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Partie I - 1.


PARTIE UNE. 1.

L'air est pur. Chaque inspiration me fait ressentir une multitude de sensations. Je fais craquer mes doigts, je tente d'apprécier le moment présent, mais je ne réalise pas encore. Une pensée unique monopolise mon esprit. Le moment est venu d'enfin réaliser le rêve de mes ancêtres, d'Onorpe tout entier.

Il m'est strictement impossible de comprendre que cette étendue de verdure qui me fait face est restée si longtemps impénétrable. Et il m'est encore plus difficile d'intégrer que ces feuilles qui tournoient calmement autour de moi ne m'appartiennent pas, que cet oxygène que je savoure peu à peu ne m'appartient pas.Cependant, ce n'est qu'une question de temps. Demain, la terre sera mienne.

Mon attention se reporte sur le compte à rebours installé au-dessus de ma tête. Les dix secondes qui m'étaient accordées commencent enfin à s'écouler. J'allais bientôt me jeter dans cette course qui permettrait à ma région, mon peuple, de reconquérir ce qui nous appartient depuis longtemps. Uniquement dix petites secondes qui feront oublier que la Terre nous était étrangère.

J'allais enfin pouvoir sortir, enfin, pouvoir courir.

Un.

La puissance du haut-parleur faisait trembler la sphère limpide dans laquelle on m'avait enfermé, faisant résonner les fréquences dans tout mon corps.

Deux.

Trois.

Mon pouls s'accélérait. Je jetais un coup d'œil autour de moi, tentant de repérer une dernière fois les lieux, de trouver la personne qui partageait mon territoire.

Quatre.

Impossible. Je savais pertinemment que cela ne servait à rien de le chercher. Il devait se trouver à une dizaine de kilomètres. Mieux valait-il que je me concentre sur ma respiration.

Cinq.

En effet, mon souffle prenait une accélération inquiétante, retentissant entre mes entrailles. Je n'entendais que lui. Je passais ma main gantée vers mon cou dans l'espoir de me calmer. Le stresse m'envahissait.

Six.

Je tentais de me rappeler les derniers conseils de ma mère. Il fallait que je protège mes frères. Interdiction formelle de se blesser ou encore pire, d'abandonner.

Sept.

Un crépitement retentit dans mon oreille, je venais d'être connecté à Aaron. 

Huit.

Le stress, l'appréhension et l'adrénaline ne faisaient plus qu'un. L'angoisse monopolisait mes veines, engourdissait mes muscles.

Neuf.

Je me suis penchée, prête à prendre appui pour démarrer le plus vite possible. Ma vie allait se jouer en moins d'une seconde.

Dix.

L'écran qui laissait jusqu'à présent dérouler le temps s'est allumé, transmettant mon image. Les drones ont décollé, et la porte de la sphère en vert s'est ouverte. Je me suis élancée.

*

Je mobilisais mes derniers efforts pour poser ma respiration après les exercices de cardio de Thomas, mon tuteur. Impossible, j'étais épuisée.

-Redresse-toi Alexis. On n'a pas fini ! cria-t-il, arrivant au pas de course, plus en forme que jamais. Je l'ai fusillé du regard, redressant machinalement ma queue de cheval d'un geste vif. Ce n'était pas lui qui souffrait.

-Attrape ! cria-t-il soudainement, avant de me lancer une bouteille d'eau. Je n'ai pas eu à réfléchir plus de deux secondes que mes réflexes prenaient déjà le dessus. La petite sphère métallique ne tarda pas à atterrir dans mes mains.

-Il faudra que tu m'expliques un jour, d'où te viennent ces pulsions soudaines de m'assassiner ! m'exclamais-je avant de l'ouvrir pour boire quelques gorgées. Thomas s'est contenté d'exploser de rire tout en s'approchant de moi.

