Il est tard. Je suis essoufflée. Je n'arrive pas à me coucher, je n'arrive plus à dormir, le sommeil m'a quitté depuis des lustres. J'étouffe. Je vis une nuit interminable qui semble se prolonger jusqu'à l'infinie comme tant d'autre; mais cette fois-ci, mon coeur bat à la chamade et je ne sais pas pourquoi. Je suis assise sur mon balcon, par terre, adossée au mur, et je contemple la beauté du paysage. Très tard ; très loin de ce soleil ardent qui brille durant l'été ; je suis seule. On peut néanmoins entendre les moustiques fredonner, ils se tapissent dans l'ombre dans l'attente d'une proie. Plus de sons de voitures en marche, plus de klaxons, plus personne ; seulement moi. La nature reprend son dû légitime. Le temps se couvre. Aux chants des appareils électroménagers de l'intérieur, s'associe le tonnerre de l'extérieur qui gronde à l'horizon. Les éclairs s'enchaînent, mais sans la pluie, on ne peut parler d'un véritable tonnerre. C'est alors que dans un grand élan de bonté du vent, la pluie se met à tomber. Le calme s'en retrouve dans mon âme, je suis alors hors d'haleine devant ce spectacle, ébahies, les yeux pleins d'étoiles. Je suis en première loge. L'heure de ma montée sur scène est venue...

    Lorsque j'observe cette pluie diluvienne, je rêve. Et sous cette pluie dansante, j'imagine que je me lève. Parcouru par un frisson d'excitation, mon corps s'assouplit, se mettant ainsi au rythme de l'éternel cycle. Mes patins glissent sur cette eau animée, je suis comme Yuna Kim, prête à m'envoler. Je rayonne de bonheur. Je suis en pleine action quand mon châle bleu, sombre, perlé et pailleté s'envole sous cette nuit obnubilante et magique. Je ne peux le rattraper, je n'en ai plus besoin de toute façon. Je suis à présent, Yuzuru Hanyu, j'ai subi une transformation enragée, maintenant plus déterminée et exigeant que jamais. Je danse et virevolte dans le ciel. Je suis en ce moment même en symbiose avec l'eau enivrée, tout comme l'est un loup-garou avec sa pleine lune. Je suis quelqu'un d'autre.

La pluie cesse. Le temps s'apaise. Quelques faisceaux lunaires viennent caresser mon visage. J'entends au loin les cloches de mon châle retentir, c'est le signe ! Je bats en retraite. Les yeux rivés vers un ciel clair, je peux enfin trouver le repos.

Au calme clair de lune, je me retrouve le coeur apaisé ; et pouvant enfin respirée,

Je m'endors sous ces étranges mélodies, elles se mettent à bercer les âmes abasourdies.

Mélodie gracieuse,  épurée par cette pluie passante désormais oubliée et abandonnée ;

A la bonté néfaste, tu t'en retrouves toi aussi reniée et ostracisée par les pies.

    La symbolique de la pie est signe de la bonne nouvelle: ''Lorsque la pie apparaît, il est possible que nous obtenions ce dont nous avions rêvé, mais cette réalisation peut s'accomplir d'une façon inhabituelle ou équivoque et avoir des répercussions que nous n'avions pas envisagées."; selon Wild Whispers. Mais ici, est-ce vraiment ce message ? Je vous laisse tenter de mettre un sens à tout ceci : http://wildwhispers.weebly.com/la-pie.html

Texte destiné A une Jeune âme Maudite et Accablée