Agatha m'avait donné sa jument blonde que j'aimais particulièrement, elle s'appelait Pichi ! Bien entendu, c'est moi qui lui a donné ce nom, je l'aime beaucoup, mais Lucrezia n'aime pas du tout, ce prénom, c'est apparemment ridicule , elle devrait d'abord ce rendre compte que c'est son prénom à elle qui est ridicule!

Elle m'avait aussi donnée une cape bien épaisse me protégeant du froid, avec des gants et des bottes adaptés, et bien entendu des provisions.

J'étais sur la route menant vers le Sainte-Empire, et bien sûr, c'était bien plus facile avec Pichi, je me fatiguais moins. Mais le froid de la Pologne et aussi glacial qu'en Russie, et sans un minimum de feu, on ne peut pas vraiment survivre, pas en pleine hiver. Je demandai alors:

« Lucrezia...est-ce que...est-ce que tu pourrais faire la même chose qu'hier? Tu te souviens n'est ce pas? Du feu...s'il te plaît !

-Oui, je m'en souviens! Mais c'est toi qui le fait cette fois, jeune fille, me dit-elle.

-Comment ? Je ne sais même pas comment utiliser ces pouvoirs! De plus, la première fois, je m'étais évanouie ! Protestai-je.

-Bon...écoute bien! Je vais t'apprendre à l'utiliser, mais tu vas devoir m'écouter quoi qu'il arrive, tu dois me faire confiance, sinon ça ne marchera pas! C'est clair? Déclara-t-elle.

- Très clair, répondis-je un peu excité de voir réapparaître la boule de chaleur dans ma main qui m'apaisait.

-Bien...donc pour utiliser mon pouvoir tout ce fait sur le mental, et ton cœur évidemment. Tu vas me laisser entrer dans ton cœur, même si ça risque de faire mal, en aucun cas tu dois crier ou même bouger ton buste, expliqua Lucrezia.

-D'accord. »

  Soudain ma tête devint plus légère, mais ce fut de courte durée, car mon cœur me faisait atrocement mal! Quelque chose tourbillonna autour, et se propagea dans mes veines, c'était une chaleur intense et insupportable!

Puis je fus comme déconnecté du monde...mon corps tenait encore debout, mais il était inconscient, car tout se passait à l'intérieur, dans mon esprit.

J'étais dans ma chambre en Russie, à Saint-Pétersbourg, tout était propre comme à son habitude. Mais personne n'était là à part, moi et...elle.

Lucrezia était plus grande que dans le miroir, et son corps enflammé, qui me fit un peu pleurer, était merveilleusement lumineux et chaud! Ses yeux sombres devinrent envoûtant du regard...elle était majestueuse.

  Je fermai mes yeux, cette divinité était trop belle pour que je la regarde ainsi. Soudainement, je vis des images...des sons...des couleurs! Puis nous étions dans un désert, avec une sorte de plateforme d'argile contenant des plantes.

« C'est là, que ma vie a commencé. Je n'avais pas de date de naissance, et je n'aurais pas non plus de date de mort...on m'a créé comme je suis maintenant, m'expliqua-t-elle le regard calme.

- Ça doit être une triste vie alors...ne pas avoir de parents, de personnes sur qui compter, ou encore des personnes qui t'aiment...c'est dur, me disais-je.

-Non! Je suis moi même une source de réconfort, contrairement à vous les humains, je n'ai pas besoin de personne sur qui compter, je me suffit. Et puis, des personnes me vénèrent!

-Alors tu aimes quand tout est calme...alors pourquoi tu es rentrée dans mon esprit ? Me demandai-je souriante en me rappellent de mes bêtises.

-Comme si je savais que tu allais couper les cheveux d'une amie, et que tu allais faire boire de la vodka à un ours! »

À cette remarque, nous rimes tout les deux, en se rappelant de l'ours incontrôlable, et de Père en colère...je me demandai comment Lucrezia pouvait rire alors qu'elle possédait un bec. C'était un oiseau!

  Puis je revins à la réalité...et tout changea, j'entendais les battements de mon cœur, qui crépitaient intensément, et celui de Pichi un peu moins que les miens. Et sans m'en rendre compte ma main brûlait de la même flamme qu'hier soir.

  Mais cela avait peu d'importance...car le rire de Lucrezia c'était incrusté dans mon esprit, et dans mon cœur.