Chapitre 12.
Laval s'approche de moi.
- Peter ? J'ai une entreprise disponible la semaine prochaine. Elle possède le genre de radar qui permet de découvrir des corps enterrés depuis moins d'un an. Il y a juste un hic : trois cent euros par jour. Vu la surface à fouiller, je pense que ce serait de la connerie. Qu'est-ce que tu en dis ?
- La même chose que toi. Trop cher. On verra. Si nous avons le bonheur de resserrer la zone à fouiller, on les recontactera. Pour l'instant, notre priorité ce sont les vivants donc Ellie et la personne qui a poignardé notre mec. Allons voir comment avance Mariani ! Méfie-toi des deux des mœurs, je ne les connais pas, lui dis-je en aparté.
Nous traversons la cour pour rejoindre la maison.
- Alors Mariani, du nouveau ? demandé-je.
- Non. On a fouillé toute la chambre, y a rien. Dans celle-là , on a presque fini et j'ai bien peur que ce soit pareil. Est-ce que l'on sonde les murs et les plafonds ?
- Je n'en sais rien. Si on ne trouve rien ici, c'est où bordel ? râlé-je en me grattant le crâne avec un air soucieux.
- Si ça se trouve, il n'y a rien ! lâche Mariani.
- Tu t'écoutes dire tes conneries des fois, Mariani ? Ce mec, que ce soit le mort ou un autre d'ailleurs, la pièce avec les paillasses tu crois qu'elle lui servait à quoi ?
- Je sais pas, si ça se trouve, il ne l'utilisait plus depuis longtemps.
- Et la pièce avec la caméra et tout le matos pour des films pornos plutôt hard ?
- J'en sais rien... Pareil.
- Ok, admettons. Alors, comment expliques- tu le cahier parlant de la gamine, et de la petite dans la niche ? Une coïncidence ? Si tu me dis, j'en sais rien, je t'en colle une, conclué-je, bien énervé.
- J'en..
- Fais gaffe Mariani ! Ne me cherche pas ! Les nouveaux, des idées ?
- En fait, j'ai juste une question, demande Valmi, amusé par notre échange apparemment.
- Vas-y, on t'écoute. Toute question est bonne à entendre.
- On est d'accord que vu la pièce et les vidéos, on part sur un truc porno.
- Bravo ! Et la question ?
- Vous avez déjà vu un film porno avec des baignoires ? C'est pas franchement sexy !
- Et tu vas porter plainte ? réplique Mariani, qui décidément ne rate aucune occasion pour se taire.
- Mais tais-toi donc ! Il a raison. Pourquoi une baignoire ?
- Vous pensez à la même chose que moi, Brassac ? insiste Valmi.
- Moi, je ne vois pas, ajoute stupidement l'autre idiot...
- Mariani ! grondé-je. Réfléchit ! Une baignoire, une cachette ? Non ? Allons voir ! Bon boulot, Valmi !
- Attendez qu'on en soit sûr avant de me féliciter ! ricane l'autre sûr de son coup.
Nous traversons la cour à grandes enjambées, Mariani à nos côtés. Et même si je sais pertinement que c'est là, je ressens une certaine excitation. Les films peuvent nous donner plein de renseignements. Maintenant, il nous faut jouer serré pour couvrir la connerie de Laval. J'ai déjà mon idée sur le moyen d'y arriver sans trop de risque.
- Laval ! Montre à Valmi comment actionner l'ouverture de la porte, il l'a bien mérité.
- Merci Brassac, souligne Valmi. J'aime bien bosser sous tes ordres. Tu as un style qui me plait.
- Parles-en à ton boss, j'ai deux départs en retraite dans un mois. Mariani, tu es avec nous ? Tu as compris maintenant ? Alors, à toi l'honneur. Trouve-moi cette cachette et j'oublie tes conneries de tout à l'heure !
Et Mariani s'approche de la baignoire et regarde dedans ! Mon dieu ! Dix ans de carrière et en arriver là ! Valmi le regarde, lève les yeux au ciel, se retient d'éclater de rire.
- Vas-y, Valmi ! Montre à Mariani. Lui, il est persuadé que la meilleure cachette dans un baignoire c'est dedans !
Valmi commence à démonter le tour de la baignoire. Quand c'est fini, on aperçoit une trappe sur le coté.
- Photo Laval ! Ouvrons cette trappe.
Valmi regarde Mariani et se met en arrière, respectueux.
- Vas-y Mariani ! Tu peux dire merci à Valmi. Je n'aurai pas été aussi sympa à sa place !