Mon regard a croisé le sien et ses yeux bleus machiavéliques m'ont indiqué qu'il préparait un mauvais coup. Il ne m'en a pas fallu plus pour que je me mette sur mes gardes. Il a fondu sur moi d'un coup sec tandis que,je l'évitais à la dernière seconde. Sa chute ne fut pas douloureuse, lui permettant de se remettre sur ses pieds en moins de temps qu'il n'en faut pour cligner des yeux. Il a tenté de m'envoyer valser à nouveau, trop tard, je l'avais bloqué, tout en positionnant mes mains autour de sa gorge.

-Alors ? Qu'est-ce que tu vas faire maintenant ? ricanais-je tout en me retirant. Il a haussé les épaules, et s'est relevé à son tour.

-C'est bien Alex, tu t'améliores de jour en jour, m'informa-t-il. Thomas a attrapé ma bouteille et l'a lancée plus loin, sans doute pour éviter que l'on se blesse avec.

Je n'ai pas fait la sourde oreille face à ce compliment. Il fallait dire que je n'en avais pas souvent à la base. Onorpe, la planète qui avait remplacé la Terre possédait une mentalité particulière. Ici, on naissait pour être irréprochable, pour travailler sans relâche. L'erreur n'existait pas.

Thomas s'est assis sur le praticable, remplaçant son expression taquine par la gravité. D'un geste, il m'a invité à le rejoindre. Action que je me suis empressée d'exécuter. Quelques minutes de repos ne me feraient pas de mal.

-Est-ce que tu sais quand est-ce que ta mère va revenir du parlement ? demanda-t-il inquiet. Je me suis soudainement braqué, ne sachant répondre à ce sujet.

Ma mère exerçait le rôle de commandante en chef de l'une des armées d'Onorpe. C'est un poste que ma famille occupait depuis l'arrivée des humains sur la planète

« remplaçante ». Après l'explosion de la météorite sur la planète bleue, seule l'élite avait eu l'opportunité de s'enfuir. Parmi eux, plusieurs grandes familles que les parlementaires, nos leaders, avaient jugé bon de remercier pour leurs servitudes durant le débarquement. Nous leur étions redevables. Pourtant, ma génitrice avait échoué à une mission d'équipe contre un petit groupe de rebelles. Ils avaient réussi à pirater les données du parlement sans que les chefs des armées des différentes régions n'aient pu faire quoi que ce soit. Ma mère et les autres commandants avaient été convoqués par les parlementaires, pour trouver une solution et agir contre ce problème. Mais Thomas le savait aussi bien que moi, si elle avait été appelée, cela n'engendrerait rien de bon.

-Je ne sais pas, avouais-je, je n'ai aucune nouvelle d'elle depuis plus d'une semaine.

-Peut-être qu'ils travaillent sur un nouveau projet, fit le brun sans grande conviction, tentant de se convaincre lui-même.

Il n'en fallut pas plus pour que les portes de la salle d'entraînement s'ouvrent dans un boucan tonitruant. Si je n'avais pas eu l'habitude de ces entrées fracassantes, j'aurais sans doute sursauté, mais ces dix-neuf années à ses côtés m'avaient forger.

-Alexis Widernarde! Comment se fait-il que tu ne t'entraines pas? hurla cette voix que je connaissais trop bien. Devinant une menace sous ces paroles, je me suis redressée d'un bond avant de faire face à une grande femme brune aux cheveux courts et aux yeux étirés. Elle me lança un regard dur, me faisant presque déglutir.

-Bonjour maman, dis-je me faisait force pour ne pas triturer mes mains nerveusement. Elle n'a pas pris le temps de me répondre et s'est directement tournée vers Thomas. Ce dernier lui a adressé un regard épris d'inquiétude. Le jeune homme, en plus d'être mon tuteur, exerçait également le rôle de bras droit auprès de ma mère. Personne ne connaissait mieux que les affaires de la région, élément que je trouvais extrêmement frustrant puisqu'il était impossible de lui soutirer des informations.

