n°3/ partie 4
- Tu as réglé cette histoire avec ton cousin ?
- AH JE L'AVAIS OUBLIE. Attends moi je vais le chercher !
Rose-Marie soupira et Jimmy partit dans les couloirs en galopant. Quand il déverrouilla la porte d'Esturgeon, ce dernier n'était plus là.
- Esturgeon ? demanda Jimmy. Il ne pouvait pas s'être enfuit ! Jimmy regarda partout, ouvrit les placards, persuadé que son cousin s'était caché quelque part pour lui faire peur. Mais soudain, l'évidence lui parvint : la fenêtre !
En se penchant, Jimmy aperçut effectivement Esturgeon, accroché désespérément, à quelques centimètres en dessous du balcon.
- AIDE MOI JIMMYYYYY.
Jimmy resta bouche bée quelques instants, puis une idée lui vint. Une idée diabolique. Il eut un rictus de satisfaction malsaine. (Pendant ce temps, Esturgeon continuait de s'égosiller)
- Et pourquoi je ferai ça ?
Cela stoppa net Esturgeon. Il oublia un peu sa situation et son visage prit une expression perplexe.
- Eh oui, réfléchis un peu. Tu veux gâcher ma vie, pourquoi je te sauverai ?
- Mais enfin Jimmy ?! Comment tu peux dire ça ? Je suis ton cousin !
- Et alors ? Ça t'est bien égal quand il s'agit de me dénoncer. Pourquoi moi je devrai m'en soucier ?
- Mais... Jimmy... Ça n'a rien à voir !
- Et bien si justement !
A court d'arguments, Esturgeon prit une mine défaite. Comment lutter contre ça ? Il en resta totalement stupéfait. Jimmy le regarda, Triomphant. Il ne manquait que le coup de grâce.
- Bon très bien, on peut peut être s'arranger. Si tu promets de ne pas nous dénoncer, je te remonte. Sinon... Débrouille toi.
- D'accord, d'accord je promets !
- Jure le sur ta vie !
- OKKK, s'écria Esturgeon qui craignait sérieusement pour sa vie.
Jimmy entreprit de le remonter, puis se stoppa :
- Et aussi tu m'apporteras un cookie tous les jours jusqu'à la fin de l'année.
Esturgeon s'empressa d'acquiescer, et Jimmy le remonta. Une fois sur pieds, Esturgeon, tremblant comme un poisson, s'approcha agressivement de Jimmy pour se venger. Mais il fut arrêté net pas l'acte terroriste de Jimmy : ce dernier s'était placé bien trop près d'une chaise. Esturgeon arrêta tout de suite sa colère.
- Non, Jimmy s'il te plaît... elle n'a rien fait.
- Alors sois sage...
Esturgeon acquiesça en signe d'assentiment. Armé de sa chaise vaudou, Jimmy conduisit son cousin dans ses propres appartements. Ce dernier tenta bien de la récupérer mais rien à faire, Jimmy tint bon. Esturgeon ne serait pas libre tant que cette histoire ne serait pas réglée. Jimmy enferma Esturgeon dans sa chambre (en vérifiant l'absence de fenêtre), et garda la chaise en otage pour empêcher le délateur de faire des bêtises.
- Alors, alors, monologua Jimmy.
Tubercule l'interrompit en appelant "Jimmy, Jimmy" derrière la porte de l'appartement. Ce dernier soupira, et, gardant la chaise en main, alla lui ouvrir. Rose-Marie, paniquée se trouvait à ses côtés. Elle prit la parole avant que Jimmy ne réagisse :
- JIMMY ON A UN PROBLÈME ! Mon père m'a trouvée trop contente, il a trouvé ça louche, donc pour pas qu'on triche sur ta personnalité, il exige de te voit TOUT DE SUITE.
Jimmy émit un *gasp*.
- Je sais. Tu peux te tenir durant les 30 prochaines minutes ?
- 30 MINUTES ?!
- Au maximum.
- Est ce qu'on a le choix ?
- Pas vraiment.
- Alors allons y tout de suite, s'inquiéter c'est souffrir deux fois.
- Exact, répondit Rose-Marie.
Les deux tourtereaux secrets galopèrent une fois de plus dans les couloirs pour rejoindre la salle du trône où le roi les attendait de pied ferme, majestueux dans ses atours royaux. Jimmy inspira profondément, se présenta, et fit huit révérences. Rose-Marie leva les yeux au ciel et fit un sourire crispé.
- Rose-Marie, commença le roi, laissez moi seul avec ce jeune homme.
La tourterelle partit, rassurée malgré tout : elle n'allait pas assister à la suite tragique des événements. Jimmy se retrouva donc seul, embarqué dans une des situations les plus risquées de sa vie. Une fois Rose-Marie partie, le roi se mit à fixer Jimmy silencieusement. Ce dernier soutint son regard gravement, et pour une fois, avec respect.
