Rien ne va plus, faut-il que j'arrête de penser à lui?
J'avais beau me dire que ma sœur l'avait bien mérité, mon esprit restait sur une autre hypothèse: je me suis sûrement un peu emporté...
C'était son journal intime, qu'aurait-elle écrit sur moi? Des méchancetés.
Je m'étais attendu à quoi? A ce qu'elle dise que j'étais sa sœur chérie? Pfff! Je rêvais.
Mais je me disais aussi que je m'étais vengée pour un toute autre raison, et mon plan le démontrait très bien.
Brenda s'était remise avec Stanley, et bizarrement, je trouvais ça insupportable.
Je sentis que ma sœur était au bord des larmes, que sa gorge était serré et je voyais que sa colère restait encrée dans ses yeux.
- Tu me dégoutes. Dit-elle à Stanley.
J'aurais voulu empêcher ça, mon plan marchait un peu trop bien.
Normalement, cette situation m'aurait fait sourire, mais là, je pensais vraiment être allée trop loin.
Je me mordis la lèvre et comptais jusqu'à cent.
- Tu te rends compte de ce que tu es en train de dire? Je te préviens, Stanley, je ne vais pas te pardonner une deuxième fois, tu m'entends?
Stanley avait baissé le regard.
Et dire que c'était de ma faute... Pas essentiellement celle de ma sœur...
Il fallait que je prenne les choses en main, sinon, Brenda allait encore une fois avoir raison face à Stanley. Il fallait à tout prix que je tire cette histoire au clair, et j'avais une très bonne repartie.
Je m'avançais de quelques pas pour me poster devant Stanley, points serrés.
- Et pourquoi lui as-tu pardonné une première fois? Demandais-je, pleine de rage.
Je devais prendre la défense de Stanley, quoi qu'il m'en coûte.
Brenda haussa les sourcils, cherchant à comprendre.
- Je... Je ne sais même pas! S'exclama-t'elle.
A présent, tous les clients du magasin observaient la scène. La caissière se dirigea vers une ouverture derrière le comptoir. Je pensais qu'elle allait chercher un balais pour nous faire déguerpir.
- Et bien moi je sais pourquoi, répondis-je, parce que tu ne voulais pas que ta réputation baisse, c'est évident, non? Tu lui as pardonné uniquement pour ça. Mais au fond de toi, tu le déteste, pas vrai?
Elle entrouvrit la bouche, offensée.
- N'importe quoi!
Plusieurs personnes rirent et Brenda versa une petite larme de honte.
- Arrêtes de mentir! Tu fais ça avec tout le monde! Avec Tess par exemple?
Celle-ci qui avait observé la scène avec inquiétude, se figea.
Brenda tourna la tête vers elle en lui faisant un signe négatif. Je ris.
PDV de Brenda:
Anita se mît à rire comme une pauvre dingo.
Je voulais l'étriper, l'étrangler, lui arracher les cheveux et même... Déchirer tout ses plus beaux vêtements! Ce châtiment ferait l'affaire.
Je plaquais une main sur mon bras pour griffer mon blouson et laisser ma rage se dissiper.
Je n'avais même plus le courage de parler tellement les insultes de ma sœur étaient vraies. Elle m'avait démasqué, mais, c'était depuis le début.
Toute mon assurance avait disparut, et je réfléchissais à une explication simple, logique et percutante.
Simple, logique et percutante, simple, logique et percutante...
- Les gens sont naïfs, mieux vaut en profiter, tu ne crois pas? Dis-je avec un sourire méchant.
Celui d'Anita disparut pour laisser place à de la fierté.
J'avais fait une gaffe, une grosse gaffe.
Je m'étais démasqué toute seule, ma sœur n'avait plus rien à dire.
Je voulais me baffer aussi fort que je le pouvais, mais je n'arrivais pas à faire le moindre mouvement.
- Ça suffit! Cria la caissière, armée d'un balais.
Elle balaya le sol en nous nettoyant les pieds au passage.
Frustrée, je sortis de cet horrible magasin en me jurant de ne plus jamais y remettre les pieds. Surtout les pieds. En partant, je lançais un regard noir à Anita et Stanley.
Celui-ci me suivit en laissant ma stupide sœur.
Il me rattrapa assez facilement et me tira par l'épaule.
- Je te raccompagne, dit-il.
Je me dégageais.
- Je peux rentrer chez moi toute seule.
Il soupira nerveusement.
- Écoutes, désolé... Tu as eu tort, et j'ai eu tort... On se pardonne?
Je tournais la tête vers lui.
Pas faux... Et puis, c'était la seule occasion de me racheter.
- Alors, dis-je, c'est mieux de danser avec moi ou avec ma sœur.
Il rit et je haussais les sourcils.
- C'est mieux de danser avec toi.
Mon sourire revint et je me laissais aller dans ses bras.
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PDV d'Anita:
Encore une fois, je me rendis au théâtre.
