Partie 2 ⚓
Voilà où j'en suis, sentant la liberté courir sur mon visage et dans mon cœur. La peinture se trouve à des kilomètres de moi, mais je pense déjà au temps que je vais passer à retranscrire ce paysage. L'étendue de la mer à perte de vue, les vagues légères et le reflet du soleil orangé sur l'eau salé. J'aimerais même pouvoir retranscrire l'odeur de l'écume et le vent frais sur mes bras. Retranscrire la douce folie qui me prend alors que je le sens derrière moi. Il s'occupe des grandes voiles et de la direction du bateau. Nous nous sommes tant éloignés du rivage que seul le bleu nous entour.
Le bleu est une couleur apaisante.
Nous sommes seuls au monde.
Appuyé à la barrière blanche du voilier, je profite de la vue. Je sens alors sa présence se rapprocher, m'envahir, prendre possession de mes sens et me laisser sans voix.
- C'est beau, pas vrai ?
- Oui... je pense à la peindre.
- Qui ça ?
- La mer. Elle est magnifique.
- Tu voudras bien me le vendre... ?
Il est tout juste derrière moi. Je peux sentir son souffle dans mon cou, et j'ai du mal à répondre.
- Évidemment.
- Mais tu es encore plus magnifique que la mer. Chuchote t-il. Est-ce que tu pourrais aussi me vendre une peinture de toi ?
Ses mots me font frissonner violemment, et je perds définitivement le contrôle. Je recule, le laissant saisir mes hanches entre ses doigts fins.
Son prochain murmure est à peine un souffle, si bien qu'il se perd dans l'air délicat, mais je le saisis au vol, mes cinq sens en alerte.
- Laisse moi te toucher, Jungkook.
Ça y est, je sombre. Je l'ai rêvé tant de fois et pourtant je peine à acquiescer alors que les sensations se mélangent au creux de mon coeur. Elles m'étreignent d'une façon si douce que c'en est exquis.
Dos à moi, ses mains parcourent mon corps d'une lenteur insoutenable. Je regarde la mer dans les yeux, alors qu'il enlève mon t-shirt avec délicatesse.
Je ne crois jamais m'être senti aussi libre et enivré qu'en cet instant.
Les mèches de ses cheveux parcourent mon cou et ses lèvres trouvent leur chemin sur ma peau. Le couché de soleil nous éclaire d'un camaïeux de bleu, de rose et d'orange. Ses doigts tracent mon torse et je me cambre un peu plus à chacun de ses gestes.
Cette scène, j'aimerais aussi la peindre dans le futur.
- Tu es tellement sensible... Souffle t-il près de mon oreille, et je m'habille d'un frisson agréable.
Impatient, je me retourne et atrappe son menton entre deux doigts. Mon torse nu au vent de la mer, les sensations n'en sont que plus déculpées. Son regard se perd dans le mien. Et lorsque je fonds sur ses lèvres et les lie ardemment aux siennes, je le sens sourire.
Mais je ne l'ai pas vu, alors ça ne compte pas.
Je me promets de le faire sourire encore une fois.
Encore un millier de fois.
Je promets à la nuit qui s'installe que je le ferai aussi rire aux éclats, comme des milliers de perles brillantes d'hilarité.
Nous nous retrouvons bien vite au sol, sur la pelouse artificielle du pont du voilier. Je retire sa chemise avec des gestes hasardeux qui ne le laisse pas indifférent. Alors que je m'étais éloigné de lui, il continue de fixer ma bouche. Je déboutonne son haut, fais passer le vêtement sur ses épaules, et le fait tomber le long de ses bras. La chemise s'échoue avec délicatesse au sol. Dès qu'il le peut, il fait fondre à nouveau son corps sur le mien. Notre baiser de tarit pas, et l'éclairage sur nos peaux à présent nues est constitué d'un petit éclat de soleil et d'un grand éclat de lune.
Les milliers de petites étoiles nous observent, les astres nous jalousent, tandis que l'excitation dans mon bas-ventre est exquise.
