15
"Leurs lèvres s'approchèrent doucement. Elles étaient attirées tel un aimant. Il lui toucha la joue tendrement, ses doigts frôlant ses pommettes. Il ferma les yeux se laissant envahir par les émotions et n'y tenant plus, son corps épousa les courbes de sa partenaire. Ils s'embrassèrent à en perdre haleine. Quand..."
-Nan! Arrête ce carnage!
Lucie releva la tête, surprise. Elle lisait à Maël le brouillon de la scène du baiser qu'il lui avait imposée. Il s'approcha d'elle en secouant la tête, les sourcils froncés.
-Me dis pas que tes baisers ressemblent à ça?
-Ils sont très bien mes baisers.
-Bah il est pas doué l'autre couillon!
La jeune femme soupira en levant les yeux au ciel. Son langage!
En plus, Éric embrassait très bien. C'était d'ailleurs lui qui lui inspirait la plupart des scènes romantiques. Le mec gentil, brillant, beau et avenant, cela lui correspondait totalement. L'adolescent qui lui faisait face se moquait de lui ouvertement.
-Éric est très bien ! le défendit-elle énergiquement. Il est parfait.
-Mais oui...C'est ça ! Je comprends que ma mère te lise, tes romans sont pour les cinquantenaires ménopausées!
Puis il mordilla le bout de sa paille en ricanant et shoota dans sa cannette. Raclant le goudron, un son métallique retentit. Puis Maël posa ses avants bras sur la capot, juste devant Lucie assise en tailleur.
-Ta description est bien. Mais pas parfaite.
-Ce n'est pas toi l'auteur ! Tu me demandes d'écrire et à peine je te lis le début, tu dénigres !
Le blond rit et cala son menton dans sa paume. Il esquissa une moue et fit mine de réfléchir.
-Ouai mais t'as bien besoin de conseils. Crois moi, ta description manque de quelque chose. Pt'être quelque chose que t'as pas vécu, c'est pour ça que t'arrives pas à le retranscrire.
-Parce que toi, tu l'as vécu? J'ai plus d'expérience que toi, je te signale!
-J'crois pas non.
Lucie s'était penchée vers lui et croisant les bras, le défia ouvertement. Dans ce cadre nocturne, ils donnaient l'impression de deux insomniaques à la recherche leur âme égarée.
-Je te parie que si.
-Ok, alors dis moi combien t'as embrassé de mecs en tout?
-Pourquoi?
-Pour comparer! Faut jamais parier avec moi, je suis hyper fort dans ce domaine.
-Je vois ça..
Maël leva un sourcil et partit shooter à nouveau dans la cannette laissée à l'abandon. Et haussa le ton pour se faire entendre:
-Alors? Combien mademoiselle l'experte ?
-5.
-Je suis déçu. Je m'attendais à plus, dit-il railleur.
-Excuse moi de ne pas avoir des coups d'un soir à tire-larigot!
Maël s'arrêta subitement, grimpa sur le capot, tout près d'elle et la regarda:
-C'est un coup bas, Lucie, murmura-t-il, la voix dure.
-Je sais! Mais tu m'as cherchée.
Et elle sourit, angélique. Elle se lâchait enfin, le lycéen le sentit. Ils étaient sur la même longueur d'onde à présent alors il abandonna son amertume et s'humidifiant les lèvres, il dit:
-C'est officiel. T'es une ignorante.
-Arrête de jouer au mufle ! C'est moi l'écrivaine ici.
-Ouai tu mets des mots sur tes idées. Et tu mets des mots sur des sensations que tu connais pas.
-Non ! Avec Éric, je..
-Parle pas de lui ! Grogna Maël.
Il s'approcha comme un prédateur de son visage et l'ambiguïté de son âge déboussola la jeune femme. Elle avait un certain plaisir à le voir sortir de ses gonds mais de là à le voir se "métamorphoser" en homme, il y avait une marge. Car c'était ce qu'il était à ce moment précis, un homme.
-Est ce que lui te touchait comme ça?
Et il plongea dans le cou de Lucie qui inspira fortement. Cette zone érogène se réveilla lorsqu'il la caressa de ses dents.
-Est ce que lui te faisait frissonner comme ça?
De ses doigts engourdis par le froid, il dessina des arabesques sur la nuque de la jeune femme.
-Est ce que lui te faisais soupirer comme ça?
Mordillant sa clavicule découverte, il passa son autre main sous ses vêtements pour la rapprocher contre lui. Il murmura, leur souffle se mêlant:
-Est ce que lui t'embrassais comme ça?
Mais un téléphone vibra dans la nuit, s'époumonant à en perdre haleine.
Éric.
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