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Lead Story

Point de vue de Sarah

Le lendemain matin, je profite de commencer plus tard pour dormir plus longtemps. Aujourd'hui, je n'ai que des visites à domicile. La première est une dame âgée gentille et admirable pour son parcours de vie. Elle me propose un café, et nous discutons de son quotidien et de ses besoins. Je suis en train de l'aider avec la paperasse administrative quand mon téléphone vibre. Je regarde en m'excusant, c'est un appel de ma mère. C'est étange, mes parents ne m'appellent jamais d'habitude. Je mets mon téléphone en mode silencieux et me reconcentre sur la feuille de demande d'aide financière.

Point de vue de l'acteur

Je me lève avec un mal de crâne affreux, que je soulage par un cachet. La soirée d'hier était exceptionnelle. J'ai enfin reçu l'Oscar pour lequel j'étais nommé. J'ai passé la soirée avec mes amis, et j'ai enfin réussi à détendre Sarah.

Le reste des personnes restées dormir étant encore au lit, j'en profite pour regarder quelques articles sur la cérémonie de la veille avant de commencer à ranger. Je tape mon nom sur google et au lieu des articles sur l'Oscar que j'ai reçu, je tombe des nues devant les résultats qui s'affichent. Ce ne sont que des articles de presse people, parlant de moi... et de Sarah !

Si je suis déçu que les journaux aient encore préféré parler de ma vie privée plutôt que de mon travail, je suis également ennuyé pour Sarah. Sa famille ne sera pas ravie si cela arrive à ses oreilles, et sa discrétion risque d'être compromise.

Je décide de lire quand même un article, pour me mettre au courant des rumeurs qui circulent sur moi.

"La fille de Joseph Brown pactise avec l'ennemi", "Sarah Brown se rebelle", "La fille trahit son père", "Avec qui le lauréat de l'Oscar du meilleur acteur a-t-il fêté sa victoire ?", "Le lauréat de l'Oscar du meilleur acteur est-il en couple ?", "Le chevalier et sa princesse aperçus ensemble à une fête", "La chute : une technique de drague intemporelle", "Famille Brown : du drame comme on l'aime"... La liste est encore longue.

J'en choisi un au hasard et tombe sur deux photos. La première a été prise en début de soirée sur le tapis rouge, on me voit relevant Sarah après sa chute. La seconde est sombre, mais on m'y distingue avec une fille dans le jardin de la villa où l'on a passé la soirée. Evidemment, les photos ont été soigneusement sélectionnées pour que l'on croit y voir un jeu de regard et une proximité physique qui n'ont pas eu lieu.

"La fille du producteur Joseph Brown semble particulièrement proche du lauréat de l'Oscar du meilleur acteur, ce qui ne sera sûrement pas approuvé par son père. Après qu'il l'ait secourue sur le tapis rouge lors d'une chute qui a pris un tournure bien romantique, ils ont été aperçus partageant un moment d'intimité plus tard dans la soirée. Nous espèrerons qu'ils ont fêté dignement la récompense de l'acteur, et nous avons hâte de vous dévoiler la suite de leur histoire."

Je soupire en levant les yeux au ciel. Génial. Je n'ai pas le temps de m'intéresser à une femme que mes chances sont déjà ruinées par la presse à scandale. J'hésite à lui envoyer un message. Si ça se trouve, ni elle ni sa famille ne verront ces articles. Par ailleurs, je ne pense pas qu'elle soit du genre à suivre ce style d'actualité. Je range mon téléphone et commence à débarrasser les tables des bouteilles et des gobelets qui se sont accumulés la veille.

Point de vue de Sarah

J'ai fini ma journée sans prendre le temps de rappeler ma mère, mais au vu du nombre d'appels manqués qu'elle m'a laissé et des messages que m'a envoyé ma sœur, il doit s'être passé quelque chose de grave. Je suis soudain inquiète. Bien qu'ils m'exaspèrent, ils restent ma famille, et je n'ai aucune envie qu'il leur arrive quelque chose. J'ouvre en premier les messages de ma sœur. Seulement 2 photos, un lien et un "tu devrais répondre à maman où elle va commettre un meurtre". Quand les photos ont fini de charger, je comprends immédiatement que je vais passer un sale quart d'heure, si ce n'est plus. Le lien est celui d'un article de presse people. Je n'ai pas le temps de cliquer dessus pour savoir ce qu'il raconte que ma mère me rappelle une nouvelle fois. Après une grande inspiration, je décroche. Je n'ai pas eu le temps de me préparer mentalement, l'appel promet d'être rude.

"Sarah Brown, tu décroches enfin.

— Je suis désolée, j'étais au travail toute la journée, je n'ai pas arrêté.

— C'est encore un mensonge, comme hier soir ?"

Il est inutile de le nier, quelqu'un l'a mise au courant et elle s'est empressé d'aller lire les articles et voir leurs photos.

"Je me suis juste autorisée une sortie hier, et il était là, mais je te garantis que toutes ces rumeurs sont fausses. Ils ont arrangé les photos et les faits à leur sauce, il ne se passe strictement rien entre lui et moi. On se connait à peine." 

C'est ma première tentative de défense, mais je sais qu'elle ne suffira pas à ma génitrice.

"Tu te rends compte de l'embarras dans lequel tu nous mets, ton père et moi ? Tomber devant tout le monde, c'était déjà une chose, mais en plus te montrer avec lui ?! C'est encore une nouvelle manière de nous défier ? Tu ne crois pas que tu en as déjà fait assez comme ça ? Tu veux encore continuer de salir cette famille ?!"

Ses mots sont durs, et même si je me suis habituée à entendre ces reproches, je ressens toujours un pincement au cœur quand elle m'accuse une énième fois de déshonorer sa famille ou d'être la cause de la future ruine de mon père.

"Je suis désolée maman, mais ça va leur passer, ils n'auront très vite plus rien pour alimenter leurs rumeurs.

— C'est une bien trop belle occasion pour eux de ridiculiser ton père. Comme toujours, c'est à nous de payer pour tes bêtises, et à nous de les réparer.

— Il n'y a rien à réparer..." 

Elle ne semble pas m'entendre car elle poursuit son monologue :

"Tu déjeunes samedi midi avec Laurent Cooper. Lui au moins est un charmant garçon, et c'est ce qu'il faut pour éloigner les rumeurs et remettre de la lumière sur notre famille.

— Je ne suis pas disponible samedi, et je n'ai aucune envie de déjeuner avec lui. Il est bien trop vieux et inintéressant pour moi ! m'insurgé-je, sentant la rage monter.

— Ecoute moi bien, jeune fille, ce n'est pas une proposition. Si tu veux continuer à vivre comme bon te semble dans ton misérable appartement avec ton misérable travail, tu sais très bien que tu as intérêt à faire ce que l'on te dit." 

Sur ces douces paroles maternelles, elle raccroche.

Je crie intérieurement face à cette injustice. Depuis qu'ils ont découvert ma réelle activité professionnelle, ils l'utilisent comme moyen de pression pour me faire faire tout ce qu'ils souhaitent. S'ils ne pouvaient pas mettre en péril ma carrière, cela ferait bien longtemps que j'aurais coupé les ponts avec eux dans un dernier coup d'éclat. D'aussi longtemps que je me souvienne, ils ont toujours fonctionné comme ça avec moi, en usant du chantage. Ma psy m'en est témoin, ma relation avec mes parents comme mon enfance sont merveilleusement saines ! J'en suis donc réduite à jouer la bonne petite fille modèle, pour leur plus grand bonheur et mon plus grand dégoût.

J'allais enfin passer le week-end avec une personne que je commence à apprécier, et voilà que je dois changer mes plans pour mes parents et pour déjeuner avec un type aussi flippant qu'ennuyant.

A contrecœur, j'envoie un message à celui avec qui je partage la une des journaux.

Point de vue de l'acteur

"Ils n'ont pas pris mon meilleur profil."

J'esquisse un sourire en lisant le message que je viens de recevoir. Même si elle semble le prendre avec humour, je doute que ce soit la meilleure des nouvelles.

"Je suis désolé, j'espère ne pas t'avoir causé trop de soucis.

— Ce n'est pas ta faute."

