seul qui a ce privilège mais ça tombe plutôt bien car Minho est aussi le seul avec qui Jisung se permet d'être capricieux. C'est à se demander comment il a pu tenir aussi longtemps loin de lui, il ne se sent jamais aussi bien que lorsqu'il est avec le danseur, aucune de ses relations, aucun de ces ex ne lui a apporté autant de joie. Rien ne pourrait lui enlever son sourire à cet instant précis.

Après presque trente de minute de marches, les garçons arrivent à proximité de l'appartement de Minho. Soulagé de pouvoir enfin se mettre au chaud et à l'abri, ils entrent à l'intérieur à une vitesse grand V. Jisung retire automatiquement son manteau et ses chaussures puis il se jette sur le canapé pour s'enrouler dans un plaid posé sur le dossier. Minho range les affaires avant de venir s'assoir à côté du plus jeune. A peine s'est-il posé que Jisung l'attrape pour l'enrouler à son tour dans le plaid, contre lui. Ses jambes posées sur les siennes, les bras emprisonnant les siennes, frissonnant encore par la fraîcheur humide de la soirée.

Ce contact soudain fait manquer un battement à Minho qui se laisse faire mais qui a du mal à reprendre constance, il est habitué aux étreintes de Jisung, c'est un garçon tactile mais plus il prend conscience de ses sentiments, plus il a du mal à se contenir. Son amour est tout ce qu'il y a de plus innocent et véritable, aussi caché soit-il, mais Jisung est aussi très attirant et pour un homme aussi physique que Minho, sentir l'homme que l'on désire presser son torse contre son épaule, c'est de la tentation pure et simple. Il ne veut pas le blesser en le repoussant mais ça devient de plus en plus dur de garder le contrôle, Jisung n'a aucune défense en sa présence et c'est un vrai problème. Il n'aurait peut-être pas dû accepter qu'il dorme chez lui. C'est beaucoup trop tôt.

Minho rassemble son courage et le repousse gentiment tout en dirigeant vers le petit bar à quelques pas, il ouvre le frigo faisant redescendre l'adrénaline qui parcourt ses veines.


" Tu veux boire un truc ? Demande Minho.

- Non ça ira.

- Manger un truc ?

- J'ai pas faim c'est gentil.

- Ok."


Minho se sent mal à l'aise, Jisung va le remarquer il doit se ressaisir. Il tape soudainement sur le bar, puis il pointe la salle de bain.


" Tu veux prendre une douche avant de dormir ?

- Bonne idée, ça peut me réchauffer, je suis gelé."


Jisung saute hors du canapé, il commence déjà à retirer ses vêtements alors qu'il se dirige vers la salle de bain. L'espace d'une seconde, Minho a pu voir le nacre de sa peau au creux de ses reins puis il a disparu dans la petite pièce, le laissant respirer à nouveau normalement. C'est invraisemblable, pourquoi est-ce qu'il se sent aussi impacté ? Il a toujours réussi à tenir la longueur, pourquoi aujourd'hui ? Il ne comprend pas ce qui a changé. Son cœur est devenu impatient et du coup le reste suit.

Il se réveille, marmonnant une insulte envers sa personne, puis il part récupérer un t-shirt et un short ainsi que des sous-vêtements de rechange qu'il pose sur un tabouret devant la porte de la salle de bain. Il frappe deux petits coups tout en se penchant vers l'interstice :

" Je t'ai posé des vêtements de rechanges devant la porte. Prends ton temps, je vais dans ma chambre.

- Ca marche, merci !" S'écrie Jisung à travers la porte.


Minho retourne donc dans sa chambre, soupirant en songeant à la nuit difficile qui l'attend. Dormir avec Jisung ? Ca ne lui a jamais paru une si mauvaise idée qu'aujourd'hui. Il pourrait lui proposer de dormir dans le salon mais il ne l'a jamais fait jusqu'à présent, ça serait suspicieux. Minho se laisse tomber sur le bord du lit, se tenant la tête entre les mains essayant de trouver une solution puis se sermonnant, se traitant de chien en chaleur stupide, incapable de contrôler ses pulsions.

Il n'entend pas Jisung revenir dans la chambre, ce dernier a récupéré un verre d'eau et entre dans la pièce en jetant un tissu sur sa tête. Minho ouvre les yeux et tombe sur une paire de jambe fines, à la peau claire et surtout totalement dénudée. Il tire le vêtement que Jisung vient de lui jeter sur la tête, son short noir qu'il a posé sur le tabouret plutôt.


" Il est trop grand, " lui dit Jisung en finissant son verre.


