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But du concours : faire devinez au lecteur à quel signe astrologique fait référence la nouvelle :)
Ses yeux d'un bleu céruléen
Pétillaient malgré ses paupières charbonneuses.
Elle avait pleuré.
Les larmes avaient coulé
Ruinant son maquillage.
Dans ses yeux d'un bleu azur
On y lisait de la peine.
Peine avalée par les vagues.
Vagues d'un océan de malheur
Se défoulant pendant un temps d'orage.
Un éclair brisa son cœur,
Noyé dans tous les flots
De cet océan de douleurs.
Où les couleurs viraient au noir,
Créant de ces paysages grisonnants.
Paysage à demi tempétueux,
Laisse le Soleil dans sa tombe.
Seule la Lune semblait pointer le bout de son nez.
Les éclairs continuaient, tombaient, grondaient dans le ciel
La dernière étincelle de ses prunelles pétilla.
Elle tomba.
Le sel la piqua.
Mais elle ne se réveilla pas.
La mer l'engloutit.
Et son cœur finit gris.
Je reposais mon stylo sur la tranche de mon carnet. Le vent commençait à sérieusement souffler. Les nuages gris s'étaient rameutés l'espace d'un instant. Les vagues devenaient de plus en plus agitées, transformant cette plage paradisiaque en paysage apocalyptique.
— Aïe, putain de sable dans les yeux ! Ça m'apprendra...
Je pris mes affaires et les balançai dans mon sac à la va vite.
Je n'eus pas besoin de soulever ma nappe de plage, que le vent le faisait déjà secouant le sable dans tous les sens. Ce qui augmenta la quantité de sable déjà présente dans mes yeux.
— Fait chier.
Les mains en poings, j'essayai d'enlever tout le sable de mes yeux. Mes yeux pleuraient tellement que ma vue en était d'autant plus troublée. Je couru en direction de ma maison. Une tempête déferla et je me trouvais désormais complètement trempée : de la tête aux pieds. Mes longs cheveux me fouettèrent le visage alors que je courrais.
Je me dépêchai d'arriver à la maison. Je montai les marches des escaliers : elles grincèrent me rappelant à chaque fois à quel point elles étaient vieilles et risquaient de craquer un jour ou l'autre.
Je tirais la porte-fenêtre avec violence et la referma avec autant de fougue. L'eau dégoulina le long de mon corps peu vêtu. Je remis la majorité de ma touffe en arrière et sorti une serviette de mon sac.
— Tiens un striptease !
— Ah ! Purée ! Tu m'as foutu une de ces trouilles !
— Surprise !
— Comment t'as fait pour entrer ?! Je croyais que tu rentrais dans une semaine !
— Surprise ! Je te rappelle que tu m'as filé un double pour te raccompagner chez toi quand t'es bourrée ! Enfin pas que pour ça si tu vois ce que je veux dire, me dit - il avec un sourire et en faisant un clin d'oeil.
— Effectivement... Je vais me changer, prendre une douche et je reviens dans quinze minutes. Installe toi, pas besoin de préciser de faire comme chez toi. J'ai ouvert une bouteille de lait hier : fais toi plais'.
— Mais tu ne bois pas de lait.
— C'est parce que y'a des crêpes dans le placard. Par contre y'a pas de Nutella chez moi. Tu trouveras du chocolat dans le même placard. À tout.
— Ça marche !
Je remontais rapidement à l'étage en évitant de mettre de l'eau et du sable partout. De toute façon il fallait que je nettoyâsse cette maison.
J'étais impatiente de redescendre parler auprès de mon hôte. J'avais hâte qu'il me raconte son aventure plus en détails, et qu'il me serre dans ses bras pour ressentir à nouveau son parfum enivrant.
Bien qu'il tempêtait dehors, il faisait bon à l'intérieur de la maison. Je mis une robe blanche et légère. Elle était longue mais dévoilait mes jambes à l'aide de fentes sur les côtés. Le voilage sur les bras contrastait fort avec ma peaux hâlée. Je séchais rapidement mes cheveux ondulés et les attachais en un chignon négligé et haut.
Je me précipitai dans les escaliers.
— Dans mes bras !
— Quel accueil !
— Tu m'as manqué andouille.
— Toi aussi. Tiens je t'ai fais une crêpe : chocolat et coco.
— Tu me connais par cœur.
— " Tu me connais par cœur. "
— Ehhh arrête de te moquer de moi !
— On dirait une enfant !
