
• Ch.5 - Contrôle • [✓]
Précédemment:
Suite à son réveil à l'infirmerie, elle a travaillé toute la matinée avec les sarcleurs. Après le repas, dans un accès de colère, elle a frappé Newt et s'est retrouvée au gnouf.
Je fus réveillée par l'ouverture du labyrinthe, toujours aussi bruyante. Je m'étirai alors que quelqu'un approchait.
– Tu peux me donner une explication ? demanda une voix grave.
Je levai la tête vers Alby. Il arborait une expression neutre mais ses prunelles trahissaient une pénible curiosité et de la colère contre moi.
– J-je sais pas... Je me suis énervée... Je crois... bafouillai-je, paralysée.
– Tu crois ? répéta-t-il en appuyant bien sur le mot « crois ».
– Je sais plus...
– Tu ne sais plus ? Mais vois-tu, ici, nous avons des règles. Tu les as apprises, n'est-ce pas ? (je hochai la tête) Je peux comprendre que tu sois perdue ou je ne sais quoi encore. D'ailleurs, je peux t'assurer que tu n'es pas la seule à en être venu aux coups. Mais tu as beau ne pas être la première dans ce cas, cela ne change rien, tout comme le fait que tu sois une fille. C'est bien compris ?
– Oui, murmurai-je, dans un souffle.
Il se releva et commença à partir mais je l'interrompus dans sa lancée :
– Attends, comment va Newt ?
– Il a juste quelques bleus, rien de grave. Il a eu de la chance que Minho a été là pour te retenir.
Cette fois-ci, il partit pour de bon. Je me rapprochai de la porte pour observer le bloc ; tout le monde était déjà à l'ouvrage. Je me rassis au fond du gnouf en grimaçant. J'étais légèrement courbaturée. Je fermai les yeux et m'endormis.
•
Je me réveillai alors que l'on ouvrait la grille de ma prison artisanale. J'avais dormi presque la journée entière, étant donné la position du soleil. Je tournai mon regard vers le blocard mais je ne réussis pas à l'identifier tout de suite.
Au fur et à mesure que mes yeux s'habituaient à la forte lumière dû à la lanterne dans sa main, je reconnus les cheveux blonds. C'était Newt. Je sautai au dehors puis marquai un temps d'arrêt. Newt, quand à lui, partait déjà, sans un regard vers moi. Je le retins en lui attrapant le bras.
– Newt, s'il te plaît... (il se retourna vers moi, sans pour autant me regarder) Je voulais que tu saches que je suis vraiment désolée de t'avoir frappé... J'ai eu une pulsion, je crois...
Alors qu'il avait gardé les yeux baissés depuis le début, il se décida enfin à les lever vers moi. Le sarcleur me fixa dans les yeux et ce fut à mon tour, déstabilisée, de baisser les yeux. Bouleversée, je ne restai pas plus longtemps en sa présence et partis rejoindre mon hamac au pas de course.
J'étais en train de m'installer quand je sentis une pression sur mon épaule. Je me retournai vivement et découvris Minho. Sans réfléchir, je le pris dans mes bras et laissai mes larmes se déverser sur son épaule.
Ne sachant pas comment réagir, il n'émit pas un geste pendant quelques secondes avant de me serrer dans ses bras à son tour. Je fus légèrement surprise par ce geste, ne le pensant pas ainsi, mais je m'en réjouis – C'était peut-être la seule fois que j'aurai l'occasion de lui faire un câlin. Il sentait bon, d'une odeur qui lui correspondait bien, et il émanait de lui une sorte de rassurante sécurité.
– Je pensais que je t'effrayais ?
Je me détachai de lui et essuyai mes larmes. Je levai alors mon visage vers Minho, un sourire compatissant ornait son visage.
– Emilie, pourquoi tu pleures ? finit-il par me questionner, inquiet et confus.
– C'est Newt. Je crois qu'il m'en veut vraiment...
– Mets-toi à sa place, la bleue. C'est normal qu'il ne veuille pas te reparler tout de suite après ce que tu lui as fait. Mais ne t'en fais pas, ce gars t'aime bien et il arrivera pas à te faire la tête bien longtemps, tu peux me croire.
– Comment ça, il m'aime bien ? m'exclamai-je, troublée, les joues rougies.
– Il t'aime bien, c'est tout ce que je sais. Et puis, ça se voit. Mais, en tout cas, arrête de pleurer, s'il te plaît. Repose-toi et tout rentrera dans l'ordre, d'accord ?
Je lui répondis simplement par un sourire avant de me recoucher. Pendant ce temps, il partit, me laissant seule sur mon hamac. Je fermai les yeux avant de me rendre compte qu'après avoir dormi toute la journée, je n'avais plus sommeil.
Je me levai et me dirigeai vers l'observatoire. De là-haut, j'avais une vue panoramique sur l'étendue du bloc et je pouvais mieux observer le labyrinthe. Les murs étaient gigantesques et couverts de lierre, c'était inimaginable.
J'entendis alors des cris stridents qui me firent frémir. Je n'aimerais vraiment pas rencontrer un griffeur... Je m'assis au bord, les jambes dans le vide. J'attendis, de cette façon, pendant un quart d'heure avant de me relever et de redescendre.
