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L'avantage à vivre dans un pays à la température clémente, c'était que les soucis paraissaient s'envoler au soleil. La brise marine vint chatouiller le visage de Lucie et elle soupira d'aise. Arrivée quelques heures auparavant, elle se balançait sur un hamac, bercée par le ressac de l'océan Pacifique.
Passer le restant de ses jours sous ce ciel bleu la laissa rêveuse, son esprit se perdit lentement sous ces parasols végétaux que sont les feuilles des palmiers. Mais la réalité la rattrapa bien vite lorsque le visage de Maël s'imposa à elle. Elle descendit de son hamac et arpenta la véranda de ses parents d'un pas leste. Elle refusait de se laisser dicter quoi que ce soit par ce garçon, même à distance. Toutefois la vision de ce beau visage boulversé l'empêchait de se détendre vraiment. Depuis son vol qui s'était fait dans la précipitation, elle ne cessait de se demander si elle avait bien fait de prendre la fuite. Ce ne fut que lorsqu'elle avait mis les pieds sur le tarmac qu'elle s'était sentie détendue et que son anxiété s'était évaporée.

Mais à présent, dans le calme de la maison familiale, elle ne pouvait échapper à ses pensées insidieuses.  La gorge sèche, elle alla se servir une citronnade qui trônait dans le réfrigérateur. Cela désaltéra sa soif mais attisa alors sa culpabilité. Elle s'offrait de belles vacances alors qu'elle semait le chaos derrière elle. « Lâche » lui avait lancé un Maël en colère. Lucie déglutit, il avait raison finalement... Elle avait beau faire des efforts, sa véritable nature reprenait constamment le dessus. Et elle finissait par fuir au lieu d'affronter, ce qui était loin d'être une solution. Mais y avait-il vraiment une échappatoire à cet imbroglio sentimental ?

-Pourquoi as-tu autant de pailles dans ton verre ?

Son père lui souriait sous son chapeau à franges. Du plus loin qu'elle se souvienne, il était un fan inconditionnel des couvre-chefs en tous genres. Des rides d'expressions étaient apparues avec le temps, creusées par les rires et les peines que prodiguait sa vie faite d'engagements. Son père vieillissait bien.

-Je ne sais pas..., Répondit Lucie.

Hors de question d'avouer l'influence de Maël...

-Tu me sers aussi un verre ma chérie ?
-Bien sûr papa!

Et elle s'exécuta aussitôt. Tandis que son père buvait sa première gorgée, elle sentit que son attention  pesait sur elle.  Elle le connaissait, il n'allait pas lui poser de questions. Par contre, ses regards insistants en disaient long...

-Que veux-tu savoir?
-Moi? Mais rien du tout!

Il lui adressa un regard innocent ; Lucie haussa les sourcils.

-À d'autres papa!
-Je ne vois pas de quoi tu parles...
-Il a remarqué que tu as une mine toute tristounette!

Sa mère, plus directe dans ses propos, venait d'entrer dans la cuisine les bras chargés de victuailles. Ses tongs couleur turquoise claquaient sur le parterre de la pièce lumineuse. Il fallait dire que sa mère avait des goûts excentriques comparée à ses deux filles, plus sobres. Ses parents étaient bien assortis l'un à l'autre et Lucie s'était toujours demandé comment ils avaient pu engendrer des enfants si conventionnels.

-Pourquoi n'utilises-tu pas les masques au miel que je t'envoie ? Demanda sa mère. Je t'assure, il revitalise ton visage en un clin d'oeil!
-J'ai dû oublier... avoua Lucie, à des années lumières des soins de beauté.
-C'est rare que tu viennes ici ma chérie, dit-elle enfin d'une voix douce.
-J'avais besoin de vacances.
-Soudainement?
-On va dire ça. Ça vous dérange?
-Cesse de dire des bêtises! Rit sa mère. J'aimerais plutôt que tu me dises la vérité.

Le père de Lucie prétexta une course en ville pour laisser mère et fille ensemble. Il sentait que l'heure des confidences sonnait. Lucie resta mutique face à tant de franchise. Elle se sentit à nouveau bousculée.

-Fanny nous a un peu parlé, tu sais... D'Éric et...de Maël.

La jeune femme se sentit trahie par sa soeur. Mais elle ne put lui en vouloir car ses parents auraient cherché à comprendre sa venue précipitée et sa mine défaite.

-Je suis perdue maman ! avoua-t-elle.

Sa mère lui ouvrit les bras pour qu'elle s'y réfugie, ce qu'elle fit avec empressement. Il était parfois bon de lâcher prise et quoi de meilleur que ce doux bercement. Lucie en avait besoin car ces quelques instants précieux lui insufflèrent une énergie toute nouvelle. Elle se redressa et confia à sa mère son histoire et ce depuis ses premiers pas dans l'appartement de Maël.

-Il a dit que je suis une lâche !
-Tu n'es pas lâche Lucie, loin de là. Tu es une fille tellement courageuse! Ce jeune homme devait être en colère et certainement frustré.
-Mais il a dit la vérité! Lui, c'est un garçon sans fard et qui n'hésite pas à m'avouer ses sentiments quitte à souffrir et moi je lui mens pour éviter les complications. Qui est le plus courageux de nous deux?

À ces révélations, le coeur de Lucie battait la chamade et ses mains devinrent moites. Sa mère la regarda intensément et d'une voix douce lui dit :

-Ce garçon, tu l'aimes n'est-ce-pas?

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