— Chuuuuut c'est à prendre ou à laisser !
— Alors je laisse !
— Quel enfoiré !
— Ah ah ah !
— Viens t'asseoir, raconte moi tout.
— C'est pas de refus !
— Aïe j'ai dit t'asseoir pas t'affaler sur moi ! T'as failli renverser ma crêpe !
— T'aurais été aplati comme une crêpe !
— Ton humour laisse vraiment à désirer...
— Je te raconte tout si d'abord toi, tu me montres ton nouveau tatouage !
— À vrai dire, je dirai plutôt " tes nouveaux tatouages ".
— Tu as osé ne pas m'attendre ! Tu es détestable !
— Et pourtant t'es toujours avec moi. T'inquiète de toute façon il me reste encore un bras entier et trois-quarts de jambes. Tiens mon assiette que je te les montre. Tala !
— Wahou il est super beau avec toutes ces couleurs ! Sérieusement des dauphins ? Ah mais attends c'est pas Poséidon lui ?
— Ouais et les autres ?
— Aucune idée...
— Tu sais dans la mythologie grecque il y a une scène où Aphrodite et son fils Éros se font pourchasser par Typhon
— Oui je m'en rappelle tu adores cette histoire, d'où les dauphins qui sortent de l'eau à côté d'un triton qui ressemble à Poséidon. J'en déduis ça à la vue de ses attributs genre son sceptre là. Comment ça s'appelle déjà ?
— Un trident.
— Ah oui c'est ça ! Et les autres ?
— J'ai juste fait ce signe avec des demis cercles et un segment qui les coupent dans le dos de mon bras. Tu sais chez les Romains ça représentait une indication de la fin du cycle annuel et le début du nouveau. Il est juste à côté de mon Carpe Diem, tu le vois ?
— J'ai quand même une préférence pour celui avec les dauphins. En plus il est super bien réalisé. Les détails et les couleurs sont magnifiques, comme ce bleu ciel que tu as choisi.
— Je dois bientôt faire des retouches. Je dois y aller après demain. Je profitais une dernière fois de la mer mais une tempête a éclaté, j'aurai du regarder la météo. D'ailleurs t'as qu'à venir te faire tatouer avec moi !
— Avec plaisir ! J'pense que je vais me faire le dessin que tu as fait pour moi la dernière fois. Je trouve qu'il me correspond super bien.
— Trop mimi. Maintenant à ton tour, je veux tout savoir ! En plus t'es tellement bronzé !
— Contrairement à ici les mois de février, mars et avril se sont déroulés sous le soleil et une lourde chaleur. Tiens d'ailleurs j'ai un petit cadeau pour toi vu que je n'étais pas là pour fêter ton anniversaire.
— Oh merci t'es trop chou. Attends ça c'est plutôt un énorme cadeau ! C'est super lourd, c'est quoi ce machin ?
— Allez, ouvre !
J'enlevai le papier cadeau et découvris une grande planche de bois, sûrement de l'acajou à la vue de sa couleur. J'avais dû tourné la planche puisque je l'avais déballée du mauvais côté. Elle était gravée. On y avait sculpté une île — entourée par la mer aux grandes vagues — sur laquelle trônait un volcan. Même si le bois était d'une couleur marronée, j'arrivais à voir la gravure en couleurs et en action dans ma tête. Le volcan allait bientôt exploser, répendant ses vagues de magma dans la mer. L'agitation de la mer se calmait grâce à la confrontation des deux fluides. Les poissons avaient déguerpis depuis bien longtemps, comprenant ce qu'il se tramait. L'atmosphère empestait le souffre, la laissant irrespirable. Le paysage idyllique de l'île au soleil éblouissant et aux cocotiers n'était plus qu'un paysage de carnage. L'ensemble aurait pu être une scène des enfers, que l'on y aurait vu que du feu.
— Tu m'écoutes quand je te parle ?
— Oh désolée j'étais dans mes pensées...
— J'ai vu ça.
— Excuse moi, tu disais quoi ?
— Ça te plaît ?
— Évidemment que ça me plaît, je le verrai bien ici, au dessus de la commode.
— C'est vrai que les deux bois se mêlent bien. Puis c'est dans le même style que ton tableau d'à côté : je n'ai jamais vraiment compris pourquoi tu l'avais acheté pendant notre voyage en Égypte d'ailleurs.
— C'est pourtant clair : il représente la régénération des âmes.
— Mais tu ne crois à rien.
