Chapitre 7 Rendez vous impromptu!
Le lendemain matin, Edward ouvrait les yeux avec un sourire bea. Il avait rêvé toute la nuit de son rendez-vous avec Rosanne ! Une rencontre divertissante, enrichissante, pleine de surprises ! Le maître-chien découvrit treize heures sur la montre. Il repoussa le drap pour tendre ses bras en avant, il n'était qu'à une heure de revoir la jolie rouquine. Le destin avait provoqué leur rencontre, c'était inévitable !
Il avait une parfaite image de la silhouette de la jeune femme de son âge, les cuisses fermes sous le short, le tee-shirt moulant l'épaisse poitrine, la cigarette sensuelle entre ses lèvres. Il n'en revenait toujours pas qu'elle l'ait abordé. Était-ce l'image du maître-chien, l'agent de sécurité ? C'était une réciprocité semblable avec l'armée. Il secoua négativement le visage, sa veste de sécurité ne le mettait pas en valeur. Il avait stopper son chien mis en position d'attaque ! Tous ses faits confirmaient irrémédiablement que c'était sans contre façon un réel rendez-vous.
Il bondit hors du lit pour enfiler un short. Il jeta un rapide coup d'œil au-dehors pour apercevoir son berger allemand à l'ombre de la caravane.
— Jérémie, t'es réveillé, cria-t-il en sautant dans l'herbe ?
Il découvrit son collègue mastiquant un sandwich sous les regards envieux des chiens. Il avala avant de répondre.
— Ben ouais, j'embauche bientôt.
— Ah, merde, fais chier !
— Pourquoi tu fais cette gueule ?
— J'ai rencard cette aprèm et ça m'aurait aidé que tu gardes Rex.
Le second-maître chien aux cheveux blonds en pics, aux traits du visage assez creux, sourit en le dévisageant.
— Désolé. À tout, dit-il en récupérant son labrador.
Edward fixa soucieux le terrain vide derrière le grillage du camping. Il fit demi-tour pour regarder son collègue partir avec son Opel Corsa. Les mouvements de son chien quittant l'ombre attirèrent son attention. Il prit sa direction pour s'agenouiller devant lui.
— J'ai un rencard toute à l'heure, Rex.
Le berger allemand le fixa tout en hochant la tête.
— Elle s'appelle Rosanne. Je ne suis pas fan des cheveux courts, mais elle a une putain de poitrine. Tu verrais ses cuisses, elle doit être sportive.
Edward frotta ses paumes sur les côtés de la gueule de son chien.
— T'es trop beau mon chien. Malgré ta gueule d'amour, personne ne pourrait soupçonner que tu peux tuer ! Je suis fière de t'avoir à mes côtés.
Le berger allemand gloussa un aboiement de plaisir. Il le relâcha pour se préoccuper d'une situation imprévue, inhabituelle excitante.
— Le truc qui craint c'est qu'elle habite dans une résidence de Bourges. Je roule pas sur l'or. Bon, pour le moment, elle m'a invité chez elle. Merde, c'est vrai, comment je vais me fringuer ? Bon, d'abord la douche.
À l'heure prévue, Edward traversait la route avec les écouteurs de son walkman dans les oreilles. Il écoutait la chanson De Do Do Do, De Da Da Da du groupe The Police. Il était vêtu d'un pantalon avec poches sur le côté, débardeur blanc moulant. Rex avançait aux rythmes de ses pas sur le côté. Peu de personnes pourraient se vanter de marcher sans avoir la laisse de leur chien tendue.
Depuis qu'il avait garé sa voiture, il avait déjà croisé deux Renault Clio et trois R19. Elles avaient été les vedettes de Renault l'année dernière, vendues à plus de cent mille exemplaires en France. Roland s'en était procuré une en avant-première. Il regarda sa montre pour voir que l'heure du rendez-vous était dépassée de cinq minutes. Leur montre n'était peut-être pas à la même heure, tenta-t-il de se rassurer ?
Rex urinait lorsqu'il aperçut avec effroi une Jeep Wrangler stationnée devant une maison avec muret gris. Elle ressemblait à s'y méprendre à celle du père de Jessica. Était-ce la sienne ? Un fonctionnaire de mairie de Soulac-sur-Mer était-il mieux payé qu'à Bordeaux, songea-t-il en pensant à la mère de Juliette ? Son père avait peut-être un bon salaire ? Il continua de marche en restant sur le qui-vive. Il retira les écouteurs pour les ranger dans la poche de pantalon. Le maître-chien stoppa bientôt au vingt-trois rue de l'Aconit, lieu de rendez-vous. Il scruta les alentours de la maison bleue sans rien débusquer. Devait-il sonner ? Il hésita longuement avant de prendre son courage à deux mains.