Ce n'est qu'une demi-réponse, semblant confirmer le fait qu'elle a eu des problèmes à cause de moi, sûrement avec sa famille.

"Tu veux toujours qu'on se voit ce week-end ?

— Je suis punie par un déjeuner forcé samedi midi, mais on peut se voir après. J'espère qu'il ne sera pas trop long."

Les pratiques de cette famille m'intriguent. Comment arrivent-ils à punir leur fille, majeure depuis déjà plusieurs années ?

"J'espère qu'il sera au moins en agréable compagnie. On peut se voir dès que tu as fini.

— J'ai bien peur que ce ne soit pas un prince charmant."

Je me mets soudain à douter. J'espère que l'homme avec qui ses parents la forcent à déjeuner n'est pas celui qui tenait compagnie à sa mère la veille.

"A défaut d'avoir un prince, tu auras au moins un chevalier pour le reste du week-end." essayé-je d'être un peu plus léger.

J'espère la faire sourire derrière son écran. Je suis soulagé qu'elle ne cherche pas à annuler. Si son quartier est discret comme elle l'a décrit, on ne devrait pas être embêtés là bas. Il va falloir prendre des précautions pour ne pas alimenter les rumeurs le temps qu'elles se tassent.

Point de vue de Sarah

Le samedi midi arrive trop vite à mon goût. Je n'ai qu'une hâte, en avoir fini avec le fils Cooper pour pouvoir profiter de mon week-end. L'idée de voir l'acteur me réconforte et me motive à finir ce déjeuner au plus tôt.

Mes parents ont évidemment choisi un restaurant réputé où nous serons vus et photographiés à foison. Je rejoins Laurent directement là-bas. Il m'attends déjà sagement et m'accueille avec un grand sourire. A peine l'ai-je salué que sa main est déjà dans mon dos. Heureusement pour moi, nous sommes face à face et une fois qu'il a tiré ma chaise pour que je prenne place, je me retrouve à une distance que j'estime correcte.

La conversation tourne autour de banalités et de sa vie. Il fait partie des hommes qui aiment parler d'eux et qui aiment s'écouter. Je ne vais pas m'en plaindre cette fois, car j'ai seulement à le laisser parler, et je n'ai aucun effort à faire pour meubler la conversation. Il me raconte qu'il travaille avec son père dans sa société de production et qu'il aime jouer au golf avec sa mère. Je ne serais pas étonnée qu'il m'annonce qu'il habite encore chez ses parents. Le repas me semble interminable. Au moins, mes parents auront eu ce qu'ils veulent. A peine étais-je sortie du taxi que les paparazzis se sont rués sur moi. Ils ont d'ailleurs sûrement été plus concentrés que moi sur cet ennuyant déjeuner, positionnés derrière la vitre à côté de laquelle nous étions comme par hasard placés.

Estimant que j'ai assez donné pour satisfaire mes parents, je décline gentiment son invitation à passer l'après-midi avec lui pour faire du shopping. Le moment est enfin venu de prendre congé et un taxi m'attend déjà à l'extérieur. Il m'y accompagne et ouvre la portière. J'aperçois un petit groupe de photographes guetter nos moindres faits et gestes. Alors que je me retourne pour le saluer, il me prend par la taille et plaque ses lèvres sur les miennes. Prise par surprise, je reste immobile et, dès qu'il s'est décollé de moi, je m'empresse de m'asseoir et de fermer la portière.

Je suis dégoutée. Cet homme n'a aucune manière et aucun respect envers moi. Je me demande comment ses parents l'ont éduqué, lui qui est si proche d'eux. A mon avis, sûrement comme un petit garçon pourri gâté qui reçoit ou prend ce qu'il veut quand il le désire. Comment a-t-il pu agir ainsi ? C'est seulement la deuxième fois que nous nous voyons. Je réprime un haut le cœur et indique au chauffeur de taxi de me déposer à côté d'un arrêt de bus. Heureusement pour moi, les paparazzis n'ont pas pris la peine de me suivre, ayant certainement obtenu plus que ce qu'ils désiraient.

Je monte dans le bus qui me ramène à proximité de mon appartement, et envoie un sms à l'homme largement plus distingué que l'abruti avec qui j'ai passé le début d'après-midi.