Nos langues dansent l'une contre l'autre, entreprenant un ballet aussi calme que puissant. Cette danse laisse échapper quelques gémissements qui font monter ma chaleur corporelle à une vitesse impressionante.
Je suis en feu, et mes mains qui se baladent sur ses épaules, griffent son dos et s'aventurent sur ses abdos sont tout autant brûlantes. Sa peau l'est aussi.
La brise nous caresse et fait briller les perles de sueur qui commencent à nous recouvrir de gouttes dans lesquelles se reflète la lune.
Ses lèvres descendent dans mon cou, sur mes clavicules, puis sur mon torse, mon coeur, et plus bas, encore plus bas. Fou de sensations, je saisis ses cheveux entre mes mains moites et ma respiration erratique règne sur le son des vagues contre la coque du bateau.
De ses dents, il déboutonne mon pantalon en toile et le fait glisser le long de mes jambes. Nous ne nous quittons pas du regard, alors que j'aimerais imprimer cette vision pour l'éternité. Je veux le peindre sur ma rétine.
Une certaine vague de tristesse m'envahit lorsque je prends conscience que notre histoire n'aura lieu qu'ici, et que la scène que nous vivons se perdra dans les milliers d'autres que les êtres humains vivent sans laisser une seule trace.
Nous sommes éphémeres, comme tout ce qui constitue l'univers. Ce soir, je laisse l'univers user de son temps alors que ma tête se rejette en arrière.
Ses lèvres sont revenues à l'assaut des miennes, et sa main descend, descend, et descend toujours plus bas, jusqu'à éfleurer mon érection.
- A-ah..
Il atrappe mes gémissement à la volée et m'embrasse toujours plus hasardeusement. Nos gestes sont de plus en plus chaotiques alors qu'il efleure mon sexe à travers mon caleçon.
Mes mains trouvent leur chemin dans son dos, et le rapproche de moi pour lui faire comprendre que je n'en peux plus d'attendre.
Ses yeux dilatés m'offrent le reflet de millions d'étoiles ressemblant à des flocons. La pénombre y règne toujours, mais une part du désir vient l'illuminer.
Il finit par passer sa main sous mon vêtement, et commence une activité de va et vient régulière.
- Taehyung...
Je n'ai plus que son nom à la bouche. Encore et encore.
- Jungkook.
Ses yeux changent, et il retire rapidement le dernier bout de tissu qui me couvre. La passion a dévoré la douceur. Il m'embrasse à nouveau avec toutes ses flammes, et ma respiration s'accélère au fur et à mesure de ses mouvements.
Alors que je me sens déjà partir, il arrête tout. Inconsciemment, mes hanches se relèvent.
- Patience, petite vague.
J'aurais juré avoir vu un sourire, mon tout premier sourire voyant, mais je suis bien trop dans les vapes pour en être sûr.
Après un accord commun, ses doigts trouvent le chemin de mon entrée, et je crois que c'est à ce moment là que je perds réellement le contrôle. Alors que son index se meut en moi, puis lorsque son annulaire s'ajoute à la danse, je ne fais que répeter le même mot.
Taehyung. Taehyung. Taehyung.
Je le gémis, je le supplie, je le chuchote, puis le crie. Ce prénom aux sonorités si douces, appartenant pourtant à cet homme aux orbes rugueuses.
Le mélange de sensations s'invite agréablement dans l'entièreté de mon corps. Les yeux entrouverts, je fixe le ciel et le bleu-noir de la nuit à présent bien installée. Lui, je sens qu'il me regarde, qu'il me dévisage, qu'il s'extasie devant ma respiration courte, mes joues rosies et mes lèvres meurtries.
- Arrête t-toi. Je- je vais venir. Je peine à murmurer entre plusieurs gémissements.