C'est une plaisanterie, une vengeance, un test ? Est-ce que Dieu le déteste à ce point ? Jisung ne porte qu'un t-shirt large blanc, s'arrêtant indécemment sur le haut de ses cuisses d'où Minho peut apercevoir le début de son boxer blanc. Il va exploser, il va craquer. Minho relève les yeux lentement jusqu'aux joues rebondies de Jisung alors qu'il marche nonchalamment dans la pièce, attrapant un livre posé sur le bord d'une petite bibliothèque et comme au ralentit, il commence à se baisser.


" Je vais me prendre ma douche ! " S'exclame Minho sautant sur ses pieds et fuyant hors de la pièce aussi vite qu'un courant d'air.


Il a peine eu le temps de prendre un sous-vêtement et le short que Jisung lui a jeté tout à l'heure. Il s'enferme dans la salle de bains, essoufflé, littéralement bouillant de la tête aux pieds. Il a besoin d'une douche froide, glacial.

Sans attendre le danseur s'exécute, l'eau froide lui coupe souffle et il se retient de crier alors que ses muscles sont contractés à l'extrême. Puis il relâche une expiration profonde, l'effet est immédiat. Il devrait peut-être appeler Banghcan, s'il venait aussi dormir chez lui, il ne pourrait plus lui sauter dessus. Il a tellement honte, il a l'impression d'être un animal c'est humiliant.

En sortant de la cabine de douche, il remarque sa peau devenue rouge à cause de l'eau glacée mais au moins de cette façon l'air ambiant, même torse nu, lui paraît doux. Il sèche ses cheveux rapidement et sort récupérer son téléphone resté dans le salon, il envoie rapidement un sms en surveillant la porte de la chambre.


Chan

Je peux pas, je suis pas chez moi.


Minho

T'es où ? J'ai vraiment besoin de toi Chan ! Raboule ton gros cul ici !


Chan

Non. Mon gros cul t'emmerde. A demain.


Minho

Putain Chan c'est pas une blague ! Si tu rappliques pas je vais lui sauter dessus et gâcher mon amitié avec Sung pour toujours !


Chan

Mec. A moins que ton appart' soit en feu, je peux rien faire. Je vais pas sortir et risquer de le réveiller...


Minho

Le réveiller ? QUI ? QUI ? T'es où ?


Chan

Je te raconterai demain. Courage. Je sais que t'en est capable.


Minho

Je te déteste.


Minho se frappe le coin de la tête de frustration. Se retenant de toute ses forces de crier et pester contre son ami indigne. Il prend une profonde inspiration, regarde la porte de la chambre et entre à l'intérieur. La lumière est éteinte, ne demeure que la petite lampe de chevet à côté de Jisung qui est assis dans le lit, la couverture sur les jambes et pianotant sur son téléphone. Ce dernier relève les yeux et l'espace d'une seconde glisse son regard sur le torse nu de Minho.

Cette fraction seconde lui tord le ventre mais elle éveille en lui un nouveau sentiment, une nouvelle pensée, aussi saugrenue que persistante. Et si ? Et si c'était ça qui avait changé ? Son regard, ses gestes. Et si Jisung avait laissé tomber ses défenses, à dessein.

Non. Impossible. Non ?

Jisung relève à nouveau les yeux et lui sourit.


" Tu as l'air bizarre, ça va ? Lui demande son cadet.

- Ca va", souffle Minho.


Il ouvre son placard et sort un t-shirt qu'il enfile rapidement. Il revient vers le lit et se glisse sous les draps, faisant bien attention de ne frôler ne serait-ce qu'un début de peau ou de chair du musicien car s'en serait fini de lui, de sa raison, de sa résistance. Il enverrait tout péter si vite pour l'embrasser avec fougue, jusqu'à en perdre le souffle, jusqu'à en crever.

Dos à Jisung, Minho fait tous les efforts pour calmer les battements de son cœur, tenter de fouiller dans son esprit la fatigue de la journée, qu'elle l'emporte rapidement et qu'il puisse ne plus penser à cet être allongé à son côté, au touché chaleureux et doux du creux de son ventre, à la ligne de sa taille qu'il tiendrait entre ses mains.

Non Minho, fais-toi une raison, c'est pas ce soir que tu vas réussir à dormir.

La lumière s'éteint, Jisung se glisse un peu plus sous les draps et se rapproche du danseur.

Non non non non.

Il vient se caler contre son dos, glisse son bras sur son torse. La pointe de son nez contre sa colonne. La pointe de sa bouche laissant passer le souffle chaud contre sa peau.