-Mike s'en est sorti sans une remarque, c'est sur moi qu'est retombé leurs colères, dit- elle froidement. Je me suis retenue de lever les yeux aux ciels.

Onorpe était séparé en cinq grandes régions, permettant aux grandes familles qui avaient rythmé l'histoire de notre nation, d'exercer des rôles primordiaux : l'armée et la haute fonction publique. La population se partageait donc la Chinet, que je représentais, mais aussi, l'Amerine, l'Europia, l'Afrine et enfin l'Austranie.

Nos rôles étaient simples. Nous devions veiller à ce que les ordres des parlementaires, Astride et Arold Kineme, s'appliquent le plus efficacement possible. Le fameux Mike était à la tête de l'armée d'Austranie. Or, depuis la nuit des temps, la relation entre nos deux régions s'était révélée plus que tendue. Je n'avais pas eu les détails de la dernière mission, mais j'étais persuadé que leurs collaborations avaient mal tourné.

-Alexis va rejoindre tes frères, je dois parler à Thomas. J'arrive dans quelques minutes, m'ordonna-t-elle tandis que je m'exécutais sans broncher.

J'ai toujours été de nature extrêmement curieuse, mais la discipline que m'avait inculquée mon éducation avait effacé cette facette de ma personnalité. Sur Onorpe, moins on en savait plus on avait de chance de s'en sortir.

J'ai poussé la porte, m'enfonçant dans les couloirs gris de la base militaire. Cet endroit grouillait de vie et tout était organisé à la seconde près. J'ai croisé une dizaine de soldats sur mon chemin, leur accordant un signe de tête tandis qu'il s'arrêtait devant moi pour me laisser passer, soulevant leurs calots. Ils savaient tous que j'étais leurs prochaines commandantes et ils me vouaient tous un respect sans égal.

La hiérarchie était la règle d'or sur cette base. Et c'était sans doute la raison qui avait poussé ma mère à me façonner une image parfaite. Image que je me devais bien entendu d'entretenir. Ma famille était la seule à posséder un large espace privé, s'apparentant à une maison si l'on avait vécu en dehors de la base. Les soldats se contentaient de dortoir, et pouvaient espérer obtenir un appartement s'ils fondaient une famille. Cependant, malgré ce statut, ces avantages et les cinq cents personnes qui s'activaient autour de moi, je me sentais terriblement seule, ma vie sociale se contentant seulement de mes trois plus jeunes frères.

-Alex! cria quelqu'un derrière moi. Je me retournais d'un coup sec avant de voir Aaron, mon frère le plus âgé arriver en courant. Ses lunettes de vue plantées sur son nez lui donnaient un air sérieux. Nous avions à peine une année d'écart. Il aurait pu devenir un très bon rhéteur s'il n'avait pas été handicapé par sa timidité. En effet, son image bien plus sympathique que la mienne créait une aura de confiance autour de lui. Cela le rendait presque charismatique. Il avait choisi à ses dix ans de s'orienter dans l'informatique de guerre pour suivre les pas de notre père. C'était, ce qu'on appelait plus communément, un petit génie.

Ses yeux bruns n'ont pas manqué d'analyser les alentours, laissant soudainement une expression éprise de déception marquer son visage. En grandissant, son manque de tact et son incapacité à maîtriser ses émotions étaient devenus ses principaux problèmes.

-Thomas n'est pas là? demanda-t-il. J'ai froncé les sourcils, troublé qu'il parle de lui. Habituellement, il cherchait à l'éviter.

-Non, il est avec maman, pourquoi ? Tu veux le voir ? le questionnais-je curieuse de connaître ses intentions.

-Oh non ! Surtout pas ! Habituellement tu es fourrée avec lui. C'est tout, répondit-il du tac au tac.

-Tu sais pourquoi maman nous a demandé de nous retrouver ? demandais-je tout en resserrant une nouvelle fois ma queue de cheval.