Il appuya sur la sonnette pour patienter en ordonnant au chien de ne pas uriner sur le mur.
— Oui, c'est pour quoi, demanda une vieille femme portant une chemise en flanelle en traversant péniblement le petit jardin.
— Je viens voir Rosanne, madame.
La personne âgée fit demi-tour pour s'adresser à un jeune homme en salopette torse nu qui ne lui était pas inconnu, mais il ne parvenait pas à se souvenir d'où ? Sa présence le mettait mal à l'aise. Était-ce ses cheveux en brosse rouges, sa casquette renversée, son pansement sur l'arcade, le tatouage dépassant sur le côté de la bretelle de la salopette ?
— Aucune Rosanne n'habite ici, confirma-t-il au maître-chien en approchant du portail. C'était toi avec le flic hier soir ?
— Oui, j'étais de patrouille avec la police.
L'inconnu fit signe à la mamie de rentrer, puis avança jusqu'au portail.
— La fête battait son plein, vous aviez que ça à foutre ?
— J'y suis pour rien, des voisins ont dû se plaindre du bruit.
Le jeune homme à la chevelure rouge empoigna les barreaux du portail. La situation déclencha immédiatement les grognements du chien répondant à l'agression. L'autre recula en hurlant.
— Tu crois qu'il me fait peur ton clebs ?
— Tu devrais, c'est un chien militaire dressé au combat. Il peut te couper la main comme un couteau dans du beurre.
Le berger allemand posa les pattes avant sur le portail pour aboyer avec rage.
— Rex, couché, s'écria Edward.
Le chien reposa immédiatement les pattes sur le bitume, puis se positionna à la droite de son maître.
— Dégage, y a pas de Rosanne, ici, hurla le jeune homme dans le jardin avant de faire demi-tour.
Edward dévisagea longuement son interlocuteur avant de le perdre de son champ de vision. Les aboiements auraient dû alerter Rosanne si elle avait été à proximité ! Il s'était fait duper, mais pour quelle raison ? Quel intérêt de lui donner un faux rendez-vous ? Il fit demi-tour pour regagner sa voiture lorsqu'il tomba nez à nez avec le père de Juliette regagnant son véhicule. L'angoisse déclencha des tremblements nerveux. Les cheveux grisonnants, la fossette au menton, le regard fixe, le terrifiaient toujours autant. Le souvenir de la gifle lui chauffa la joue.
— Qu'est ce que tu fiches ici, gamin ?
— Euh, rien, ce n'est pas pour vous, c'est le hasard, je venais juste...
— Tu viens harceler ma fille, s'écria-t-il en levant une main menaçante.
Contrairement à la dernière fois, Edward n'était pas seul, le berger allemand bondit pour mordre la veste de l'agresseur. L'homme de deux têtes de plus qu'Edward recula terrifié en levant les bras.
— Ordonne lui de me lâcher !
— Rex, aux pieds !
Le chien relâcha sa proie pour revenir au côté de son maître.
Le maître-chien prit énormément de plaisir à voir son chien le protéger.
— Attends-moi ici, garnement, tu vas t'expliquer avec la police, s'exclama le père de Juliette en poussant le portail de sa demeure.
Edward courut immédiatement en direction de sa voiture. Il désirait éviter toute poursuite judiciaire, l'utilisation d'un animal comme arme rendait son propriétaire passible d'une amende de quatre cent mille francs et d'une peine de prison ferme de dix-huit mois. La panique le fit trébucher, il se releva rapidement pour rentrer dans sa voiture.
Il démarra pour faire demi-tour afin de ne pas revenir sur les lieux. Il découvrit dans le rétroviseur intérieur le père de Juliette discutant avec le jeune homme en salopette torse nu. Voilà d'où il le connaissait, il avait dû se trouver dans la jeep lorsque le père de Juliette était venu la chercher ! Il allait probablement déposer plainte. L'angoisse accéléra démesurément le rythme cardiaque du maître-chien qui suffoqua. La police viendrait le chercher pour l'incarcérer. On allait lui prendre Rex ! Il accéléra la peur au ventre pour quitter la résidence !
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