Mes Regrets
J'aurais juste voulu te dire de rester auprès de moi, j'aurais seulement voulu te montrer à quel point je pouvais t'aimer, et j'aurais simplement voulu t'étreindre sincèrement une première et dernière fois avant que tu t'éteignes.
Quand je pense à toi, j'espère toujours te voir ; je guette ton visage, que ce soit dans notre ancien lieu, au coin de la rue, au bout du monde, même lorsque je conduis. Parfois, je crois te voir et je m'arrête en plein rond point, perdue et désorientée je subis les reproches de ceux qui m'entourent. Cependant, ils ne savent pas ce que je ressens, ce que je pense, ce qu'il me reste en travers de la gorge...
Oh, ce n'est pas que ton visage qui me manque, mais ta voix aussi. Tu criais pour parler. C'était ton franc-parler, j'étais habituée. Bon, il est vrai que tu me faisais peur quand j'étais enfant, je redoutais d'aller de te voir, je t'ai même hais (mais très peu, sois en sûre). Finalement, j'ai compris bien plus tard que tes grondements n'étaient là que pour m'améliorer. J'ai peur d'oublier les souvenirs que j'ai de toi. Les souvenirs... Seules traces de toi dans mon présent. Ils s'effacent de jour en jour, et maintenant j'ai peur de ce futur où je ne pourrais plus m'en rappeler. Parlons-en d'ailleurs, du futur. Mon avenir a été chamboulé quand tu es partie, je te croyais invincible malgré ce faible corps, tu luttais contre cette foutue maladie de tout ton être. Il y avait de l'Espoir. Néanmoins tu savais toi-même que tu n'allais pas rester très longtemps, tu m'avais prévenue à ce moment-là encore une fois je n'ai pas tout de suite compris tes sous-entendus. Ce ne sont pas des sermons que je te fais ici loin de là, je ne pourrais jamais me permettre de faire ça, je montre juste que j'ai des regrets maintenant. Comme tout le monde je pense.
Ca n'a pas été que pendant ce moment, que ce soit pour quelque chose d'insignifiant ou d'important, je m'en veux à moi-même à cause de ces regrets, l'envie de se frapper, s'arracher les cheveux, se crier toutes les insultes du monde me prend toujours. Pour finir, je pleure. Ca ne changera en rien à la situation certe, mais ça me fait du bien.
J'envie ceux qui n'en ont pas. Pourtant, je sais bien qu'envier ne me fera pas avancer, ces temps-ci, je suis dans une phase déterminante de ma vie, j'ai eu la conviction de dire mes malheurs pour pouvoir ainsi construire un bonheur durable. Car je pense que si j'avoue mes regrets, source de ma mélancolie, mon coeur en sera soulagé.
Je cristallise mes remords et mes souvenirs poignants dans cette lettre devant l'aube crépusculaire.
Vivant l'instant délirant de ce moment, le temps est figé, je ne peux plus bouger, je suis demasquée,
Jadis véhemente, aujourd'hui tendre, l'écriture, ma parole, se propage face à ce champ de jasmin deserté.
Vient le moment de la décision, la vie avec ou sans regret ?, sain ou sauf ?, l'action ou l'immobilité ?,
Avec l'étendue de choix qui s'oppose à moi, ce raisonnement m'est venue: avec toi, je veux juste voler.
Terminer les dilemmes, je profite de ce qui m'est donnée, dans un monde où nous sommes similaires.
Qu'est-ce que serait la vie au fond s'il n'y avait point de remords ?
Je t'adresse ces mots cette nuit même si tu ne les comprendras jamais :
Je voulais juste voler avec toi.
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