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𝐔𝐍



               L'impression d'être observée, que tous ces regards sont braqués sur elle pour la juger. Ils ont probablement remarqué qu'elle n'a pas eu le temps de correctement se coiffer ce matin, qu'elle porte des chaussettes dépareillées ou encore que son pantalon est trop court. Son cœur cogne contre sa cage thoracique. Elle respire trop fort, ils vont la trouver bizarre.

Arrête de respirer comme ça bordel ! Ils te croiront folle !

Elle triture la lanière de son sac à dos, les larmes menaçant de poindre.

T'es ridicule ! Ça suffit !

L'arrivée du train calme quelque peu celui de ses pensées. Elle laisse passer tout le monde avant d'entrer à son tour dans le wagon. Son rythme cardiaque ralentit lorsqu'elle trouve une place au calme, sans personne autour. Elle s'assoit contre la fenêtre et allume son téléphone pour y brancher ses écouteurs. Le son de la musique est baissé au minimum afin qu'il ne soit pas possible de l'entendre si un passager approche.

Le trajet est long, peuplé de pensées parasites. C'est une journée particulièrement angoissante. La pré-rentrée à l'université. Sa toute première année. Elle ne sait pas à quoi s'attendre. Sa seule certitude est qu'il y aura du monde, des inconnus, beaucoup trop de regards prêts à la scruter de la tête aux pieds. En acceptant son admission à la fac de droit, elle n'a pas choisi la filière la plus maigre en effectif. Quoique choix est un bien grand mot. Elle n'a jamais su quoi faire de sa vie et a juste répondu à la positive lorsque sa mère la harcelait de questions sur son avenir.

Le paysage campagnard défile à vitesse grand V pour laisser doucement place à un environnement citadin. Naya veut déjà rentrer chez elle, dans le confort de sa couette, là où elle a passé la plupart de ses vacances, son téléphone comme seul ami.

Le train finit par arriver à destination. Elle se lève, récitant dans sa tête les différents métros qu'il lui faudra prendre. Puisque ce n'est pas l'heure de pointe, la gare n'est pas bondée, mais l'activité et les quelques personnes qui s'y trouvent suffisent à la rendre nerveuse. Dans les lieux publics, en particulier les commerces, Naya ressent toujours la même chose. Comme si des brouilleurs étaient disposés dans son cerveau. Dans cette gare, le sentiment est amoindri, or, il n'en demeure pas moins désagréable.

Elle lève les yeux vers les panneaux lui indiquant la direction à prendre pour rejoindre les différentes lignes de métros. Elle mordille l'intérieur de sa joue et commence à marcher.





               Elle suit depuis quelques minutes les indications de son téléphone dans les rues de la ville. Lorsqu'elle aperçoit un amas de jeunes de son âge devant une vieille bâtisse, elle comprend qu'elle est arrivée à destination. La plupart sont engagés dans des conversations les uns avec les autres alors que de plus rares sont seuls, scotchés à leur téléphone. Une pensée l'obsède : la fuite.


— On a fait toute la Corée du Sud avec des amies, se vante une voix criarde.


Naya jette un œil à la brune qui a prononcé ces mots. Elle porte une jupe en jean qui lui arrive au-dessus des genoux. Sa main libre s'agite exagérément à côté d'elle tandis qu'elle discute avec deux autres étudiantes.


— Sérieux ? Et toi Lara ? s'enquiert la plus petite des trois.

— Je n'ai rien fait de particulier, répond une blonde.


Un air blasé parcourt les traits fins de son visage. Elle glisse une mèche de ses longs cheveux derrière son oreille et lâche un soupir. Elle observe le portail fermé de l'université avec impatience, faisant claquer le talon de son escarpin noir vernis contre le bitume.

Sentant qu'on l'épie, son regard rencontre celui de Naya. Prise de panique, cette dernière l'évite immédiatement.


— Oh arrête, reprend la brune du groupe. On sait que ton père est ultra riche. Pourquoi tu ne veux pas partager ton expérience avec nous ?


Naya s'éloigne, prenant place contre le mur d'un bâtiment.

Ce qu'elle redoutait le plus est en train de se produire. Avant même que la réunion de pré-rentrée n'ait commencé, des groupes se sont déjà formés. Il semble que des tas d'étudiants se connaissent d'avant.

Elle se réfugie sur son téléphone pour ne pas avoir l'air trop perdue et seule. Elle ne fait rien de particulier, elle se contente de vérifier ses messages sachant pertinemment qu'à part ses parents, personne ne compte la contacter.

Une part d'elle a envie de se faire violence, de lancer la discussion avec un autre étudiant esseulé. Après tout, plus elle attend, plus se faire des amis sera difficile. Il est plus aisé de se raccrocher à un individu plutôt que de s'infiltrer dans un groupe pré-existant. Et il ne lui reste déjà plus beaucoup d'options.

Elle fait glisser son sac à dos sur son épaule pour y ranger son téléphone.

Quelle idée d'avoir pris un sac à dos ?

Toutes les étudiantes bien habillées qui ont l'air confiante portent toutes un sac à main. Le sac à dos, c'est pour les loosers et les intellos. Elle se faisait déjà la réflexion au lycée, or ses parents avait pointé l'inutilité d'acheter un nouveau sac alors que le sien était en très bon état. Cela lui avait coupé l'envie. Elle regrette. À défaut d'un sac à main, elle aurait pu se procurer un Eastpak, mais non, elle se retrouve avec son sac marron bon marché qui lui donne l'air d'une randonneuse.

Elle a envie de se terrer dans un trou. Elle agite sa jambe nerveusement pour que son jean retombe davantage sur ses chaussettes dépareillées. Lorsqu'elle a réalisé qu'elles n'étaient pas les mêmes plus tôt dans la journée, elle était déjà dans le bus, en direction de la gare.

Une éternité passe avant que le portail ne s'ouvre enfin. Les étudiants s'amassent dans un brouhaha. Quelques esseulés s'interpellent timidement dans l'espoir de rompre leur solitude. Personne ne vient la voir.

Elle suit la foule. Sur le chemin, des étudiants plus âgés distribuent des flyers et des totebags. Elle fuit leur regard pour éviter qu'ils n'engagent la conversation et ne lui présentent leurs associations.

N'ayant pas participé aux portes ouvertes, elle ne s'attendait pas à ce que le bâtiment soit si vieux et délabré. Il ne s'agit pas du bâtiment principal de l'université. En effet, celle-ci loue des locaux un peu partout dans la ville pour ses différentes formations. Seuls les étudiants en master ou doctorat ont le privilège de suivre des cours dans le bâtiment principal.

Elle entre, s'engage dans un couloir avant de pénétrer dans un amphithéâtre. Il est vaste, des dizaines d'étudiants ont déjà pris place dans les gradins pouvant en accueillir des centaines. Naya s'installe à l'écart de peur d'être de trop si elle s'assoit à côté de quelqu'un. Elle pose son sac à ses pieds. L'écritoire face à son siège est assez loin et fin. Sont-ils vraiment censés prendre des notes dessus lorsqu'ils auront cours ?

Ses prunelles chocolat balaient la pièce, gigantesque et oppressante.

Sans qu'elle ne puisse mettre les mots sur ce qu'elle ressent, un étau enserre son cœur et le fond de sa gorge.

Qu'est-ce qu'elle fait là ?

Elle a envie de pleurer.


— Je peux m'assoir ?


Naya sursaute presque à l'entente de cette voix masculine.

Elle lève les yeux vers son propriétaire. Ses cheveux noirs sont détachés et caressent ses épaules. Du crayon charbonneux a été appliqué sur tout le contour de ses yeux, accentuant ses cernes violettes. Sa peau est pâle, d'une blancheur presque maladive.


— Euh oui si tu veux...


Même si elle n'en a pas besoin, elle gesticule comme pour lui laisser de la place. Le jeune homme pose ses fesses sur la chaise à côté d'elle.


— On est bien à la pré-rentrée pour la première année de droit ? s'enquiert-il.

— Ou...oui, balbutie-t-elle.


Parle correctement, c'est une question simple !

Elle lui lance un sourire crispé, puis reporte son attention juste devant elle. Dans sa vision périphérique, elle remarque le trio qui discutait à l'entrée regarder dans sa direction.


— Les fifilles à papa-maman pleines aux as qui ne jurent que par le regard des autres. Rien que les voir me donne la gerbe.


Il avance son bassin au bout de la chaise et dépose ses coudes sur la table.


— C'est vraiment inconfortable... On va se taper ça toute l'année ?


Naya triture ses doigts, ne tournant pas la tête dans sa direction. Il l'intimide. Mais surtout, a-t-elle vraiment envie de se lier d'amitié avec lui ? Les regards perplexes qui viennent se poser sur lui l'en dissuadent. Elle aimerait que sa première année à l'université soit une année de renouveau où enfin elle aurait une vie sociale palpitante et fréquenterait des gens au haut de l'échelle sociale qu'elle se peint mentalement.

L'arrivée de professeurs et de membres de l'administration de l'université sur l'estrade attire l'attention des deux. Cela donne une excuse à Naya pour ne pas s'engager dans une conversation.

Un homme trapu s'avance vers le micro disposé sur le pupitre.


— Bonjour chers étudiantes et étudiants de première année. Je suis Claude De Valois, Directeur de l'université. La plupart d'entre vous sortent du lycée et ne savent pas comment fonctionne le monde universitaire. Vous êtes des adultes maintenant. Vous n'êtes plus des élèves mais des étudiants. Vous êtes responsables de vous-même. Notez bien les devoirs à rendre, vos professeurs ne s'amuseront pas à vous le répéter sans cesse...

— Comment tu t'appelles au fait ? demande le brun.

— Naya...


Elle répond sans le regarder.


— Moi c'est Kyan.


Elle pince les lèvres, mimant un léger sourire et fait mine d'être absorbée par les propos du directeur.


— L'appel n'est pas fait lors des cours magistraux, c'est-à-dire, les CMs, continue l'homme chauve. Libres à vous d'être absents mais vos notes risquent d'en pâtir. Quant aux travaux dirigés, aussi appelée TDs, ils sont obligatoires. Au bout de trois absences justifiées ou non dans une matière, vous aurez 0 et vous devrez passer au rattrapage.


— Même justifiés ? C'est complètement con, grommelle Kyan.

— Je vais laisser la parole à mon collègue, responsable de la licence, qui sera votre professeur de droit constitutionnel durant tout le semestre 1.


Un homme blond d'une quarantaine d'années s'avance. Contrairement au directeur, il sourit.


— Pas mal du tout, chuchote une fille à ses copines juste devant eux.

— Bonjour à toutes et à tous. Je suis en effet chargé de la licence de droit, mon nom est Maxime Prévost. Si vous rencontrez un problème quel qu'il soit, n'hésitez pas à m'envoyer un mail.


Il fait passer un diaporama où sont notées ses coordonnées.


— Dans quelques jours le secrétariat vous enverra un mail avec vos emplois du temps et les groupes de TD auquel vous appartiendrez. Comme vous l'a bien spécifié mon collègue, les CMs ne sont pas obligatoires. En revanche, si vous n'assistez pas à un TD, veuillez envoyer un mail au secrétariat pour le justifier dans un délai de 48h. Et oui, ce n'est pas très drôle mais au bout de trois absences vous serez pénalisés. Pour chaque matière, cela représente un quart des cours, nous estimons donc que vous ne pouvez acquérir assez de connaissances dans ce cas. En terme de livres, pour l'instant, n'achetez qu'un code civil daté de cette année, le reste des fournitures vous sera demandé par chacun de mes collègues lors des premiers cours. D'autres ressources seront disponibles sur la plateforme de l'université. Personne n'a eu de problèmes à se connecter ?


Quelques étudiants lèvent la main.


— Je vous invite à joindre le service informatique si c'est le cas. Je suis assez misérable du point de vue de la technologie, plaisante-t-il. Mais normalement vous avez dû recevoir un mail qui vous indiquait la marche à suivre. N'oubliez pas de consulter votre boîte mail universitaire une fois que votre compte est activé d'ailleurs. Il n'y a pas de notifications.


Un homme petit et à la chemise tâchée d'auréoles s'approche du professeur de droit constitutionnel et lui chuchote quelque chose à l'oreille.


— Ah oui, avant qu'on ne me tape sur les doigts. S'il vous plaît, faites attention à la manière dont vous formulez vos mails. Ne les commencez pas par un simple Bonjour. Le cadre universitaire préfère un Cher madame, monsieur ou Cher professeur. Je sais que certains détestent la formulation Cher alors contentez-vous d'un Madame ou Monsieur. Et surtout, n'utilisez pas Cordialement à la fin de vos mails, c'est une formule familière en réalité. Bien à vous fera l'affaire.


Il lance un sourire en coin à son collègue qui lui a soufflé ces mots plus tôt.


— Y a-t-il des questions ?


Une flopée de mains levées, amenant à des questions auxquelles les différentes prises de parole ont déjà répondu. Kyan soupire de désespoir. Il savait bien qu'il n'aurait pas dû venir.


— On se fait chier ici. Tout était déjà sur la brochure et les gens sont pas capables de comprendre ce qu'on leur dit.


Une étudiante au teint légèrement bronzé par des vacances au soleil prend la parole, un fort accent espagnol imprégnant ses mots.


— Est-ce qu'il y a des amagements pour les étudiants Erasmus ?

— Des aménagements vous voulez dire ? sourit Professeur Prévost. Oui, des tuteurs sont disponibles. Ce sont des étudiants de deuxième ou troisième année, ils sont là pour vous aider. Et lors des examens, vous avez le droit à un dictionnaire.



La brune du trio de tout à l'heure s'esclaffe et s'adresse à ses deux amies.


— Regardez-la celle-là, c'est pas une lumière. On comprend rien quand elle parle en plus.

— Je vais laisser la parole à Elizabeth Wilson, se tourne le professeur vers une grande rousse qui semble ne pas avoir encore vingt-cinq ans. Elle sera votre chargée de TDs pour les cours de droit constitutionnel. Elle fait aussi partie de l'association pour la lutte pour l'égalité au sein de la fac qu'elle va vous présenter.


Elle prend place derrière le pupitre, un peu timide. Elle élève la voix pour faire sa présentation et se rapproche du micro lorsqu'elle réalise qu'on ne l'entend pas très bien.


Une fois toutes les interventions terminées, Kyan se tourne vers Naya.


— Tu veux qu'on aille manger un truc ? Je connais une boulangerie pas loin de la fac qui fait des cookies extra bons.


Merde. Naya mordille l'intérieur de sa bouche. Elle n'osera pas lui dire non. Elle regarde autour d'elle avec embarras. 


— Si t'as autre chose à faire je comprendrai.

— C'est euh... Il faut pas que je rate mon train, mais...

— Aucun soucis, je comprends, n'insiste-t-il pas. A plus, on se voit lundi.


Elle espère ne pas le recroiser, elle ne saurait pas comment rejeter son amabilité sans paraître méchante. Elle ne veut pas qu'il la déteste. Bien au contraire, si tout le monde pouvait l'apprécier, elle n'aurait plus besoin d'angoisser à chaque fois qu'elle fait la moindre action.


Publié le 13/01/2025


Vous avez eu le droit à un bon aperçu de la personnalité de Naya. Qu'en avez-vous pensé ? Et du chapitre et des autres persos d'une manière générale ?

Et oui c'est vraiment à ça que ressemble une pré-rentrée 😔. Mais allez-y quand même c'est important, surtout en L1. Toutes les universités n'ont pas les mêmes règles et des fois il faut s'inscrire à des trucs spécifiques et y a que là qu'ils nous le disent.

En vrai, si vous avez des questions sur la fac, même si ça a pas de rapport avec l'histoire, n'hésitez pas!

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