Chapitre 88.
Nous avons mangé dans une ambiance détendue. Oliv, de nouveau heureux, avait retrouvé ses habitudes d'avant. Isa était littéralement dans ses bras, rien d'osé dans cette position. Je me rappelle que je trouvais cela touchant à l'époque du lycée, cette complicité fraternelle que j'enviais. Après, je n'étais pas amoureux d'elle.
Tom, assis à côté de moi, avait l'air d' apprécier sa soirée et j'en étais très heureux. Les personnes présentes dans cette pièce étaient les plus importantes pour moi : L'homme de ma vie, mes deux meilleurs amis homme et femme. Une seule personne manquait à l'appel, Lilou. Un sourire béat se forma sur mon visage.
— Matt ? Quelle pensée te rend si heureux ? m'interroge Isa.
— Je crois que je devine : Lilou. Il pense à nôtre fille, répond Tom à ma place.
— J'aime quand tu l'appelles ainsi. Elle me manque...
— Tom, as- tu une photo d'elle ? Matt n'en a pas.
— Non, désolé. A part ces derniers jours, nous n'avons pas été séparés, son image est gravée là, dit-il en montrant sa tête.
— Moi, j'en ai une, intervient Oliv.
— C'est vrai ? s'étonne-t-elle.
— Oui, bien sûr. Elle est un rayon de soleil. Tiens.
Et il montre son portable à Isa. Celle-ci regarde et sourit tendrement.
— Elle est très mignonne. Elle est où, en ce moment ?
— Chez un ami et sa femme.
— Je suis égoïste. Je n'avais pas réalisé le sacrifice que je te demandais. J'irai voir Bobby seule.
— Isa, je l'appellerais pour lui expliquer. Elle est bien avec Nicolas et Amy. Je ne te lâche pas. Non négociable.
— Mattys est de retour, rigole-t-elle.
— Exactement. Matt est aussi autoritaire crois- moi, confirme Oliv.
Oliv a décidé de rester dormir chez sa demi-sœur. Tom le choppera demain matin. Nous allons donc tous les deux à l' hôtel. Je suis épuisé.
— Tu es fatigué, bébé ? demande Tom.
— Est-ce une invitation à une soirée chaude, monsieur l'agent ?
— Je ne sais pas. Tu en as envie ? demande-t-il maladroit.
— Il va me falloir un peu plus de détails émoustillants, dis-je en jouant des prunelles.
— Quelle insolence ! Je regrette de ne pas avoir pris mes menottes !! Tu sembles si fatigué.
— Je suis tout à fait réveillé maintenant. Viens-là, bébé, conclué-je en l'entraînant dans la chambre.
Le réveil est un peu dur, la nuit a été courte. Ma période de stress m'a rendu distant de mon amant. Quand je ne vais pas bien, je peux être très désagréable. J'essaye de changer mais je n' y arrive pas toujours. Tom le sait, et préfère me laisser tranquille. Cette nuit, nous avons retrouvé le plaisir de s'aimer, de se câliner. Puis, le sommeil nous ayant fui, nous avons beaucoup discuté de notre avenir. De notre famille: de nous trois. Et de notre famille élargie que nous ne voulons pas perdre de vue. Le mariage aussi est revenu dans la discussion.
Bref, nous avons très peu dormi. Mais je ne regrette rien.
— Bonjour, toi ! J'aime te réveiller. Ton visage fripé et tes cheveux ébouriffés sont très sexys, me chuchote Tom.
— Tu es sûr qu'on doit y aller maintenant ? Isa et Oliv peuvent attendre, non ? supplié-je.
— C'est très tentant, sussure mon amant, mais nous n'avons pas le temps. Debout.
— J'arrive... après un bisou.
— Matt, bouge !
— Non. Je te tiens...
Un moment après, un long moment après, nous frappons chez Isa. Ils ont une tête encore plus fatiguée que la notre.
— Salut ! Vous avez discuté toute la nuit ?
— Presque. On a commencé à ranger et trier ce que je veux prendre, explique Isa.
— Tu regrettes l'hôtel, mec ? le charrié-je.
— Pas quand même ! Mais elle n'a pas arrêté de parler, je ne me rappelais pas qu'elle était si bavarde. Je me reposerai avec Tom. Toi, tu seras avec elle, s'esclaffe-t-il pendant que sa sœur le tape de ses petits poings.
Tom et Oliv sont partis vers midi. Isa et moi un peu plus tard. J'avais auparavant pris le temps d'appeler chez Nicolas afin d'expliquer à Lilou que Tom rentrait mais que je restais un tout petit peu plus longtemps.
Quand Isa se stationne dans la propriété, je réalise que Billy est un homme riche. Très riche.
Il apparait sur le perron. Grand (à peu près comme moi), moins baraqué que Tom, un visage souriant .
— Bonjour Isa. Je suis heureux que tu sois venue.
— Bonjour Billy. Je te présente Matt.
— Tu as pensé être nécessaire d'être accompagnée, dit-il vexé.
—Nous lui avons suggéré son frère et moi. Pour éviter de retomber sous votre charme.
— Charmante attention. Oliv n'est pas venu ?
— Billy arrête, le stoppe Isa d'un regard glaçant. Je ne crois pas que tu sois en position de jouer à ce jeu-là.
— Excuse-moi Isa. Je te l'ai dit, je veux vraiment me soigner. Mais tant que ce n'est pas le cas, je n'arriverai pas à résister. Dès que je vois une femme attrayante, je ne contrôle plus rien.
— La bonne excuse, ironisé-je. Billy, vous êtes un sacré malin. Isa, il ne veut pas se soigner. J'ai raison ?
— A peu près. J'aime les femmes. Pas vous, Matt ?
— Non. Je préfère les hommes. Mais je suis fidèle.
— Oh ! Désolé alors, vous ne pouvez pas comprendre.
— Ne soyez pas aussi méprisant, dis-je en me contenant pour ne pas exploser.
— Stop, tous les deux ! Billy, tu sais pourquoi je suis venue.
— Oui. Entrez. J'ai fait préparer un petit truc à manger, le temps de régler les papiers.
— Toujours aussi prévenant. Cette facette de toi va énormément me manquer.
— Ton ironie me manque déjà ! Je vais te faire un versement de 100.000 euros. Cette somme correspond à la valeur de ta part de l'entreprise.
— Tout ça ? C' est énorme !
— Crois-moi ce n'est rien. Tout ce qui t' appartient ici te sera emmené où tu le souhaites. A toi de me dire quoi et où.
— Pourquoi ne pas l'avoir fait avant ?
— Parce que, en le faisant, je perdais toutes les chances de te récupérer.
Désolé, je voulais que tu me reviennes. Et quelques jours après je t'aurais de nouveau trompé.
— Merci de le reconnaître. A part mes affaires, je ne veux pas autre chose. Je n'ai jamais été vénale.
— Je le sais, Isa. Tu me donneras de tes nouvelles ?
— Oui. Je vais y aller.
— Ce que tu as dans ta cage à poule, tu l'emmènes ?
— Oui . Pourrais-tu me prêter un camion ?
— Je vais embaucher une équipe pour s'occuper de ça.
— Pourquoi tu veux pas te soigner ?
— Parce que je ne crois pas être malade, Isa.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro