C'était le jour J.
Le trac était insupportable et je n'avais pas revue Stanley. Pourquoi était-il si absent?
J'étais dans les coulisse en train de regarder scrupuleusement chaque jeune fille qui passait sur scène. Qu'est ce qu'elle jouaient bien...
Je pensais pouvoir me glisser facilement dans mon personnage. Daisy ( son nom ) devait être inquiète pour son petit-copain qui est joué par Stanley. Je devais montrer ce passage en étant très convaincante pour pouvoir avoir le rôle.
Dans le public étaient assis plusieurs professeurs et quelques amie, dont Mickaël. Celui-ci semblait s'ennuyer. Cela n'allait sûrement pas durer longtemps car je devais bientôt passer...
Soudain, ma gorge se noua lorsque je vis Stanley entrer dans la salle de spectacle. Il était venu!
Je soufflais pour rétablir mon souffle. Calme toi. Je haussais les sourcils lorsque Brenda apparut sur la scène. Je pensais à enfouir mon visage dans mes mains pour ne pas la regarder, mais, je voulais voir comment elle jouait. Voir si j'avais une toute petite chance de gagner.
Je fis une affreuse grimace. Elle était parfaite dans son rôle, une vraie actrice professionnelle.
Je retins mon souffle lorsque je vis Stanley sourire. Quelle mouche l'avait piqué, enfin?
Une fois le texte finit, Brenda salua langoureusement son public. Peste! Saletée! Morue! Jambon blanc! Non, peut être pas quand même. Alors... Dinde anorexique! J'aimais bien cette insulte.
Je poussais un léger gémissement lorsqu'on appela mon nom. Je marchais maladroitement jusqu'à la scène et fis un grand sourire forcé.
Tout à coup, pendant quelques secondes, mon texte disparut de ma mémoire. Je regardais à droite, puis à gauche, cherchant l'issue de secoure.
Tout va bien. Ce n'est tout de même pas la fin du monde...
Je déglutis bruyamment et vis Stanley, au bord du rire.
Mickaël était déjà en train d'étouffer.
Je me raclais la gorge et me lançais.

- Oh, sordide! Que fait-il? Où est-il? M'aime-t'il?... Non, qu'est ce? Pourquoi ai-je l'impression que mon âme quitte mon corps lorsque je suis avec lui? Ah oui... C'est... C'est... C'est parce que... Il n'est pas là?

Face à ce malheureux oubli, les professeurs soupirèrent. Je leurs fis un sourire gênée.

- On reprend! Dit madame Toty.

Mickaël me tendis un pouce pour dire que j'assurais.
La ferme!
Soudain, je repensais à ma sœur. Je devais à tout prix la battre!!!! Nom d'un chien! Cette peste allait bien voir de quoi un cornichon était capable!
Je repris avec toute la hargne de mon corps.

- Oh, sordide! Que fait-il? Où est-il? Non, qu'est ce? Pourquoi ai-je l'impression que mon âme quitte mon corps lorsque je suis près de lui? Suis-je folle, ou bien... Non, je ne veux pas y penser... Amoureuse? Tais-toi, affreuse pensée! Mon coeur bat la chamade... Pourquoi? Mes joues deviennent fluides... Pourquoi? Je veux savoir pourquoi tout ceci ne semble qu'une illusion, qu'un rêve ou parfois un cauchemar...

Je m'arrêtais. J'avais fait pleins de gestes expressifs, mis de l'intonation aux bons endroits et j'ai même ressentis tout ce que j'ai dis...
J'avais ma-gni-fi-que-ment bien joué.
Les professeurs se regardèrent, stupéfaits.
Je souris en soupirant. C'était enfin terminé.

Je sortis en rejoignant Mickaël et vis que Stanley n'était pas avec lui.
Déçue, je baissais le regard.

- Qu'est ce qu'il y a? Demanda Mickaël en levant les yeux au ciel.

Je tournais la tête pour lui faire face.

- Je commence sérieusement à en avoir marre de Stanley, expliquais-je, il n'est jamais là quand j'ai besoin de lui.

Mickaël sourit.

- Et c'est pour ça que tu as aussi bien joué?

Je me raclais la gorge. Bien sûr que oui! Mais je ne voulais rien laisser paraître.

- Mais non! Je suis une bonne actrice, c'est tout.

Mickaël me jeta un regard soupçonneux.

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J'étais en cours de français, toujours à côté de Gasper.
Stanley n'était pas là, assit près de moi à me faire son grand sourire malicieux...
Qu'est ce qu'il faisait? Pourquoi il n'était pas présent? Il avait quelque chose de mieux à faire, c'est ça?
Persuadée qu'il avait une nouvelle copine, je sortis avec rage mon classeur de français pour le poser brusquement sur ma table.
Nul, nul, nul et nul!
Après m'être longuement insultée par la pensée, le cours débuta.

