On est d'accord que je n'ai rien fait ?!
Madame Sipiar nous rassembla.
- Bon, c'est vraiment super ce que vous avez fait et je vous félicite.
Kimberley et Jane se lancèrent un regard approbateur.
Le mien était tourné vers Stanley qui avait l'air pensif. Il tourna la tête vers moi et je me détournais rapidement.
- Vous pouvez y aller.
Tout le monde sortit mais je voulais rester un peu pour réfléchir.
Je n'aurais pas assez de calme chez moi car Mickaël me suivrait et, le connaissant, j'étais sûre qu'il ne me laisserait pas une seconde de répit avec madame Toty.
Je m'assis sur une chaise du public.
- Anita, dit madame Sipiar, je te fais confiance. Je te laisse les clés de la salle sur le rebord de la scène.
Je lui souris et hochais la tête de haut en bas.
Elle partit et je me retrouvais seule, ou presque.
J'entendis des pas s'approcher vers moi et je relevais immédiatement la tête en apercevant Stanley, debout face à moi.
Je baissais le regard, peureuse.
- Tu es sûre de ce que tu fais? Baisser le regard ne me semble pas très bon pour toi.
Je haussais les sourcils et ne répondis pas.
- C'est toi qui m'a appelé, n'est ce pas? Demanda-t'il.
- Et c'est toi qui a voulu que Brenda me pose autant de questions. Dis-je, froidement.
Il soupira.
- Sans doute, répondit-il.
Il tourna les talons et se dirigea vers la sortie.
- Stanley! M'exclamais-je.
Il se stoppa net.
- Oui? Demanda-t'il sans même se retourner.
Je réfléchis quelques instants et trouva une excellente réponse.
- Tu vas avec Brenda au bal du lycée? Demandais-je.
- Bien sûr.
Je me mordis la lèvre.
- Moi, j'y vais avec Tyler.
Il se figea et ouvrit la porte pour repartir.
Maintenant, je devais aller voir Tyler pour lui demander d'être mon cavalier.
PDV de Stanley:
Bien sûr que j'étais jaloux. Mort de jalousie, pour être plus exact.
Cette fille n'était pas très belle, mais je ressentais beaucoup de choses pour elle. Et je ne savais même pas si elle s'en rendait compte.
Je passais dans le couloir et quelques fille arrangèrent leurs coupes de cheveux lorsqu'elles me vîmes.
Anita n'imaginait pas la chance qu'elle avait de pouvoir me hurler dessus sans que je lui fasse payer. C'était un peu une privilégiée.
- Hey, salut mec. Dit Mike qui était avec Tess.
Celle-ci était sur son téléphone.
- Tu parles à qui? Demandais-je à Tess.
Elle releva la tête d'un geste bref et me sourit.
Mike eut un haussement de sourcils.
- À Brenda, répondit-elle, elle est bizarre en ce moment. Elle n'arrête pas de me parler. Pourquoi? Je ne sais pas. Rajouta-t'elle en voyant mon air interrogateur.
- Ouais, elle te manipule quoi. Dit Mike, vexé.
Tess tourna vivement la tête vers lui.
- N'importe quoi! Je ne suis pas du genre à me laisser marcher sur les pieds.
Il rit.
- Ouais, on va dire ça comme ça...
Tess retourna à son téléphone et un silence angoissant s'installa entre nous.
- Sinon, le théâtre? Demanda Mike.
Je soupirais.
- C'était la dernière répétition et je pense qu'on est fin prêt. Dis-je, sans même le regarder.
Soudain, mon regard s'intéressa à autre chose.
Anita marchait dans le couloir, toujours en compagnie de ses superbes lunettes et de Mickaël.
Pourquoi elle les mets tout le temps?
Elle semblait rire et avait l'air de très bonne humeur.
Je soupirais en la regardant tourner sa queue de cheval entre ses doigts, humais ce délicieux parfum de retrouvailles et sentis tout à coup l'horrible odeur de Tess.
- Pourquoi tu regardes Anita comme si c'était une déesse? Demanda-t'elle d'une voix curieuse.
Je me détournais rapidement et lui lançais un regard sérieux.
- N'importe quoi, je suis dégouté de cette fille, ça n'a rien à voir.
Elle rit.
- Ça ne marchera pas avec moi! Dit-elle en riant aux éclats.
Je la fixais avec dépit.
- Pff, tu racontes n'importe quoi Tess, dit Mike, tu te rends compte comme tu l'humilie? Stanley ne tomberait jamais amoureux d'une fille qui ne sait même pas s'habiller correctement!
Tess lui jeta un regard compatissant.
- Mais tu sais, on ne peut pas choisir de qui on tombera amoureux.
Mike parut comprendre et me fit une tape amical sur l'épaule.
- Mon pauvre, dit-il, je te plaint.
Je hochais la tête affirmativement puis me ressaisit en me tournant vers lui.
- Vous êtes vraiment débiles, dis-je avec dégoût.
Il se mirent à rire.
