J-4 avant que Percy ne soit considéré comme mort. Tout ceux qui avait un infime espoir de le revoir pense maintenant qu'il est mort. Tous, sauf moi et Annabeth.

Annabeth était parti voir la mère de Percy. Elle m'a proposé de l'accompagner, mais j'ai refusé. Je ne voulais pas rencontrer la mère de Percy dans ces conditions là. Si je devais un jour la rencontrer, ce serait avec Percy dans de bonnes conditions. Je ne voulais pas voir Sally alors qu'elle pense avoir perdu son fils.

Moi, je ne savais pas quoi penser. Il se faisait bien désirer Percy ! J'imagine juste deux secondes qu'il revient comme si de rien était, l'air de dire : « je vous ai manqué ? ». J'ai envie de le tuer...

Depuis le temps, mes mains s'étaient rétablis. Après de bonnes heures plongée dans l'océan à essayer de capter la présence de Percy, mes mains se sont guéris. J'allais chaque jour dans l'océan pour voir si je ne pouvais pas sentir la présence de Percy. J'arrivais à un tel point de concentration que j'arrivais à savoir où se trouver la plus petite barque d'un pêcheur. Mais toujours aucun signe de mon frère.

J-3. Je commence vraiment à me sentir mal. Chiron m'a demandé de commencer la fabrication du linceul, ce que je ne voulais pas faire. Annabeth m'a dit qu'elle m'aiderait, mais elle non plus ne voulait pas le faire.

J-2. Il y a de l'agitation ce matin. Tout le monde courrait partout. J'ai demandé à Chiron se qui s'est passé.

Chiron : Depuis ce matin Quintus est introuvable.

Percy avait raison alors. Quintus est bien un traître.

Moi : Je suis pas tellement surprise. Il me semblait hyper louche. Il est arrivé ici du jour au lendemain.
Chiron : Moi aussi j'avais des doutes à son sujet, mais j'espérais qu'ils allaient s'avérer inexact.

Il semblait déçu, et je le comprenais. Encore un qui a rejoint le camp de Cronos. Nos effectifs commencent à maigrir de façon inquiétante. C'est pas bon signe tout ça.

J-1. Je ne suis pas sorti de mon bungalow de la journée. Lou est passée me voir, mais je ne voulais parler à personne. Annabeth et moi on avait finalement terminé le linceul. C'était moi qui le garder. Je l'avais caché au plus profond d'un tiroir pour ne pas le voir. C'était une pièce de soie verte brodé d'un trident. Le pire c'est qu'il était magnifique... Mais ça me rassurait encore moins, c'était ce bout de tissu que j'avais vu brûler dans ma vision...

C'est le jour J. Je ne voulais pas sortir de mon bungalow. Il était midi et Chiron m'a dit que la cérémonie commencerait à 16h et que je devais être prête d'ici là. Je ne voulais pas venir. J'avais une mine épouvantable, je n'avais pas dormi de la nuit à cause de mes cauchemars et j'essayais de me retenir de pleurer. Je n'avais presque plus aucun espoir. Mes visions se réalisaient une par une.

1h avant le début, Annabeth est passée me voir. C'était la seule que j'autorisais à entrer. Elle était dans un état pire que le mien, elle avait les yeux rougis à force d'avoir pleurer.

On est resté dans mon bungalow sans parler. Il n'y avait pas besoin de parole pour comprendre qu'on se sentait mal.

Dix minutes avant le début Annabeth s'est ressaisie.

Annabeth : Julia... on doit y aller...
Moi : Mais...
Annabeth : Percy aurait voulu qu'on reste forte. On doit le faire pour lui.

Quoi qu'il arrive, tu dois rester forte.

C'était à ça que mon père faisait allusion. Mais comment veux-tu que je reste forte dans une situation comme celle-ci ? Puis, je me suis rappelée que je lui avais promis que j'essaierais. Je me suis levée et j'ai pris le linceul que j'avais caché.

Moi : C'est bon... je suis prête...

***

Quand on est arrivé dans l'amphithéâtre, les gens se sont tournés vers nous. Ils étaient tous déjà là. Ils nous regardaient avec pitié, ils n'auraient pas aimé être à notre place, et je comprends pourquoi.

Un feu brûlait au milieu de l'amphi. Là où on devait déposer le linceul. C'était horrible, le mince espoir que j'avais n'était plus là.

On est allées au milieu de l'amphi. Chiron nous a lancé un regard plein de tristesse et il a commencé son discours.

Chiron : Je ne vais pas vous rappelez dans quelles tristes circonstances nous sommes réunis ici aujourd'hui. Le délai imparti étant écoulé, nous devons considérer qu'il est mort. Après un si long silence, il est peu probable que nos prières soient exaucées. J'ai demandé à sa sœur et à sa meilleure amie de lui rendre les derniers honneurs.

Je veux pas. Je dois déposer le linceul dans le feu, mais je ne peux pas. Je me suis rappelée de la lettre de mon père, et je me suis avancée avec Annabeth. On a déposé le linceul dans le feu.

Il brûlait. Je regardais son linceul qui brûlait d'un regard vide. Je me suis avancée et j'ai parlé.

Moi : Je...

Ma voix s'est brisée. Voyant que j'étais en difficulté, Annabeth a parlé à ma place. J'écoutais son discours en essayant tant bien que mal de retenir mes larmes.

Annabeth : C'était sans doute l'ami le plus courageux que j'aie jamais eu. Il...

Elle s'est arrêtée. J'ai cru qu'elle aussi ne voulait pas dire un mot de plus. Elle était devenue toute rouge.

Annabeth : Il est là !

Elle avait crié ça bien fort. J'ai regardé dans la direction qu'elle pointait, et je l'ai vu. Il était là, en train de nous regarder, comme si de rien était. Je ne saurais vous décrire ce que j'ai ressenti à ce moment-là. J'étais comme dans un rêve.

Les autres se sont précipités vers lui et lui ont foutu une grosse claque dans le dos.

Beckendorf : Percy !
Clarisse : Toujours en vie celui-là...

Chiron s'est approché et tout le monde s'est écarté. Moi, je n'avais toujours pas bougé d'un iota.

Chiron : Eh bien, je crois que j'ai rarement été aussi heureux de voir un pensionnaire rentrer. Mais tu dois me dire...
Annabeth : OÙ ÉTAIS-TU ?

Elle s'était remise plus rapidement que moi. Au début j'ai cru qu'elle allait lui mettre un coup de poing vu comment elle était. Mais au lieu de ça elle l'a serré dans ses bras. Puis elle s'est rendue compte qu'elle accaparait toute l'attention et l'a repoussé.

Annabeth : Je... On a cru que tu étais mort, Cervelle d'Algues !
Percy : Je suis désolé. Je me suis perdu.
Annabeth : Perdu ? Pendant quinze jours, Percy ? Où étais-tu pas...

Chiron l'a interrompu dans son engueulade.

Chiron : Annabeth. Peut-être devrions-nous discuter de cette question en plus petit comité, tu ne crois pas ? Les autres, retournez à vos activités habituelles !

Je me suis enfin décidée à sortir de ma torpeur. Il fallait que je fasse quelque chose. Il s'est perdu pendant quinze jours, mais il se fout de la gueule de qui là ?

Je me suis avancée vers lui. Les autres m'ont laissé le passage. Percy m'a accueilli avec un grand sourire.

Je lui ai mis la gifle la plus grosse de ma vie. J'ai même eu une relance de douleur dans mes doigts, mais je m'en foutais.

Percy : Aïe ! Mais pourquoi...?

Je l'ai regardé d'un air froid et j'ai tourné les talons sans un mot. Je suis sortie de l'amphithéâtre sans me retourner pour le regarder.

J'étais sortie et je me dirigeais je ne sais où quand il m'a rattrapé.