"Enfin débarrassée de mes devoirs familiaux ! Je te récupère comme convenu ?"

La réponse ne se fait pas attendre. 

Oui, j'y serais dans un quart d'heure. A tout de suite !"

Pour éviter que l'on nous voit ensemble, nous avons convenu d'un point de rendez-vous discret où je pourrai le récupérer pour le ramener dans mon quartier. Il a tendance à se faire suivre et les paparazzis redoublent d'attention suite à la nouvelle rumeur de cette semaine, ce qui condamnerait tous nos efforts de discrétion. Le plus prudent aurait été d'annuler ou bien d'arrêter de se voir pour de bon. Mais je n'en avais aucune envie, encore moins à présent, après le repas que je viens de passer. Je ne laisserai pas non plus passer une nouvelle opportunité de réaliser le contraire de ce que mes parents souhaitent que je fasse.

Point de vue de l'acteur

Quand elle arrive à ma hauteur, elle s'arrête brièvement pour me laisser monter dans sa voiture. J'ai pris soin d'être discret, et personne ne m'a suivi. C'est vraiment épuisant l'énergie que je dépense pour préserver un tant soit peu de vie privée. Lunettes de soleil, casquette et sweat à capuche, j'ai sorti le parfait package pour passer incognito, ou bien pour attirer l'attention.

"Salut ! dis-je en montant côté passager.

— Salut, tu n'as pas attendu trop longtemps ?

— Non, ne t'inquiètes pas. Comment c'était, ce déjeuner ?

— Ce n'était pas le prince charmant."

Je devine à son ton que c'était sûrement aussi désastreux qu'elle l'avait imaginé, et qu'elle ne veut pas s'étendre sur le sujet. Nous nous éloignons de la ville pour nous diriger vers les quartiers plus populaires. Je ne suis pas sûr d'y avoir déjà mis les pieds. Elle trouve une place dans une petite rue et s'y gare.

"Bienvenue dans notre nouvelle simulation immersive dans les quartiers sombres de la ville,  annonce-t-elle en coupant le contact.

— C'est génial, avec toi je voyage dans des coins que je n'ai jamais visité, comme le Soudan par exemple.

— Tu feras attention aux preneurs d'otages cachés au détour des ruelles."

Je ris en enfilant ma casquette et je sors de la voiture. A première vue, le quartier a l'air calme et tout à fait charmant. Les immeubles ne sont pas très hauts et des arbres sont plantés le long des trottoirs.

"Que nous propose le guide ?

— Une petite balade raccourcie pour éviter les endroits avec plus de monde par précaution. Et si ça te va, je te ferai faire le tour de mon immense propriété. Enfin, plutôt de ma modeste location.

— Ce programme me convient parfaitement."

Ce quartier n'a rien d'exceptionnel ou d'impressionnant, mais je le trouve particulièrement agréable et reposant. Elle me parle des habitants, des personnes qu'elle rencontre dans le cadre de son travail, restant toutefois vague car elle a toujours l'intention de me laisser deviner son métier. Nous faisons un tour dans un parc plein de verdure, accueillant même un petit lac. Même si nous devons rester prudents, je sens beaucoup moins la pression d'être reconnu, abordé ou photographié. Une fois la balade finie, nous rejoignons son appartement.

Nous croisons une vieille dame dans le hall qui nous salue chaudement. Nous montons les escaliers jusqu'au 3ème étage et elle ouvre une porte.

"Monsieur, bienvenue dans mon humble demeure."

Son appartement n'est pas très grand, si je le compare au mien ou à tous ceux que j'ai pu visiter. Elle a une cuisine ouverte sur le séjour, une salle de bain, un balcon et une chambre. Le tour est rapide, je suppose que l'on y vit très bien tout seul, bien que cela défie mes habitudes.

La décoration est sobre et confortable. Elle me propose à boire et nous nous asseyons sur son canapé.

"Alors, que penses-tu de mon cadre de vie ?

— C'est très apaisant.

— Ça change du tumulte du centre ville, c'est sûr.

— Mais alors, c'est quoi ton métier ?

— C'est à toi de deviner.