-Non, mais, ça m'avait l'air important, répliqua-t-il.

J'ai poussé la porte d'entrée, tout en faisant un signe à un soldat dans le couloir. Puis, je me suis laissée tomber sur le canapé avec un grognement. J'étais tellement fatiguée.

Au même moment, une petite boule d'énergie m'a sauté dessus. Le petit garçon n'a pas tardé à exploser de rire. Mon plus jeune frère, muni de son plus grand sourire, trépignait d'impatience.

-Tu le sais ça ? Tu sais que maman est rentrée? me demanda-t-il alors que je passais ma main dans ses cheveux bruns.

-Oui Hanerique, maman est venue me voir, l'informais-je, m'imprégnant de sa bonne humeur communicative. Trop tard, ses yeux noirs se ternirent subitement, et il se dégagea de mes bras.

-Où vas-tu? demandais-je tandis qu'il courait se réfugier dans les bras d'Aaron.

- Tu boudes Riquy? ricana-t-il.

Aaron avait pris la mauvaise habitude de donner des surnoms à tout le monde, et cela depuis notre enfance. Or, ce toc avait la fâcheuse tendance de m'agacer.

Au même moment, mon père entra dans la pièce, suivit de près par Ashton, mon deuxième et dernier frère. Le jeune adolescent de quinze ans était un vrai nid à problèmes. Son passe-temps favori était d'attirer les foudres de mes parents, et cela depuis toujours. Il avait un penchant pour la liberté, élément que ma mère ne supportait pas chez lui. Élément qu'Onorpe ne supporterait pas chez lui. Il était bien trop curieux pour rester à sa place et bien trop arrogant pour tenir sa langue. Cela m'avait toujours inquiété. La critique facile était dangereuse ici.

-Tu ne peux pas sortir de ce bâtiment Ashton ! Je te l'ai dit mille fois ! Imagine un peu la honte que j'ai eue quand le soldat Asmith est venu me trouver pour m'informer de ta tentative de fugue ! cria mon père furieux.

Il s'est assis lourdement à mes côtés, sans doute fatigué de devoir le sermonner une énième fois. Lorsqu'il était agacé, il était souvent pris de migraine. Cela ne manqua pas. Il retira ses lunettes de vue et se massa les tempes avant de lâcher un long soupir.

-J'ai bientôt 16 ans papa ! Vous me demandez d'être prêt pour assumer des responsabilités, mais je ne sais même pas qui je suis ! Et, tu ne me laisses toujours pas voir le monde ! Je veux savoir ce qu'il se passe en dehors de ces murs ! s'écria Ashton, furieux.

-Ce n'est pas ce que l'on te demande Ashton. Tu n'as pas à savoir qui tu es, Onorpe a déjà choisi qui tu serais. Répliquais-je agacé d'avoir ce énième débat avec lui.

C'était un adolescent aux cheveux bruns, et aux yeux étirés noirs, un trait de famille. Sa peau était aussi bronzée que la mienne tandis que celles d'Aaron et Hanerique étaient bien plus claires. Ashton était sans doute celui qui me ressemblait le plus.

Mon père allait également répliquer pour remettre mon frère à sa place. Cependant la porte d'entrée qui s'ouvrait en un grand fracas ne lui laissa pas le temps. Ma mère, en plus de couper la dispute entre les deux hommes, entrait dans la pièce de manière théâtrale.

-Alexis ne croise pas tes jambes, Aaron arrête de rêver, Ashton je t'interdis de me couper la parole et Hanerique assieds toi correctement, ordonna-t-elle avec autorité. Nous nous sommes exécutés sans broncher. Mon père, lui, a levé les yeux au ciel.

-Comment s'est passé ton séjour ? demandais-je curieuse d'en savoir un peu plus. Elle m'a fusillé du regard.

-Ce que j'ai dit à ton frère, vaut aussi pour toi Alexis, répliqua-t-elle froidement.

