La jeune femme scrutait son reflet dans le miroir de la salle de bain.Elle glissa la main sur son ventre légèrement gonflée, puis obliqua la taille pour ausculter ses fesses. Juliette les trouvait parfaites, ni trop gros, ni trop larges, tout simplement proportionnée. De l'eau s'écoulait de sa chevelure mouillée pour suivre les contours de sa poitrine, sa taille, ses hanches. Elle quitta du regard son corps nu pour observer son visage. Elle n'appréciait pas la rondeur de ses joues, mais son sourire les rendait plaisantes. Son menton suivait à la perfection ses joues sans grossir son visage. Ses yeux harmonisaient son petit nez.

Elle attrapa la serviette pour se sécher. Edward occupait toutes ses pensées. Il n'avait rien d'extraordinaire, une musculature agréable au toucher, un charmant visage, un sourire enivrant, une gentillesse... Juliette secoua le visage de colère, elle le parvenait pas à le chassser de ses pensées, le désirait plus que tout. L'absence de nouvelle était-elle désirée ou obligée ? Son beau-père en était-il responsable ? Le maître-chien était le plus courageux de ses prétendants, mais était-il finalement comme les autres ? Le sexe occupait-il toutes ses pensées ? Et alors ! Lorsque l'on désirait quelqu'un, on devait braver toutes les difficultés. Renoir était certes trop protecteur, mais il se souciait de son bien d'être. Il savait faire la part des choses, différencier sa famille du boulot.

Edward avait probablement jeté son dévolu ailleurs. Elle avait surpris voilà peu une discussion entre Albert et Marianne dont le sujet peu glorieux concernait une relation sexuelle dans un bar. La "tatouée" n'avait fait référence qu'à un Bordelais, sans le nommer, mais la réprimande subite de son frère avait confirmé son identité. Le maître-chien avait glissé sa main sous son maillot lors de leur première sortie à la plage, elle avait alors decouvert le sans gêne, le machisme de son compagnon. Marianne et elle ne se ressemblaient en rien, l'avait-il choisi pour son expérience ? La sœur d'Albert n'avait pas froid aux yeux, elle prenait ce qu'elle désirait sans se soucier des conséquences.

Comment pouvait-elle s'être trompée ?

Se méprenait-elle sur le compte d'Edward, l'accusait-elle à tort? Ce ne serait pas la première fois, Guillaume était un manipulateur sournois, mesquin, ambitieux. Son avidité était en perpétuelle croissance ! Il désirait toujours plus, accroître ses biens matériels.

Elle se perdait dans ses pensées contradictoires tout en mélangeant la vérité des doutes. Son histoire d'amour avait bien commencé pour se terminer subitement.

Elle s'assit sur le rebord de la baignoire, aurait-elle une chance de le récupérer. Devait-elle devenir plus entreprenante ? Elle pouvait le rejoindre dans sa tente au camping et... s'abandonner aux plaisirs charnels. Aucun homme ne refuserait ! Elle n'était pas expérimentée, mais accepterait toutes nouvelles expériences. Edward serait doux, tendre, patient.

Elle tenterait dimanche soir, car Guillaume devait partir tôt dans la matinée pour ne revenir que mardi.