— J'ai au moins le droit à des indices ?

— Tu peux me poser des questions et je répondrai par oui ou par non."

Je réfléchi, balayant les possibilités. 

"Je suis sûr que tu as un métier tourné vers l'humain, du genre... infirmière ?

— C'est vrai que c'est tourné vers l'humain, mais ce n'est pas médical.

— Je sais ! Chauffeuse de taxi ?

— Bien essayé, mais non. Ma conduite t'a impressionné ?

— J'avoue avoir admiré ta technique du créneau, dis-je en riant. C'est pas facile... Mais je te verrais bien travailler avec des enfants, tu as l'air d'être patiente... Tu es prof ?

— Non, il m'arrive de côtoyer des familles, mais je ne travaille pas réellement avec des enfants.

— Je n'ai vraiment pas le droit à un indice ?"

Elle réfléchit. 

"Je reçois des personnes à mon travail, mais je fais aussi des visites à domicile.

— Ah, je crois que je vois... Comment ça s'appelle déjà ? So... socialiste ?

— Pas vraiment, éclate-t-elle de rire. Tu veux dire travailleur social ?

— Oui ! C'est ça ! Effectivement c'est légèrement différent... Tu es travailleur social ?  l'interrogé-je.

— Bien vu, tu n'auras pas mis si longtemps à trouver !

— Maintenant que je sais, je me rends compte que j'aurais dû m'en douter ! L'autre soir, tu avais l'air de bien connaître ton sujet. Rien qu'à voir la manière dont tu défends tes idées et dont tu t'exprimes, j'aurais pu deviner que tu travaillais dans ce domaine.

— C'est gentil, je cherchais un métier tourné vers les autres, un métier avec du sens et qui me correspondait... Ce n'est pas toujours facile, mais au final ça me plaît vraiment !" 

Elle marque une pause. 

"Et moi, je ne crois pas savoir grand chose sur toi non plus. Peux-tu me dire des choses sur toi que personne ne sait ?

— Hmmm... J'ai un talent caché pour le tennis de table, avoué-je.

Il n'y a rien de compromettant là dedans !

— Tu préfères que je te dévoile le fait que j'aime les pizzas Hawaïennes ?

— Nonn, c'est impossible ! Pas toi ! Tu mets vraiment de l'ananas sur tes pizzas ?

Il faut croire que tu m'as trop idéalisé.

— Tu imagines le nombre de fan que tu décevrais avec ce genre de révélation barbare ?

— Je suis persuadé que j'en rallierais certains à ma cause.

— Ils sont pas assez fous pour succomber à ta mauvaise influence ?

— Certains ont un comportement bien plus fous que de seulement se contenter de manger les mêmes pizzas que moi.

— C'est quoi les fans les plus flippants que tu as rencontré ?

— Oulah... Entre ceux qui veulent me suivre jusqu'à chez moi, qui me demandent de dédicacer leurs sous-vêtements ou ceux qui me demandent en mariage... Je ne sais pas à qui donner ce titre !

— Effectivement, ta vie est effrayante.

—  Moque-toi, je n'avais pas signé pour ça à la base. Mais ils sont quand même d'un grand soutien.

— Je peux le croire. Et à part le cinéma et le tennis de table, qu'est ce que tu aimes faire ?

— J'aime bien faire la fête avec mes amis et... me balader au bord de l'océan en vélo.

— Je suis aussi une grande amatrice de promenades en forêt avec mon vieux tas de ferraille !

— Je suppose que nous avons trouvé notre prochaine activité ?

— Bonne idée, personne ne nous embêtera si l'on choisit un endroit tranquille où rouler."

Nous prévoyons déjà de nous revoir demain. Je lui parle des coins que je connais en bord d'océan, tandis qu'elle énumère les randonnées que l'on pourrait faire. Après avoir choisi une destination, j'ose enfin lui parler de quelque chose qui m'intrigue depuis l'autre soir.

"J'ai une question pour toi aussi.

— Je t'écoute

— Pourquoi tu parles de toi comme d'un vilain petit canard ?

— Tu es sûr de ne pas avoir déjà la réponse ?