Je me suis tue, sans même protester. Ma mère était sans doute la seule personne qui me faisait peur. Je ne protestais que très rarement face à elle.

La quarantenaire laissa son regard s'attarder quelques secondes sur nous. Elle utilisait souvent ce procédé pour faire monter la tension dans une pièce et attirer l'attention.

-Le conseil s'est plutôt bien passé. Les parlementaires nous ont annoncé une grande nouvelle, fit-il calmement.

J'étais fasciné par sa façon d'utiliser le silence dans ses phrases pour rendre son discours captivant. Elle était la définition même du charisme.

Ma mère finit par planter son regard dans le mien, laissant un grand sourire fendre son visage.

-La Terre est à nouveau habitable, lâcha-t-elle, tandis que ma bouche s'ouvrait d'un coup, sous le choc.

La nouvelle me fit l'effet de coup de poing. J'ai dû tourner la phrase plusieurs fois dans ma tête avant d'enfin comprendre ce qu'elle signifiait. À vrai dire, des centaines de pensées emplissaient mon esprit et j'étais incapable de faire le tri.

Nous pouvions enfin reconquérir le territoire de nos ancêtres... Cela faisait des milliers d'années que l'homme avait quitté la planète bleue pour s'installer sur Onorpe. Les récits sur cet endroit méconnu emplissaient notre culture. « La Terre » avait sans doute été le premier mot que j'avais été capable de prononcer. Elle était le synonyme même d'utopie. Savoir que le rêve de centaines de générations, de mes ancêtres, devenait soudainement possible, semblait relever de la folie. C'était extraordinaire.

Je n'ai pas manqué d'analyser les réactions dans la pièce avant de me ressaisir. Je voulais savourer ce moment. Me souvenir des réactions que cette annonce avait suscitées. Or, je fus surprise d'observer qu' Aaron ne semblait pas prendre la nouvelle de la même manière que moi. Ashton semblait impatient d'en savoir un peu plus. Hanerique, quant à lui, ne comprenait pas notre engouement soudain.

Ce fut l'inquiétude du jeune homme qui me sortit de mon état d'euphorie. Je ne connaissais nul homme plus intelligent, plus censé qu'Aaron. Il avait toujours raison, et j'étais anxieuse à l'idée qu'il y ait vu un problème dans cette nouvelle.

-Pourquoi est-ce qu'ils t'en ont parlé maman? demanda-t-il méfiant.

J'ai froncé les sourcils, ne comprenant toujours pas où il voulait en venir. Maman était commandante en chef de l'armée de Chinet, cela me paraissait logique que les parlementaires aient décidé de la mettre dans la confidence.

-On y vient, Aaron, continua-t-elle. Les scientifiques qui ont travaillé dans la station spatiale attachée à laTerre ont fait un bilan de leurs études. Les résultats sont très bons, voire excellents. Maintenant, la question principale qui se pose et qui devrait vous préoccuper est bien entendu : qui va diriger la Terre ? Les Parlementaires nous ont une nouvelle fois montré leurs bontés. Ils nous ont en effet avancé qu'ils ne peuvent pas s'occuper d'Onorpe et de la planète bleue. Ils ont donc décidé de nous départager, nous, les représentants des armées. L'enjeu est donc de taille. Nous devons savoir quelle région va avoir l'honneur de gouverner cette planète. Où si vous préférez, vais-je avoir l'honneur de gouverner cette planète ?

-Et en quoi cela concerne tes enfants ? Tu ne nous confies jamais d'information sur les affaires géopolitiques les plus minimes, pourquoi nous parles-tu de ce qui pourrait décider de l'avenir d'Onorpe ? demanda à nouveau Aaron, agacé de voir ma mère tourner autour du pot. Je la connaissais trop bien pour savoir qu'elle nous faisait miroiter.

