Définition : L'obnubilation est un trouble de la conscience, durant lequel la capacité de vigilance est diminuée.

    Durant l'espace court d'un battement de cils, je te vois, tu m'obsèdes. À chaque période nébuleuse de ma vie, tu es présente ; l'image que tu es ne cesse de se répéter en boucle, elle vient même jusqu'à me hanter dans mes rêves. Parfaite, inaccessible. Mes rêves ne sont plus que des cauchemars, je n'arrive plus à trouver le repos. J'aimerais tant que tu prennes ma place sur mon lit couronné de ronces. Je suis occupée ; car telle blanche neige, j'espère en vain le prince qui me sauvera de cette infâme souffrance qui me trouble.

Es-tu là ? Es-tu là ? Je pleure en écrivant ces mots... La vue brouillée, je suis perturbée. Où suis-je ? Il fait si noir. Sauve-moi de ce piège. Sous ces nuages sombres, le calme règne, le froid prend le dessus, je suis gelée. Mes larmes deviennent glace tel du verre. Le bruit cinglant de leurs fracas contre le sol résonne. Les larmes sont maintenant meurtr...

Oh, j'aperçois les nains. Ah, non, ce ne sont que les diablotins qui complotent contre moi. Ils aiment juger, ces fourbes et vicieux. Leurs regards agissent comme des miroirs, ils reflètent tous mon corps affaibli. Puis comme un écho, ils se mettent tous à me regarder, je suis encerclée, entourée de plusieurs moi qui scandent mon nom. Je me sens croquée de toute part. Et je suis essoufflée, je cours pour leur échapper. Je suis alors une pomme rouge à qui il ne reste que le trognon dégoulinant. Celui-ci menace de s'effondrer tel un château de cartes attaqué par un vent torride. Qu'ai-je fait ? Quelle faute m'incrimine-t-on ?

    L'obnubilation envahit l'esprit de quelqu'un ou quelque chose, jusqu'à parfois sa perte dit-on. Moi, ça ne sera pas le cas, tu ne m'auras pas, j'ai une arme étincelante dénommée Espoir, tu ne m'engloutiras point dans une tourmente infinie. Recule, faux semblant, retourne dans ton brouillard, je choisis l'éblouissante Raison. Car je sais maintenant.

Oh ! Sombre moi qui parasite mon esprit devenu obscurci !

Toi, mon double, ma réincarnation infernale, ne tente plus de me leurrer !

Je sais dès à présent qui tu es ; ton jeu ne m'affecte plus désormais.

Ta noirceur, qui te donne cette vaillante fierté, ne peut me fausser.

Tu n'es qu'illusion tandis que moi, réel, au dépit de mon gré... ;

Je suis celle que je suis, imparfaite, cependant libre et avertie.

J'ouvre les yeux aveuglés par la lumière. Ce n'était qu'un mirage...

    La perfection est une idée flamboyante, seulement, comme une ampoule elle finit tôt ou tard par griller, l'être qu'on est n'en a pas besoin. Montrons que l'on peut briller par soi-même, par notre énergie radieuse. Rendons-nous compte de la Réalité resplendissante qui s'offre devant nous. La vie n'est pas un conte, vivons et profitons de ce qui nous est donné.