Chapitre 64.
Quand Oliv gare la voiture, Phil, Dan et Franck sont dehors. Pause cigarette, je présume, ces trois-là s'entendent bien.
— Je peux en fumer une avec vous ? demandé-je en sortant mon paquet.
— Je ne vais même pas répondre, Matt. Ça va mieux ? s'inquiète Franck. Lilou vous cherchait, à grands cris... Elle était grognon, du coup, je l'ai installée dans le lit avec Léo. Elle dort...
Dan et Phil nous abandonnent, toujours aussi discrets.
— Zut ! Désolé, mais je devais à tout prix discuter avec Tom. On a été un peu secoué.
— Ce n'est pas grave. Vous avez besoin de moments à vous, pourquoi vous n'iriez pas passer une nuit à l'hôtel, tous les deux ?
— C'est ce qui est prévu, justement ! Mais si Lilou ...
— Il suffit de lui dire, et puis elle ne reste pas toute seule, tu sais.
— Je ne veux pas qu'elle ait la sensation que nous l'abandonnons...
— C'est une enfant fragile mais elle comprend plein de trucs. Il faut juste l'aider en lui expliquant. Il va falloir lui trouver une école pour rattraper le temps perdu. Mais là, Matt, pour l'instant, c'est votre couple qui a besoin de se retrouver.
— Nous ne sommes pas perdus, juste qu'avec tout cela, des bribes de nos passés remontent à la surface. J'ai besoin de tranquillité pour en parler.
— Je comprends. Honnêtement, j'adore être ici, avec vous tous. Léopold a énormément évolué grâce à cet environnement, mais moi, je sature.
— Je crois que nous sommes tous pareils. Il n'y a pas de réel danger. Juste cette peur de l'après.
— J'ai compris que cette relation particulière que je vis avec tout le monde ne va pas s'arrêter. On continuera à se voir. Mais, même si c'est le cas, ce ne sera jamais pareil, dit Franck.
— Je ne ressens pas la même chose : je les connais tous.
Oliv fait partie de ma vie depuis très longtemps, donc les mecs aussi.
Peter, il est pratiquement le seul ami de Tom. Nicolas, j'ai l'impression de le connaître depuis toujours, et Amy est une " moi".
Anne est celle qui illumine les yeux de Peter, cela me suffit.
Toi, Franck, tu es quelqu'un de sensible. Et en même temps, gérer la situation de Léo en préparant sa vengeance m'impressionne. Je suis heureux de vous avoir rencontrés tous les deux. Je serai fier que tu m'autorises, plus tard, à expliquer à Léo, pourquoi je me sens si proche de lui.
— Ce sera avec plaisir, Matt. Quand tu te sentiras prêt.
— D'acc, dis-je en lui faisant une brève accolade. Je file voir Amy. A plus Franck.
— Salut, beauté l'interpellé-je, en entrant dans la cuisine.
— Merde Matt ! Y a plein de monde... Un jour, mon mari va le savoir !
— Tant mieux ! Bonjour, ma belle !
Et je la serre dans mes bras, l'embrassant dans le cou. Vu de l'extérieur, on pourrait nous prendre pour un couple : ce n'est pas le cas. Tom et Nicolas l'acceptent tous les deux. Le premier, car il sait que je n'ai aucune attirance sexuelle pour les femmes.
Avec Amy, c'est différent, je me sens bien tout simplement.
Nicolas, était un peu plus sur la défensive. Je suis un homme, homo mais homme. Sauf qu'il sait qu' Amy est... Amy. Jamais elle ne le trahirait. Une relation s'est créée entre elle et moi. Basée sur des blagues, des rires mais aussi des silences et des regards.
Elle adore mes câlins, et moi aussi.
Bizarrement, elle est la seule personne à part Tom qui a cette capacité de m'apaiser.
— Hum ! Je vais avoir du mal à me passer de cela ! soupire-t-elle.
— Je passerai te voir pour te donner ta dose, t'inquiète !
— Tu as laissé Tom ?
— Tu as eu un compte rendu ? m'esclaffé-je.
— Tu croyais quoi ? Personne n'aime vous voir mal tous les deux. Il n'y pas que Oliv, râle-t-elle les mains sur les hanches.
— Je vais le retrouver ce soir et nous allons à l'hôtel cette nuit.
— Quel veinard, ce Tom ! Profites-en, beau gosse !
— C'est mon intention. Tu as vendu tes fils ?
— Peter et Anne les ont emmenés en balade. Ils ont fait le bordel toute la nuit. J'avais besoin de souffler, eux de discuter. Maintenant que je sais que tu vas mieux, je respire.
— Amy, je suis un sale égoïste. J'agis sans réfléchir aux conséquences. J'essaye de faire des efforts mais des fois, mon impulsivité reste plus forte.
— Je ne t'en veux pas. C'est juste que tu comptes pour moi. Que j'oublie vite à quel point tu es doué pour dissimuler tes souffrances sous des rires, des blagues salaces. Et que ...
— J'y travaille, ma belle, la coupé-je. Grâce à vous tous, un jour, j'y arriverai.
—Tant mieux. En attendant, tu peux être mon dealer, je ne veux pas être en manque !
— Promis ! Nicolas et les petits ont beaucoup de chance, conclué-je d'un bisou sur le nez. Je vais voir si Lilou dort encore, je dois lui expliquer pour ce soir.
— Tu vas faire comment ?
— Aucune idée. Je n'ai jamais eu à expliquer à une gamine de cinq ans que je dois aller à l'hôtel pour parler avec mon mec et éventuellement le baiser jusqu'à plus soif. Car ici, on y arrive plus ! Une idée ?
— Je te fais entièrement confiance, éclate-t-elle de rire.
Quand j'arrive dans la grande salle de Peter, j'entends le rire de Lilou. J'en suis accro depuis la première fois.
Elle arrête net ce qu'elle faisait, se retourne vers moi et court pour se jeter dans mes bras. Je ne m'en lasserai jamais.
— Coucou toi ! Fais-moi un bisou. Et moi j'en ai à te faire de la part de Tom, dis-je en m'exécutant.
— l'est où ?
— Il est où ? Au travail. Viens, je dois te dire un truc.
Elle descend de mes bras. Elle adore s'y nicher mais jamais très longtemps.
— Ce soir, tu vas rester ici avec Amy, Oliv, tout le monde. Tom et moi, on ne sera pas là.
— Pourquoi ?
— On a besoin d'être un peu tous les deux. Un soir. Tu es d'accord ?
— Oui. Peux aller jouer ?
— Je viendrai te faire un bisou avant de partir. File !
Ben voilà, c'est fait. Elle a rien dit. Maintenant, il faut que je réserve la chambre quoique j'ai une idée qui me semble être plus sympa.
Oui. Ce sera parfait.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro