Chapitre 21 Somnambulisme
La nuit submergeait le camping de la Prairie ! Edward ouvrit précipitamment les yeux, il gesticula paniqué dans la pénombre. Prenant conscience à l'odeur d'être dans sa tente, il s'étendit en se remémorant la journée d'hier. Roland l'avait-il manipulé ? Ne l'avait-il pas convaincu de rendre visite à Marianne afin de pouvoir la manipuler à son compte ? Le policier municipal était assez habile dans les manigances, le verbe. Une phrase de Roland lui revint en mémoire, elle s'est foutu de moi. Rien de plus. Albert ne t'ennuiera plus. Il ne compromettra pas sa sœur dont je détiens des preuves irréfutables. La remarque était à la fois explicite et vague.
Le représentant de l'ordre les tenait tous deux à sa merci. Edward n'avait aucune chance contre un policier. Quelle relation existait entre Roland et Marianne ? Le policier municipal était certes plus âgé que le maître chien, mais beaucoup plus sexy. Pourquoi l'aurait-elle repoussée ? Il était de plus dans l'entourage de Guillaume Renoir pour qui travaillait son frère.
Une supposition jaillit subitement, Guillaume Renoir en était-il la raison ?
Roland servait-il ses ambitions d'une quelconque manière ?
La chaleur dans la tente devenait étouffante,Edward souleva du bout des doigts son tee-shirt dégoulinant de sueur.
Plusieurs situations du six juillet rejaillirent en prenant une explication.
« Le maître-chien regarda avec insistance Roland pressant à plusieurs reprises la sonnette. Le policier détourna le regard vers son partenaire de patrouille.
— Je vais gérer la situation, rejoins le bout de la rue !
— Vous êtes...
Un verre s'éclata en mille morceaux contre le portail en coupant la parole à Edward. Une jeune femme en nuisette d'une vingtaine d'années contourna les buissons pour suivre le petit chemin menant au portail. La lumière du lampadaire de la rue permettait de voir la poitrine au travers de la transparence du vêtement de nuit. Elle prit la direction du policier en chancelant.
— Roland... c'est toi ? Tu te décides enfin à...
Le policier municipal pointa sèchement l'extrémité de la rue au maître-chien.
— Va m'attendre là-bas ! »
Le policier municipal était un tombeur,draguait toute la gente féminine de son entourage. Mais, c'était la suite qui prenait une explication dérangeante, inquiétante. Le même soir, Edward était tombé nez à nez avec Rosanne, la rouquine aux cheveux court. Elle lui avait donné rendez-vous à la maison bleue au vingt-trois de la rue de l'Aconit le lendemain. Lorsqu'il s'y était rendu, elle n'était pas présente, mais le père de Juliette, si.
Etait-ce vraiment le hasard ?
Cela n'avait-il pas été Prémédité ?
Le père de Juliette n'était-il pas au centre de toute cette affaire ?
Rosanne n'était-elle pas tout comme les autres au service de monsieur Renoir?
Il retira le tee-shirt pour ensuite prendre la direction de l'entrée de la tente. Le bordelais ne pouvait supporter la pénible chaleur. Edward sortit précipitamment au dehors pour tressaillir avec soulagement dans la fraîcheur. Les aboiements soudains de son chien le firent sursauter. La clarté de la lune inondait les environs. Rex esquissa les babines pour grogner dans sa direction.
Le maître chien se détourna pour en chercher l'origine. Il ne débusqua malheureusement personne. Les grognements persistants risquaient de réveiller la communauté du camping.
— Fermes là, hurla-t-il.
Le chien se tut subitement pour dévisager son maître en silence. L'animal contourna ensuite la caravane pour disparaître de son champ de vision. Qu'avait-il ? Edward rampait à quatre pattes en slip pour finalement s'étendre sur le dos. Il observa le ciel nuageux sans bouger. Il était au bord de la panique.Guillaume Renoir le terrifiait. Ignoré qui il était réellement accentué son angoisse. La bile remontant dans sa gorge provoqua un vomissement. Qu'avait-il mangé pour être aussi malade ? Lui et son collègue maître chien étaient accoutumés de manger des œufs à chaque repas du midi depuis plusieurs semaines. Était-ce cela ?Il se leva pour aussitôt prendre appui contre un poteau de lampadaire. La transpiration abondante le dégoûtait, il prit la direction des douches, sanitaires.
Sous les jets d'eaux froides, Edward sentit ses forces revenir. Il prit appui contre le mur pour profiter de la fraîcheur. Une trace de sang sur son slip le fit paniquer, il le retira précipitamment pour se tourner vers la lumière de la douche.Le Bordelais découvrit une courte griffure sur l'aine. Il observa ses ongles pour s'apercevoir qu'ils avaient besoin d'être coupés.Il accrocha le slip pour ensuite observer son sexe. Quelle taille satisfaisait les femmes ? Au repos, il n'était pas bien gros, sous l'eau froide, il en était risible. Le maître-chien récupéra sa culotte pour la presser fermement entre les doigts. Il stoppa devant un miroir pour admirer sa silhouette, il n'avait qu'une rangée de plaquettes, mais c'était déjà ça ! L'absence totale de matière graisseuse lui permettait d'affirmer les quelques muscles de son ossature. Les biceps gonflaient en pressant le slip afin de retirer l'eau. Les pectoraux réagissaient tout autant. Il entendit trop tard les claquements trahissant l'arrivée d'une autre somnambule. Une jeune femme de son âge en te-shirt d'Aladdin et Jasmine sur le tapis volant le dévisagea enserrant nerveusement sa trousse de toilette, sa serviette. Il n'avait jamais vu cette brune aux rondeurs déséquilibrées, aux boutons d'acnés sur les joues,le front. Il serra nerveusement le slip au niveau du menton, puis l'abaissa pour camoufler son bas ventre.
— Pardon, pardon, bafouilla Edward en cherchant vainement un endroit vers lequel se réfugier.
— J'ai mal dormi, je dois être malade. J'ai oublié mes affaires de rechange dans la tente. Je ne pensais pas croiser quelqu'un à cette heure aussi tardive. Je suis désolé.
Elle le croisa sans rien dire, il crut discerner un léger sourire dans le coin des lèvres. Il quitta précipitamment les douches pour regagner sa tente. La honte rougissait ses joues.Comment ferait-il si elle racontait la rencontre à ses parents, amis? C'était grave, il logeait au même camping. Le bruit de claquettes sur le bitume attira son attention. Allait-elle prévenir de son méfait ? Il sortit la tête au-dehors pour apercevoir abasourdie la jeune femme aux fortes proportions en serviette de bain descendu un peu bas sur la poitrine. Elle n'avait pas eu le temps de se doucher,pourquoi être en serviette de bain ? Elle mima chercher quelque chose dans sa trousse de toilette puis retourna à la douche.
Edward reverrouilla l'entrée de sa tente en espérant qu'elle ne vienne pas le rejoindre.
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