Chapitre 47.
— Tu es vraiment un salopard, Mariani ! Tu n'as aucun respect !
Tom va le tuer, il est à deux doigts de lui foutre son poing dans la gueule.
Heureusement que je n'ai pas demandé à Nicolas d'assister à ça, il l'aurait massacré.
— Montre ces photos, dis-je en tendant une main impatiente.
Nous les regardons avec Tom. Il s'agit de photos pornos, mais différentes des photos habituelles. Pas de vulgarité, juste des corps de femme. La violence se situe dans les regards. Ils reflètent la même terreur. Elles sont jeunes, une vingtaine d'années, et contrairement aux photos que nous avions, leurs visages sont reconnaissables.
— Est-ce que tu réalises le temps que tu nous as fait perdre ? Des gens attendent sûrement des nouvelles de ces femmes. Je ne pourrais plus rien faire. Tu ne mérites pas de rester dans la police.
Tu es mis à pied, tranché-je d'une vois ferme. Va dans ton bureau, et ne te montre pas, je viendrais moi même t'informer de ce qui va être décidé.
— Peter...
— Ferme ta gueule, Mariani. Un conseil, évite de croiser Morel et Valmi.
Il sort. Je n'en reviens pas. Pourquoi a-t-il fait ça ? Juste comme ça sans réfléchir ? Il n'est pas con à ce point, quand même ? Si ? En tous les cas, je suis obligé de le signaler à mes supérieurs.
Moi, qui lui avait "presque" pardonné ses conneries par rapport à Tom. Là, c'est trop grave.
Celui-ci ne dit plus rien. Il regarde les photos.
— Tom ? Il va payer pour ça, crois moi !
— J'en ai rien à faire de Mariani, Peter. Si ça se trouve, une de ces femmes est la mère de Lilou, me dit-il en brandissant les photos. Je dois en parler à Matt.
Mets Mariani en cellule, je ne sais pas si je pourrais le retenir, ni l'envie de le faire d'ailleurs.
— Vas-y. Prends Nicolas avec toi, s'il te plaît. Je préfèrerais ne pas avoir à gérer une bagarre entre flics.
— C'est la seule raison qui me fera retenir Matt, me dit Tom avant de partir.
J'appelle Laval pour qu'il me rejoigne.
— Entre, dis-je quand il frappe à la porte. Bon, j'ai deux infos. Je mets Mariani en cellule, en attendant la décision des autorités supérieures.
Motif : obstruction dans une enquête de police. Pas plus de commentaires pour le moment.
Entre nous, le jour où on réparait tes conneries, Mariani, en faisait une énorme. Les photos sur le Net, c'est lui. Mais il a aussi volé deux photos où les visages des femmes sont bien nets, donc identifiables.
Tu peux te mettre la dessus en toute discrétion pour l'instant ?
— Quel connard, celui-là ! Il réfléchit des fois ? C'est toi qui l'a grillé ?
— Même pas, et c'est le seul truc qui pourrait le sauver, il a dû prendre conscience de sa connerie car il s'est dénoncé tout seul face à Tom et moi.
— Comment il a pris le truc, Tom ? s'inquiète-t-il.
— Pas bien. Il est parti le dire à Matt. J'ai pris la précaution d'y envoyer Nicolas aussi. Je vais aller voir Mariani et lui expliquer ma décision. Qui est- ce que tu pourrais mettre à sa surveillance ?
— Tobias est sur la recherche des véhicules avec Nicolas. Et il est doué pour les reconnaissances faciales. Sanchez peut le faire, il est calme et assez solide pour gérer une bagarre. Peut-être pas Matt, mais qui pourrait le faire à part Tom ou toi ?
— Oliv peut-être, il le connaît très bien. Tu gères ça le mieux possible, ok ?
— Tu fais ça de suite ?
— Ouais. Tu as vu Anne ?
— Elle fouillait dans les avis de disparition.
Aussitôt Laval sortit, je prends mon portable. J'ai besoin de parler à Anne.
-—C'est moi ! Tu es où ?
— Je fouille dans les avis de disparition. Pour l'instant, ça donne rien. Tu as besoin de moi ?
— Je dois faire un truc, et après je t'appelle. De nouvelles informations sont tombées...
— Bonnes ou mauvaises ?