-Pourquoi on ne fait pas un vote au lieu de laisser les armées choisir? Tu n'as déjà pas assez de travail avec les rébellions ? ajouta Ashton, les sourcils froncés.

-Il n'y a pas plus qualifié que l'armée Ashton. Sans oublier que le vote est un système archaïque. Il n'est bénéfique pour personne et tu le sais. Je ne te le répéterai pas une nouvelle fois, ne remets jamais le pouvoir des parlementaires en question, répliqua ma mère froidement.

Le jeune homme déglutit sachant qu'il était allé trop loin cette fois-ci. Bien que nous ayons la chance d'être haut placés, personne n'était à l'abri ici et surtout pas les enfants de Marianna.

-Suite à des discussions acharnées, les parlementaires ont choisi de créer une compétition qui se déroulera sur Terre. Chaque région sera représentée par un candidat et le gagnant donnera le pouvoir à l'armée de sa région.

-Et qui va être l'heureux élu? ricanais-je. Je savais pertinemment que ma mère avait déjà présenté Thomas comme candidat.

Elle a inspiré, tentant de rassembler tout l'air disponible dans la pièce avant de lâcher sa bombe:

-Bien entendu, Aaron et toi Alexis. Qui de mieux que nos enfants pour nous représenter ? répondit-elle tandis que je me figeais.

Je mis quelques secondes à analyser sa réponse, pensant que ma mère nous offrait l'un des rares moments où elle faisait de l'humour. Cependant, au moment où je plantais mon regard dans celui de ma génitrice, je sus qu'elle ne rigolait jamais sur un tel sujet.

-Comment ça nous ? C'est impossible, nos formations ne sont pas terminées, aucun de nous n'a encore vingt-et-un ans. Est-ce que tu as oublié que je n'ai aucune connaissance de terrain ? fit remarquer Aaron, plissant les yeux.

-Je ne comprends pas maman ! s'exclama Hanerique qui semblait s'impatienter. C'était déjà rare qu'il réussisse à rester silencieux autant de temps.

Ma mère ne manqua pas de sauter sur l'occasion pour nous offrir une scène digne des plus grands théâtres du parlement, dont seule elle avait le secret. Elle s'ajusta au niveau du petit garçon et lui prit les mains :

-Alexis et Aaron vont partir sur la terre pour une petite course de vitesse, lui expliqua- t-elle alors que le regard de l'enfant s'éclairait.

-Moi aussi je veux y aller ! Je cours vite ! s'exclama-t-il les yeux épris d'une nouvelle lueur d'espoir. J'ai souri attendri par l'enfant qui ne semblait pas comprendre la situation. À vrai dire, moi non plus je n'étais pas sûre d'avoir tout saisi.

-Les parlementaires ont choisi d'envoyer les deux aînés de chaque famille militaire, finit-elle par dire.

-Dis surtout que pour te punir de ton échec, ils ont décidé d'utiliser tes enfants comme des appâts pour les rebelles. Et toi tu es tellement obnubilé par ton pouvoir que tu refuses d'ouvrir les yeux ! répliqua Ashton furieux.

Il n'a même pas attendu que ma mère réplique qu'il s'était déjà enfermé dans sa chambre, claquant la porte derrière lui. Ses crises de colère étaient de plus en plus violentes et j'avais bien peur que cela suffise pour le faire courir à sa perte lorsque je ne serais plus là pour le protéger.

-Il ne comprend pas la chance que vous avez, chuchota ma mère avant de nous lancer un regard attendri. Je ne l'avais jamais vu comme ça. J'avais bien peur que cela ne laisse présager rien de bon...

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J'espère que ce tout premier chapitre vous aura plus! 

Phase Haterre est une histoire que je travaille depuis un certain temps maintenant. J'avais publié la première version sur Wattpad il y a 6 ans et je suis ravie de vous offrir cette deuxième version que j'ai tant travaillé depuis! 

N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez que ce soit sur le style, l'histoire ou les personnages ! 


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