Je me présente, je m'appelle Alice. Je suis en vacances chez ma tante au Japon et je vais au concert des Pentagon dans un mois. En attendant cet événement, je visite la capitale. Aujourd'hui, je me promène dans un parc et j'écoute de la musique en regardant mes messages. J'entends soudainement une personne crier. Malheureusement, je relève la tête trop tard pour voir un vélo qui, en tournant, fonce sur moi. J'essaie de me mettre sur le côté mais je me tords la cheville et tombe. Mon portable m'a glissé des mains et mes écouteurs sont débranchés, on peut entendre "Shine ". Après quelques secondes d'étourdissement, j'entends quelqu'un me parler :

  -Je suis désolé ! Vous allez bien ?

  -Je crois...je réponds.

Je regarde mes membres douloureux :mes mains sont égratignées, rien de grave, mais ma cheville semble enflée et elle me fait horriblement mal. Le garçon qui m'a parlé s'accroupit et je peux voir...Kino des Pentagon! Non...Attends...C'est vraiment lui?Je prends tout à coup conscience que je n'avais pas arrêté la musique et que les chansons de leur dernier album se succèdent. Je me précipite vers mon portable et arrête "Let's go together" qui ne faisait que commencer. J'aperçois Kino esquisser un sourire avant de froncer les sourcils :

  -Votre cheville vous fait mal ?

  -Eh bien...Oui, un peu, mais...

  -Comment puis-je vous aider ? Vous pouvez rentrer chez vous ?

   -J'habite à une heure de bus d'ici.

  -Voulez-vous venir chez moi pour mettre de la glace et de la crème ?

  -Je ne voudrais pas déranger.

  -Si je vous propose, c'est bien que vous ne dérangez pas ! Et puis c'est un peu de ma faute si vous êtes dans cet état-là !

Je réfléchis à la question : l'heure de bus risque d'être extrêmement douloureuse et c'était quand même l'occasion de rencontrer les Pentagon.

  -Ce n'est pas votre faute ! J'aurais dû regarder devant moi ! Mais... j'apprécie la proposition.

Après m'avoir relevée, il commence à me parler :

  -J'ai cru comprendre que vous écoutiez nos musiques ?

  -Oui, je dis en rougissant. D'ailleurs, on doit avoir le même âge, donc vous pouvez me tutoyer.

  -Dans ce cas-là, arrête de me vouvoyer aussi. Comment t'appelles-tu ?

  -Alice.

  -Moi c'est Kino, mais tu le sais peut-être déjà...

Il m'indique de m'asseoir sur la selle de son vélo, qu'il avait jusque là appuyé contre un arbre, et pédala debout. Nous arrivons deux minutes plus tard, descendons tous deux du vélo, et entrons par un portillon dans un jardin. Une maison de deux ou trois étages se dresse devant nous...