Je ne savais toujours pas pourquoi je m'étais inscrite, cela m'infligeait plus d'heures dans la journée...
Et oui, je suis une grosse flemmarde.
J'ouvris la porte et fus heureuse de découvrir que j'étais en avance.
C'était la troisième répétition et j'étais toujours arrivée en retard. D'ailleurs, je me rendis compte que je ne connaissais personne mis à part Stanley et Brenda.
Je me résolus à demander les noms de mes partenaires.
- Bonjour Anita, dit poliment madame Sipiar, tu es la première arrivée. Les autres ne devraient pas tarder.
A peine avait-elle dit cela qu'une autre personne entra dans la grande salle.
C'était celui qui m'avait lancé un regard méchant lors de ma première répétition, et je n'avais aucune envie de lui demander son prénom.
- Bonjour Julian, fit ma professeur comme pour répondre à ma question.
Celui-ci lui fit un bref signe de tête et se posta à ma droite, le plus loin possible.
Qu'est ce qu'il y a à la fin? Je pus, c'est ça?
La porte s'ouvrit une deuxième fois et une jeune fille brune entra.
C'était celle qui avait le rôle de mon amie.
- Bonjour Jane, fit madame Sipiar.
Ok, elle s'appelait Jane. Elle avait l'air gentille.
Elle s'installa à côté de moi et me fit un grand sourire. Étonnée, je le lui rendis.
Une autre personne entra et je reconnu la jeune fille aux cheveux blonds qui avait l'air un peu étourdi.
- Bonjour Kimberley.
Elle se dirigea vers Jane et contempla la pièce d'un air absent.
- Il ne reste plus que Sabrina, Stanley et Brenda à ce que je vois, dit ma prof de français en regardant sa montre.
En parlant du loup.
Ma sœur, Stanley et une jeune fille rousse aux tâches de rousseurs apparentes entrèrent soudainement dans la salle.
Je ne les envisageais pas, et en particulier Stanley.
Il m'avait abandonné dans le magasin, hier, et était reparti avec Brenda sans même me proposer quoi que ce soit.
En fin de compte, mon plan avait complètement raté.
Il s'approchèrent et nous étions enfin au complet.
Si je faisais un récapitulatif, il y aurait: Julian, Jane, Kimberley, Sabrina, Brenda, Stanley et moi.
Nous étions un petit groupe, mais assez grand pour faire la pièce de théâtre de fin d'année.
J'avais même vu, sur une grande affiche, qu'il y aurait le bal du lycée juste après. Je ne savais pas du tout avec qui y aller. Si je serais restée amie avec Stanley, bien sûr que je serais sa cavalière.
Mais, en ces circonstances, je ne voyais pas très bien comment je pourrais l'être.
Madame Sipiar nous fit répéter pendant une bonne demi heure, puis arrivé à la dernière scène, elle me pris à part.
Elle insista Stanley à venir nous rejoindre et un étrange air sérieux remplaça la joie sur ses traits.
- Alors, commença-t'elle, je voudrais vous faire parvenir ce qu'il arrivera à la fin de la pièce.
Elle bafouilla et hésita quelques instants.
- Pour faire simple, vous allez devoir vous embrasser...
Quoi?! Hors de question!
Stanley et moi tournâmes la tête de gauche à droite en même temps. Il devait malheureusement être du même avis que moi.
Comment ça, malheureusement? Heureusement, plutôt! N'importe quoi...
Madame Sipiar eut une grimace. Elle avait l'air déçue.
- Alors faites semblant, au moins.
J'avais une envie folle de voir l'expression de Stanley a ce moment là. Était-il dégoûté? Sérieux? Neutre? Stupéfait? Ou alors... Heureux....
Ah! Je riais intérieurement. Heureux? Sûrement pas! Il était dégoûté, à n'en pas douter!
Trop curieuse, je tournais la tête et fus surprise de le voir neutre.
Je me détournais rapidement. Mon cœur palpitait de joie.
Je recommandais à mes joues de ne pas rougir et à mes mains de ne pas trembler pendant que madame Sipiar nous jetait un regard interrogateur.
Je haussais les épaules et fixais Stanley pour y décrocher le moindre signe négatif ou positif.
Il haussa les épaules à son tour.
Ma professeur soupira de fatigue en posant une main sur son front.
- On peut peut-être essayer, dis-je sans réfléchir.
Madame Sipiar eut un léger sourire remplit d'espoir. Elle tourna la tête vers Stanley pour voir s'il était d'accord.
Celui-ci parut étonné.
- Euh... Ouais, mais on fait comment?
Très bonne question.
- Je ne sais pas, mais ce que je sais, c'est que vous vous débrouillerez.
Sur ce, elle nous tourna le dos pour partir.
Stanley et moi nous fixâmes, stupéfaits. Et... Comment on se débrouillera?
- Stanley! Anita! Sur scène pour réviser la fin!
Je déglutis et partis à mon tour.
Je montais les petits escaliers pour rejoindre rapidement la scène.
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