Soudainement Minho se relève, ses palpitations lui font tourner la tête, la lumière jaillit à nouveau, Jisung est perplexe alors que Minho se frotte le visage, complètement paniqué.


" Je peux pas...Je vais dormir dans le salon.

- Quoi ? Minho ? Minho ! Attend !

Mais déjà le danseur s'éloigne. Il reprend son plaid, l'étale sur le canapé, Jisung sur ses talons.

" J'ai fait quelque chose de mal ?

- Non. Bien sûr que non. Lui répond Minho dos à lui, incapable de lui faire face.

- Alors quoi ? Tu as l'air en colère.

- C'est pas toi Sung...Je suis pas très bien, je préfère dormir seul.

- Tu...Tu m'en veux toujours ?

- Je t'en ai jamais voulu ! S'exclame Minho. Arrête avec ça je t'ai déjà dit que c'était pas toi ! J'ai juste besoin d'être seul.

Il se mord la langue. Minho se sent coupable. Ce n'est pas comme ça qu'il veut réagir, ce n'est pas comme ça qu'il doit réagir et il ne pourrait pas se sentir plus minable.

- Bien. Je vais rentrer alors." Déclare fermement Jisung.


Minho se retourne prêt à l'arrêter mais Jisung repart dans la chambre pour reprendre ses affaires. Le danseur le suit mais Jisung retire furieusement le t-shirt et cherche ses habits qu'il a fourré dans son sac. Minho lui saisit la main pour l'arrêter, les mots d'excuses au bord des lèvres mais quand le visage rouge de colère, les yeux brillant de Jisung se lèvent sur lui, il en perd tous ses moyens. Jisung essaie de le repousser mais Minho tient sa prise, il va pour lui ordonner de le lâcher mais doucement la main se retire pour se poser sur son visage, qu'il saisit pour l'apporter jusqu'à lui et s'emparer de ses lèvres dans une expiration de désir enfin assouvi.


***


Son téléphone n'a pas arrêté de vibrer, exaspéré, Bangchan décide de se lever, non sans peine et en essayant de faire le moins de bruit possible pour ne pas réveiller le pianiste endormi à ses côtés. Le lit est posé à même le sol sur des tatamis, il n'a donc pas à craindre le craquement des lattes ainsi il peut s'extirper des draps discrètement et avancer à pas de loups jusqu'à la salle de bains.

Une fois enfermé à l'intérieur, il décroche et dans un chuchotement presque rageur il s'apprête à insulter son interlocuteur :

" Putain je te jure Minho que je vais te trucider ! C'est putain de cinq heures du mat' !

- Chan..., Souffle la voix du danseur.

Son ton est faible et inquiétant, il fait redescendre la colère de Bangchan.

- Qu'est-ce qu'il se passe ?

- Viens me chercher...

- M...Où es tu ? Lâche-t-il trop inquiet pour ne pas céder.

- J'en sais rien. Je t'envoie ma localisation."


Minho raccroche laissant perplexe Bangchan. Il a finalement dû se passer quelque chose. Le Président soupire et sort de la salle de bains mais au moment d'ouvrir la porte il tombe sur le corps à moitié endormi de Felix qui se frotte les yeux et manquant de lui faire faire un arrêt cardiaque.


" Désolé, j'ai vu de la lumière. Tout va bien ? Demande le pianiste.

- Oui. Dit il. Minho a besoin de moi, je dois partir.

- Ok. Répond le pianiste ne posant pas plus de questions.

- Si tu veux on continue demain ? Tu n'as qu'à venir chez moi.

- Demain je peux pas, j'ai un rendez-vous médical mais lundi après les cours, si ça te va.

- Parfait."


Bangchan sort de la salle de bains, laissant passer Felix. Il change rapidement et commence à partir, Felix sur ses talons. Il se retourne cherchant ses mots, au lieu de quoi il décide de se pencher et lui déposer un baiser papillon sur la joue ce qui surprend le plus jeune, pas tout à fait réveiller.


" Fais comme si c'était un rêve." Sourit Bangchan avant de sortir.


A peine a-t-il refermé la porte derrière lui qu'il pose sa main sur sa poitrine, sentant son cœur tambouriner comme un malade par ce simple geste. Il aimerait pouvoir faire le bilan de la situation, repasser les évènements qui ont conduit à cet instant précis mais il n'a pas le temps, déjà son téléphone vibre lorsqu'il reçoit le message de Minho lui indiquant sa localisation. Il remet sa veste rapidement et court au milieu des couloirs de l'immeuble jusqu'à la sortie. Dehors la pluie continue de tomber à un rythme régulier mais il ne semble pas y avoir de l'orage. Il prend son téléphone pour appeler un taxi, le seul moyen de transport disponible, les premiers bus n'étant pas encore en service.