Cependant le roi continuait de l'observer sans dire un mot. Jimmy commença à être mal à l'aise mais essaya de ne rien laisser paraître. Il fit une vérification mentale de son allure, il était bien habillé, sans que ce soit trop extravagant. Au bout de cinq bonnes minutes, Jimmy commença à se demander s'il ne devrait pas dire quelque chose. Alors qu'il allait craquer, le roi prit enfin la parole :
- Donc comme ça tu te nommes Jimmy, et tu es préférable à Hector selon ma fille, commença le roi avec défi.
Jimmy réfléchit à une réponse sérieuse, il opta pour la simplicité.
- C'est exact.
- Et que te trouve-t-elle de plus qu'à lui ?
- Avec tout le respect que je vous dois, je pense que Rose-Marie mérite mieux qu'Hector.
Le roi haussa les sourcils, Jimmy continua.
- Hector est quelqu'un qui a beaucoup de qualités, bien entendu, de ce que je sais de lui, c'est quelqu'un de bien et de prometteur. Cependant, Rose-Marie est encore plus... a encore plus de... possède une intelligence, une imagination incroyables, elle est jeune et cherche davantage qu'un Hector qui, entre nous, manque de fantaisie.
Le roi ne semblait pas satisfait de la prestation.
- Vous semblez bien sûr de vous, mais je ne vous ai pas fait venir pour avoir votre avis sur Hector.
- Ça va de soi, mais je tenais à éclairer ce point. Vous savez, j'aime réellement votre fille, elle est belle, gentille, joyeuse, elle a de l'humour et une grande empathie. A vrai dire j'ai chaque jour du mal à croire à mon bonheur. Et je suis quelqu'un de bien vous savez. Je suis peut être parfois un peu... turbulent mais...
- Le mot est faible !
- Moui, bon mais votre fille m'a grandement assagi et je vous assure que je suis un homme gentil, honorable, plein d'imagination, et je sais défendre mes idées et être respectueux.
- Et vous pensez que cela va suffire à me convaincre ?
- He bien, je comprendrai que non. Pour vous assurer que mes paroles sont honnêtes, il faudrait me laisser plus de temps et de liberté avec Rose-Marie, pour que vous constatiez vous-même mon attitude respectueuse envers elle.
- Je vois bien que vous faites de votre mieux pour me convaincre, Jimmy. Mais malgré vos qualités EXCEPTIONNELLES, votre discours me semble quelque peu manipulateur.
- C'est une impression infondée, affirma Jimmy en retenant son stress.
Le roi ne répondit pas.
- Je veux dire, si vous vous sentez manipulé, reprit Jimmy, c'est probablement une protection de votre esprit pour vous dissuader de me croire, car cette perspective ne vous convient pas, mais en réalité vous êtes d'accord avec moi. Ce n'est qu'une théorie bien sûr...
- Vous êtes bien impertinent... même si j'admets que votre théorie est intéressante. Cependant, si je vous accorde la main de ma fille, je ne tolérerai pas un autre affront, est ce clair ? dit le roi.
- Son regard s'était faire sévère et sa posture droite et rigide ne laissait aucun doute, le moindre faux pas serait fatal. Jimmy frissonna devant l'éclat froid et impitoyable qu'avait prit le regard du roi. Il déglutit.
- Très clair Votre Majesté.
- Bien. Ma fille tient beaucoup à vous, cependant, je vais être honnête avec vous : je ne vous aime pas et votre réputation est effroyable : vous êtes arrogant, impertinent, malhonnête, votre humour est réputé pour être douteux. Et vous avez un manque d'esprit certain. De plus, vous êtes irresponsable et impétueux.
L'ego de Jimmy en prit un coup. Il fit l'erreur de répondre par la provocation :
- Bien entendu mon cher roi, je ne suis pas aussi parfait que vous, je ne le serai jamais.
Heureusement, le roi Gilbert fit semblant de ne pas voir l'ironie de sa remarque.
- Je fais ça pour Rose-Marie... soupira-t-il. Puis il fit sortir Jimmy, à leur grand bonheur, et le roi eut juste le temps de voir Rose-Marie ce jeter sur cet imbécile.
- Ça a été ? demanda-t-elle.
Jimmy répondit par une moue indéfinissable, le meilleur mot serait certainement "mitigé".
- Ça pourrait être pire. Mais on a encore un problème. Même si ton père a accepté de me laisser une chance, si on laisse sortir Esturgeon, il va aller lui raconter les bêtises qu'il croit qu'on a fait, et alors là... je ne donnerai pas cher de ma peau... et on ne peut pas le garder idéfiniment, le roi va se demander où il est.
- Oui, mais bon on a réglé notre premier problème.
- Ah bon ?
- Oui, tu es officiellement présenté à mon père comme prétendant que je désire.
- Halleluja ! Mais je viens de penser que si Esturgeon ne peut pas sortir de la chambre, j'ai oublié de lui mettre un baillon, quelqu'un lui a peut être déjà ouvert !
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