— Oui mais c'est plus pour la symbolique. Puis j'avais vraiment envie de revenir avec un truc original !
— C'est clair que c'est plutôt rare d'avoir un tableau parlant de morts sur son mur.
— Tu comprends vraiment rien à ce tableau... Il s'agit du grand animal inet, dans lequel se réfugie l'âme des défunts. À partir de l'époque ramesside, on représentait le défunt en train de pêcher à la ligne deux inet représentant son âme d'hier et son âme de demain. Le défunt est alors retenu dans les eaux primordiales et va revenir à la saison des inondations pour sa régénération. Ça n'a rien de glauque, je trouve justement l'histoire trop chouette !
— Hum... t'as regardé au fond du paquet ? Y'avait quelque chose normalement.
— Ah non je n'ai rien vu, ça se trouve que je l'ai fait tombé par terre...
Je pris le papier cadeau et en vérifia le contenu. Je mis la main sur une boîte, plutôt petite comme celle d'une bague. Mes yeux s'écarquillèrent et mon copain vint de placer dans mon dos.
— Vas y ouvre.
Une jolie paire de boucle d'oreilles s'offra à moi. Elles étaient d'un magnifique violet. La couleur était douce, et les boucles scintillaient avec délicatesse. J'en eu le souffle coupé
— Elles sont magnifiques ! Wahou, j'en suis bouche — bée...
— Tu les aimes ?
— Evidemment ! C'est de l'améthyste ?
— Exact, je me suis dis que ça complèterait ta petite collection.
— Je vais les mettre dès maintenant ! Manquerait plus qu'on se fasse un diner aux chandelles !
— Si ça te fait plaisir.
— Dis moi tu l'as trouvé où ton brin de romantisme ? Ça ne te ressemble pas du tout, mais ce n'est pas pour me déplaire !
— Tu m'as manqué, puis c'est toujours toi qui prend les devants. Aujourd'hui c'est à mon tour.
— Trop mimi !
— D'ailleurs, ce soir on peut — être voir Jupiter, ça te dit ? En plus vu qu'on est chez toi, on est juste à côté de la plage : ce qui est plutôt cool pour admirer les étoiles.
— Évidemment ! Tu sais que j'adore quand on va sur la plage le soir. Dis tu penses qu'on pourrait voir Neptune ou Mercure ?
— Alors ça aucune idée : on verra ça ce soir !
— J'espère juste que le ciel se dégagera rapidement...
— Oui et tes poèmes, ça avance ?
— J't'avoue que j'avais un peu de mal à me motiver quand tu n'étais pas là. J'ai eu une vague de démotivation comme je n'en avais jamais eue. J'ai écrit ça si tu veux voir, mais ça n'est pas très gai. Comme tous les autres de cette période d'ailleurs. Mais je les aime beaucoup quand même !
La mer se retira et laissa derrière elle un sable humide
Nos pieds attendaient une nouvelle vague
D'où l'écume blanche viendrait nous chatouiller les plantes
Tu me laissas devant cet horizon brûlant
Pour retrouver le sable frais près des rochers
Je te souriais et tu t'asseyais
On regarda le coucher de soleil, ta main près de la mienne
Elle s'approcha jusqu'à frôler la mienne,
Puis nos bras se touchèrent et nos corps s'inbriquèrent.
Bras dans les bras, cette douce étreinte réchauffa mon cœur.
Je regardai tes yeux, brillant de malice et de désir.
Tu replaças une mèche de mes cheveux et l'étreinte se fit plus forte.
Je me sentais comme sur un petit nuage, mais un vide s'installa.
L'air Iodé me rappella que j'avais déposé un dernier baisé sur tes lèvres pastel
Avant que la mer ne t'engouffre à jamais :
Dans les profondeurs de la mer,
Où seules les sirènes des abîmes vivaient.
La nuit noire traversa mon corps.
Comme pour l'aspirer
Je la laissai faire.
Malgré tout ce que j'avais fait :
Ma vie s'arrêta ici.
Les étoiles de cette nuit noire arrivèrent,
Accompagnées de leurs acolytes,
Je m'endormis dans leurs bras
Comme si Morphée était là, ma conscience se perdit parmi toutes mes pensées.
Sombre et noire, je remontais vers le ciel.
Ce ciel si doux et à la fois si dur, si sombre et si clair
Je me laissai trainer et envoler.
Pour ne plus jamais toucher le par terre.
