BONUS 40K. THÈME : le décès de Mathis et son impact sur les personnages. Un peu court, triste et niais, enjoy.

CAMILLE ET ALEXIS

- Tu sais, Camille, Ariel est l'incertitude personnifiée, souffla Alexis, un rayon ensoleillé éclaboussant ses prunelles cristallines, une mèche blonde caressant ses tempes, une mèche ! ses cheveux étaient longs, soyeux, une cascade brillante, platinée. On l'a aidé, mais il reste incertain, soucieux, anxieux.

D'une humeur massacrante, Camille ricana, glacial ; il s'était disputé avec Ariel, et Alexis ne l'aidait pas, pire, elle se fourvoyait, le croyait - elle stupide ?

- Tu sais, Mathis n'a...

- Mathis est mort, Alexis, lâcha Camille, et il s'était exprimé calmement, sa voix, rauque et glacée trahissant un sang - froid mensonger. Il n'est plus qu'un souvenir, une statistique, un chiffre, tu comprends ? Mathis n'est plus rien, il a cessé d'exister à l'instant même où son coeur s'est arrêté, il s'est transformé en une image abstraite et douloureuse à l'instant même où il m'a abandonné, son prénom est glacé, figé, l'empreinte furtive de son passage ici, et je ne veux plus l'entendre.

- Je t'emmerde, Camille, cracha Alexis, et elle se laissa choir sur l'herbe humide, un peu plus loin, larmoyante, une cigarette coincée entre ses lèvres purpurines. T'es coincé dans ton précieux déni, comme un pauvre idiot. Tu n'accepteras jamais sa mort, n'est - ce pas ?

Alors, Camille pivota, et il explosa en sanglots, furieux et lamentable.

CAMILLE

- C'est là, Ariel, murmura Camille, son index tremblant désignant sa poitrine agitée. C'est violent, ténébreux, douloureux, ça ronge, ça empoisonne, ça brûle, la douleur est constante, intolérable. C'est ça, la mort. Ça te colle cruellement à la peau, matin et soir ! car oui, Ariel, la mort est insatiable.

ALEXIS

La mort, c'est insatiable. Alexis est d'accord ; la mort, ça ne vous quitte jamais vraiment, vous la rencontrez, vous la frôlez, vous la haïssez, et elle est là, vous appréhendez ses limbes glacées, inéluctables. Elle guette, murmure, torture, brise éternellement accablée, savourant les gémissements et lamentations des vivants. Et Alexis craque, prostrée, elle hurle, elle pleure, elle maudit, elle cherche à marchander avec la Mort, elle implore, elle espère et désespère, puis elle abandonne, elle accepte, brièvement, faussement, lentement, sans plus s'occuper de la Mort et ses bras gelées.

CAMILLE

- Ariel, tu l'as oublié ? Je ne suis qu'un pion piégé dans les rouages d'une machinerie folle, je n'ai ni contrôle, ni sang - froid ; je ne suis ni combatif, ni heureux, ni courageux, mais Ariel, je sais une chose. Aujourd'hui, je suis amoureux, désespérément amoureux.

ARIEL

- Je t'aime, Camille.

CAMILLE

- Je t'aime, Ariel.