- Nous allons parler théâtre les enfants. Dit madame Sipiar d'un ton professionnel.

Un sourire impatient se dessina sur mes lèvres.
Étais-je l'heureuse gagnante?
Ma professeur scruta les élèves et son regard s'arrêta sur moi. Gênée, je tournais la tête pour qu'elle n'apparaisse plus dans mon champ de vision.

- Bravo, dit-elle, tu joueras le personnage principal dans la prochaine pièce de théâtre!

Elle me fit un grand sourire. Je retins mon souffle en voulant hurler de joie.
J'étais prise!

- Nous avions vraiment hésité, poursuivit-elle, mais tu nous a tout de même bluffé. Encore bravo à toi. Tu viendras demain à la fin des cours pour ta première répétition. Il y aura tous les autres élèves qui auront un rôle dans la pièce.

Je pensais tout de suite à Stanley.
Viendra-t'il? Était-il déjà au courant? Était-il heureux pour moi?
Je chassais toutes ses pensées de ma tête pour me concentrer sur ma réussite. J'avais battu ma sœur, que demander de mieux?

- Je tiens à te préciser que nous avons voulu garder Mademoiselle Jims Brenda pour jouer la meilleure amie du personnage principale qui s'appellera Manon.

Bouche bée, je me retins de ne pas la rejoindre dans son cours de biologie pour la massacrer. Mais j'en mourrais d'envie!
Je l'avais quand même battu, c'était une demi-victoire. C'était déjà pas mal.

PDV de Mickaël:

Stanley, Stanley, Stanley, Stanley et toujours Stanley. Anita n'avait plus que ce mot là à la bouche.
Non mais sérieusement, allait-elle se réveiller un jour? Il l'a oublié, comme toute les autres. Ou-bli-é. Il n'est jamais là, toujours absent. Moi j'ai toujours été présent, plus précisément depuis la primaire.
Oui j'en ai marre et oui je n'en peux plus. J'avais fait des efforts en le cherchant dans tout le lycée. Je ne l'ai toujours pas trouvé.
Il avait déjà tourné la page, passé à autre chose. Je ne voulais surtout pas que pépette s'imagine des choses qu'il ne fera pas. Au moins, elle ne sera pas déçue de lui.
Enfin, je pense que c'est ce que je voudrais, après je dis ça, je dis rien.
Moi, je ne pouvais pas blairer ce type. Bien fringué, bien coiffé, dents blanches, carrure de star, tout ça c'est pas mon truc.
Moi c'est plutôt appareil dentaire, coupe de cheveux à l'arrache, fringue acheté aux puces et corps de moineau.
Non, pardon, d'escargot. De bébé escargot. En décomposition.
Bref, tout ça pour vous dire que je suis tout sauf une star et je n'ai jamais laissé tomber pépette.
Je pensais faire une petite révolution personnelle, mais, je pensais aussi à brûler Stanley à vif.
Pour moi, c'était déjà un signe de sympathie.
Je tournais la tête et vis Anita au bout du couloir. Elle me fit un grand signe de la main et s'approcha de moi.
Elle avait l'air très heureuse. Stanley lui avait lancé un petit regard mignon en français, c'est ça?
Je pariais qu'il n'était pas là, toujours, encore et toujours...

- Tu ne connais pas la nouvelle? Demanda pépette, étincelante.

Je fronçais un seul sourcils.

- Laisse moi deviner, dis-je, Stanley?

J'avais dit ça sur un ton dégoûté. Anita haussa les sourcils en souriant de plus belle.

- Non, tu en es loin, dit-elle, Stanley n'était pas là aujourd'hui.

Son sourire disparut aussitôt. J'avais parié, et j'étais tombé pile poil.

- Mais, je ne veux plus parler de lui. Poursuivit-elle, et mon ventre palpitait de joie. Je suis prise pour jouer le rôle principal au théâtre!

Je lui fis un faux sourire.
Qui dit théâtre dit rendez-vous, qui dit rendez-vous dit personne, et qui dit personne dit Stanley.
Encore lui!
Il n'allait pas être là, obligé.

- Alors ces trois heures de répétition ont servi à quelque chose, dis-je.

Elle rit de bon coeur.

- J'en étais sûre, dit-elle, j'ai enfin réussi à faire quelque chose de grand! J'ai battu ma sœur.

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PDV d'Anita:

Nous étions rentrés chez moi.
Mickaël voulait à tout prit venir pour voir dans quel état serait ma sœur après cette lourde défaite.
J'avais accepter volontiers, sans dire pour autant qu'elle avait été prise pour un autre rôle.
J'ouvris gaiement le tiroir de la cuisine et pris une tablette de chocolat.

- Goûter! Criais-je en direction de Mickaël.

Je sortis de la cuisine pour m'asseoir à la table à manger.
Mon ami se frotta les mains puis me lança un regard interrogateur.

- Ma sœur n'est pas encore rentrée, expliquais-je.