Il grimace. Je crois que j'ai intérêt à faire attention au retour de bâton, mais je m'en fous, royalement. L'avoir chahuté devant témoins n'est peut-être pas très malin, mais son comportement laxiste m'exaspère.
- Mariani, tes gants ! grogne Valmi.
Il ouvre la trappe et sort des boitiers vidéos. Une douzaine. Un cahier et une grosse enveloppe marron, usagée et tachée. Tout le monde se tait conscient de l'importance de la découverte.
- Bon, on transporte ça délicatement à l'extérieur. Laval tu t'occupes des photos et des scellés.
- C'est bizarre, il n'y a pas de fric ! remarque Valmi qui lui utilise son cerveau.
- Peut-être dans l'enveloppe ? Elle a l'air d'avoir été souvent manipulée vu son état, commente Laval.
- Je sais pas. Y a un truc de bizarre. Tu mettrais le fric tout au fond de la cache, toi ?
- Tout dépend de ce qui lui plait le plus ! Le fric ou les vidéos, commenté-je pour mettre fin au débat.
- Vu comme ça, oui je suis d'accord, déclare Valmi. On va étudier les vidéos ou on laisse ça à la scientifique ?
- On va voir au Poste. Déjà nous n'avons pas tout le matériel et les compétences sur l'étude des vidéos. De toute façon, notre boulot ici est terminé, dis-je en regardant autour de moi.
- Donc, plus besoin de renforts ?
- Je te l'ai dit tout à l'heure, je vais avoir besoin de deux gars. Réfléchis -y. Je pense que tu pourrais faire du bon boulot avec Bisson, mon meilleur élément.
- Et il est où, ce meilleur élément ? Parce que, moi, quand une affaire comme celle-là se présente, vacances ou pas vacances, je suis présent.
- Il n'est pas en vacances ! Il n'est juste pas sur l'affaire.
- Parce que Mariani est trop qualifié ?
- Non. C'est Bisson qui a découvert le crime, et il n'était pas en service. Et aussi que c'est Matt, son compagnon, qui a réussi à sortir la petite de la niche. Donc ...
- Le commissaire lui enlève l'affaire pour éviter que les médias en parlent. De l'homosexualité de Bisson ! C'est ça ?
- En résumé, oui. Si cette homosexualité te pose un problème, oublie de suite d'intégrer mon équipe ! rétorqué-je sur un ton un peu plus sec que je le voulais.
- En fait, je savais déjà tout ça. Mais j'aime bien être informé par la personne elle-même ! Pas par des cons homophobes ! Tu sais " j'espère que tu n'es pas une tapette, on en a déjà une ça nous suffit "
- Connard de Mariani ! grondé-je. Bête comme ses pieds et pas très utile comme tu as pu le constater ! Oui, décidément tu t'entendrais avec Bisson et avec son mec, il est caustique comme toi !
- Tant qu'ils ne me font pas des papouilles, ça me va !
- Pas de danger. Matt déteste les flics, à part Tom et moi bien sûr !
- Couple à trois ? Mariani m'a rien dit ! Ma femme n'aime pas partager, s'esclaffe-t-il.
Décidément, j'aime bien ce type. Il a l'air d'être droit dans ses bottes. Il est malin, aucun doute là-dessus. Il ferait une sacrée équipe avec Tom. Il va falloir que je me renseigne sur lui.
Mon portable sonne. Un œil sur l'écran m'indique "Sylvie" . Je décroche.
- Salut ma belle !
- Salut Peter. Dis-moi j'ai appelé ton collègue, euh Tom. Il avait l'air d'être complètement paumé ! T'es sûr qu'il peut s'occuper d'une gamine ?
- Sylvie, ils en sont capables crois-moi.
- Mais attends il connaissait ni son âge exact, ni sa taille, ni sa pointure...
- Sylvie. Fais-moi juste confiance, d'accord ? Tu peux me déposer les fringues quand ?
- Quand tu veux, c'est prêt ! J'ai mis des jeux que les filles n'utilisent plus et différentes petites choses qui peuvent être utiles !
- T'es adorable ma belle ! Écoute j'ai fini pour aujourd'hui. Je peux passer d'ici une demi-heure. Je te préviens, je suis sur le pont depuis hier alors je suis pas très frais !
- Tu dors assez au moins ?
- Oui, Maman, répliqué-je.
- Moques-toi de moi ! Les filles ne sont pas là ce soir. Si tu veux tu manges avec moi, un petit truc simple rassure-toi !
- Tes petits trucs simples conviennent très bien à mon estomac. J'accepte volontiers. A tout de suite.
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