— Je pense que non, vu tous les efforts que tu fais pour suivre ta famille dans des soirées qui te déplaisent et vu la soirée caritative exceptionnelle que tu as monté.

— C'est loin d'être suffisant. Je sais que je n'ai jamais réussi à répondre aux aspirations que mes parents ont pour moi, contrairement à ma sœur qui brille et parle comme il faut à qui mes parents n'ont jamais rien à reprocher. Outre le fait que je sois une catastrophe ambulante, comme tu as pu le voir avec ma brillante prestation sur le tapis rouge, j'ai le don pour être en désaccord avec la plupart de leurs choix, incluant leur mode de vie qu'ils veulent m'imposer.

— Et pourtant, tu as réussi à partir de chez eux pour vivre et travailler ici.

— Mais à quel prix ? Le moindre écart que je pourrais faire menace de mettre fin à mon indépendance. Mon père aurait très vite fait de faire en sorte discrètement que plus personne ne m'embauche et que je sois forcée de retourner avec eux.

— Ils te font chanter ?

— Oui mais autant te dire que, même si je m'y soumets, j'ai le chic pour que ça sonne faux. Ce n'est jamais assez, il y a toujours quelque chose qui ne va pas, qui est fait de travers." 

Je détecte une amertume non dissimulée dans sa voix.

"Mais tant que je fais ce qu'ils me demandent, je peux être plus libre que je ne l'ai jamais été, en attendant le jour où ils finiront par me laisser tranquille ou me renier.

— Si tu continues de me fréquenter, ça devrait arriver plus tôt que prévu, ironisé-je.

— Merci pour l'astuce !"  sourit-elle à son tour.

Je suis touché qu'elle se soit confiée à moi. Je crois que je comprends ce qu'elle peut ressentir. Je trouve sa situation totalement injuste, tout comme le comportement puéril et mesquin de ses parents. J'espère pour elle que ça ne durera pas, et qu'elle pourra un jour s'affranchir de leur pression.

Les semaines suivantes, nous continuons de nous voir en cachette, loin des flashs et du monde. Quelle que soit l'activité, je suis toujours ravi de passer du temps avec elle. Je souhaite que ce soit réciproque. Les soirées tranquilles dans son appartement à bavarder ou à regarder des films et nos balades à vélo en pleine nature, loin du monde, me font le plus grand bien. Nous arrivons même à réaliser plusieurs courtes excursions certains week-end pour camper loin de la ville.

Parallèlement, elle continue de devoir s'afficher avec Laurent Cooper, ce qui me dérange énormément. J'ai eu vent de quelques histoires sordides le concernant, et je sais qu'il est réputé pour avoir les mains baladeuses. Je n'ai pas caché mes craintes à Sarah, qui s'est ouverte timidement sur le comportement de l'homme. Selon elle, il est très tactile et sans gène, mais n'est jamais allé trop loin. Elle fait en sorte de ne jamais se retrouver seule avec lui et de rester en public. Ils se sont embrassés, ou plutôt il l'a embrassée plusieurs fois avant qu'elle ne parvienne à lui faire comprendre qu'elle voulait "prendre son temps" et "apprendre à mieux le connaître" d'abord. Ce qui a été difficile à accepter pour lui, impossible s'il n'avait pas eu cette optique d'obtenir plus d'elle un jour. Cet homme me dégoûte. J'ai tenté plusieurs fois de la dissuader de continuer à le voir, mais sans succès. Elle ne veut pas perdre le prix de sa tranquillité. Chaque soirée à laquelle je suis invité et où elle se trouve également, je dois retenir ma frustration de ne pas pouvoir l'approcher et de la voir accompagnée de cet homme.

Nos rencontres nous ont rapproché, et nous nous sommes liés d'une amitié forte. Si forte qu'elle fait parfois battre un peu trop mon cœur, et que nous avons dû interrompre à plusieurs reprises des moments de proximité risquant de déraper. Nous n'avons pas mis de mot dessus, et peut-être sommes-nous effrayés à l'idée que notre relation franchisse un nouveau pas qui pourrait nous apporter bien des soucis. Alors nous restons comme ça, nous rapprochant un peu plus à chaque fois sans jamais franchir cette limite qui nous effraie.

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