Je me dirigeai vers le lac voulant me laver pour passer le temps mais également car j'avais bien besoin d'une douche après cette dure journée. J'arrivai en vue du lac, mon sac à la main. J'avais failli l'oublier et, en allant le chercher, j'avais manqué de réveiller quelques blocards. Et j'étais presque sûre d'avoir écrasé un pied.
Enfin arrivée au lac, et après m'être assurée qu'il n'y avait personne, j'ôtai mes vêtements et plongeai dans l'eau glaciale. Nager en pleine nuit était fort peu rassurant, mais je ne pouvais m'empêcher de savourer cet instant de tranquillité. Sentir l'eau sur mon corps produisait une telle sensation de bien-être et d'apaisement. Je fis d'abord quelques tours du lac avant de me laver. Je replongeai une dernière fois mais finis par me résigner à sortir de l'eau et à me séchai.
Je me rhabillai quand j'entendis un craquement et un juron, tout près, dans les bois. Quelqu'un m'observait. D'instinct, je pris ma brosse pour me défendre et haussai la voix :
– Qui est là ? (comme personne ne répondit, je réessayai) Je sais qu'il y a quelqu'un, montre-toi !
Sans que je ne m'y attende, quelqu'un émergea précipitamment des arbres et me sauta dessus. Je réussis à esquiver l'attaque, malgré la rapidité du blocard. Je scrutai les traits de mon agresseur mais je ne parvenais pas à le reconnaître, l'obscurité était bien trop présente.
Je repris mes esprits et me remis debout pour recommencer à courir. Le garçon, s'étant lancé à ma poursuite, courrait plus vite que moi et réussit à m'attraper les jambes. Il me retourna sur le dos et commença à se rapprocher de moi. Il tremblait. Un mélange d'émotions explosives s'empara de moi. J'étais épouvantée mais également énervée.
Énervée d'être aussi vulnérable et faible. Le blocard se mit à balader ses mains sur moi en balbutiant :
– Je... Il me... c-contrôle... J-je ne peux... rien faire... Je suis... d-désolé... Em-Emilie...
Il dirigea alors ses mains vers mon pantalon en tentant de le déboutonner mais je réagis instantanément, ne souhaitant vraiment pas qu'il aille plus loin, et lui donnai un coup dans ses parties. Il tomba sur le côté en grimaçant et mit ses mains entre ses jambes. Je me relevai et recommençai à courir, vers la forêt et vers les blocards.
Par la même occasion, je tentai d'attirer l'attention de n'importe quel personne pouvant me venir en aide, en criant mais, encore déboussolée, je ne parvins qu'à émir de faibles plaintes.
Mon agresseur, toujours à mes trousses, gagnait du terrain. J'accélérai mais mon pied se prit dans une racine. Devenue une proie facile, il put aisément m'attraper et m'empêcher tout mouvement, en bloquant l'ensemble de mes membres ainsi qu'en plaçant une main sur ma bouche.
Il passa une de ses main sous mon tee-shirt, je sentai sa main sur moi, ce qui m'horrifia. Comment cela pouvait-il m'arriver, à peine quelques jours après mon arrivée ? Les larmes me montèrent aux yeux, elles étaient teintées de rage. J'essayai de m'enlever de son emprise lorsque sa main commença à s'approcher dangereusement de ma poitrine.
Je décidai alors de lui mordre la main, espérant le blesser pour me faire gagner du temps. Il l'enleva du devant de ma bouche et la porta à son autre main. Du sang gouttait. Je rassemblai mon courage et me relevai brusquement en lui donnant un coup de tête. Le garçon se prit la tête entre ses deux mains – teignant une partie de ses cheveux en rouge sang – et grogna. Je me relevai et il fit de même. Il tenta de me donner un coup de poing mais j'attrapai son poignet et le lui tordis ; il poussa un gémissement de douleur. Une force nouvelle m'animait.
Ce fut à mon tour de lui donner un coup : je le frappai à la mâchoire. J'entendis un craquement sinistre. Il me fit un croche-pied et je tombai à terre, ma tête se cognant contre le sol.
Je devins moi, à mon tour, plus qu'énervée et poussai un cri furieux avant de lui sauter dessus. Je lui donnai une multitude de coups de poings en lui fêlant des côtes au passage. Le combat allait bientôt toucher à sa fin.
Je portai mes mains à son cou et le collai contre un arbre. Je serrai de plus en plus. Il suffoquait et ses yeux s'exorbitaient. Il tentait de retirait mes mains mais ma poigne était bien trop forte. Au bout de plusieurs secondes, son visage virant à une couleur vraiment inquiétante, ses yeux devinrent vitreux et sa respiration se ralentit rapidement avant de s'arrêter. Définitivement. J'entendis, tout à coup, des pas hésitants s'approcher.
– Emilie...
Je lâchai brutalement le corps qui retomba sur le sol en un bruit insignifiant. Je ne me retournai pas à l'entente de cette voix familière. Je venais de prendre conscience de mes actes. Je venais de tuer.
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Vous pensez qu'elle appartient à qui cette voix familière ?
Merci pour vos votes et vos comms !!
– Bisou mes griffeurs ♡
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