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[BONUS] : Paulette, un chien et le caleçon

«Samedi 3 décembre»

;«3h24»;

UNE PEUGEOT 405 en piteux état bringuebalait sur la chaussée boueuse, bosselée et érodée, son coffre cassé gémissant à intervalles réguliers, son moteur crachotant un bruit acéré, ses pneus écrasant le sol fangeux en un bruit crispant ; elle faisait peine à voir, avec sa carrosserie déformée, sa peinture écaillée et ses phares vomissant une lumière tamisée, quelques feuilles orangées adhérant à son capot lacéré. Soudain, un hurlement enjoué déchira le silence pesant et la voiture s'arrêta en un dérapage calculé, son conducteur écrasant violemment la pédale de frein.

— C'EST ICI, hurlait Juan en se dandinant furieusement, sa bouteille d'oxygène calée sur la banquette arrière, une lueur excitée faisant luire ses orbes exaltées. 

Sceptique, un sourire colossal dansant sur ses lèvres sèches, Camille Roy jeta au jeune garçon une oeillade épuisée ; ils s'étaient enfoncés dans une forêt à l'aspect horrifique, quelques rayons lunaires embrasaient les troncs humides, une écorce croustillante tapissait le chemin et dissimulait une route rarement empruntée. Sur le siège du mort, Ariel Muller fumait une cigarette, un halo rougeoyant drapant son visage ciselé, les sourcils froncés, sa langue où errait un nuage anthracite épongeant un soupir las.

— Tu es sûr ? Souffla Camille, ses yeux plissés toisant une bâtisse éclairée ; elle trônait là, au bout de la route, fière et dérangeante, un sapin étrangement courbé frôlant son toit aux tuiles fissurées.

Absolument ! Affirma Juan, et il désigna une énorme pancarte. 

Une guirlande de noël bicolore éclairait vaillamment ladite pancarte, et Ariel distingua enfin une écriture sporadique, clamant fougueusement : « CHEZ PAULETTE, SPIRITUEUX & CO. ». Écrasant son mégot sur le tableau de bord, il haussa les épaules en un geste fataliste. Il savait que Juan ne lâcherait pas l'affaire et qu'il allait, à un moment donné, se retrouver dans ce magasin idiot. Soudain, Juan gigota, gloussa et annonça en hurlant :

— Il faut que je fasse pipi ! 

Hissant maladroitement sa bouteille d'oxygène sur ses frêles épaules, l'adolescent abandonna l'habitacle en murmurant une blague graveleuse, faisant bruyamment claquer sa portière. Dehors, il offrit à Ariel un geste de la main indolent et tituba vers les fourrées en braillant une comptine pour enfant, espiègle.

—Je crois qu'il a un peu trop bu, lâcha Ariel, et un rire enflammé ponctua sa remarque à la fois amusée et réprobatrice. 

Ce rire ! Ce rire galvanisé, franc et spontané, Ariel ne s'en lassait pas. Il était , avec Camille, Camille et ses prunelles endiablées, son sourire gargantuesque, sa grâce éléphantesque, ses mimiques passionnées, son nez bosselé, sa chevelure dorée et ses pommettes rouillées. Alors oui, il était tard, cette forêt l'angoissait, une tâche brunâtre assombrissait son jean ( « TA BIÈRE, JUAN ! » ) son sweat-shirt empestait le tabac froid et son regard délavé reflétait sa fatigue, mais Camille était . Alors, il déposa sur ses lèvres un baiser chaste, piquant, soufflé.

— Allons-y, murmura Ariel, et son interlocuteur acquiesça promptement, souriant. 


;«3h31»;


Le magasin craignait. Clairement, il craignait. Ariel préférait CERBÈRE, son propriétaire aux allusions douteuses, ses bières chaudes, son éclairage pitoyable, son jus de papaye et ses vieux dictionnaires. Sur une étagère, une télévision cathodique diffusait un film en noir et blanc en grésillant bruyamment, quelques bougies aux flammes vacillantes avaient été disposées ici et là, projetant sur les murs jaunes quelques ombres aux mouvements ondulatoires ; une cheminée où crépitait un feu s'évertuait à réchauffer la pièce – en vain, un tapis bicolore où s'étalait en lettres capitales « CHEZ PAULETTE, FAITES VOS EMPLETTES » gisait sur le sol carrelé, et enfin, enfin ! Un tableau représentant Louis XIV pendouillait faiblement, accroché au comptoir. Sur des palettes en bois vacillaient quelques bouteilles – vraisemblablement unique élément cohérent ici. Un magasin à l'image de Mathis Rousseau.

— Bonsoir, lança une femme, derrière le comptoir, sa chevelure échevelée dégringolant sur ses épaules carrées, un tablier « PAULETTE, SPIRITUEUX & CO. » tombant sur ses hanches plantureuses.  Puis-je faire quelques choses pour vous à... 

Elle fronça les sourcils et jeta à sa montre un regard faussement étonné. 

—... Trois heures trente-cinq du matin ? 

Ariel distingua un énorme berger allemand, couché sur un coussin éventré, les oreilles dressées, et il souffla, mal à l'aise :

— De la vodka ? 

Son interlocutrice, probablement Paulette, s'apprêtait à répondre, souriante, lorsqu'un rire tonitruant explosa. Aussitôt, un aboiement enragé fusa et le chien bondit à l'extérieur en dérapant sur le tapis, arrachant à Ariel un sursaut instinctif.

— TINY ! Vociféra la femme, et elle se massa les globes oculaires en soupirant, exaspérée.

— JUAN ! S'exclama Camille, et il fonça dehors, saisissant au passage l'avant-bras de son petit-ami, abrupt. 

Là, en caleçon, Juan bondissait en gesticulant, un chien au pelage caramélisé le poursuivait, sa puissante mâchoire claquait et il grondait à s'en déchirer la gorge, ses pattes foulant aisément la terre, sa queue fouettant l'air en un mouvement hypnotique.

— PUTAIN ! Jura Ariel, et Camille lui asséna une tape à l'arrière du crâne, réprobateur. 

Le chien se figea, pivota et fonça vers les deux garçons, inexplicablement furieux. Derrière lui, Juan trébucha et roula sur le sol en un glapissement indigné. Vif, Camille bouscula violemment Ariel, qui s'écroula sur le sol en jurant, et le berger allemand percuta son torse, ses griffes meurtrissant son abdomen, sa mâchoire claquant à ses oreilles, funeste. Couché sur le dos, Camille repoussait Tiny en hurlant. Terrorisé et haletant, Ariel bondit sur ses pieds, infligeant au chien un coup de pied dans les côtes.

— TINY ! 

Enfin, Paulette récupéra son chien en braillant et Ariel en profita, saisissant Camille sous les aisselles, ses orbes affolées se fourvoyant un peu plus loin, vers la peugeot ; Juan klaxonnait, son poing écrasant le volant en un mouvement clairement hystérique.

— On se tire ! 

Et c'est ainsi que Juan abandonna son jean dans la forêt, que Camille, terrorisé, détesta les chiens et qu'Ariel maudit éternellement « PAULETTE, SPIRITUEUX & CO. »




corrigé — 18/03/2017.

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