Après un long trajet, il se retrouve au bord du fleuve Han, assez loin finalement de l'appartement de Minho ce qui interroge le musicien. Il demande au chauffeur de l'atteindre et paie la première partie de la course. Il rejoint le quai et aperçoit son ami assis sur un banc observant les lumières se reflétées sur l'eau. A mesure que la distance se réduit, Bangchan ralentit et s'approche avec précaution, craignant l'état d'esprit dans lequel il va retrouver le danseur. La pluie continue de tomber, Minho n'a pas de parapluie et une pauvre capuche de sweat lui couvre la tête. Il est trempé, impossible de savoir depuis combien de temps il attend.

Bangchan arrive définitivement à sa hauteur, il se penche, soucieux, apercevant maintenant son profile et remarque le visage sombre du danseur. Il s'approche et pose une main chaleureuse sur son épaule le faisant relever la tête dans sa direction.


" On rentre ?

- Je veux pas rentrer chez moi. Lui répond simplement mon ami.

- On va chez moi."


Minho affirme d'un signe de tête et suit son ami jusqu'au taxi. Le trajet est silencieux, Minho ne le regarde même pas. Son corps semble tenter de disparaître dans les sièges en cuir du véhicule, la tête baissée, les épaules affaissées. Il est abattu et Bangchan doit prendre son mal en patience pour réussir à le faire parler. Il se contente de lui prendre la main et d'attendre que la voiture s'arrête devant son immeuble.

Des minutes interminables, jusqu'à ce que les deux garçons descendent et paient le chauffeur. Minho est tiré par la main de Bangchan qui monte les marches jusqu'à son appartement. Le silence est lourd, les pensées des deux amis n'ont censés de fuser dans tous les sens, patientant encore quelques mètres avant de se retrouver seuls.

Lorsque la porte s'ouvre et que la lumière s'allume, Bangchan se débarrasse de ses vêtements trempés sur le palier. Minho en fait de même pendant que son ami se charge de récupérer des vêtements de rechanges. Il tend une pile à Minho tandis qu'il enfile rapidement son bas de jogging, un grand t-shirt blanc et qu'il allume définitivement les lumières de son loft en forme de U. Une grande et unique pièce leur fait face. Les murs en briques rouges, les tyuaux apparents donnent un aspect industriel que Chan affectionne, c'est pour ça qu'il a choisi cet appartement qu'il a entièrement retapé avec Changbin.

Dans un coin trône un piano droit ainsi qu'un violoncelle et une guitare, sur une commode qui longe l'espace musique où est habituellement posé son étui à violon. En longeant encore le mur un petit salon a été aménagé, des fauteuils bas en tissu vert forêt et une caisse sur roues aménagé en table basse au centre. De l'autre côté un immense comptoir ressemblant au bar dans lequel travail Minho, sépare la cuisine. Complètement de l'autre côté du U, des grands panneaux coulissants séparent le coin nuit, un immense lit en baldaquin et entre deux paravents une baignoire immense en cuivre dont Bangchan est très fier. Minho a toujours trouvé étrange d'avoir sa baignoire à côté de son lit mais il ne peut pas nier que ça a un côté assez sexy. Sans parler du baldaquin. Si une conquête pouvait être timide en arrivant chez le Président, elles chaviraient toutes devant le charme atypique des lieux. Enfin, pour ça il faudrait encore que Chan ramène des conquêtes chez lui.

En s'avançant jusqu'au coin nuit, les lumières s'éteignent derrière eux et ne reste que la lampe de chevet de la chambre. Bangchan invite Minho à s'installer à côté de lui, ce dernier ne se fait pas prier et se laisse tomber, sans un mot.


" Raconte-moi tout. Lui dit Chan en s'accoudant et observant le profil du danseur regardé le plafond.

- J'ai embrassé Sung.

Bangchan cache son choc, il cligne plusieurs fois des yeux et se retient de faire une remarque, de toute évidence ce n'est pas une bonne nouvelle.

- Ok. Et comment il a réagi ? "


Minho ferme les yeux, il se mord les lèvres et se remémorant les évènements de la soirée. Juste après le baiser. 


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Aie Aie 

Bien sûr flash back dans le prochain chapitre sur la soirée de Minho.

Quant à celle de Bangchan, elle attendra un peu...


Va falloir mettre un peu plus d'action.


A bientôt 

D.


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