Percy : Julia ! Attends ! Explique-moi, pourquoi tu as fais ça ?

Voyant que je ne m'arrêtais pas, il m'a attrapé le bras et m'a forcé à le regarder dans les yeux. Je l'avais pas loupé en tout cas.

Percy : Si tu ne m'expliques pas je ne vais pas comprendre Julia...
Moi : TU VEUX COMPRENDRE QUOI ? QU'À CAUSE DE TOI J'AI CRU QUE J'AVAIS TOUT PERDU ?  QU'À CAUSE DE TOI JE ME SUIS ENFUIE DANS LA FORÊT ET QUE JE ME SUIS CASSÉE LES MAINS ? QU'À CAUSE DE TOI JE ME SUIS MIS DANS UN ÉTAT PAS POSSIBLE ? ET TOI, TU REVIENS COMME SI DE RIEN ÉTAIT ! ET TON EXCUSE C'EST QUOI ? « Oh ! Je me suis perdu !» TU TE FOUS DE LA GUEULE DE QUI LÀ ?

J'avais dit ça sans m'arrêter. J'étais sûrement toute rouge. Il faut que je me calme sinon je sens que je vais faire une crise d'asthme. Percy a pris une grande inspiration et il a continué.

Percy : Je suis désolée Julia... je voulais pas vous inquiéter, surtout toi. Je sais que mes excuses ne sont rien comparés à ce que je t'ai fait subir. Mais je n'ai pas vu le temps passé... j'étais bloqué dans un endroit et j'étais blessé. Je n'y suis resté que cinq jours, mais pour vous ça a duré deux semaines.
Moi : Où étais-tu ?
Percy : Je sais pas... enfin si... mais c'est compliqué...

Ok, il ne veut pas me le dire. C'est pas grave, je m'en fous. Je me dégage de son emprise et je commence à partir.

Percy : Julia non ! Attends, je vais te le dire. Mais il faut que tu ne le répètes à personne.

Je me suis retournée vers lui et j'ai attendu une réponse. Il a soupiré et il a parlé.

Percy : J'étais sur l'île d'Ogygie, là où se trouve Calypso. J'étais avec elle et elle m'a soigné. Le temps passe différemment là bas.
Moi : Tu as hésité à y rester, n'est-ce pas ?
Percy : Comment ça ?
Moi : Ne me prends pas pour une débile Percy. Je connais la légende. Calypso a été punie à rester sur son île car elle a soutenu son père lors de la dernière grande guerre. Et en plus de ça, elle était condamnée à tomber amoureuse des garçons qui croisaient son chemin. Mais le problème, c'est que tous ces garçons ne pouvaient pas rester et ils partaient tous. C'est horrible, et pourtant elle ne faisait que soutenir sa famille...
Percy : C'est vrai... je ne vais pas te mentir, j'ai hésité. Mais je me suis dit que je ne pouvais pas vous abandonner. C'est vrai, qu'est-ce que tu deviendrais sans moi ?
Moi : Ne m'oblige pas à effacer ce sourire de ta tête.

Percy a levé les bras en signe de reddition.

Percy : Ok ok. Je retire ce que j'ai dit. Par contre c'est quoi cette histoire ? Tu t'es cassée les mains ?

Merde, après Will c'est lui. J'ai vraiment pas de bol. Heureusement que Chiron arrive et me sauve la vie.

Chiron : Je vois que vous avez réglé vos histoires. Percy, veux-tu bien me suivre jusqu'à la grande maison ? Tu vas nous raconter ça en détails à Annabeth et moi.
Percy : Oui, j'arrive Chiron *puis s'adressant à moi*, on en reparlera tout à l'heure.
Moi : C'est ça. Mais tu devrais avoir plus peur d'Annabeth que de moi maintenant.
Percy : Tu penses ?
Moi : Oh que oui !

Percy m'a lancé un regard plein de détresse puis il est parti rejoindre Chiron. Je sens que ça va être sa fête.