Chapitre 3
La seconde suivante défila à toute vitesse : Mme Perle glissa et tomba sur le dos, heureusement que les chewin-gums amortirent sa chute ! Ses cheveux s'enroulèrent dans la matière visqueuse, lui arrachant un cri. Elle gesticula en voulant se dépêtrer de son lit de bonbons, mais elle ne réussit qu'à s'enrouler dedans. Pendant ce temps là, Manon la regardait, et dans ses yeux se lisait l'amusement.
Le seul inconvénient c'est qu'après ça, elle était sûre de devoir passer les 100 prochaines années dans sa chambre a travailler... Donc elle devrait profiter encore un peu du fait que ses parents ne lui aient pas encore mis la main dessus ! Elle entreprit d'aller narguer son institutrice, quand tout à coup ses parents déboulèrent, fous furieux. Ils coururent auprès de leur fille, qui prit la fuite. Elle se retourna d'un bond et, agile comme un chat, monta sur le muret en s'égratinant le bras et enjamba la barrière. La jeune insolente s'adossa contre le mur pour reprendre son souffle, et se félicita de cette nouvelle victoire.
Elle entendit des jurons de la part des adultes, las de cette fille qui ne s'attirait que des ennuis...
Puis les sanglots de sa mère, accompagné de la voix tremblante de son père.
- Pourquoi a-t-elle changé ? Pourquoi... depuis qu'elle est allée dans la forêt...?
Mme Perle répondit d'une voix brisée :
- Je suis désolée, mais je vais devoir l'exclure. Cependant, je peux vous obtenir un rendez-vous chez un psychologue si vous le souhaitez.
Refusant d'en entendre plus, elle se mit en quête de son vélo, qu'elle avait garé non loin de là. Ce qu'elle préférait dans un vélo, c'était le panier accroché au guidon. Oui, le panier ! Car selon elle, on pouvait y ranger toute sorte de choses utiles. Elle décrocha le petit panier en osier et ouvrit le compartiment secret qui s'y trouvait. Manon l'avait bricolé toute seule, et était plutôt fière d'avoir manié des outils sans se blesser. Dans cette cachette se trouvait le téléphone de son père qu'elle lui avait volé pour la journée. Après, elle le remettrait à sa place habituelle, en croisant les doigts pour qu'il ne remarque pas les nombreuses fissures qui ornaient désormais l'écran de l'appareil.
Elle décida d'appeler Rose, sa meilleure amie. Elle avait écrit son numéro sur le panier, pour mieux s'en souvenir. Ça sonnait, sonnait et sonnait encore... Manon craignait de tomber sur le répondeur et pourtant, une voix perçante émana du téléphone.
- Allô ?
- Coucou Rose, c'est moi, Manon !
- Manon ! Pourquoi tu m'appelle aussi tard ?
- Longue histoire...
La jeune fille était un peu mal à l'aise de raconter ses bêtises à Miss Parfaite. Finalement, elle prit son courage à deux mains et entreprit de tout lui révéler. Les yeux clos, elle redoutait sa réaction. Une fois son récit terminé, son amie se contenta de soupirer d'un air désapprobateur. Ouf, Manon craignait qu'elle lui raccroche au nez !
Puis arriva le sermon qui va avec.
- Tu es incorrigible. Tu te rend compte de ce que tu viens de faire ? Je sait que tu n'as pas l'intention de devenir petite fille modèle du jour au lendemain mais... essaie.
- J'essayerais. Répondit-elle avec un air le moins convaincant du monde. Elle changea précipitamment de sujet : Tu te souviens du moment où j'ai parlé d'une soirée pyjama ? avança Manon avec précaution. Eh bien...
- Ah non ! Tu ne vas pas m'embarquer dans ton histoire débile ! s'énerva son interlocutrice.
- Mais réfléchis, enfin ! Pense à ce qu'on pourrait faire en forêt...
Rose s'étrangla :
- PARDON ?! En forêt ? Tu es folle. Je raccroche, au revoir.
- Attends ! Pourquoi tu refuses aussi vite ? C'est marrant les soirées à la belle étoile. Avec les marshmallows grillés au feu de bois, les histoires qui font peur, les fous rires... aaaaah comme on serait bien, enroulés dans nos sacs de couchage...
Rose hésita un moment.
- Je ne sais pas... et mes parents ?
Manon lui rétorqua que ses parents lui laissaient faire tout ce qu'elle voulait.
- Tu as raison, je vais y aller, accepta Rose. Est-ce que d'autres personnes sont invitées ?
- Oui mais je ne sais pas qui convier.
- Peut-être Yann ? dit-elle d'une voix rêveuse.
- Oh, toi commence pas à me casser les pieds avec Yann la banane ! Ok, il vient si tu veux, mais alors c'est à toi de le prévenir. Donne lui rendez-vous à 22 h dans le bois aux renards, avec une tente et un sac de couchage.
- C'est noté ! Bisous Manon, à tout à l'heure !
Manon raccrocha et remis le téléphone dans son coin secret. Elle enfourcha son vélo, prête à repartir quand un toussotement familier se fit entendre derrière elle...
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