— Les deux. Je vais aux cellules. Tu m'y rejoins ?
— Donne-moi cinq minutes.
Je vais dans le bureau de Mariani. Il a la tête dans les bras, et il pleure. Je bosse avec lui depuis presque trois ans. D'accord, il a toujours été limite dans son boulot et dans ses relations avec les collègues et plus particulièrement avec Tom. Mais ce n'est pas un fumier, juste un mec qui ne réfléchit pas toujours.
— Mariani, calme-toi. Écoute, je n'ai pas encore appelé, mais je vais faire un truc qui va pas te plaire. Ta connerie, j'ai peur qu'elle entraîne du grabuge. Y a de la tension dans l'air...
— Tu vas me foutre en cellule, hein ? C'est ça, Peter ?
— Oui. C'est nécessaire pour éviter des réactions fortes... Sanchez restera en surveillance. J'ai besoin de ton accord, je le mettrai dans le dossier. Avec le fait que tu es venu de toi même.
— Merci. Je vais signer. J'ai pas réfléchi, comme d'habitude.
— Signe là et on y va, précisé-je en lui posant la feuille rédigée qu'il signe sans même la lire.
Je le colle en cellule sous l'oeil noir de Sanchez. Je lui fais signe de me rejoindre à l'écart.
— Sanchez, je veux que tu restes avec lui. Il n'est pas très bien. Si tu as besoin de bouger, tu appelles Laval, Tobias ou moi.
— D'accord.
Je sors dehors, j'ai envie de fumer, mais je ne veux pas craquer, pas maintenant. Je suis en colère, Mariani est un con, mais de le voir dans cet état m'a troublé. Certains collègues ont déjà eu des gestes de désespoir, je ne veux pas que cela se reproduise.
J'entends la porte se fermer et je sens deux bras autour de moi.
— Coucou, toi, me marmonne Anne.
— Coucou ! Tu arrives juste au bon moment, soupiré-je en me laissant aller dans ses bras
— Je sais, c'est ma spécialité. Un câlin, peut-être, avant que tu allumes une cigarette.
— J'avoue que j'y ai pensé. Mais Matt et Nicolas m'ont menacé d'une volée si je replongais. Je ne sais pas si j'en ai envie, ils sont costauds.
— Tu as raison, ne replonge pas. Je me mettrai avec eux pour les aider. Sans hésitation.
— Méchante femme, ironisé-je. Tu as eu des échos, pour Mariani ?
— J'attends tes infos, j'aime pas les ragots.
— C'est lui qui a mis les photos sur le net. Mais, y a pire, ce con a piqué deux photos dans celles qu'on avait trouvé. On reconnaît bien les visages. Laval va lancer une recherche faciale.
— Tu l'as mis en cellule ?
— Ouais. Avec son accord écrit. Mesure de protection. T'es d'accord avec ça ?
— Complètement. Il faut le protéger des flics et le cas échéant de Matt et Nicolas. Je redoute plus des réactions de collègues excédés.
— Moi aussi. Sanchez est de garde.
— Bien géré. Tom, comment il a pris ça ?
— Il a réussi à ne pas le tuer, mentionné-je, mais l'idée qu'une de ces femmes puisse être la mère de Lilou ...
***
Tom est crispé au volant, la mâchoire serrée. Il y a cinq petites minutes, il a débarqué devant moi, les yeux brillants de colère, me disant d'une voix froide, " Tu me suis à la maison, ordre de Peter"
Je l'ai suivi, sans hésiter un seul instant.
Maintenant, j'aimerais vraiment qu'il m'explique la raison de cet ordre, au lieu de rester si silencieux.
Que le poids que j'ai sur la poitrine s'en aille !
— Tom ! Arrête cette voiture. TOUT DE SUITE !
Je crois que j'ai hurlé un peu fort, mais cela a été efficace. Il a pilé et la voiture est arrêtée.
Par contre, je ne m'attendais pas à cette réaction de la part de Tom.
Il est en larmes...Il me regarde...
— NON ! NON!, crié-je. subitement affolé par l'image que j'ai en tête. PAS EUX.
— Nicolas, calme-toi, temporise-t-il en me prenant la tête entre ses mains. Amy et les petits vont bien. Tout le monde va bien.
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