— T'aurais du me le dire que tu ne voulais pas que je parte.
— Non parce que tu n'aurais jamais pu avoir une autre occasion comme celle — ci. Alors j'ai pris sur moi et tu es passé avant. C'etait le plus important pour moi : te soutenir quoi qu'il advienne. Et puis t'es revenu avec pleins de bons souvenirs, c'est ce qui compte le plus pour moi. Puis ce n'était pas si désagréable de me retrouver seule, c'est vrai qu'au début je me suis retrouvée sans repère. Mais à vrai dire ça m'avait manqué. Tu sais que je suis quelqu'un de plutôt solitaire et renfermé. Alors de me retrouver seule avec moi — même c'était disons enrichissant. Franchement je me suis fatiguée toute seule, je me demande comment tu fais !
— Bah je fais avec !
— C'est pas très gentil tout ça !
Nous rigolions l'espace de deux minutes et il me repris dans les bras.
—Bon tu me racontes quand ce voyage ?!
— Alala c'était super ! Le temps était beau et les gens super sympas. J'imagine que c'est aussi le fait que je sois parti avec le travail que les gens étaient aussi souriant avec nous. Chaque jour, on avait notre matinée de travail avec des réunions, des projets, des formations et tous les trucs que tu peux faire dans une boîte. On avait beaucoup de réunions comme dans une boite traditionnelle qu'est la notre mais on a eu le droit à des cours supplémentaires sur la culture et tout. On a eu des cours de musiques traditionnelles quelques fois le matin puis on pratiquait l'après — midi. Je crois qu'on a du en faire deux ou trois cours dans le mois. On a eu aussi des cours de langue, plus précisément de l'espagnol pour moi vu que c'était la langue que je maîtrisais le moins. On avait aussi un peu de temps en fin d'aprèm et pendant le week — end, du coup j'allais à la plage pour profiter de la mer. L'air Iodé, ça me rappelait ton parfum, les sensations de mes doigts sur ta peau. Et à quel point tu me manquais fort.
— Oh choupi, et vous avez fait d'autres trucs ?
— Oh oui ! Un week — end, j'ai fait l'ascension du volcan avec mes collègues les plus motivés. Qu'est — ce — qu'on était fatigués, mais ça en valait largement la peine. Puis on a aussi visiter les usines de fabrication de rhum, et les plantations de vanille et cacao.
— Et il s'appelait comment ce volcan ?
— La grande Soufrière.
— Ça devait pas sentir bon alors !
— En plus y'avait pas mal de fumerolles !
— Dis moi, àquand notre voyage tous les deux en Guadeloupe ?
— Ça sera ton cadeau à la sortie de ton album, enfin au tome trois de ta B.D. on se fait ça, ça te dit ?
— Attends je prends de quoi t'enregister, vas y redis le !
— T'es sérieuse ?
— Tout à fait !
— Alors à la sortie du troisième tome de ta B.D. super méga stylée, je t'offrirai un Mc Do.
— Ah ah ah, rentre chez toi, tu me fatigues...
— T'es passé un peu chez moi ?
— Oui, de toute façon il fallait arroser ton jardin de temps en temps. Je trouve que le mini saule pleureur que tu as se porte très bien ! Par contre il y a beaucoup moins de nénuphars dans la mini marre mais je ne sais pas pourquoi.
— Oui j'ai vu ça. C'est vraiment bizard parce que les poissons vont bien.
— Dis, tu peux regarder la météo ? Et tu veux qu'on commande quelque chose à manger ?
— Je fais ça, ouais vas y on fait ça. Tu veux manger quoi ?
— Alors là aucune idée, je suis souvent indécise sur ce genre de sujet, je te laisse te faire plaisir. Je reviens.
Je montai les escaliers pour chercher quelques affaires. Et je l'entendis me crier :
— La météo, ça n'a pas l'air de s'arranger ! Je commande indien.
— Attends je redescends.
— Ils disent que le ciel risque d'être couvert encore longtemps.
— Oh quel dommage : j'étais toute excitée à l'idée de passer la nuits sous les étoiles.
— C'est pas grave on se refera ça une autre fois.
— Oui, tiens ton livre. Ça te dit soirée câlins et lecture ?
— Vu que c'est avec toi je ne peux qu'accepter !
Il déposa un baiser sur mon front et nous nous enlaçâmes.
Alors, as — tu réussis à découvrir le signe astrologique qui se cachait derrière le personnage principale ? Dis moi tout ça 😁
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