PDV d'Anita:
J'avais très bien remarqué que Stanley n'arrêtait pas de me regarder, dans le couloir. J'avais fait exprès de rire aux éclats et de m'amuser comme une folle.
En vérité, je n'avais même pas envie de sourire tellement Mickaël était déprimé en ce moment.
Madame Toty ne lui adressait plus la parole et il commençait sérieusement à s'inquiéter. Il ne veut même plus entendre parler de mes problèmes.
Je rentrais chez moi d'un pas décidé et me résolus à faire quelque choses au plus vite pour me vider la tête.
J'avais un contrôle en maths que je devais absolument réviser.
J'ouvrais mon sac pour en sortir mon cahier.
Brenda était encore et toujours dans sa salle de bain chérie, et je pensais ne plus pouvoir voir un seul rouge à lèvre dans ma vie tellement il y en avait partout dans la maison.
Elle s'efforçait d'être la plus belle du lycée pour "Stanley d'amour".
Tu parles, moi, je ferais en sorte d'être la plus moche possible pour lui. Et si possible de le fair souffrir au passage.
Les maths étaient plus difficiles que prévu et, lorsque une punaise accrochée au mur attira mon regard, plus rien ne pouvait me faire réviser.
Je fixais cette punaise en observant les moindres détails.
Bizarrement, elle était bien plus intéressante que mes maths qui avaient totalement disparus de mon esprit.
Je repensais soudainement au spectacle et une affreuse angoisse s'empara de mon corps.
Je pensais ne pas réussir à penser que Stanley serait mon petit-copain dans la pièce, et peut-être même ne pas réussir à faire semblant de l'embrasser...
Mais tu es folles, ou quoi? Ressaisis toi!
Je me levais de ma chaise et fis les cent pas dans ma chambre.
Le plus dur serait à supporter le trac.
Mon pire ennemi depuis toujours, le trac ne m'avait jamais fait de privilège, et grâce à lui, je pensais à faire une chute sur scène, ou à bafouiller, ou même perdre le file et partir de la salle en pleurant.
Non, je ne pouvais pas me permettre de faire ça. Madame Sipiar me détesterait et je serais la honte du lycée si je le faisais.
Je revoyais avec délice le regard de Stanley se poser sur moi et je me laissais transporter dans le bleu de ses yeux jusqu'à m'endormir et plonger lentement dans le pays des rêves...
Je me réveillais en sursaut en plaquant une main sur mon front.
J'avais complètement oublié la demande que je devais faire à Tyler pour qu'il devienne mon cavalier.
Sinon, je pouvais dire au revoir à la jalousie de Stanley. J'avais bien vu qu'il s'était figé lorsque je le lui avais dit.
Je souris en levant un sourcil.
Finalement, il m'aimait bien...
Je me levais et regardais par la fenêtre. Il faisait nuit, et une pleine lune gigantesque éclairait le ciel.
Je pris mon téléphone et appelais Tyler.
Au début de l'année, celui-ci avait donné son numéro à toute les filles du lycée. Il cherchait toujours une petite-copine.
D'ailleurs, je ne savais même pas si sa dernière relation l'avait quitté mais, je m'en doutais.
Tyler n'avait jamais gardé une fille plus de deux jours. Son record était avec une certaine Miranda qui était plutôt jolie.
C'est même elle qui l'avait trompé avec River, le garçon le plus riche de la ville.
- Allo, ça va? Demanda Tyler.
Je haussais les sourcils.
- Euh... Oui.. Tu sais qui je...
Je n'eus pas le temps de poursuivre.
- Ah, si tu vas bien, tout va bien! Et tu fais quoi de beau?
- Rien, et c'est Anita qui parle là!
- Ah ok, répondit vivement Tyler, bon en faites, tu t'es fait avoir. C'est le répondeur qui parle. Allez, tchao! Et laisses moi un message!
Honteuse, je décidais de laisser un message.
- Salut Tyler, c'est Anita! Ha ha, je me suis faite avoir par ta messagerie! Quelle cruche! Dis-je en faisant un rire forcé. Je voulais te demander si tu voulais que je sois ta cavalière pour le bal du lycée. Ça pourrait être cool, non? Allez, tchao, comme tu dis! Et rappèles moi, ha ha!
Je raccrochais en poussant un grognement de honte.
Je n'avais pas du tout été crédible.
Mais bon, je devais à tout prix profiter de l'idiot qu'était Tyler. Je ne voulais pas qu'il se transforme en intellectuel du jour au lendemain...
Ça n'arrivera jamais.
Quelques minutes plus tard, mon téléphone vibra.
- Allo? Demandais-je.
- Salut, c'est Tyler, j'ai eu ton message.
Je mis une main sur ma hanche.
- Ah, dis-je, c'est d'accord du coup?
Il toussota.
- Tu te maquilleras et tout le tralala là que les filles font quand elles veulent être belles?
Je haussais les sourcils.
Bizarrement, je m'attendais à cette question.
- Oui, répondis-je en soupirant.
- Alors c'est d'accord, dit-il.
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