Il s'éxécute, et viens m'embrasser encore une fois, avant de s'occuper de son pantalon et de son boxer, puis du préservatif. Je suis trop embrumé pour voir même d'où il le sort. Il se replace correctement au dessus de moi, me surplombant entièrement. Ses mains entourent mon visage et les muscles de ses bras se tendent sous mon observation attentive.
Son sexe effleure mon entrée, et l'entente d'un premier hoquetement de sa part finit bien par me faire baigner dans mon propre désir.
Il s'enfonce en moi avec lenteur, observant mes réactions. Voyant que j'ai du mal à m'habituer à sa présence, il vient embrasser la commissure de mes lèvres. Je viens délicatement y répondre en passant mes mains dans ses cheveux noirs. Ils sont doux et sentent la plage, le sable. Je sens quelques grains dans ses mèches sous la pulpe de mes doigts.
Les corps serrés l'un contre l'autre, il attend ma permission pour entamer un geste. Au bout d'une minute peut-être, durant laquelle je respire de plus en plus difficilement, je la lui accorde.
Ses doigts pressent mes hanches un peu plus fort alors que les miennes se perdent encore dans le labyrinthe de ses cheveux sombres. Il commence à se mouvoir et outre la légère douleur, le plaisir est fulgurant.
Il m'assaille encore plus lorsque je perçois le souffle saccadé de mon marin aux senteurs divines.
Petit à petit, ses coups de hanche se font plus précipités, moins bien controlés, mais tout autant exaltants. Le voilier se balance à notre rythme, voguant je ne sais où dans l'océan. Peut-être sommes-nous à des kilomètres, peut-être avons nous dérivé, ou bien Taehyung a pensé à jetter l'ancre, mais je n'en ai aucune idée.
Et je m'en contre-fiche.
Tout ce qui retient mon attention est son souffle court et mes gémissements de plus en plus bruyants, le contact de nos deux corps et cette boule qui se fait doucereusement torturer.
Je suis déjà sur le point d'exploser.
- Putain, tu vas déjà jouir.
Sa voix erraillée me fait perdre pied, et je me sens près de la délivrance. Ses mots se rejouent en boucle dans ma tête, me faisant gémir plus ardemment encore.
- A-ah... Je- Taehyung...
- Vas y, petite vague. Murmure t-il au creux de mon oreille.
C'est le son rauque et son ton emplit de désir qui me font venir éhonteusement, sur nos deux corps et la pelouse artificielle. Mon corps est secoué de lourds tremblements alors que mes chairs se ressèrent autour de son membre.
- Jungkook... Je l'entends murmurer avant que je ne le sente venir à son tour, serrant mes côtes à m'en faire mal.
Je n'ai pas besoin d'ouvrir les yeux pour voir les étoiles. Je les aperçois même à travers mes paupières closes.
Taehyung se retire alors que je peine à reprendre ma respiration. Il se redresse, me surplombe à nouveau. Son souffle sur mes lèvres est bien plus brûlant que la braise.
- Regarde moi.
Je m'éxécute, et plonge à nouveau. Ses cheveux collent à son front et même dans cette nuit de lune, je peux apercevoir ses joues rougies par l'effort et l'excitation. Ça m'émoustille d'avantage.
Il contemple mon visage, qui se trouve sûrement dans le même état. Je vois ses orbes se déplacer jusqu'à mon torse. Celui ci se lève et s'abaisse encore difficilement, et il semble satisfait.
Son visage s'approche et nous échangeons un dernier baiser, épuisés. Nos lèvres s'éffleurent à peine qu'il se laisse tomber à mes côtés, le dos au sol qui tangue sur les douces vagues nocturnes.
Mon orgasme m'a vidé de toute énergie et je sens mes membres s'alourdirent. Je suis ailleurs, et ici à la fois. Je flotte au sens figuré et à proprement parlé.
Avant de sombrer, je sens une peau douce contre ma main, et des doigts fins s'entrelacer aux miens. Puis une phrase, décousue et vague dans le monde onirique auquel je m'abandonne.
- Ce soir, je n'ai pas pensé avant de sourire.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro