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Privileged high society

Point de vue de Sarah

Assise sur le rebord du balcon, une cigarette entre les doigts, j'observe le ciel étoilé. J'ai passé mes jambes entre les barreaux du garde-corps et les balance dans le vide. Je suis sortie depuis à peine quelques minutes que je reçois déjà un message de ma sœur, m'indiquant que ma mère me cherche.

Je décide de prendre le temps de finir ma cigarette avant de retourner à l'intérieur pour jouer la jeune fille modèle dans une famille parfaite.

La porte s'ouvre brièvement, laissant échapper le brouhaha intérieur. Trop absorbée par ma contemplation, je ne prête pas attention à la personne qui s'appuie sur la rambarde, à quelques mètres de moi.

"Excuse-moi, tu as du feu ?" m'interroge une voix masculine.

Je détourne à regret les yeux de l'obscurité pour les poser sur le nouveau venu. Il n'a pas l'air vieux, mais je lui donnerai quelques années de plus que moi. Comme chaque individu présent à l'intérieur, il est taillé et maquillé pour atteindre une esthétique normée qui défie le naturel. Un détail, mais pas des moindres, me permet d'identifier l'homme qui se tient à côté de moi. Il arbore un costume violet, peu commun dans ce genre de soirée. En effet, les complets des hommes sont souvent classiques afin de respecter une uniformité plus ou moins de mise, bien que celle-ci ne tienne plus dès qu'il s'agit d'impressionner ou de briller plus que les autres convives.

Il doit être de ces gens là, ceux qui veulent se distinguer pour attirer encore plus de regards dans cette course à l'apparence. Pour cause, s'il est un des acteurs les plus appréciés du show-business, excepté de mon père, il est également connu pour ses extravagances, qu'elles soient vestimentaires ou comportementales.

Sans un mot, je lui tends mon briquet.

J'ai envie de rabattre ma capuche sur la tête et de retourner dans mon monde, mais j'ai dû renoncer à porter un sweatshirt. En effet, la robe que j'ai été forcée de porter s'assemble aussi bien avec un de mes sweats à capuche que je m'assemble avec le reste des invités.

L'individu semble décidé à me voler le seul moment de la soirée où j'ai l'opportunité de m'évader un peu et de me retrouver seule.

"Même avec cette fumée, l'air semble bien plus pur à l'extérieur."

Je ne peux qu'être d'accord, l'ambiance qui règne à l'intérieur est presque aussi toxique que le mégot que je tiens entre mes doigts.

J'acquiesce poliment, espérant le décourager d'une autre tentative d'engager la conversation. Alors que je le pensais découragé, il trouble de nouveau le silence.

"T'as l'air complètement blasée."

Je le suis, en effet. Ces soirées mondaines, bien que j'arrive davantage à y échapper depuis ma majorité, m'ont eue à l'usure.

"Je ne vois pas pourquoi tu dis ça, je suis tellement heureuse d'être ici, dis-je d'un ton volontairement faux que j'accompagne d'un léger rictus.

— Je crois que je le suis presque autant que toi. Même si ton niveau semble difficile à atteindre."

Je souris. Merde. Il a réussi à m'arracher un sourire le bougre. Moi qui ai passé la soirée à rester sur mes gardes et à arborer mes plus beaux faux-sourires, je me blâme de gâcher si facilement tous les efforts que j'emploie à ne pas me laisser séduire par ces faux-semblants. J'espère que la pénombre a masqué ce moment d'égarement.

"Je t'ai vu. Arrête ou quelqu'un pourrait croire que tu t'amuses réellement.

— J'aimerais éviter ce genre de malentendu."

Tout en restant prudente, je me déride un peu face à son ton ironique.

"Toi aussi tu es sorti parce que tu avais une crampe à la mâchoire ?"

C'est à son tour de sourire à ma question.

"Non, j'avais seulement les pompes qui commençaient à briller un peu trop."

Mon téléphone vibre à nouveau, annonçant la fin de mon répit.

"Le devoir m'appelle, il faut que je retourne dans la fosse aux lions.

— Tu as toute ma sollicitude."

Alors que je pose une main sur la poignée, il me questionne une dernière fois.

"J'ai le droit de connaître ton nom ?"

Je soupire. Néanmoins, j'ai apprécié sa gentillesse et son empathie, si tenté qu'elles ne soient pas simulées, alors je lui réponds.

"Sarah.

— Moi c'est...

— Je sais." le coupé-je en ouvrant la porte pour retrouver la chaleur étouffante de la basse-cour où les coqs se pavanent fièrement.

Je déteste faire partie de ce milieu et devoir m'y montrer. Je déteste devoir faire comme si je m'y sentais bien, alors que je n'y suis clairement pas à ma place.

Ma mère, qui doit avoir un radar très précis quand il s'agit de retrouver sa fille démissionnaire, fonce immédiatement sur moi en me toisant d'un regard désapprobateur que je lui connais si bien.

"Où étais-tu encore ? Tu empestes le tabac. C'est important que l'on soit là pour ton père. Viens, je vais te présenter à ces personnes."

Je ne prends pas la peine de répondre, elle m'a de toute manière déjà attirée vers le couple qui discute avec mon père et ma sœur cadette. La fierté de la famille, c'est incontestablement elle. C'est en tout cas celle qui sait naviguer dans ce milieu mondain comme un poisson dans l'eau. Elle fait toujours bonne impression aux yeux de la bonne société et je la soupçonne d'ailleurs d'aimer ça.

Quant à mes parents, ils ont toujours des gens à qui nous présenter, ma sœur et moi. Nous, leurs trophées personnels, leurs accessoires qui complètent leur tenue de soirée et qui sont d'une grande utilité pour élargir leur cercle de relations et afficher une image exemplaire de leur éducation.

"Voici mon autre fille, Sarah. Sarah, je te présente monsieur Cooper et sa charmante femme." introduit mon père.

Je les salue poliment, et reste attentive à la conversation le temps qu'ils fassent semblant de s'intéresser à ma vie.

"Tu sais qu'ils ont un fils, Laurent. Je suis sûre que tu t'entendrais très bien avec lui."

Madame Cooper acquiesce pour appuyer les propos de ma mère. Si l'on traduit cette phrase en langage accessible au commun des mortels, leur fils est un bon parti que je peux ajouter à la liste de ceux que je suis autorisée à leur présenter un jour, et qui servirait également l'intérêt de leurs relations avec une bonne famille de la haute société. Ne croyez pas que la vente d'enfants par le biais de mariages arrangés n'existe plus, elle est juste davantage déguisée. Pour différentes raisons d'intérêt financières, d'influences, de notoriété ou de business, mes parents s'estiment modernes en me laissant un choix assez large de fils à papa.

Laurent... Avec un nom pareil et à en juger par la quantité de teinture sur les cheveux de sa mère, je suis sûre qu'il est bien plus vieux que moi.

En parlant d'intérêt, un trentenaire que je connais à peine s'approche de moi pour échanger des banalités. Il est sur la liste de mes parents, lui aussi, et il est fort probable que je sois sur la sienne également. Quand je dis que je ne peux faire confiance à personne ici, c'est vrai. Si ceux qui s'adressent à moi le font pour se rapprocher de mon père, il en va de même pour les hommes qui essaient de flirter avec moi. La séduction est de mise dans chaque échange, dans chaque tournure de phrase et dans chaque sujet abordé. Il m'est arrivé d'accepter quelques dîners dans des restaurants réputés et hors de prix, plus pour satisfaire mes parents que par politesse. Mais je me tiens à distance respectable de ces chasseurs de notoriété.

Malgré ma pause de toute à l'heure et l'habitude que j'ai fini par prendre de porter des talons, mes pieds protestent douloureusement contre ce traitement que je leur inflige une fois de plus. Je trouve le temps long, mon ventre est affamé et ma gorge sèche. Mais je prends mon mal en patience, car il est mal vu de se servir plus d'une fois du buffet à volonté ou des boissons qui nous passent sous le nez en permanence sur des plateaux argentés. Ce n'est qu'un des nombreux paradoxes de ces soirées organisées par ces gens aisés, dans leurs villas ou leurs appartements luxueux.

J'attends avec impatience que mon père nous libère et se décide à rentrer. Tout en répondant aimablement à celui qui tente de converser avec moi, je pense à mon lit, au paquet de chips et à la bouteille de bière qui attendent sagement mon retour dans mon appartement.

Mon père, Joseph Brown, est un célèbre producteur de cinéma. Depuis ses premiers pas dans le show-business, nous sommes obligés de le suivre dans la plupart des cérémonies et réceptions de la haute société. Lui et ma mère s'y sont tellement bien intégrés qu'ils se sont même imprégnés de leurs travers. Il y a quelques années, mon père a été soupçonné de détournement d'argent, accusation assez courante chez ses confrères. Sans surprise, l'affaire a été classée sans suite en quelques mois. Connaissant ses relations soigneusement tissées, je doute grandement que ce soit une question d'innocence.


Point de vue de l'acteur

Fatigué par les derniers tournages et la promotion de mon dernier film qui commence, je ne tarde pas à rentrer chez moi. En sortant, je salue un réalisateur avec qui j'ai déjà travaillé, qui me félicite pour ma récente nomination pour la cérémonie des Oscars qui a lieu dans plus d'un mois.

Mon chauffeur me dépose en bas de mon immeuble. En général, j'évite d'utiliser ma voiture personnelle pour ne pas me faire suivre, mais aussi par souci de praticité. J'ouvre la porte du grand appartement où je vis seul et m'allonge sur mon lit en boxer et t-shirt. Ces soirées me pompent énormément d'énergie, mais j'y trouve toujours l'occasion de revoir de vieilles connaissances et de discuter de projets de films avec certains réalisateurs. Ereinté, je ne tarde pas à m'endormir.

Le lendemain, je rentre ruisselant de sueur après mon footing du matin. Même si je déteste ça, je dois être rigoureux pour le prochain rôle que je dois interpréter. Les caméras ont toujours apprécié les abdos dessinés et les beaux fessiers, alors j'essaie d'oublier que c'est extrêmement perturbant de savoir que des inconnus fantasment sur mon corps.

Je m'installe devant la télévision avec un bol de céréales et zappe sur une chaîne qui diffuse des dessins animés. Là au moins, je ne pense pas au travail car aucun de mes collègues ou de mes connaissances du monde du cinéma ou de la télévision ne fait irruption à l'écran. Avant mon rendez-vous de 10h30, je m'habille et jette un coup d'œil aux réseaux sociaux. La plupart des comptes que je suis ont pour sujet l'actualité ou partagent des vidéos drôles. Je ne poste rien sur mon compte, privé et impossible à retrouver, même pour les fans les plus tenaces. Je suis une des rares personnalités à ne pas avoir de compte officiel sur les réseaux-sociaux, car je suis sûrement trop sensible pour les commentaires et messages que ça impliquerait et que j'ai refusé que quelqu'un s'en occupe à ma place. Je suis amplement satisfait en mode fantôme à observer de temps en temps ce que les gens publient sur moi, les memes, les fanfictions étranges et les déclarations d'amour.

J'essaie tant bien que mal de protéger ma vie privée, ce qui est une entreprise difficile avec les paparazzis qui traquent chacune de mes sorties. Je n'ai pas vraiment voulu être célèbre. Passionné de théâtre, j'ai eu envie d'en faire mon métier et d'utiliser l'art comme outil d'expression, pour toucher les cœurs, sensibiliser à des causes dignes d'attention et dénoncer des injustices. J'ai rapidement compris que pour avoir un impact, il faut avoir un public. Alors quand j'ai eu l'occasion de participer au casting d'un grand projet cinématographique, je n'ai pas refusé. J'avais déjà joué dans quelques films moins connus du grand public, mais j'ai eu le rôle. Le succès de ce film dans lequel j'incarne un jeune lycéen qui se découvre des pouvoirs surnaturels a été tel que beaucoup de personnes se sont intéressées à moi d'un coup. J'ai par la suite refusé la plupart des propositions de casting de grosses sociétés de production, ce qui n'a pas toujours été bien reçu. J'ai préféré me concentrer sur des productions plus indépendantes réalisant des films engagés. J'y ai une meilleure marge de manœuvre, et j'ai l'impression de parler de vrais sujets, de pousser les spectateurs à réfléchir derrière leur écran. J'ai quand même dû revenir récemment devant la caméra d'une célèbre société pour tourner la suite de la saga qui m'a fait connaître.

Avant de partir, je range dans mon dressing le costume que j'ai porté lors de la soirée de la veille. Je vide mes poches et y trouve un briquet. J'ai oublié de le rendre à la femme qui me l'a prêté. Depuis quand je vole des briquets ? J'espère qu'il ne lui manquera pas trop.

Je souris en pensant à elle. Elle devait être la personne la plus désintéressée de la soirée, typiquement le genre de personne avec qui je pourrais m'entendre à merveille. Je le pose sur la table en voyant l'heure et je me dépêche d'enfiler un pantalon et une veste avant de rejoindre mon chauffeur qui m'attend en bas de l'immeuble.

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